Cela fait presque 30 ans que Brett Barnes n’avait plus parlé à un journaliste. Son nom vous est bien familier puisqu’il a toujours défendu Michael Jackson de par son témoignage lors des allégations d’agression sur de jeunes enfants portés contre le Roi de la Pop.

Ici sur MJFrance, nous n’avons pas manqué de parler de lui à chaque fois qu’il a pu s’exprimer et notamment lors de la diffusion du documenteur Leaving Neverland où, pour soutenir leur soi-disant thèse d’abus par Michael Jackson, Wade Robson et James Safechuck avaient utilisé son nom, le citant comme un autre garçon ayant côtoyé Michael Jackson dans les années 1990 et Wade Robson affirmant que Mr Barnes « l’a remplacé » comme victime de Michael Jackson, affirmant au passage que ce dernier aurait été un « victime » de plus.

Mais Brett Barnes avait alors nié catégoriquement tout acte déplacé par Michael Jackson et continue de clamer l’innocence de la star, comme il l’a fait durant le procès de 2005 ayant conclu à l’innocence de Michael Jackson. L’avocat de Brett Barnes avait alors fait parvenir un courrier officiel aux dirigeants de HBO les mettant en demeure de retirer toute allusion à Brett Barnes de ce documentaire. « Que vous produisiez un film laissant clairement entendre que M. Barnes avait été agressé sexuellement par l’un de ses meilleurs amis est scandaleux. Le fait que personne n’ait même tenté de le contacter pour lui poser des questions à propos de ces accusations est encore plus grave. » a-t-il mentionné dans le courrier dont nous vous faisions part au mois de mars 2019.

Naturellement, la presse à scandale tout comme la presse dite sérieuse, se fit extrêmement rare pour relater ses faits, préférant de loin se concentrer sur les éclaboussures nauséabondes de Leaving Neverland.

Après toutes ces années d’ignorance, de diffamation et d’atteinte à sa vie privée, Brett Barnes a décidé qu’il était enfin temps de s’exprimer. Le 14 mai 2022 , il a accordé à Charles Thomson une entrevue sans restriction et en exclusivité mondiale. Aucune question ou sujet n’était interdit. Il n’y avait qu’une seule plateforme qu’il était prêt à laisser diffuser : le MJCast.

Pour la première fois, il a eu l’occasion de donner des réponses sans équivoque aux nombreuses allégations qui avaient été publiées et diffusées à son sujet au fil des ans. La conversation a été publiée le 13 juin 2022 – le 17ème anniversaire des verdicts du procès pénal de Jackson en 2005. Cet épisode a été édité par Charlie Carter.

Aujourd’hui, et grâce à l’immense travail de traduction de PYC (Catherine), voici pour vous la traduction de cet entrevue. Un grand merci à elle et à toute l’équipe du MJCast sans oublier Brett Barnes.

Interview :

Charles Thomson: Brett Barnes, c’est votre première interview depuis 1993 n’est-ce pas ?

Brett Barnes: C’est exact

Et cette interview de 1993 est la seule que vous ayez donnée ?

Oui, c’est exact.

Donc, pourquoi maintenant ?

C’est une très bonne question. Et pour vous dire la vérité, je n’ai pas vraiment de réponse à cela, c’est quelque chose que j’avais envie de faire depuis un petit moment, le faire de la bonne façon est une manière importante de… la façon dont les médias tournent les choses… il est vraiment important que je donne ma version de l’histoire, ou que je raconte mon histoire de la bonne façon, et je pense que c’est une bonne façon de le faire.

Il y a eu pas mal d’accusations sur Twitter, disant que vous n’étiez pas Brett Barnes, que vous étiez une espèce d’imposteur. Je peux confirmer que nous avons fait un appel en visio tous les deux pour parler de l’enregistrement de cette interview, et je peux affirmer que vous êtes vraiment vous.

Merci.

Et pendant cette conversation, je vous ai demandé s’il y avait quelque chose dont vous ne vouliez pas parler, et vous avez dit non, vous pouvez me demander tout ce que vous voulez.

Oui, c’est vrai.

Très bien, allons-y.
Bonjour et bienvenue sur le MJcast. Je suis Charles Thomson, et vous écoutez notre épisode qui marque le 17ème anniversaire de l’acquittement de Michael Jackson lors de son procès de 2005. Mon invité aujourd’hui est Brett Barnes, ami de longue date de Michael Jackson qui a été mis sous le feu des projecteurs en 2019, lorsqu’un certain nombre d’affirmations ont été formulées le concernant lors d’une émission de télévision, Leaving Neverland. Il a choisi MJcast pour donner sa première interview depuis 1993. Donc Brett, je suppose qu’il ne fait aucun doute que l’un des facteurs qui vous ont poussés à nous parler maintenant est l’impact qu’a eu Leaving Neverland il y a 3 ans, lorsqu’il a été diffusé et produit par Channel 4 et par HBO. Il y a eu de très fortes insinuations dans cette émission de télé à votre sujet, et à propos de votre relation avec Michael. Je voudrais juste vérifier une chose, avez-vous été réellement en contact avec quelqu’un de la production ? Vous a-t-on donné l’opportunité de répondre à ces insinuations…

Non.

… contenues dans le documentaire avant sa diffusion ?

Non

Quelqu’un vous a-t-il contacté pour vous prévenir que quelque chose allait sortir ?

Non, les seules personnes qui m’ont prévenues sont des fans sur Twitter.

Donc personne de la production de Leaving Neverland ne vous a contacté avant sa sortie ?

Non.

Qu’en pensez-vous ?

C’est vraiment injuste, vraiment injuste. Je ne comprends pas pourquoi, je suppose que leur argument est que je ne suis pas vraiment impliqué, sauf que je suis directement impliqué, parce qu’ils me nomment, ils montrent mon image. Non seulement mon nom a été utilisé pour la promotion du film, mais ils se sont aussi passés de mon opinion, c’est très injuste dans la mesure où il n’y a qu’une seule version de l’histoire, sans la moindre réfutation.

Et après sa sortie, après sa diffusion au Festival Sundance, un avocat, Allen Grodsky, a écrit une lettre à HBO en votre nom, et je vais en lire un extrait. Il y dit « en raison de la diffusion des premières images du film, et en raison de l’impression fausse et extrêmement blessante qu’elles laissent, Monsieur Barnes souffre d’un stress considérable et de détresse émotionnelle. Monsieur Barnes et sa famille ont reçu des demandes non sollicitées et des visites de la part de la presse et d’étrangers qui voulaient leur parler de Monsieur Jackson. Cette détresse et ce stress font partie des tourments qu’il devra endurer si le film devait être diffusé dans le monde entier ». Donc, pouvez-vous nous en dire plus sur ces demandes non sollicitées, et sur ces visites de la part de la presse qui ont eu lieu après la diffusion de Leaving Neverland à Sundance ?

J’ai eu de très nombreux contacts avec la presse australienne et avec la presse internationale. Toutes les demandes étaient transmises à mon avocat, qui me les retransmettait pour savoir si je donnais suite, ce qui me permettait de faire barrage à la presse internationale. Mais la presse australienne est venue chez moi pour organiser une interview pour Channel 7 ou Channel 9, d’ailleurs les deux ont aussi essayé de me contacter par les réseaux sociaux. J’ai un très, très gros manque de confiance dans les médias, à cause de leur façon de traiter les choses, ils prennent vos mots, puis ils les déforment. Ils ont leur propre point de vue, leur propre angle pour raconter une histoire, donc le moindre mot que j’aurais pu prononcer aurait été soustrait de son contexte. J’ai vraiment eu peur que cela se vérifie à cause de leur façon de m’approcher. Ces deux chaînes ont sorti quelques émissions spéciales, ils m’ont présenté leurs projets sous un bon jour pour essayer de décrocher une interview. Ils me disaient que certains membres de la famille Jackson étaient impliqués dans ces projets pour me vendre leur idée et me convaincre de faire ces interviews. Bien sûr j’ai décliné. Mais ces émissions spéciales étaient totalement à l’opposé des démonstrations qu’ils m’avaient faites, ce qui pour moi les rend indignes de confiance. J’essaie donc au maximum de ne jamais prendre part à tout cela.

Je suppose que vous parlez de ces émissions spéciales… l’une d’entre elle si je me souviens bien est cette émission spéciale qui a eu lieu après la diffusion de Leaving Neverland et qui débutait par l’interview d’Adrian McManus, c’est bien de ces émissions dont vous parlez ?

C’est exact.

Donc ils vous ont approché et ils vous ont dit qu’il s’agissait de programmes pro-Michael Jackson, pour essayer de vous persuader d’y participer ?

Oui, c’est exactement cela. Je suis désolé de changer de sujet, mais quand le procès a eu lieu, et que j’ai été appelé à témoigner, j’ai déjà vécu personnellement ce genre d’histoire, un journal est venu jusque chez moi. Ils ont frappé à la porte. Je ne savais pas qui c’était donc j’ai ouvert la porte, il y avait un journaliste et un cameraman qui pointait sa caméra sur mon visage. Je suis un être humain ordinaire, et donc subir ce genre de choses est très, très… dans ce contexte avoir affaire à la presse était une chose à laquelle je m’attendais, mais pas dans ma vie… je parle des moments où j’étais avec Michael… mais là, chez moi, c’est quelque chose qui fait totalement partie de ma vie privée… le fait qu’ils franchissent la porte d’entrée pour pointer une caméra sur moi, c’est quelque chose qu’il faut affronter. Je leur ai claqué la porte au nez mais ils avaient le numéro de téléphone de la maison. A l’époque je vivais chez mes parents. Ils avaient notre numéro de téléphone et ils appelaient sans cesse. Ils sont restés en pointant leur caméra sur la maison pendant au moins une heure. Ils empiétaient vraiment sur ma vie privée. Ils ont fini par raconter une histoire par un petit article dans le journal qui disait que je leur avais parlé, ce que je n’avais jamais fait. Ils ne faisaient que me harceler par téléphone. Il y a eu une autre fois où mon père était dans le jardin, il devait sortir les poubelles ou quelque chose comme ça parce qu’il était minuit. Le photographe d’un tabloïd s’était posté dans le jardin des voisins. Il a pointé son appareil au-dessus de la clôture et a pris une photo de mon père en train de sortir les poubelles. Puis ils ont inventé une histoire disant qu’ils avaient une interview exclusive de lui. La façon dont ils se sont conduits fait que je n’ai absolument pas confiance en eux.

Ces approches jusque devant chez vous, juste après la diffusion de Leaving Neverland, diriez-vous qu’elles étaient respectueuses ?

Non. Non.

D’accord. Pouvez-vous m’en dire plus ?

Ils étaient très insistants. Ils s’acharnaient comme s’ils étaient assoiffés de sang. La personne qui s’est présentée à notre porte après Sundance… nous avons un interphone. Donc ma femme a répondu à l’interphone, elle a dit qu’il s’agissait d’un homme. Il lui a demandé si Brett Barnes vivait ici, donc elle a répondu non. Je n’avais jamais entendu parler de cette personne. Il lui disait : »Vous en êtes bien sûre ? », et elle lui répondait : « Je vis ici depuis plusieurs années et je ne connais personne de ce nom qui vivrait ici ». Il est donc parti, et quand il est revenu il a dit : « Il y a bien un Brett Barnes inscrit sur les listes électorales et qui vivrait ici ». Ils vont donc jusqu’à contrôler les listes électorales pour savoir où vous vivez, ils en sont là et vont aussi loin pour essayer d’obtenir de quoi raconter une histoire. Et je sais très bien que l’histoire qu’ils veulent raconter ne le sera pas sous un jour positif, ils sont pour le moins indignes de confiance.

Vous venez de parler de votre épouse, vous avez maintenant votre propre famille. De quelle façon est-elle affectée ?

J’ai une très, très jeune famille. Mon aîné va bientôt avoir 5 ans, donc ils ne comprennent pas. Ils n’ont pas vraiment eu à traverser cette épreuve, ma plus jeune fille était très jeune à l’époque, donc elle n’avait aucune idée de ce qu’il se passait, mais ma femme est quelqu’un qui mène une vie normale, nous sommes une famille ordinaire, elle ne connait personne qui soit à ce point sans foi ni loi, elle n’est pas habituée du tout à tout cela, c’est donc très pénible pour elle, parce que c’est littéralement une invasion de sa vie privée.

A ce jour, est-ce qu’une personne travaillant sur Leaving Neverland vous a contacté pour vous donner un droit de réponse ?

Non.

S’ils l’avaient fait, leur auriez-vous parlé ?

C’est une bonne question. Je suis plutôt en conflit avec cette idée, parce que c’est quelque chose que je voudrais faire, mais je ne sais pas si ce serait le bon moyen de le faire et la bonne plateforme. Je ne voudrais pas forcément le faire en m’adressant aux créateurs de ce film, parce qu’ils ont leur propre point de vue et leur propre perspective sur la situation. Peu importe ce que je pourrais dire, ils ont leur histoire, ils ne se soucieraient pas de moi en tant qu’individu, ou de ce que j’aurais à dire, parce que ça ne cadrerait pas avec leur histoire qui représente évidemment leur vache à lait. Ce ne serait pas bénéfique pour moi. Je ne veux avoir aucun rapport avec ce qu’ils produisent.

Je voudrais vous lire un autre extrait de la lettre envoyée à HBO par votre avocat. « Monsieur Barnes a clairement évité l’œil du public et n’a pas mentionné son amitié avec Monsieur Jackson à certains proches, à son employeur, à ses collègues, et à des amis proches qui n’étaient pas du tout au courant ». Pourquoi avez-vous caché votre amitié avec Michael Jackson à des amis proches ?

Et bien, mes amis proches… j’ai un cercle d’amis très très proches, avec qui je suis ami depuis très longtemps. Dans ce cercle d’amis proches depuis longtemps, bien sûr qu’ils étaient au courant. Mais d’autres personnes sont entrées dans ma vie plus tard. Si certaines de ces personnes l’ont su, elles ne m’en ont rien dit, mais la plupart n’étaient pas au courant. C’est quelque chose dont je ne faisais pas étalage, parce que la période du lycée a été très dure pour moi, parce que c’est l’époque où les premières accusations sont sorties. Non seulement les gens vous traitent différemment dès qu’ils savent que vous connaissez quelqu’un de célèbre, encore plus à ce niveau de célébrité, mais en plus vous ne pouvez plus vraiment faire confiance à ces personnes qui savent, parce qu’il y a beaucoup d’argent à se faire rien que du simple fait que vous le connaissez, et toute histoire autour de lui se vend, ce qui a été prouvé… puisque toute histoire salace se vend bien je dirais.

Les médias vous ont-ils déjà offert de l’argent pour parler de Michael ?

L’histoire que j’ai racontée sur le photographe et les journalistes qui sont venus chez moi… ils m’ont offert de l’argent, mais je n’ai jamais demandé aucun paiement. La vérité, c’est que personne ne m’a jamais demandé de raconter mon histoire, et je suppose que c’est parce que ce n’était pas vendeur, et que cela ne correspondait pas au point de vue qu’ils recherchaient.

Et quand on essayait de vous appâter avec de l’argent, vous a-t-on suggéré qu’il fallait dire quelque chose en particulier ? Quelque chose qui vous ferait gagner de l’argent ? Comme par exemple dire quelque chose de négatif contre de l’argent ?

Non.

Donc ce que vous dites essentiellement, c’est que vous étiez inquiet de mentionner le lien qui vous unissait à Michael pour deux raisons. La première à cause des accusations qui étaient faites et qui devenaient embarrassantes. Et la deuxième parce que vous étiez inquiet que les gens puissent profiter des liens qu’ils avaient avec vous.

Oui, les faux amis. Mais je voudrais clarifier le premier point. Ce n’est pas tant l’embarras causé par les accusations qui m’inquiétait, c’est plutôt tout le ridicule qui entourait ces accusations. Je n’ai jamais été embarrassé d’être ami avec lui, et je ne le serai jamais. C’est tout le ridicule que j’ai subi à cause de ces accusations si je puis dire.

Parlez-vous d’une situation dans votre vie privée, ou dans les médias ?

Non, dans ma vie personnelle.

Quel genre de situation avez-vous dû subir ?

Vous savez, les enfants peuvent être cruels. Il se passait beaucoup de choses ridicules dans la cour de récréation.

Avez-vous déjà connu une situation où des gens ont essayé de profiter des liens qu’ils avaient avec vous et des liens que vous aviez avec Michael ?

Non, pas que je sache, mais c’est justement parce que nous avons eu tendance à garder un cercle restreint. Donc si beaucoup de personnes faisant partie de ma vie n’en ont rien su, c’est parce que nous ne sommes pas le genre de personnes qui se vantent. Nous gardons dans notre entourage des personnes dignes de confiance.

Est-ce pour cette raison que votre compte Twitter est quasi anonyme, dans le sens où vous ne postez jamais de photos de vous, ou rien de ce genre, parce que vous essayez de garder une séparation entre le Brett Barnes de Twitter et le Brett Barnes du monde réel ?

J’ai commencé après son décès parce que j’avais un profil Facebook… après son décès beaucoup de gens, beaucoup de fans voulaient être amis avec moi sur Facebook, je ne voulais pas les ignorer mais en même temps je ne voulais pas les ajouter sur mon Facebook personnel. Donc j’ai créé une page Facebook avec la même photo de profil, puis j’ai commencé à ajouter tous les fans. Ensuite je me suis lancé sur Twitter et sur Instagram, que je n’utilise pas vraiment. Je dirais que c’est une continuité de mon compte Facebook, pour séparer vis-à-vis des fans ma vie personnelle de tout le reste.

Ils vous mettent fréquemment au défi de poster une photo, ou quoi que ce soit qui puisse prouver que vous êtes le vrai Brett Barnes, et vous refusez systématiquement de le faire. Pourquoi refusez-vous ?

Parce que c’est quelque chose de privé, et je tiens à préserver ma vie privée.

Il serait donc juste de dire que vous utilisez votre compte Twitter depuis des années pour remettre les pendules à l’heure quand on rapporte des choses qui vous concernent, comme quand Leaving Neverland est sorti, ou ce genre de choses, mais vous n’avez jamais donné d’interview telle que celle que vous donnez aujourd’hui ? Mais revenons maintenant au tout début de votre histoire avec Michael. D’après ce que j’ai compris, Michael était en Australie pour le Bad tour, et vous en tant que fan, avec votre mère et votre sœur, vous êtes allé à l’aéroport. Vous étiez trop jeune pour y aller seul. C’est bien cela ?

Oui, oui. En fait, c’est une histoire amusante. C’est comme ça que fonctionne l’univers parfois. Donc j’étais à l’aéroport… je vous raconte l’histoire ?

Oui, allez-y, racontez-nous l’histoire.

Donc j’avais 5 ans. J’ai une sœur aînée, et il y avait ma mère. Toute ma famille était vraiment fan de lui. Il venait pour le Bad Tour, et ma mère, ma tante… quelqu’un a suggéré d’aller à l’aéroport pour l’apercevoir à la descente de l’avion, comme le font les fans partout dans le monde. J’ai vu ça plusieurs fois, c’était marrant. Donc nous y sommes allés pour le voir, et ma mère a eu l’idée de lui écrire une lettre, en espérant avoir une chance de la lui transmettre. Bref. Donc ma sœur a écrit nos deux lettres parce que j’étais un peu timide pour lui écrire. Donc je lui ai dit d’écrire quelque chose du genre : « Hey moi c’est Brett, voici mon numéro de téléphone, je suis un grand fan de toi. Appelle-nous ». Ce genre de chose. Nous sommes allés à l’aéroport. Ma mère, ma sœur, moi, ma tante et mes deux cousines ; nous étions à l’aéroport. Ses danseurs étaient là, les danseurs pour le concert, donc nous leur avons tendu les lettres. C’est Eddie qui a pris notre lettre. Il y avait des sacs Pepsi, dedans il y avait des cannettes de Pepsi, je crois qu’il y avait aussi des t-shirts de la tournée, et d’autres petits cadeaux, et dans certains sacs, ils avaient glissé au hasard des places de concert. Ma sœur est allée attraper deux sacs, un pour elle, un pour moi. Elle me donne l’un des deux sacs, et dans mon sac, il y a deux places de concert. Bien sûr je n’avais que 5 ans, j’étais trop jeune pour y aller, donc ma mère et ma tante ont fini par y aller ensemble.

Oh, ce devait être tellement frustrant !

Oui ça l’était, mais j’ai trouvé tellement amusant de tomber sur ces places de concert. Bref, nous avons fini par le voir de loin parmi les fans, il se dirigeait vers son van. Puis quelques semaines plus tard, nous avons reçu un appel téléphonique à la maison. C’est ma sœur qui a répondu. Je n’étais pas là quand le téléphone a sonné, donc c’est ce qu’on m’a raconté. Mais apparemment ma sœur a répondu au téléphone, quelqu’un lui a dit : « Salut, est-ce que je peux parler à Brett s’il-vous-plaît ? », donc elle a posé le téléphone parce que j’étais en train de jouer dehors. Je crois que ma mère était là, elle disait : « Qui est au téléphone ? », et ma sœur lui a répondu : « C’est quelqu’un qui veut parler à Brett, on dirait la voix de Michael Jackson ». Ma mère était sous le choc, donc elle a pris le téléphone. En effet, c’était bien lui, donc je suis entré pour lui parler, mais j’étais un peu timide donc je n’ai pas dit grand-chose. C’est à partir de cet appel que notre amitié a débuté.

Et vous aviez 5 ans, dites-vous ?

Oui, c’était en 87, fin 87 ou début 88.

Quels souvenirs avez-vous de ce premier appel téléphonique ?

Je ne me souviens pas de grand-chose malheureusement, parce que j’étais vraiment très très timide, je ne voulais pas… je ne voulais pas être le centre d’attention, même à un si jeune âge. Donc je ne voulais pas vraiment parler, je me souviens que ma mère me tenait dans ses bras, et que je détournais la tête dès qu’elle essayait de poser le téléphone sur mon oreille.

Que s’est-il passé après ce premier appel, comment les choses ont-elles évolué ?

Il a continué à appeler et parfois nous discutions, c’était chaque semaine. Il restait en contact et parlait avec nous tous.

A toute la famille ?

Même mes cousines, il appelait mes cousines, oui, j’ai oublié de mentionner mes cousines. Elles étaient là ce jour-là aussi, quand il a appelé pour la première fois, je précise que ce sont des filles, elles lui ont donné leur numéro et il les a appelées aussi.

Trouviez-vous cela étrange ? C’est la plus grande célébrité de l’histoire et du monde, et pendant son temps libre il vous passe un coup de fil, à vous et à votre famille. Votre famille trouvait-elle cela bizarre ?

J’étais si jeune que je ne sais pas si je réalisais vraiment que la personne que je voyais à la télé était la même personne avec laquelle je discutais au téléphone, donc pour moi c’était une personne normale vu que je n’assistais pas aux concerts, aux clips, donc pour moi dès le début c’était une personne normale, et c’est probablement pour cela que j’ai une perspective si biaisée de la vie.

Que voulez-vous dire par une perspective si biaisée de la vie ?

Parce qu’être exposé à cette version des choses, telle que parcourir le monde, voir l’énergie des fans pendant un concert, voir la pagaille qu’il y avait avec toutes ces personnes en adoration partout, ce côté de la vie, pour revenir à côtoyer des personnes normales, retourner à l’école, juste vivre une vie normale.

Donc vous voulez dire que vous avez un aperçu unique ?

Un aperçu très très unique.

Peu de gens ont vécu ce que vous avez vécu.

C’était dingue, complètement dingue.

Donc vous avez dit qu’il vous parlait à vous et à votre sœur, et il parlait à vos cousines. Est-ce qu’il parlait aussi à vos parents ?

Oui bien sûr.

Donc cette amitié concernait toute la famille ?

Oui, toute la famille.

Il y a donc eu un moment où vous l’avez rencontré en personne. Est-ce que c’était à l’occasion de votre invitation à Neverland pour la première fois ?

C’est exact.

D’après les retranscriptions du tribunal c’était en décembre 1991, c’est bien cela ?

Oui.

D’accord. Parlez-nous de cette première fois où vous avez posé les yeux sur lui et où vous l’avez rencontré en personne. De quoi vous souvenez-vous ?

Pour moi, c’était comme dans un film, comme si je regardais de l’extérieur. Oui, c’était vraiment, vraiment, vraiment cool, c’était vraiment cool parce que nous avons parlé pendant longtemps au téléphone, et il attendait d’avoir fini l’album Dangerous pour nous faire venir à Neverland pour la première fois. C’était tellement génial, et c’est marrant parce qu’à chaque fois qu’on y met les pieds on retrouve la même magie que l’on a ressenti la première fois, oui, parce qu’il y a de la musique dès que l’on franchit le portail, la musique est partout. De la musique classique, la bande originale de Disney, il y avait de la musique partout. C’est une vraie expérience. Puis il était dans sa chambre, qui était une maison à elle toute seule, un appartement entier, toute la famille y est allée. Puis nous sommes allés dans la bibliothèque, la bibliothèque était vraiment cool, il y avait des livres partout et une table d’échecs massive. Puis son manager est revenu… l’assistante du manager, adorable, c’est elle qui est venu nous chercher à l’aéroport et qui nous a emmenés à Neverland, elle nous a dit : « Monsieur Jackson est prêt à vous recevoir maintenant », donc nous l’avons suivie. J’ai couru vers lui et je l’ai pris dans mes bras, c’était vraiment cool.

Dites m’en un peu plus sur ce moment où vous l’avez rencontré pour la première fois. Était-il plus grand que ce à quoi vous vous attendiez ? Qu’est-ce que ça fait de rencontrer Michael Jackson ?

Oui, à ce moment-là je suis encore un petit garçon, donc évidemment il était hors normes, tout en étant fragile et drôle.

Fragile ?

Oui, pas fragile mais il était beaucoup plus mince que la plupart des gens. Je suis vraiment désolé fragile n’était vraiment pas le bon terme. Il est très puissant bien sûr, parce que grâce à la danse son corps n’était que muscles. Mais pour moi, à un si jeune âge, ce n’était qu’une personne normale, donc ce n’était pas si impressionnant pour moi de rencontrer Michael Jackson pour la première fois, de rencontrer Applehead, si vous préférez.

Il vous a dit que Applehead était son surnom ?

Applehead était le surnom de tout le monde. Mais il m’appelait plus souvent Doodoo. Mais pour moi il a toujours été Applehead, comme il l’était pour la plupart des gens. Je me souviens que certains l’appelaient Doodoo.

Y a-t-il une explication à l’origine de ces surnoms, parce qu’ils n’étaient pas vraiment flatteurs. D’où est-ce que cela venait ?

Je n’ai jamais vraiment eu l’explication, nous étions juste habitués je pense, c’était juste une manière un peu insolente de montrer que nous nous aimions et que nous nous appréciions. Les Australiens sont bien connus pour cela, alors pour moi c’était logique et je n’avais pas besoin de comprendre. En Australie il est courant de s’interpeler en utilisant le mot en C [connard], pour beaucoup de gens le mot en C est prononcé de manière affectueuse, donc je comprends parfaitement. Mais je connais l’origine de Applehead, il m’a dit qu’il regardait les Three Stooges, je crois que c’est Moe qui appelait Curly et Larry comme ça, Appleheads, ce genre de chose.

Et pour clarifier les choses, Mac, c’est Macaulay Culkin ?

Oui.

OK. Donc Neverland était encore en travaux à l’époque. D’après vos souvenirs qu’y avait-il en décembre 1991, et qu’est-ce qui n’était pas encore là ?

Certains manèges, certains animaux n’étaient pas encore là. Je n’ai jamais vraiment pensé à ce qui était là et ce qui ne l’était pas encore. L’horloge florale et la gare sont venues plus tard. Oui, le grand train n’était pas encore là, il n’y avait que le petit train.

Il y avait des animaux… vous avez dit qu’il y avait un zoo ?

Oui, oui, il n’y avait que quelques animaux à l’époque mais ils n’étaient pas tout là encore, le zoo que les enfants pouvaient visiter est venu plus tard, les tigres sont arrivés plus tard. A l’époque il n’y avait qu’un éléphant, Gipsy.

Qu’avez-vous fait pendant vos premiers jours à Neverland ? Avez-vous passé beaucoup de temps avec Michael, ou étiez-vous plutôt livré à vous-même dans la propriété ?

Non. Il attendait… comme je l’ai dit il attendait d’avoir terminé Dangerous pour avoir la possibilité d’avoir plus de temps libre. Donc la plupart du temps il était là.

Quel genre d’occupations aviez-vous ?

Le meilleur endroit, c’était la salle de jeux d’arcade. Il y avait un bâtiment entier rempli de jeux d’arcade, il y avait littéralement deux étages remplis de jeux d’arcade. Aussi un jukebox. Des frigos remplis de sodas. Des bonbons partout. Un cinéma où on pouvait regarder des films. Et bien sûr les manèges. C’était dingue. Nous avons séjourné dans un pavillon pour les invités. Ma sœur et moi, nous dormions dans l’un de ces pavillons ensemble. Dans des lits séparés. Donc le premier soir nous sommes allés au lit, et le lendemain matin nous nous sommes réveillés et il est venu nous voir dans nos chambres pour nous montrer son chimpanzé. C’était le premier matin.

Wow. Est-ce que c’était Bubbles ou un autre chimpanzé ?

C’était Max, Bubbles n’était pas encore là.

Pendant ce premier séjour, avez-vous visité d’autres endroits ? Vous êtes allés à Disneyland, vous êtes allés à Los Angeles, à Vegas, était-ce pendant ce premier séjour ?

J’étais trop jeune, je n’arrive pas distinguer et à me rappeler quels endroits nous avons visité à ce moment-là. Oui, je suis allé visiter ces endroits mais je ne sais plus si c’était pendant ce séjour, parce que dans mes souvenirs à cette époque-là nous y sommes allés assez souvent. Pendant mon année de CM2, je dirais même du CM2 à la 6ème, la moitié du temps j’étais là-bas, parce que nous partions sur les tournées, et nous faisions des allers-retours entre les pays.

Le fait d’être au cœur de la vie privée de Michael… quel impact cela a-t-il eu sur vous en tant que fan ? La pop star Michael Jackson commence-t-elle à perdre un peu de sa part mystique ? Est-ce qu’il commence à devenir un peu plus humain et un peu moins pop star ? Comment cette relation a-t-elle évolué ?

Comme je l’ai dit au tout début, j’étais beaucoup trop jeune pour différencier la personne avec laquelle je discutais… je veux dire… j’étais trop jeune pour différencier la personne que je voyais à la télé de la personne avec laquelle je discutais. Il y avait en quelque sorte deux personnes. Mais dans les moments où j’étais avec lui, il y avait bien des moments où la pop star reprenait le dessus, mais la plupart du temps non.

Quand vous dites qu’il y avait des moments où la pop star reprenait le dessus, avez-vous un exemple à nous donner ?

Evidemment les concerts… dès qu’il sortait de scène. Mais il y avait aussi les moments où nous allions par exemple chez Toys R Us après l’heure de fermeture. Ils ouvraient le magasin juste pour nous. La première fois que nous avons fait un séjour au ranch, nous sommes allés chez Toys R Us, et il nous disait de prendre tout ce qui nous faisait envie, donc nous avons rempli quelques chariots puis… désolé, je dis ça comme si ça n’avait aucune importance, mais c’était vraiment des moments géniaux, mais pour moi c’est juste… une sorte d’histoire… donc s’il-vous-plaît pardonnez-moi… bref, nous avons rempli quelques chariots et nous sommes allés à la caisse. Je me suis tourné vers ma mère et je lui ai dit : « Est-ce qu’il a les moyens d’acheter tous ces jouets ? ». Et il a dit : « Oui, ne t’inquiète pas pour ça, ne t’inquiète pas ». Une autre fois nous étions à Vegas, et il nous dit : « Allons acheter quelques bonbons ». Donc Karlee et moi… ma sœur et moi, nous sommes partis acheter des bonbons sans vraiment avoir de service de sécurité, nous nous sommes contentés d’y aller comme ça. Nous l’avons fait plusieurs fois, en allant dans plusieurs endroits, mais c’était comme un virus. Une fois qu’une seule personne l’avait vu, tout le monde le voyait. Vous pensez que vous vous baladez tranquillement tout seul, et soudain vous avez une centaine de personne autour de vous, des cris partout. Nous sommes entrés dans la boutique de bonbons. En l’occurrence cela consistait à prendre tous les bonbons qui nous faisaient envie, il suffisait de remplir un sac. Moi je prenais mon temps pour choisir mes préférés, tous mes bonbons préférés, mais les choses ont dégénéré. Il y avait trop de monde. Nous avons dû partir en courant. Il y avait tout un tas de gens qui nous poursuivaient. Je suis en train de courir et à ce moment-là le fond de mon sac de bonbons s’ouvre, et tous mes bonbons se répandent dans le parking. J’étais tellement déçu, tellement déçu. J’ai sauvé ce que je pouvais, mais nous devions continuer à courir. Quand j’ai vu le peu que j’avais pu sauver j’étais tellement déçu. Mais ce sont des choses comme celles-ci qui font penser que la pop star reprend le dessus. A ce moment-là ce n’est pas une personne normale.

Et quand il vous arrivait ce genre de choses, y a-t-il des moments où vous vous demandiez comment vous aviez atterri là ?

Pas tout le temps.

Comme gériez-vous tout cela ? Je veux dire, vous étiez un petit garçon, c’était un énorme changement dans votre vie. Cette attention soudaine qui était portée sur vous, les restrictions que cela impose et qui vous empêchaient de faire ce que vous vouliez.

Ce n’était pas vraiment… je pense que je n’étais pas vraiment conscient, je n’y pensais pas. Parce que je me contentais de vivre l’instant même si j’expérimentais ce genre de choses et même si c’était loin de la vie normale que j’avais ici. Je vivais ce qui arrivait ici et maintenant.

Votre famille vous accompagnait-elle lors de ces excursions ?

Oui, la plupart du temps tout le monde était là, oui.

Quel était leur avis ? Je veux dire… plus particulièrement vos parents, ce sont-ils inquiétés pour votre sécurité ou quoi que ce soit d’autre ?

Non, leur plus grande inquiétude… c’est vraiment étrange, je me rends vraiment compte des choses quand j’en parle à ma femme parce qu’évidemment elle n’a pas vécu tout cela, donc pour elle ce sont juste des histoires que je lui raconte, même si ça m’est arrivé. Tout cela avait l’air tellement dingue, mais leur plus grande inquiétude était que je manquais trop l’école, ça c’était leur plus grande inquiétude.

Lors de votre séjour en décembre 1991 ; selon vous combien de temps a duré…

Peut-être un mois.

D’accord, donc ce séjour a duré un certain temps. Y étiez-vous au moment de Noël ?

Oui. Je ne me souviens pas vraiment mais je crois que oui.

Et ensuite vous y êtes retourné régulièrement. Aviez-vous un tuteur ou quelqu’un, ou est-ce que vous manquiez l’école ?

Sur l’une des tournées nous avions un tuteur, un ami de la famille. Il est prof ici alors il nous a suivis à l’étranger sur les tournées.

Est-ce que cela a affecté votre scolarité de manière catastrophique, ou avez-vous réussi à survivre tant bien que mal ?

Oui, j’ai survécu. Ce n’est qu’à la fin de ma scolarité que mes notes ont commencé à baisser.

Que s’est-il passé ces dernières années ?

Je n’étais pas vraiment… je m’ennuyais trop à l’école. Je n’aimais pas vraiment l’école alors je faisais le strict minimum.

Ce n’est pas vraiment à cause du Dangerous Tour alors ?

Non, non, mais je pense que c’est ce que je sous-entendais en disant que mes perspectives dans la vie étaient assez différentes, les valeurs que je place en chaque chose sont un peu différentes par rapport aux autres.

Il serait un peu négligent de ma part de ne pas aborder le sujet des conditions de sommeil, étant donnée l’intense attention dont ce sujet a fait l’objet. Lorsque vous avez témoigné en 2005, vous avez dit que c’est lors de votre premier séjour à Neverland que vous êtes resté pour la première fois dans la chambre de Michael. Comment est-ce arrivé ?

Ce n’est pas quelque chose que j’ai vraiment… je ne me souviens pas vraiment… je ne me souviens pas des détails, c’était toujours comme ça. Le truc c’est qu’il est comme un aimant pour tout le monde. Tout le monde voulait être près de lui tout le temps, parce que c’est le genre de personne qu’il était, personne ne voulait le quitter, parce que le pouvoir qu’il avait, c’était que tout le monde voulait être à ses côtés. Et c’est comme ça que les choses ont évolué, parce que la question du sommeil ne m’inquiétait pas du tout, je n’ai jamais vu de problème, parce qu’il ne s’agissait de rien d’autre que de dormir. Il n’y avait rien de plus. Alors pourquoi se focaliser autant sur cette question. Il ne s’agissait que de dormir, je ne vois pas pourquoi il est si difficile de comprendre qu’il ne s’est jamais rien passé.

Je veux dire que le problème pour beaucoup de gens, c’est qu’il y avait des allégations, donc les gens pensent qu’il y a vraiment lieu de se demander si c’était juste une histoire de sommeil, que c’est la raison pour laquelle vous vous êtes retrouvé dans une salle d’audience, et ainsi de suite. Je pense que l’autre chose que beaucoup de gens ont du mal à comprendre, et j’aimerais beaucoup entendre votre point de vue en tant que parent, c’est de savoir si, ou pourquoi, les parents n’étaient pas inquiets, si vous voyez ce que je veux dire. Vous êtes père maintenant, seriez-vous inquiet si vous découvriez que l’un de vos enfants dormait dans la même chambre qu’un adulte ?

Quand on dit les choses de cette façon, cela semble inquiétant, mais c’est trop simpliste. Il ne s’agit pas de découvrir plus tard comment se sont passées les choses et se dire que c’est arrivé. Ce n’est pas ça du tout. Il est blessant que des gens pensent que mes parents n’auraient rien vu, que si quelque chose n’allait pas, même une chose insignifiante, ils n’auraient rien fait. Se dire qu’ils seraient restés à l’écart et qu’ils auraient laissé quelque chose arriver à leur enfant, c’est très blessant pour moi de penser qu’ils auraient pu faire cela. Alors en ce qui me concerne, en tant que parent, si je me retrouvais dans une situation où quelque chose se passerait, vous pouvez être sûr que je serais à 100% sur le sujet. J’analyserais la situation, et je prendrais les décisions qui s’imposent. Il est hors de question que je laisse mes enfants en danger, ou que je les laisse dans une situation où il leur arriverait quelque chose. Si j’étais dans la même situation que mes parents, j’aurais fait exactement la même chose.

Vous ont-ils posé des questions à ce sujet après les accusation de Chandler ? Se sont-ils assis avec vous pour vous poser des questions ?

Bien sûr qu’ils l’ont fait, parce qu’ils sont parents, parce qu’ils n’auraient jamais rien laissé m’arriver.

D’autres personnes restaient-elles parfois avec vous dans la chambre ?

Bien sûr. Ce n’était pas… ce n’était pas un endroit où la porte était fermée et où personne ne pouvait entrer.

Qui y avait-il ?

Ses cousins étaient là, des amis, ma sœur était là. Ce n’est pas vraiment au cœur de mes souvenirs, parce que c’était tellement insignifiant. Qui se souvient de son sommeil. Est-ce que vous vous souvenez de toutes les fois où vous avez dormi ? Est-ce que vous vous souvenez de toutes les fois où vous avez eu sommeil ? Non, parce que ce n’est pas un centre d’intérêt, parce que ce n’est pas le genre de souvenirs que l’on veut garder.

J’ai l’impression, à vous entendre, que vous êtes frustré que ce sujet soit devenu le point essentiel d’attention pendant votre amitié de plusieurs décennies avec Michael Jackson, parce que ces allégations reposent essentiellement sur quelque chose qui selon vous est insignifiant.

C’est tellement insignifiant. Tellement insignifiant. C’est à cela que cela se résume. L’amitié est tellement, tellement plus qu’une histoire de sommeil.

Bien sûr, vous comprenez la raison pour laquelle je veux vous en parler, parce qu’il y a eu plusieurs accusations, et je pense qu’il est important que vous ayez l’opportunité de répondre à ces accusations. Mais passons à autre chose, nous nous sommes légèrement éloignés du sujet. Parlez-moi un petit peu plus de votre premier séjour à Neverland. Je crois que quand le Dangerous Tour a commencé en 1992, vous étiez beaucoup sur cette tournée, n’est-ce pas ?

C’est exact.

C’est une expérience différente de celle de rester à Neverland. Rester à Neverland avec Michael était une expérience plutôt sédentaire j’imagine. Quelle est la différence quand vous partez en tournée avec Michael ?

On est au niveau de la superstar. Les tournées étaient mouvementées, il y avait beaucoup, beaucoup de choses à faire… voyager… c’est comme si j’étais vraiment… c’est aussi pour cette raison que je déteste en parler, parce que cela me fait paraître si… je suis absolument reconnaissant de tout ce que j’ai pu vivre. J’ai probablement donné l’impression d’être imbu de moi-même, alors que ce n’est pas du tout le cas. Alors si je donne l’impression que je raconte ces histoires avec désinvolture parfois, je ne sais pas, ça pourrait me rendre… disons que je l’ai vécu, c’est un fait. Encore une fois, je vivais l’instant présent, donc pour moi dire que voyager et tout le reste était dur, ce n’est rien comparé à ce que vivaient ceux qui travaillaient sur la tournée. Ce qu’ils faisaient était infiniment plus dur que ce que j’ai vécu, mais c’était vraiment un pur chaos. Il y avait des fans partout où nous allions. Il y avait des gens, des fans qui nous attendaient. Evidemment pas nous, mais lui. Ils attendaient devant l’hôtel quand nous arrivions en ville, ils revenaient à l’hôtel après, et quand nous partions pour la ville suivante, ils étaient déjà là. Nous voyions toujours les mêmes fans, spécialement un groupe de fans qui sillonnaient l’Europe. On les voyait à chaque concert aux deux premiers rangs. C’était devenu une sorte de jeu d’essayer de les repérer, voir où ils étaient, parce qu’ils n’étaient pas nécessairement au même endroit. Mais ils étaient… ils étaient toujours devant, il fallait les repérer dans la foule. Et nous avons fini par surnommer l’un d’entre eux « Charlie », d’après les livres Où est Charlie ?. Toujours le même groupe de fans à chaque concert, au premier rang. Mais revenons à lui, en tant que personne il était notre Applehead en dehors de la scène, mais mon Dieu, dès qu’il montait sur scène c’était un être totalement différent. Dans la plupart des concerts j’allais sur scène au moment de Heal The World, quand des enfants venaient après que le gros globe ait été gonflé sur scène… un groupe d’enfants qui venaient de l’endroit où nous nous trouvions venaient sur scène. J’y ai toujours participé. On sentait l’énergie qui se dégageait de la foule. Mon Dieu, c’était quelque chose de se tenir debout sur cette scène et de regarder cette marée humaine. Et ça, c’était bien avant les téléphones portables bien sûr, donc les gens utilisaient leurs briquets. On avait l’impression d’avoir presque une galaxie sous les yeux, de regarder un ciel étoilé, avec toutes ces flammes, tous ces gens qui dégageaient une telle énergie. C’était quelque chose de voir quelqu’un qui soit capable de se nourrir de toute cette énergie et de rendre cette énergie au fil des concerts. Regarder ces concerts était incroyable, mais le faire soir après soir… on peut voir que se nourrir de l’énergie de la foule remonte le moral parce que c’est quelque chose de différent, c’est ça le truc. J’ai vécu toutes ces choses, puis je suis rentré à la maison pour vivre une vie normale. C’était un tel contraste.

Regardiez-vous toujours le spectacle depuis les coulisses, ou alliez-vous parfois dans la foule pour le regarder comme un fan ?

Je ne me suis jamais assis ailleurs, il y avait une scène sonore au milieu. Si vous regardez des photos ou des vidéos des concerts, il y a une scène sonore au milieu de la foule. C’était là où les VIP s’asseyaient, donc ma famille était assise là. Mais je m’asseyais toujours en coulisses. C’est probablement dommage je l’admets, mais j’étais là soir après soir. Mais souvenez-vous, j’étais jeune, et j’ai commencé à m’ennuyer un peu, donc ils ont fini par m’installer une console Sega Genesis pour jouer à Sonic en coulisses, et ils m’appelaient au moment de Heal The World, je me levais, j’allais faire Heal The World, puis je retournais jouer à Sonic.

A votre décharge les concerts de Michael n’étaient pas connus pour leur spontanéité, je veux dire par là que vous retrouviez la même chose qu’aux répétitions. Donc une fois que vous aviez vu un concert vous les aviez tous vus. C’est comme si vous regardiez le même film encore et encore.

Oh mon Dieu, je me sens tellement mal, tellement mal de dire ça maintenant, quel idiot.

Parlez-moi du clip de Jam, comment cela s’est-il passé ?

Je crois que ça s’est fait juste parce que vous étions dans le coin. Nous avons pensé que ce serait cool, et ça l’était. Je n’en faisais pas partie, nous étions juste en coulisses. Maman et Karlee étaient là aussi, nous étions juste là en tant qu’invités.

Est-ce que c’est la seule fois où vous vous êtes retrouvé sur un plateau avec lui ?

Non, j’étais aussi sur le tournage avec Slash en Europe…

Give In To Me

Give In To Me, oui, j’étais aussi sur celui-là.

Est-ce qu’être sur un tel tournage était plutôt ennuyeux, ou plutôt excitant ?

Sur Jam, il y avait du beau monde. Il y avait Kris Kross évidemment, Heavy D, Jordan aussi bien sûr. Donc c’était plutôt excitant à regarder. Mais c’était aussi très répétitif, la même chanson jouée en boucle tout le temps. Mais pas la chanson en entier, on coupe, on rembobine, on n’entend jamais la chanson complète, ce qui devient vite fastidieux et ennuyeux quand on est spectateur. Mais avec le recul c’était cool, voir tout le processus, voir comment se font les choses, parce qu’on ne voit que le produit fini quand on le découvre à la télé. Donc voir comment c’est fait, c’est vraiment cool, c’est une chouette expérience. Oh, et nous avons aussi visité le plateau de Ghosts. C’était censé être filmé pour La Famille Addams. Nous étions là pendant le tournage, ça aussi c’était cool. Avec Stan Winston.

Oui, c’est ce que je voulais dire plus tôt à propos de voir apparaître derrière un rideau Michael Jackson la superstar, donc je pense qu’un clip semble probablement très différent quand on a assisté au tournage, parce que vous vous souvenez des 20 heures où vous êtes resté debout dans une pièce froide, où vous vous êtes ennuyé, ou quelque chose comme ça. Ce n’est pas vraiment la même chose. Je suppose qu’au fil du temps Michael devient de moins en moins un mythe, et qu’il devient plus une personne à ce moment-là. Dans votre témoignage de 2005, vous disiez avoir voyagé avec Michael en Amérique du Sud, en Amérique du Nord, en Afrique, en Australie, en Europe. Lorsque vous visitiez ces endroits en tournée, est-ce que vous aviez le temps de voir l’endroit, ou est-ce qu’à cause des circonstances, vous ne voyiez que la voiture puis l’hôtel, l’hôtel puis la voiture, puis l’avion ? Est-ce que vous pouviez voir le monde pendant ces voyages ?

Moi personnellement, pas tellement. Parce que ce n’est pas vraiment mon genre, et c’est malheureux parce que… en fait j’étais jeune, ce n’est pas comme si je pouvais… ma famille sortait, ils sont allés voir tout un tas de choses, mais moi… je ne voulais pas m’ennuyer, j’écrivais. Je suis le genre de personne qui encore aujourd’hui préfère rester à la maison et se relaxer, donc c’est quelque chose que j’avais la possibilité de faire, mais j’ai choisi de ne pas le faire. Ce que je veux dire, c’est que… la raison pour laquelle je n’aime pas en parler, c’est parce que ça me fait vraiment passer pour un connard – pardonnez mon langage – mais j’ai eu la chance d’aller visiter la Chapelle Sixtine, mais on ne peut pas porter de chapeau dans la chapelle. Et comme je portais toujours un chapeau, et comme je ne voulais pas l’enlever, je disais que je ne voulais pas y aller. Rappelez-vous, je n’ai que 11 ou 12 ans. Donc pour moi ce n’était pas tellement spectaculaire, mais c’était mon point de vue, je ne voulais pas enlever mon chapeau donc je préférais ne pas aller visiter la Chapelle Sixtine. Les plus grandes œuvres d’art de l’humanité ne pouvaient pas me faire ôter mon chapeau.

Avez-vous l’impression que le fait d’être entré dans le monde de la superstar Michael Jackson vous a en quelque sorte transformé en diva ?

[Rires] Oui c’est exactement ce que je ressens quand… je m’excuse… s’il-vous-plaît, s’il-vous-plaît, croyez-moi ce n’est pas ça du tout, je ne suis pas ce genre de personne, je ne suis pas du tout ce genre de personne, du moins je crois plutôt être très humble, même si quand je raconte ces histoires ce n’est pas vraiment ce que l’on ressent.

Vous souvenez-vous de Bob Jones ?

Oui, oui.

Il a écrit un livre. Et il dit qu’à plusieurs reprises quand vous alliez dans divers endroits avec Michael Jackson… il a écrit dans son livre que quand vous étiez sur les tournées avec Michael, on vous faisait passer en douce dans une valise, pour que la presse ne sache pas que vous étiez avec Michael, est-ce vrai ?

Il a vraiment écrit ça ?

Oui, oui, il a dit que…

… Mais pourquoi est-ce que je serais entré dans une valise ?

C’était justement ce que j’allais vous demander, j’allais vous demander pourquoi vous vous cachiez dans une valise ?

Je ne me suis jamais caché dans une valise, je n’en aurais jamais eu l’idée, je suis claustrophobe, et m’enfermer dans une valise n’est pas le genre de chose que j’aurais aimé faire.

OK, je me doutais que vous diriez cela.

Dans une valise…

Encore une fois, vous n’avez pas donné d’interview depuis 1993, donc il y a eu pas mal de choses qui ont été dites à votre sujet, des choses que vous n’avez pas eu l’opportunité de commenter. Donc ce que Bob Jones a dit sur le fait que vous passiez en douce enfermé dans une valise n’est pas vrai.

Non ce n’est pas vrai du tout.

OK. Et concernant les choses qui ont été dites… je pense à Leaving Neverland et à toutes les histoires qu’ils ont racontées, au sujet de vous en tournée avec Michael, avez-vous eu l’impression qu’il y avait un effort, de la part de Michael ou de son entourage, de vous séparer de votre famille ?

Non. Non. Je n’ai jamais rien vécu de tel, à aucun moment on ne m’a empêché de voir ma famille si je le voulais, il n’y a eu aucun moment où ils étaient inaccessibles. Ce n’était pas comme si j’étais enfermé à clé ou quelque chose comme ça.

Et vous n’avez jamais rien vu de tel arriver à quelqu’un d’autre ?

Non, pas du tout.

C’est à la moitié du Dangerous Tour que Neverland a été perquisitionné. Et dans le passé, il a été publié que vous étiez à Neverland quand cette perquisition a eu lieu.

Oui, c’est vrai.

Wow. D’accord. De quoi vous souvenez-vous ?

Encore une fois j’étais jeune à l’époque. Donc mes souvenirs sont un peu flous, pour moi c’était juste ennuyeux parce que je ne pouvais pas continuer ma journée, parce qu’un membre du bureau du shérif a évidemment voulu m’interroger pour savoir si c’était… si c’était… il a évidemment réussi à m’interroger pour s’assurer qu’il ne se passait rien de mal. Je me souviens que je me suis assis avec lui, il me posait des questions, mais je me disais qu’il me prenait mon temps, je voulais juste aller profiter de la vie.

Vous souvenez-vous de cette interaction avec cet officier ? Etait-il poli ?

Oui, très poli.

Donc vous n’avez eu aucun problème ?

Non, non. Il posait juste des questions, il n’était ni menaçant, ni intimidant. Je crois me rappeler que j’étais assis, nous étions tous les deux assis. Il était assis à côté de moi et il me posait des questions. L’ambiance était détendue, il me traitait comme un enfant.

Etiez-vous effrayé de voir tous ces policiers partout dans le ranch ?

Je ne me souviens pas l’avoir été, mais je suppose que c’est parce qu’il y avait toujours du monde, des jardiniers, des femmes de ménage, des agents de sécurité. Il y avait toujours des personnes en uniforme, donc ce n’est pas vraiment quelque chose qui m’a frappé. Ce n’est pas comme s’ils étaient… je ne me souviens pas, je ne me rappelle d’aucune forme de brutalité, rien de tel, rien de me vient à l’esprit à ce sujet. Mais pour autant que je me souvienne, comme je l’ai dit, tout ce qui m’importait c’est que je ne pouvais pas faire ce que je voulais, c’était plus un obstacle que quelque chose d’effrayant.

Et compreniez-vous pourquoi ils étaient là ? Compreniez-vous de quoi il s’agissait et sur quoi ils enquêtaient ?

Non, je ne comprends pas vraiment le concept de ces allégations à ce moment-là, on m’avait plutôt dit… que de mauvaises choses avaient été dites sur lui, c’est à peu près tout.

Vous souvenez-vous comment et quand vous avez fini par comprendre la nature de ces allégations ?

Et bien, c’était un peu plus tard. J’ai plus compris l’impact de tout ce qui entourait cette histoire, plus que la compréhension de l’acte physique et la question de savoir s’il s’était passé quelque chose d’inapproprié, je comprenais que certaines choses ne devaient pas arriver. Quand le policier, le shérif, m’a interrogé, j’ai compris que certaines choses qui ne devaient pas se produire avaient peut-être eu lieu, mais la compréhension de l’impact est venue plus tard, si vous voyez ce que je veux dire.

Oui. Et vous dites qu’après la perquisition, et après la révélation de ces allégations, vos parents se sont assis avec vous pour vous parler, vous poser des questions. Connaissez-vous Jordan Chandler ?

Oui, je l’ai croisé.

Avez-vous compris à l’époque que c’était lui qui était au centre de cette affaire ?

Oui.

Quelle était votre opinion à ce sujet ?

Je n’arrivais pas à comprendre pourquoi, il y avait beaucoup de confusion autour du pourquoi. Parce que d’après ce que j’avais compris Applehead était accusé de quelque chose de tellement grave, j’étais blessé qu’il soit accusé d’avoir fait quelque chose de mal. A ce moment précis j’étais juste… c’était une totale confusion.

A l’époque, je crois que Michael n’était pas au ranch quand il a été perquisitionné, mais vous, vous étiez au ranch.

Ma mère et Karlee étaient là elles aussi.

Quand avez-vous revu Michael ?

Vu que la situation était – je n’ai pas de meilleur terme – en train de chauffer, nous avons décidé… enfin, moi je n’ai rien décidé bien sûr, je n’étais qu’un enfant, maman et papa ont décidé qu’il valait mieux ne pas rentrer tout de suite à la maison parce que tout devenait hors de contrôle. Donc nous sommes restés, puis nous sommes allés à Hawaï, à Disneyworld. Papa est venu aussi, nous sommes partis un certain temps, pendant à peu près deux mois. Nous l’avons revu je crois, je ne m’en souviens pas précisément, alors qu’il revenait de sa tournée.

Ce devait être la deuxième partie parce qu’il venait de partir à l’étranger quand a eu lieu la perquisition de Neverland quelques jours plus tard. Je crois qu’il est allé en Amérique du Sud, parce que je crois qu’en 1993 il a fait le Chili et le Mexique.

Oui, c’est ça.

Avez-vous pu voir à quel point il était affecté par cette enquête et par ces accusations ?

Encore une fois, ce n’était pas quelque chose d’assez significatif pour que je m’en souvienne. Je suppose qu’il voulait laisser ça derrière lui, ne pas se laisser consumer. Et j’étais aussi très jeune. Nous n’avions pas de conversations en profondeur à ce sujet, hormis le fait qu’il disait ne pas savoir pourquoi cela lui arrivait, il ne comprenait pas pourquoi.

Avait-il l’air différent selon vous ? Avait-il l’air déprimé ou en retrait ? Avez-vous vraiment remarqué une différence dans son comportement ?

J’étais plutôt jeune, si je dois faire appel à ma mémoire, à cette époque-là je dirais qu’il était un petit peu plus sombre. D’après mes souvenirs un peu de son énergie l’avait quitté, si vous voyez ce que je veux dire.

Au milieu de tout cela… comme je l’ai dit au début de cette conversation, la seule interview que vous avez donnée a eu lieu en 1993, en réponse à ces accusations. Cette interview vous réunissait vous et Wade Robson. Comment est venue l’idée de cette interview ?

Je ne me souviens pas. Nous n’avons pas fait cette vidéo… nous n’avons pas fait cette interview en même temps.

Oh je vois, vous avez été interviewés séparément pour la même chose.

Oui.

Connaissiez-vous Wade à l’époque ?

Nous l’avions rencontré, lui et sa mère, sur le clip de Jam.

J’ai maintenant quelques questions à propos de cette interview faite en 1993. Je veux vous donner l’opportunité de donner votre version. L’avez-vous faite volontairement ?

Je ne me rappelle pas vraiment des tenants et des aboutissants. Et pour vous dire la vérité, c’est compréhensible parce que ce genre de choses… je suppose qu’il est difficile pour moi de répondre à ce genre de questions parce que ce genre de choses n’étaient pas significatives pour moi, parce que ce n’était pas ma vie. Ce n’est pas quelque chose qu’un adulte aurait pu faire. C’est quelque chose dont je me souviendrais forcément, dont j’aurais des souvenirs. Mais en tant qu’enfant, ce n’était pas significatif pour moi. Ce que j’ai gardé en mémoire… regardez le genre de choses que j’ai pu faire à l’époque, le nombre de choses absolument géniales que j’ai vues dans ma vie, ça c’est ce dont je me souviens. Plus que le fait de savoir si j’étais à Neverland quand les lieux ont été perquisitionnés, je n’ai pas retenu ces choses-là.

OK.

Je suis désolée j’ai complètement oublié votre question.

Avez-vous fait cette interview volontairement ?

Ah oui vous avez raison. Je suis complètement sorti du sujet. Je ne me souviens pas, je ne me rappelle pas des tenants et des aboutissants de tout cela, mais ce que je sais, c’est que je n’aurais jamais été capable de laissez quiconque me forcer à faire quelque chose que je ne voulais pas faire. Et c’est toujours le cas aujourd’hui.

Est-ce que Michael, d’une façon ou d’une autre, vous a coaché, ou dit quoi répondre ?

Je crois qu’il n’était même pas là. Ma mère et Karlee étaient là avec moi, mais il n’était même pas là lors de l’enregistrement.

Quelqu’un d’autre vous a-t-il coaché ou dit quoi répondre ?

Non, bien sûr que non, il suffisait de répondre aux questions en disant la vérité, ni plus ni moins.

Avez-vous été payé, ou incité de quelque manière que ce soit à faire cette interview ?

Non. Si j’ai été payé, je n’en ai jamais vu la couleur.

OK. Avez-vous dit la vérité dans cette interview ?

Absolument.

OK. A l’époque, les médias ont commencé à distribuer des chèques de centaines voire de milliers de dollars pour les donner à des personnes qui avaient des liens avec Michael Jackson, en échange d’histoires négatives. Un certain nombre de personnes ont accepté cet argent, et quand ils ont raconté ces histoires, ils ont utilisé votre nom. Je veux donc vous donner l’opportunité de commenter explicitement, dire ce que vous en pensez. Un agent de sécurité a vendu une histoire disant qu’il avait vu Michael Jackson s’adonner à un acte de sexe oral sur vous à Neverland. Est-ce que cela s’est vraiment passé ?

Bien sûr que non. C’est absolument dégoûtant. Si ce mec avait vu quoi que ce soit, pourquoi n’a-t-il rien fait à ce moment-là ? Pourquoi n’est-il pas allé voir la police ? Pourquoi n’a-t-il pas… Donc en fait vous voyez quelque chose comme ça, et votre premier réflexe c’est de partir ?

Donc vous réfutez complètement cette histoire ?

Absolument.

Une femme de ménage, Adrian McManus, a dit avoir vu Michael mettre sa mains sur vos fesses et vous avoir embrassé sur la joue. Est-il possible que ce soit arrivé ?

Non, je ne pense pas que ce soit arrivé, pas du tout.

Il y avait aussi un type, Victor Gutierrez, qui a publié une nouvelle érotique à propos de Michael, qui selon lui était basé sur le journal intime de Jordan Chandler, bien que les Chandler aient nié avoir un lien avec Gutierrez. Dans des termes assez explicites, il vous a décrits vous, Michael et Jordan en train d’avoir des relations sexuelles ensemble. Est-ce vrai ?

Ce n’est pas vrai du tout, c’est dégueulasse et répugnant. Est-ce que ce n’est pas ce type qui s’est enfui sans payer ce qu’il devait payer ?

Oui c’est lui. Vous a-t-il contacté avant de publier ce livre ?

Non jamais.

Vous rappelez-vous avoir été contacté pour vous demander si l’histoire d’Adian McManus était vraie avant de la publier ou de la diffuser ?

Non, personne.

Et vous souvenez-vous si quelqu’un vous a demandé si l’histoire de l’agent de sécurité était vraie ?.

Non. Non. Non.

Il a été dit que quelques temps après l’accord avec Chandler, Sneddon avait personnellement voyagé jusqu’en Australie, ou avait envoyé quelqu’un en Australie en son nom pour essayer de convaincre d’autres enfants à faire des accusations. Et il a été dit dans le passé que votre famille avait été approchée pendant ce voyage. Vous en souvenez-vous ?

Oui je me souviens.

Etait-ce Sneddon en personne ou quelqu’un d’autre ?

Je pense que c’était lui parce que ma mère… vous savez certaines histoires ressortent parfois, certains aspects de notre expérience, pendant les réunions de famille. Et le fait qu’il soit venu a été évoqué. Je me souviens que ma mère a dit qu’il était venu. Mais à l’époque je n’ai pas vraiment… je ne lui ai pas parlé. Il était là avec quelqu’un d’autre, selon ma mère c’était un journaliste mais ce n’était peut-être pas un journaliste, et un ou deux policiers je crois. Selon elle ils lui ont dit de ne surtout pas dire qu’ils étaient venus si quelqu’un le demandait. Mais ils étaient bien là, et ils ont demandé à me parler. Mais maman et papa leur ont dit de ne pas me parler, qu’ils ne devaient s’adresser qu’à maman et papa. Nous étions en train de jouer dans le parc du quartier, puis nous sommes revenus, et nous avons vu cette voiture garée devant chez nous. Quand nous sommes arrivés ils sont sortis de la voiture et sont venus à notre rencontre, et maman nous a dit : « Allez jouer pendant que nous parlons à ces gens ».

Je vois, donc vous n’avez pas eu d’interaction en face à face avec eux, vous savez juste ce qu’il s’est passé ?

Exactement.

Mais vous aviez déjà dit au ranch que rien ne s’était passé.

Oui c’est exact.

Je viens de vous poser des questions assez horribles, vraiment épouvantables. J’aurais trouvé horrible que l’on me pose ces questions, mais malheureusement le fait que ces histoires fassent partie du domaine public signifie que puisque les personnes qui les ont publiées ne vous ont jamais donné l’opportunité de les commenter, j’aimerais savoir ce que vous ressentez à l’idée que ces histoires soient sorties ? Quel effet cela fait-il d’être Brett Barnes, de savoir que les gens peuvent taper votre nom sur Google, et trouver ce genre de choses ? Qu’est-ce que cela vous fait ?

C’est pour cette raison que beaucoup de gens n’ont rien su, parce que pour moi… vous devez comprendre que de mon point de vue, il ne m’est jamais rien arrivé de mal. Je suis catégoriquement, absolument sûr à 100 % qu’il ne m’est jamais rien arrivé de mal. Donc de mon point de vue, que l’on dise que ce genre de choses m’est arrivé, c’est honteux, parce que rien de tel ne m’est jamais arrivé. C’est juste l’aspect personnel de ce que je ressens, quand quelqu’un tape mon nom du Google et que ce sont les premières choses qu’il voit à mon sujet… il y a cet aspect. Mais il y a aussi mes parents, qui doivent gérer que leur fils… dont les gens parlent… comme je l’ai déjà dit, on les considère comme des parents qui ont vu des choses se passer et qui ont laissé faire, juste pour le plaisir de côtoyer une personne célèbre. Puis il y a ma sœur aussi, qui doit vivre les choses que l’on dit sur son frère, en tant que sœur elle doit gérer cela. Puis il y a mes grands-parents, c’est de leur petit-fils que les gens parlent, et ainsi de suite.

Oui, je ne peux même pas imaginer… je ne peux pas imaginer… il est difficile d’imaginer qu’il y ait un remède. Il est difficile de faire taire ce son de cloche, si vous voyez ce que je veux dire. Comment arriver-vous à gérer ? Comment la vivez-vous ?

Désolé je suis très ému.

Bien sûr.

Vous gardez votre vie cloisonnée, c’est comme ça que vous gérez, vous maintenez votre vie privée.

OK, je vais passer à un autre sujet pour l’instant. Votre relation avec lui a-t-elle changé de quelque manière que ce soit après l’affaire Chandler, ou avez-vous continué à garder contact ? Parce qu’il aurait été très facile pour lui de prendre des conseils de la part de quelqu’un pour arrêter d’avoir des enfants autour de lui, ou réduire ses contacts avec les enfants ? Avez-vous remarqué des changements dans votre relation avec lui, ou pas du tout ?

Pas vraiment. Notre amitié ne s’est jamais arrêtée, elle ne s’est pas non plus… calmée. Nous ne sommes jamais devenus distants, pour moi les choses allaient toujours bien. Je n’ai jamais senti le moindre changement.

En 2005 vous avez dit que vous continuiez à rendre visite à Michael, à passer du temps avec lui au moins une fois par an jusque dans les années 2000. Donc c’était une relation plutôt solide ?

Oui, comme je l’ai dit, absolument rien n’a changé depuis mes 5 ans jusqu’à son décès. Rien n’a changé.

Je pense que c’est important parce qu’il y a tout un arc narratif qui est né, disant qu’il devenait ami avec des enfants, et que quand ils atteignaient un certain âge, il perdait son intérêt pour eux et il les abandonnait pour les remplacer. Mais il semble que ce n’était pas le cas avec vous et votre famille. Cela semble contredire cet arc narratif. En vieillissant, est-ce que votre amitié a changé en termes de fréquence, ou en terme de sujets de conversations, ou étiez-vous toujours dans l’amusement ?

Dans la dynamique de notre amitié ?

Oui, exactement. Comment a-t-elle évolué au fil du temps ?

L’une des choses qu’il a instillées en moi… l’une de mes convictions fondamentales, c’est qu’il faut rester jeune dans son cœur. Je ne perdrai jamais ma part d’enfance, donc même si j’avais grandi, il y avait toujours beaucoup d’amusement. Cet aspect est toujours resté le même… beaucoup de singeries d’enfants, des farces, des blagues, toute cette ambiance d’amusement a toujours, toujours, toujours été là. Mais quand j’ai grandi, quand je pris de la maturité, nous avons eu plus de conversations matures, il me parlait plus de son business, de ce qu’il faisait professionnellement, il me donnait un aperçu de ce qu’il faisait dans son travail. Nous avions des conversations sur la musique, oui. Quand je suis devenu adulte il y en a eu beaucoup plus. Je ne sais pas vraiment comment l’expliquer, je l’aime plus que comme un ami, c’est vraiment bizarre. J’ai des amis dans mon cercle proche. Deux amis que je connais depuis 1994, avec lesquels je suis allé au lycée, et bien c’est exactement la même chose, c’est exactement le même genre d’amitié.

En vieillissant, vous êtes-vous inquiété pour Michael, dans le sens où il semblait… du moins il disait… qu’il se sentait seul et isolé par sa célébrité, et dans les interviews on avait souvent l’impression qu’il n’aimait pas beaucoup être célèbre. En vieillissant, et alors que le mythe s’évaporait un peu pour vous vue votre proximité, étiez-vous inquiet pour lui ?

Pas vraiment… je n’étais pas vraiment inquiet pour lui parce que je n’ai jamais vraiment rien vu qui aurait pu me causer de l’inquiétude, c’était plutôt un sentiment de tristesse parce qu’il ne pouvait pas vivre l’expérience de la normalité. Il ne pouvait aller nulle pas à l’improviste. Quand j’ai besoin de quelque chose je vais dans les magasins, lui ne pouvait pas le faire. Il fallait qu’il s’organise, il fallait mettre en place un plan, avoir un service de sécurité, définir un itinéraire, juste pour aller dans un magasin. Donc c’était plutôt de la tristesse, parce qu’il ne pouvait pas vivre certaines choses. Il était sans arrêt scruté sous un microscope.

Oui, cela se ressent dans les années 2000, il émanait de lui un sentiment de lassitude, il avait l’air d’en avoir marre de tout cela.

Pour moi… je ne mettrais pas cela sur le compte du succès ou de la notoriété, mais je pense qu’il avait perdu un peu de la lueur qu’il avait dans les yeux, si je peux m’exprimer ainsi, ce qui était dit sur lui l’affectait beaucoup plus.

Avez-vous eu peur… parce qu’il a témoigné en 2005 ou 2006 qu’il avait fini par devenir dépendant aux antalgiques… pensez-vous que ce que vous avez vu, ce que vous qualifiez de perte de lueur dans les yeux, puisse être dû à un effet des médicaments, ou était-ce quelque chose de plus émotionnel ?

Je dirais que c’était plus de l’ordre de l’émotionnel, je ne l’ai jamais vu se soigner avec des antalgiques, je ne l’ai jamais vu prendre d’antidouleurs. Donc à ce moment de sa vie, je n’ai jamais été au courant d’une telle chose, donc je ne peux pas commenter là-dessus. Mais de mon point de vue, s’il y avait un état de dépendance, le résultat était le même de toute façon, il n’y avait plus la même lueur.

Et quand vous dites qu’il n’y avait plus la même lueur, comment est-ce que cela se manifestait ? Il ne voulait pas faire certaines choses ? Il avait l’air groggy ? A quoi faites-vous référence ?

Non, ce n’est pas qu’il était groggy, ce n’était pas quelque chose de physique, il n’y avait rien de tout cela. Je veux dire que ce sont les accusations, la façon dont il a été accusé, la façon dont les choses ont été présentées dans les médias, tout cela avait la capacité de briser un homme. C’était l’impact de tout cela. Quand on dit de quelqu’un qu’il n’a plus la même lueur, c’est plus pour dire qu’elle n’a plus la même énergie, la même insouciance, le même sens de l’aventure qu’avant.

Diriez-vous qu’il y avait moins de joie autour de lui à ce moment-là ?

Il serait un peu trop simpliste de dire que c’était quantifiable, de dire qu’à un moment il était au sommet puis qu’il l’était un peu moins ensuite. On ne peut pas dire qu’il était dépourvu de toute joie, juste qu’il n’avait plus le même degré d’énergie.

Je me demande quel impact il y a eu, dans le sens où il devait être difficile pour lui de faire face au monde, sachant qu’il avait été accusé. Peut-être que cela le rendait plus réticent à s’engager dans le monde parce qu’il savait ce qui lui pendait au nez. Aviez-vous cette impression ?

Tout ce que je peux dire c’est j’ai pu constater quand j’étais là-bas. Ce n’est pas comme si nous avions des discussions comme : « Est-ce que je dois aller faire ça ? Est-ce que je dois sortir un nouvel album ? Est-ce que je dois repartir en tournée ? Je n’ai pas vraiment envie de faire ça à cet endroit. Je n’ai pas envie d’affronter le monde ». Nous n’avons jamais eu de type de conversations. Ce n’est pas le genre de sujets que nous abordions. C’était plus, comme je l’ai dit, le fait de s’amuser qui s’est trouvé un peu atténué, comme s’il était une autre personne. J’ai aussi remarqué qu’après la perquisition de Neverland, il était un peu comme… évidemment sa vie privée avait été envahie. Notre maison familiale a été cambriolée il y a plusieurs années, et pourtant je m’en souviens encore. Je n’oublierai jamais cette peur de violation de l’intimité que l’on ressent quand il se produit ce genre de chose à la maison. On regarde la maison un peu différemment. Pour lui Neverland c’était un peu… son sentiment envers Neverland avait changé après ces évènements, parce que sa vie privée a été envahie. C’est un peu ce que j’ai ressenti… comme je n’ai dit, je ne peux parler que de mes expériences, mais je sens que… ça l’a vraiment blessé… ce dont on l’a accusé, ce que l’on a dit lui… les gens ne se rendent pas compte, parce qu’ils n’ont vu que le côté que l’on présentait, pas qui il était en tant que personne. Donc pour lui continuer à faire ses concerts alors qu’il se passait tout cela, retourner sur scène à un tel niveau d’élite soir après soir, de continuer à le faire et à avancer coûte que coûte, c’est le testament qu’il laissait.

Quel effet la paternité a-t-elle eu sur lui ?

C’était vraiment cool à voir, vraiment cool à voir. Oui, c’était un père génial. Il adorait ses enfants, oui, il les adorait. C’était vraiment cool.

A cette époque, au début des années 2000, il y a eu une deuxième série d’accusations. Ces accusations vous ont conduit à témoigner, à subir une autre série d’intrusions dans votre vie. Vous a-t-on demandé de venir témoigner, ou avez-vous témoigné volontairement ?

On nous a demandé, à maman, Karlee et à moi, si nous voulions le faire, nous avions le choix. Je n’ai pas été obligé d’aller témoigner. Nous avons choisi de le faire.

Et vous aviez 23 ans quand vous avez témoigné. Vous avez dit au jury… je crois que la première chose que vous leur avez dite… parce que Monsieur Mesereau vous a posé la question… si vous aviez réellement démissionné de votre poste de croupier pour aller à Santa Maria témoigner. Pourquoi avez-vous dû démissionner pour aller à Santa Maria ?

Ils ont refusé que je prenne un congé pour le faire. Pour moi c’était bien plus important de le faire. Je pouvais toujours retrouver un travail après. Une chose est sûre, ce n’était pas une source d’inquiétude pour moi.

Est-ce que cela signifie que vous avez subi une perte financière parce que vous aviez décidé d’aller témoigner à Santa Maria ?

Oui.

Donc on peut présumer que vous n’avez pas été payé pour témoigner, mais en plus vous avez démissionné et pris un risque financier pour témoigner à ce procès.

Bien sûr. Je ne vois pas pourquoi je ne l’aurais pas fait.

Je ne vais pas vous répéter tout votre témoignage, parce que vous avez dit avec force plus tôt dans cette conversation que rien d’inapproprié ne s’était jamais passé entre vous et Michael, donc pour résumer en une seule question… y’a-t-il quelque chose dans votre témoignage que vous souhaiteriez réviser ou changer ? Vous maintenez chaque réponse que vous avez faite à la barre ?

Bien sûr.

Je vais vous poser quelques questions en réponse à ce qui a été dit dans Leaving Neverland, parce que je pense que nous devons vous laisser l’opportunité d’apporter des réponses explicites et sans équivoque à ces questions. Est-ce que quelqu’un vous a coaché et vous a dit quoi dire à la barre ?

Non.

Michael a-t-il essayé de vous coacher, de vous dire quoi dire à la barre ?

Non.

Vous a-t-il menacé pour vous pousser à témoigner ?

Non.

Quelqu’un d’autre vous a-t-il menacé ?

Non.

Vous a-t-on menacé de parjure ? Vous a-t-on menacé de poursuites ?

Non.

Certains des employés que j’ai mentionné plus tôt sont venus à la barre et ont répété leurs histoires, pour lesquels ils avaient été payés 10 ans plus tôt. Donc votre position est toujours que ces anciens employés ne disaient pas la vérité quand ils ont témoigné au procès ?

Absolument.

Vous aviez déjà dit au procureur que ces histoires étaient des mensonges, et personne… pardon… vous avez dit au shérif que rien de mal ne vous était jamais arrivé, que ces histoires étaient des mensonges. Est-ce que quelqu’un du bureau du procureur vous a contacté et vous a demandé si ces histoires étaient vraies avant de décider d’appeler ces témoins ?

Non.

Qu’en pensez-vous ?

C’est très très étrange. Je ne comprends pas pourquoi il n’y a eu aucun démenti à ce film. Si on veut une histoire complète, si vous voulez vraiment raconter une histoire, pourquoi ne pas inclure toute l’histoire ? Evidemment, je n’aimerais pas agir comme cela. Penser que l’on cite mon nom, que ma version de l’histoire n’est pas incluse, que ma voix n’est pas incluse, je ne sais pas. Je pense qu’à leur place c’est comme cela que j’aurais géré la situation, mais si cela n’allait pas dans le sens de mes intérêts, je pense que je ne l’inclurais pas.

La raison pour laquelle vous avez été appelé à témoigner, ou la raison pour laquelle on vous a demandé de témoigner, spécifiquement parce que l’accusation a appelé ces témoins pour dire qu’ils avaient vu des choses vous arriver… est-ce que c’est la décision de l’accusation d’appeler ces témoins qui a fait que votre témoignage était pertinent, si personne n’était venu au tribunal dire que toutes ces choses étaient arrivées, il n’y aurait eu aucune raison pour que vous alliez dire au tribunal qu’il ne s’était rien passé. Donc en un sens j’imagine que le fait que l’accusation a appelé ces témoins a été un facteur aggravant, alors qu’ils ne vous ont même pas demandé si ces histoires étaient vraies ou pas. Comment vous sentez-vous à propos du fait que l’accusation a procédé à un contre-interrogatoire sur vous lors de ce procès ?

Que voulez-vous dire ?

D’après les retranscriptions, l’interrogatoire était plutôt agressif, comment vous êtes-vous senti d’être questionné de cette manière par l’accusation dans une pièce pleine de gens que vous connaissiez ? Je crois que c’était Ron Zonen.

Oui, il me posait des questions… je ne l’aimais pas… je ne l’aimais pas du tout. Comme vous l’avez dit il était agressif, j’étais vraiment mal à l’aise. Je n’ai pas du tout aimé cette partie.

Vous avez témoigné, pendant l’interrogatoire de Zonen, que vous aviez continué à partager un lit avec Michael jusqu’à vos 19 ans ; ce qui je pense a été un choc pour beaucoup de gens, par rapport à l’arc narratif disant qu’il abandonnait les enfants ou les remplaçait. Mais y a-t-il eu un moment où vous avez eu une conversation avec Michael, ou comment avez-vous arrêté ? Etiez-vous mal à l’aise avec cela ou pas ?

Ce n’est… ce n’est pas que cela s’est arrêté. Partager un lit… c’est un peu bizarre à dire pour moi, parce que comme je l’ai dit c’était… c’est vraiment, vraiment bizarre à dire mais pour moi ce n’était vraiment pas quelque chose de significatif pour moi, parce qu’il s’agissait juste de dormir. On va dormir et c’est tout. Il n’y a pas eu de moment où nous avons arrêté en nous disant qu’il fallait arrêter. Il n’y a rien eu de tel. Il n’y a jamais eu aucune conversation à ce sujet. C’est arrivé, ce n’est pas quelque chose dont j’ai un souvenir précis, à quel moment cela s’est arrêté, si j’avais entre 19 et 23 ans ; ce n’est pas comme si nous avions eu une conversation, je ne sais pas pourquoi nous avons arrêté. Si j’étais fatigué, si j’avais besoin de dormir, je m’endormais. Il y avait un lit, je dormais dedans.

Il y a eu un échange entre vous et Zonen, Monsieur Zonen. Le procureur a essayé d’insinuer que vous étiez incapable d’être honnête avec vous-même au sujet de choses que Michael Jackson aurait pu vous faire parce que vous aviez honte. Donc je vais vous lire la question et la réponse. Zonen vous demande : « Monsieur Barnes, considérez-vous qu’il est honteux d’être agressé ? », et vous avez répondu : « Absolument ».

Oui, c’est en vérité quelque chose que je voulais faire… j’y ai pensé tout à l’heure, parce que quelqu’un avait fait objection. Je me souviens très bien, je crois que je n’ai pas compris qu’il posait une question différente. Je pensais qu’il demandait si c’était mal qu’un enfant soit abusé, si c’était mal qu’il arrive quelque chose à un enfant, plutôt que d’être une victime.

Oui. Sauf que le lendemain, votre sœur Karlee était à la barre, et elle était interrogée par Gordon Auchincloss, l’un des procureurs… l’échange entre Monsieur Anchincloss et Karlee s’est passé de la manière suivante : « Savez-vous si votre frère pense qu’il est honteux d’être une victime d’abus ». « Bien sûr que oui. Je le penserais aussi ». « Donc s’il devait l’admettre, ce serait honteux, n’est-ce pas ? ». « Non. C’est une honte que cela arrive à un enfant, pas d’admettre que c’est arrivé. C’est une honte qu’une telle chose arrive ».

Kaylee a dit la même chose.

Oui. Je voudrais juste clarifier ce que vous vouliez dire vraiment par cette déclaration, parce qu’elle a été utilisée depuis pour essayer de suggérer que vous…

Absolument. Je déteste ça, et je présente mes excuses si quelqu’un s’est senti offensé. Ce n’était pas mon intention, et mon avis est que ce n’est… ce n’est jamais, jamais, jamais, jamais honteux d’être une victime. On ne devrait jamais blâmer une victime, la faute ne devrait jamais être reportée sur une victime. C’est l’agresseur qui devrait toujours être blâmé. C’est cela qui est honteux, c’est le fait que cela arrive. Une victime n’est pas une mauvaise personne.

Oui. Ce que vous vouliez dire c’est que si quelque chose vous était arrivé vous n’auriez aucun problème à dire ce qui vous serait arrivé ?

Absolument. Je n’aurais jamais eu honte d’être une victime. Je n’aurais jamais eu honte d’être une victime. Peu importe de qui, je n’aurais jamais eu honte d’être victime de quoi que ce soit. Donc ma position c’est que si quelque chose m’était arrivé, vous pouvez être sûr que cette personne aurait été punie, j’aurais fait absolument tout ce qui est en mon pouvoir pour que cette personne soit punie.

Il y a autre chose dans votre témoignage que je voudrais vous donner l’opportunité de clarifier aussi, parce que c’est devenu aussi quelque chose qui a fait partie du folklore autour de Michael Jackson. Quand Karlee était à la barre, votre sœur… elle a provoqué quelques remous car elle a témoigné que sur une période de 2 ans, elle avait estimé que vous et Michael aviez dormi dans la même chambre ensemble pendant approximativement 365 jours. Et elle a fait des calculs précis et a estimé que votre famille était restée chez Michael à peu près 6 mois par an, sur 2 ans, et que par conséquent elle pensait que vous et Michael aviez partagé une chambre pendant 365 jours, ce qui a été répété indéfiniment, jusqu’à aujourd’hui encore. Pensez-vous qu’il est vrai que vous ayez partagé une chambre avec Michael pendant 365 jours sur 2 ans ?

Je dirais que pour la plupart du temps où je suis resté, 90% du temps je restais avec lui. Cela doit donc faire à peu près 365 jours en 2 ans, parce que c’est à peu près le temps que nous avons passé là-bas. Donc oui, je pense que c’est une estimation juste, Encore une fois ce n’est pas une chose dont je me souviens précisément, c’était juste pour dormir.

Vous avez séjourné à Neverland pendant le procès. Comment Michael se portait-il physiquement et mentalement à cette époque ?

Il était définitivement une personne différente, parce qu’il était… vous pouvez le dire… il traversait tout cela, mais je dirais qu’il était fragile.

Il y a une histoire dans Leaving Neverland à propos d’un dîner. C’est une histoire que Wade Robson, et sa sœur je crois, racontent dans l’émission, ils disent que tout le monde était assis autour de la table pour le dîner, et Paris essayait d’attirer l’attention de Michael. Et il avait l’air d’être mentalement absent, complètement absent. Et Wade Robson cite ce dîner comme étant la raison qui a renforcé sa décision de témoigner pour la défense de Michael. Mais vous avez dit en public sur Twitter que d’après vos souvenirs ce dîner avait eu lieu après le témoignage de Robson, et non avant.

Je me souviens, j’ai demandé à ma mère et à Karlee si elles s’en souvenaient, et elles ont dit toutes les deux la même chose.

Donc vous vous souvenez que c’était après ?

Oui. Parce que je me souviens que c’était le prochain…

Parce que vous et Wade avez témoigné le même jour ?

Oui. La façon dont ça s’est passé, c’est que nous sommes allés là-bas le jour où l’accusation était censée faire relâche, mais finalement la suspension n’a pas eu lieu ce jour-là, elle a eu lieu le lendemain. Nous aurions dû commencer à la fin de cette journée, mais nous avons été appelés à témoigner le lendemain. Et le lendemain le reste de notre famille ont vu sa mère et sa sœur, et ma mère et ma sœur ont été appelées à témoigner. Puis le surlendemain il y a eu ce dîner, la veille de leur départ. Donc c’était bien après son témoignage.

Et c’est la raison pour laquelle vous pensez qu’il s’agit du même dîner, parce qu’il y a eu cet incident avec Paris.

Ce n’est pas l’incident avec Paris qui fait que je m’en rappelle. C’est la façon dont la salle à manger était installée. Il y avait plusieurs tables, parce que vous restions tout le temps au ranch, alors qu’ils n’étaient pas… je ne sais pas où ils séjournaient ou ce qu’ils faisaient, mais parce que nous étions là tout le temps, nous ne prenions pas notre repas à la grande table, donc nous avons décidé qu’il serait plus juste pour eux de prendre le repas à la grande table, et Karlee, moi et Taj étions assis à une autre table mais dans la même pièce. Donc je n’étais pas à la même table quand tout cela est arrivé, mais j’étais dans la même pièce. D’après mes souvenirs il ne peut pas attribuer ce dîner à sa décision de témoigner puisque ce dîner a eu lieu après son témoignage, je m’en souviens parce que le lendemain ils partaient.

Donc la raison pour laquelle vous savez que vous parlez du même dîner, c’est parce que vous preniez vos repas tous les jours dans la salle à manger, et que c’est le seul jour où les Robson ont dîné avec vous ?

Exactement.

Très bien. Je comprends, je comprends. Avez-vous parlé à Wade à l’époque ? Avez-vous eu des conversations à propos de vos témoignages ?

Pas vraiment, parce que nous n’étions pas autorisés à en parler. La seule fois où j’ai parlé avec lui, c’est quand nous attendions la suspension d’audience, donc on nous a emmenés dans une salle à l’abri parce que tous les yeux étaient posés sur nous. Mais nous n’avions pas le droit de parler de l’affaire. Donc nous avons juste fumé, parlé de choses et d’autres.

Et après vos témoignages ?

Je crois que sa sœur et sa mère passaient le même jour, mais mes parents, ma mère et ma sœur passaient le lendemain, parce que je suis revenu au tribunal pour elles, et encore une fois je suis resté dans une autre pièce. Ce sont les seuls moments où je lui ai réellement parlé. Je n’ai jamais discuté avec lui au ranch ou à un quelconque moment après.

Combien de temps êtes-vous resté au ranch au moment du procès ?

A peu près 3 semaines.

Etes-vous restés 3 semaines avant votre témoignage et après vous êtes partis ? A quel moment du procès êtes-vous arrivés et partis ? Etiez-vous partis au moment du verdict ?

Oui, j’étais rentré à la maison.

Pendant ces 3 semaines, l’état de Michael a-t-il semblé se détériorer, ou était-il stable ?

Il était plutôt stable, je ne l’ai pas vraiment vu se détériorer. Comme je l’ai dit il était assez fragile, mais on voyait qu’il traversait cette épreuve.

Quels sont vos souvenirs du verdict ? Avez-vous regardé la télé ?

Non, je dormais à ce moment-là. Ma sœur m’a appelé, elle m’a réveillé. Elle m’a appelé au téléphone et elle pleurait. Et moi je lui demandais ce qui n’allait pas, et elle m’a juste dit : « Ça y est ». Et moi je lui ai répondu : « Oh non », parce que je pensais que le verdict n’était pas bon, mais il s’avère qu’elle était contente. Il avait été jugé non coupable, donc je me suis précipité pour allumer la télé. C’était tellement… c’était un débordement d’émotion, à la hauteur de notre soulagement.

Quand avez-vous parlé à Michael après le verdict ?

Je ne m’en souviens pas très bien parce que je ne… parce que c’était quelque chose d’assez fréquent pour moi, donc je n’y prêtais pas vraiment attention. Je crois que ce n’était pas tout de suite après le verdict, mais pas très longtemps après, je dirais probablement quelques mois.

L’avez-vous revu en personne après le procès ?

Oui, je suis allé le voir à Bahreïn en 2006.

Wow. De quoi avait-il l’air ?

Il sortait de l’épreuve du procès, mais quand je l’ai vu il avait l’air d’être plus comme avant, il était vraiment plus optimiste, plus positif à propos de son avenir. Il a dit qu’il faisait beaucoup de choses, mais je n’ai jamais eu les détails de ses projets professionnels, sur ce qu’il avait prévu de faire, mais il faisait toujours allusion à des projets, qu’il y avait de grandes choses qui se profilaient, il avait beaucoup de réunions. Il cherchait à acheter là-bas pour y établir son foyer. Oui, c’était plutôt cool.

Etes-vous allé seul à Bahreïn, ou votre famille vous a-t-elle accompagné ?

Non, j’étais tout seul, parce qu’à l’époque je traversais quelque chose dans ma vie personnelle, j’étais un petit peu… malheureux à l’époque. Il appelait toujours, et en réalité c’est ma mère qui lui a dit que je traversais une période difficile, donc il m’a fait venir pour essayer d’améliorer les choses.

Combien de temps êtes-vous resté ?

Trois semaines.

Est-ce que les choses se sont améliorées ?

Oui, bien sûr.

Comment vous a-t-il aidé ?

Comme je l’ai dit, avec une perspective biaisée… pas biaisée, mais avec une différente perspective sur la vie… voir quelles opportunités on peut avoir dans la vie, voir jusqu’où on peut aller dans la vie et être un maillon de la chaîne, être… voir la personne qu’il était, ce que la vie donnait… c’était vraiment rafraîchissant. Je ne sais pas ce qu’il… c’était juste une vibration d’un tout autre niveau, ou quelque chose d’autre… je ne sais pas… cet effet magnétique dont je parlais tout à l’heure, tout le monde voulait être avec lui 24 heures sur 24. C’est juste quelque chose qu’il dégage et qui fait que tu ne peux qu’être heureux en le côtoyant.

Oui. Encore une fois c’est un contraste frappant avec l’arc narratif qui dit que Michael se lit d’amitié avec des gamins, et qui ensuite ne fait plus attention à eux, les remplace, les rejette. Le fait que vous-même… quel âge aviez-vous à l’époque… vous aviez dans la vingtaine, vous traversiez une période difficile. Je me demande si certaines personnes ont disparu de sa vie. Avez-vous compris, ou avez-vous entendu parler de pourquoi et comment certaines personnes ont fini par être mises à l’écart de son cercle. Alors que votre amitié a duré très longtemps d’autres personnes sont sortis de son entourage avec l’impression d’avoir été chassés pour une raison ou une autre. Avez-vous une idée des raisons pour lesquelles ces personnes ont pu être écartées ?

Je ne suis pas le genre de personne qui… comme je l’ai dit, je vivais toujours le moment présent, ce qui devait arriver arrivait. Ce n’est pas vraiment à moi de le dire, ou de chercher à savoir pourquoi, ça ne m’a jamais traversé l’esprit. J’étais juste heureux d’être là, toujours, donc je ne sais pas vraiment ce qui faisait de moi quelqu’un de spécial… qui comme vous le disiez a été gardé dans le cercle tandis que d’autres ont été poussés vers la sortie. Je ne sais pas pourquoi c’est le cas, je ne sais pas pourquoi ces personnes ont été écartées… mon hypothèse ce serait que je voulais aller le plus loin possible dans cette expérience mais je n’ai jamais tiré avantage de la situation. Par exemple, quand nous allions au magasin de jouets, il me laissait prendre tout ce que je voulais, mais je n’ai jamais réclamé en disant je veux ceci ou je veux cela, je ne me disais jamais je veux rencontrer cette personne, je veux faire ceci ou cela. Je n’ai jamais rien fait qui puisse compromettre sa confiance. Donc je pense qu’il y avait surtout un problème de confiance, quelque chose est sans doute arrivé, ces personnes ont agi d’une manière qui l’a mis mal à l’aise. Ce n’est qu’une supposition. Peut-être la façon dont ces personnes ont agi, ou elles ont dit ou fait quelque chose, je ne vois que cela, elles ont peut-être perdu sa confiance. C’est la seule raison, selon moi, pour laquelle il aurait pu couper les ponts.

A quoi ressemblait sa vie à Bahreïn ? Où vivait-il ? Vivait-il à l’hôtel ou séjournait-il chez le prince ?

Je n’étais pas vraiment en position de poser des questions sur la maison, c’était en tous cas un très bel endroit, un très beau toit, de hauts plafonds, les jardins étaient magnifiques, c’était un très bel endroit, quelque part au milieu du désert. Un endroit irréel d’où l’on ne voit que des dunes de sables, et ces maisons entourées de palmiers, d’herbe verte et de piscines. C’était vraiment cool.

Avait-il l’air d’être heureux ?

Il l’était. Il l’était. Ses enfants étaient avec lui, c’était cool, c’était vraiment cool.

A quelle fréquence étiez-vous en contact avec lui dans ses dernières années, après Bahreïn ?

Encore une fois, ce n’est pas quelque chose dont je me rappelle, je me souviens juste que c’était toujours… je ne peux pas vous donner la fréquence mais c’était régulier. Ce n’est pas comme si j’étais resté des années sans lui parler. La dernière fois que je lui ai parlé c’était une semaine avant son décès.

Vous souvenez-vous de quoi vous avez parlé ?

A cette époque-là, nous parlions beaucoup de nos souvenirs, des choses que nous avions faites, des endroits où nous étions allés. « Te souviens-tu de cette époque ? Te souviens-tu avoir fait ceci ou cela ? Te souviens-tu de ce qu’il s’est passé ? ». Oui, il regardait beaucoup en arrière au moment de faire ses concerts, mais je pense aussi que cela lui demandait beaucoup d’efforts.

Dites-vous cela parce qu’il avait l’air fatigué ? Ou parce qu’il a exprimé une forme d’inquiétude à ce sujet ?

Pas vraiment. Il n’a pas vraiment exprimé d’inquiétude, mais on lui a toujours appris à… on lui a appris à…

Quand je vous ai parlé précédemment, vous avez mentionné que vous deviez être à Londres pour les concerts ?

Oui, j’étais censé y aller. Il m’avait dit qu’il me ferait venir à Londres.

Comment a fini cette conversation ? Vous en rappelez-vous ?

La dernière fois ?

Oui.

Pas vraiment. Ce n’était rien d’autre qu’une conversation normale. Je ne savais pas ce qui allait arriver.

Comment avez-vous appris le décès de Michael ?

J’étais… encore une fois je dormais, parce qu’il y a pas mal de décalage horaire entre ici et là-bas. Je vivais encore chez mes parents à l’époque, j’étais peut-être un peu vieux pour cela mais c’est une autre histoire. Bref, je dormais. Maman est venue dans ma chambre. J’avais reçu un appel… j’avais loupé l’appel parce que mon portable était sur la table de chevet à côté de moi ; j’avais vu qui c’était mais je l’ai ignoré parce que je dormais. Cette personne ne m’appelait jamais d’habitude, donc je me suis dit que je la rappellerais plus tard. Puis je suis allé dormir, et quand maman et entrée et m’a annoncé la nouvelle, j’ai eu du mal à y croire, donc j’ai allumé la télé et… oui, c’était vraiment un jour très triste.

Comment avez-vous immédiatement réagi ? Je veux dire, je connais beaucoup de gens qui ont cru que c’était faux. Les médias rapportaient régulièrement la nouvelle de la mort de Michael alors que ce n’était pas vrai. Quelle a été votre réaction immédiate à cette nouvelle ? Y avez-vous cru ?

Non, mais quand j’ai regardé la télé, même si je ne voulais pas y croire j’ai vu que c’était vrai.

Vous êtes-vous rendu aux funérailles au Staple Center ou aux vraies funérailles ?

Non. Le truc à propos du fait que… je suppose que c’était l’une des raisons pour laquelle je faisais toujours partie de sa vie… d’ailleurs honnêtement, il n’y avait pas que moi, il y avait toute ma famille avec laquelle il n’a jamais coupé les ponts, c’est que nous n’avons jamais tiré avantage de quoi que ce soit, le seul lien qui nous unissait c’était l’amitié. Donc après son décès il n’y avait pas vraiment de moyen pour moi… c’était lui – et j’ai énormément de gratitude envers lui – qui payait à chaque fois qu’il m’emmenait quelque part. Il payait toujours parce qu’il savait bien que nous n’en avions pas les moyens de faire ce genre de choses, nous sommes des personnes absolument normales. Donc quand il est décédé il n’y avait pas vraiment moyen que je puisse y aller. Je ne connaissais personne que j’aurais pu contacter, parce que je ne connaissais aucun de ses contacts. Je n’avais donc aucun moyen de partir à l’étranger. Et pour vous dire la vérité, je ne gère pas très bien la mort, donc je ne suis pas sûr que j’y serais allé.

Y a-t-il une part de vous qui aurait aimé y aller ?

Oui, absolument. Je ne suis pas allé là-bas depuis 2005, quand nous y sommes allés pour le procès. Je ne suis pas retourné aux Etats-Unis depuis, et c’est quelque chose que j’aurais aimé. J’aurais adoré le faire et en même temps je ne suis pas sûr que j’aurais voulu, donc il y a une petite part de regret, mais pour moi, mon deuil n’aurait pas été plus facile si j’étais allé là-bas, si vous voyez ce que je veux dire.

En préparant cette interview, j’ai fait un petit tour sur votre historique Twitter, et j’ai remarqué que chaque année vous postiez quelque chose pour l’anniversaire de sa mort. Vous postez aussi pour l’anniversaire de Michael, vous lui laissez un petit message sur Twitter. Diriez-vous que vous êtes toujours en deuil ?

Oui, absolument. Mais c’est la même chose pour mes grands-parents. Il était un membre de notre famille.

Avez-vous eu encore plus de mal à gérer la perte de Michael avec tous les évènements qui se sont passés depuis son décès, avec les accusations qui ont refait surface, et particulièrement parce que votre nom est continuellement cité ? Est-ce plus difficile pour vous ?

Absolument. Ce n’est pas une chose à laquelle je souhaite être associé.

Le 8 mai 2013, j’ai remarqué en allant sur votre compte Twitter…

[Rires] OK espèce de traqueur.

Je préfère parler de chercheur assidu…

Ouais.

Le 8 mai 2013, TMZ a annoncé que Wade Robson déposait plainte et réclamait de l’argent, disant que Michael avait abusé de lui, et le même jour vous avez publié un tweet qui disait :  » J’aimerais que les gens réalisent que dans nos derniers moments sur cette terre, tout l’argent du monde ne sera d’aucun réconfort, mais ma conscience le sera ». Je voudrais évoquer cela brièvement avec vous, vous êtes exceptionnellement clair sur le fait qu’il ne s’est jamais rien passé entre vous et Michael. Est-ce que c’est cela qui vous convainc aussi qu’il ne s’est jamais rien passé avec quelqu’un d’autre ?

Mon opinion sur le sujet, c’est que j’ai passé énormément de temps avec lui jusqu’à son décès, pendant une grande partie de ma vie. Il faisait partie de ma vie, et mes expériences à ses côtés pendant un long moment… rien ne s’est jamais passé… je n’ai jamais rien vu qui ait pu m’inquiéter et qui soit arrivé à quelqu’un d’autre. Et personne n’est jamais venu me parler, et pourtant j’ai côtoyé pas mal de personnes de son entourage. Personne ne m’a jamais rien dit. Et la raison pour laquelle je dis que je n’ai jamais eu la perception qu’il se passait quelque chose de mal, c’est que j’y ai passé beaucoup de temps, et même si je ne peux que commenter d’après ma propre expérience, je ne peux que le retransposer au reste de sa vie : je ne peux pas imaginer qu’il ait pu faire du mal à qui que ce soit. Donc si de mon point de vue il n’a jamais rien fait de mal, il est de mon devoir de me démener et de faire preuve de loyauté envers lui quand je vois ces accusations contre lui. C’est aussi à mon ami que tout cela arrive.

Je pense que l’autre chose qu’il y a… c’est que dans les allégations contre Michael, il y a aussi, presque inextricablement, des allégations d’un schéma de conditionnement, un schéma d’abus, et dans Leaving Neverland, ils vous associent à ce schéma. Qu’en ce qui les concerne ils pensent qu’il y avait un schéma dont vous faisiez partie, donc je veux juste vous présenter une partie de ce qui est dit dans Leaving Neverland, et qu’on ne vous a jamais donné l’opportunité de commenter. J’ai pensé que nous devions vous donner cette opportunité. La première fois où une allusion à vous est faite, votre nom n’est pas mentionné, mais on vous voit dans des images d’archives, sur des photos. Et donc James Safechuck parle…

Avez-vous remarqué comment… désolé, désolé de vous couper, mais avez-vous remarqué comment ont été fait les montages… non pas des montages, mais des photos avec plusieurs personnes, et il n’y a que mon visage qui est net, alors que les autres sont floutés. Mais désolé, continuez.

Oui. Donc il y a James Safechuck qui parle des photos de vous et de Michael. Il dit, et ce sont ses mots, je cite : « Il y avait un garçon en particulier qui est arrivé et qui m’a en quelque sorte remplacé. Et je l’ai vu devenir de plus en plus proche de ce garçon. Et j’ai été de plus en plus éloigné, ce qui a été très difficile à gérer. Un soir en particulier, c’était vraiment très dur, c’était ‘Avenue of the Stars’, pendant la nuit… le garçon était là, et il a dormi dans la chambre de Michael, alors que j’ai dormi en bas sur le canapé. C’est comme si j’étais chassé et comme si je réalisais que je n’étais pas le numéro un. Je voulais rentrer chez moi, Michael est comme mon partenaire, puis il s’en va ». Donc toute cette histoire à propos d’un garçon qui le remplace, qui dort dans la chambre de Michael pendant qu’il dort en bas sur le sofa, c’est ce qui est dit sur ces images et ces photos de vous. Etait-ce l’impression que vous aviez ? Que vous remplaciez quelqu’un ?

Pas du tout. Pas du tout.

Quand il dit ‘Avenue of the Stars’, fait-il référence à la cachette ?

Je suppose.

La cachette a-t-elle un étage et un rez-de-chaussée ?

Oui, il y avait trois niveaux, le garage était en-dessous, au milieu il y avait le salon et la cuisine, et à l’étage une salle de jeux et une chambre.

Oh, je vois, je vois. Donc mon analyse c’est qu’il dit : « Un garçon est arrivé et m’a remplacé, je l’ai vu devenir de plus en plus proche. J’ai été éloigné. Ce garçon dormait dans la chambre de Michael. Michael était mon partenaire, et il est parti ». Il semble que ce soit une très claire allusion que vous étiez le partenaire romantique de Michael, ce qui devrait être quelque chose qui vous donne un droit de réponse sachant que ce sera diffusé à la télé partout dans le monde. Mais personne ne vous a demandé ce que vous aviez à dire, et personne ne vous a demandé de commenter.

Oui, c’est absurde. Je ne vois pas comment il serait possible qu’une telle chose ait eu lieu, ça n’a pas de sens. Rien de tout cela ne s’est passé, pour moi cela n’a aucun sens. Ce n’est pas du tout comme ça que l’on peut décrire cet aspect de notre amitié.

L’émission continue avec la mère de Wade Robson, Joy Robson, qui dit que pendant le Dangerous Tour, quand Michael a emmené Brett Barnes en tournée avec lui, quand Wade a demandé à aller en tournée, Michael lui aurait dit non parce qu’il n’était pas autorisé à emmener des enfants sur la tournée. Puis il a vu Brett Barnes avec lui à la télé, et Wade a dit : « Je ne pense pas qu’il aimait nous mélanger, il aimait garder ces relations séparées. Je me souviens que c’était compliqué avec Brett parce que j’ai découvert qu’il était australien, donc je me suis dit oh, un nouveau garçon australien, je me suis vraiment senti remplacé ». Est-il vrai que Michael gardait les enfants séparés les uns des autres ?

Non. Je n’ai jamais… comme je l’ai dit, je n’ai jamais été enfermé nulle part, il n’y a jamais rien eu. Comme je l’ai dit j’ai passé un peu de temps avec Joy, un tout petit peu de temps avec Wade. Il y avait aussi ses cousins et d’autres amis, que j’ai côtoyés, il y a toujours eu du monde autour de nous.

Macaulay Culkin aussi, comme vous l’avez témoigné je crois en 2005, est aussi resté dans la chambre avec vous et Michael en certaines occasions.

Je crois que oui, il est venu au ranch une fois.

Ce passage où Wade dit qu’il a découvert que vous étiez australien, et que Michael l’avait remplacé par un nouveau garçon australien, je veux dire… il insinue encore une fois que comme il dit avoir été abusé, il sous-entend que comme il a été remplacé par un nouveau garçon… il dit en quelque sorte que vous aussi, vous avez été abusé.

C’est comme cela que je le prends.

Donc c’est votre interprétation. Je pense que c’est l’interprétation de toute personne raisonnable. Donc est-ce que les producteurs de Leaving Neverland vous ont laissé un droit de réponse ?

Est-ce que j’ai pu réfuter cela… encore une fois, je ne comprends pas ce terme de « remplacement », parce que dans la compréhension que j’ai de la notion d’amitié, vous êtes ami avec une personne, et personne ne peut prendre votre place. Vous ne prenez pas la place de quelqu’un d’autre. C’est une amitié. Je ne peux pas comprendre l’idée que quelqu’un soit remplacé, parce que moi-même je n’ai jamais été remplacé. Comme je l’ai dit notre amitié a continué, et elle continuerait encore maintenant d’ailleurs. Donc je n’arrive pas à comprendre cette notion de remplacement, il n’y a jamais eu aucun remplacement.

Tout cela a été réitéré par la mère de Wade, Joy, qui a dit qu’après un moment elle a réalisé qu’il y avait un schéma toute les 12 mois, qu’il avait un nouveau garçon dans sa vie. Mais vous, vous dites qu’il n’y avait pas de tel schéma ?

Pas d’après mon expérience. Il n’y a jamais eu d’interruption dans notre amitié. Je n’ai jamais été abandonné. Il n’y a eu aucun moment, tout le temps qu’a duré notre amitié, où j’ai eu l’impression que j’allais être remplacé. Je ne me suis jamais senti négligé par lui. Et c’est peut-être juste ma perspective, parce que j’étais heureux d’être là, je ne sais pas, mais c’est quelque chose que je n’ai jamais ressenti. Je n’ai jamais eu l’impression que je n’étais plus son ami. Je n’étais pas un favori, il n’y a jamais rien eu de tel.

Je pense que ce qui est important dans tout cela, c’est qu’ils vous désignent comme la preuve qu’il y avait un schéma, et dans une certaine mesure il y avait un schéma qui était que vous étiez tous des enfants issus de famille qui étaient activement fans de Michael Jackson. Parce que vous étiez fans, et à un moment donné vous deveniez une famille de substitution. Vous étiez tous invités à Neverland, vous participiez à des clips, vous partiez en tournée, vous finissiez tous par aller avec lui dans sa chambre. Donc de leur point de vue il y avait un schéma qui était extrêmement similaire, et donc selon eux s’ils disaient avoir été abusés, vous Brett aviez dû l’être aussi. Il semble que c’est ce qu’ils disent, puisque c’est le même schéma.

Alors que c’est l’exact opposé… de mon côté la perspective est différente. Oui, parce qu’il ne m’est jamais rien arrivé, donc pour moi ça ne pouvait pas arriver à quelqu’un d’autre.

Oui, c’est ce que je voulais vous demander, s’ils vous montrent du doigt et disent que vous êtes la preuve du schéma, alors vous estimez qu’il est raisonnable pour vous de dire que comme il ne vous est rien arrivé, alors il est raisonnable de croire qu’il n’est probablement rien arrivé aux autres, c’est essentiellement ce que vous dites ?

C’est mon point de vue oui. Comme je l’ai dit je ne peux faire de commentaires que d’après ma perspective, d’après ce que j’ai vraiment vécu. Je ne peux pas faire de commentaires sur ce qu’il s’est passé quand je n’étais pas là, mais je peux raisonnablement me faire une opinion.

Oui. Donc votre opinion, si je comprends bien, c’est que vous ne croyez pas que Michael ait abusé d’enfants.

Je ne peux pas l’imaginer faire du mal à un autre être humain, ou à un enfant.

Vous êtes l’une des conséquences de Leaving Neverland, et les insinuations qui y sont faites vous reviennent quotidiennement avec un trollage assez intense et abusif, souvent par internet. Un petit mais dévoué groupe de trolls qui réapparaissent régulièrement sous avec de nouveaux noms et qui ont souvent une photo de profil qui a un rapport avec les chats… l’allégation qui revient souvent publiquement sur les réseaux sociaux chaque jour ou presque, ou du moins chaque semaine, presque tous les jours, est que vous devez avoir été abusé et que vous mentez. C’est déplorable parce que vous ébranlez les versions de Wade et James, donc je voudrais savoir si vous êtes d’accord avec le fait que vous n’avez pas…

Laissez-moi dire une chose. S’il m’était vraiment arrivé quelque chose, et si j’avais gardé le silence afin de protéger une personne décédée… pardonnez-moi d’être si direct… mais dans le but de protéger une personne décédée, au détriment d’autres personnes, de leur santé et de leur bien-être, s’il m’était arrivé quelque chose, et si j’avais gardé le silence sur ce qui m’était arrivé et sur ce qui était arrivé aux autres aussi… quel genre de monstre serais-je ? Quel genre de monstre serais-je ?

C’est ma prochaine question : vous auriez donc été d’accord pour dire que s’il vous était arrivé quelque chose et si vous aviez menti à ce sujet, tout en ébranlant la version de vraies victimes, votre comportement serait déplorable ?

Absolument. Absolument. Absolument.

Et est-ce que c’est ce que vous faites ?

Bien sûr que non.

Je vais encore une fois citer brièvement cette lettre que votre avocat Allen Grodsky a écrite à l’attention de HBO. Parce que s’il est inutile de redire que personne ne vous a donné un quelconque droit de réponse, ils ont fini par mettre à la toute fin de l’émission un texte qui disait que vous niiez tout comportement inapproprié. Donc cette citation est tirée de la lettre de votre avocat, qui dit que Monsieur Barnes nie avoir subi un quelconque comportement inapproprié de la part de Monsieur Jackson, que ces allégations sont déplorables, et que le film laisse aux spectateurs la fausse impression que Monsieur Barnes avait bien été agressé par Monsieur Jackson et que Monsieur Barnes était tout simplement dans le déni. Etes-vous dans le déni ?

Absolument pas.

Quand cette lettre a été envoyée à HBO, avez-vous reçu une réponse ?

Oui, elle disait juste qu’ils n’allaient rien faire, qu’ils ne voyaient aucune raison de ne pas les croire, qu’ils n’allaient rien enlever. C’est essentiellement ce que disait leur réponse.

Vous dites essentiellement que comme on ne vous a pas donné de droit de réponse, vous ne vouliez pas qu’ils utilisent votre image, et vous ne vouliez aucune accusation vous concernant.

Non. Mon point de vue personnel c’est qu’ils ont jetés ces personnes… ils m’ont jeté dans ce truc, ils ont utilisé mon nom, ils ont utilisé mon image, et comme je l’ai dit précédemment ils ont montré un certain nombre de photos où ils ont flouté tout le monde sauf moi. Il y a mon nom et mon image qui n’avaient rien à faire là. Ça n’aurait pas nui au film. Ça n’aurait rien changé à ce qu’il se passait dans le film. Ça n’a rien ajouté de spécial au film. Ils y ont juste trouvé un moyen de vendre plus cher leur histoire. Mais le fait de m’enlever n’aurait rien changé au fait… cela n’aurait pas nui à l’ambiance du film d’enlever mon image, donc en tant que personne, je ne comprends pas pourquoi personne ne s’est dit : « OK, on est allé beaucoup trop loin, on n’a pas besoin de raconter l’histoire de cette façon-là », comme vous l’avez dit, comme l’histoire d’un garçon qui a été remplacé, de parler par allusions, ils n’avaient pas besoin de mon visage et que mon nom soit mentionné. Cela n’aurait pas du tout détourné l’attention. Personne n’a dit : « Vous savez quoi ? On s’en fout, ça n’apporte rien ». Ils oublient que nous sommes de vraies personnes, ce sont de vraies personnes dont on parle, ce n’est pas juste un film. Ce sont de vraies personnes que vous lancez dans ce truc sans donner de droit de réponse.

Non seulement vous êtes une vraie personne, mais selon leur émission de télé vous êtes une victime, c’est essentiellement ce qu’ils disent, vous êtes une victime. Ce qui soulève tout un tas de questions éthiques à propos du fait qu’ils vous nomment et qu’ils montrent votre image. Ils vous présentent comme une victime mais ils vous traitent comme un criminel.

C’est exactement ce que je ressens.

Vous avez été d’ailleurs… il est bon de le mentionner à nouveau, que la conséquence de tout cela ces 3 dernières années et que vous êtes quotidiennement la victime d’un trollage abusif et diffamatoire sur internet, de personnes qui vous accusent d’être complice d’un pédophile, de faire l’apologie de la pédophilie, d’être un sympathisant de la pédophilie, et d’être vous-même un pédophile. Tout cela est publié sur internet, quand les gens tapent votre nom sur Google c’est ce qu’ils trouvent. Il y a eu aussi une énorme intrusion des médias. Vous avez d’ailleurs été très critique à ce sujet, par la façon dont les médias ont rendu compte de l’émission dans vraiment faire de recherches ou d’enquête. Vous avez twitté le 30 janvier 2019 que non seulement vous deviez gérer ces mensonges, mais vous deviez aussi gérer tous ces gens qui relaient ces mensonges sans faire la moindre petite recherche pour prouver que ce sont des mensonges, par choix ou non, ce qui rend les choses encore pires. Vous avez parlé précédemment des médias qui se présentaient devant votre porte, mais quelle a été votre expérience avec les médias après la diffusion de Leaving Neverland ?

Qu’est-ce que vous voulez dire ? Vous voulez savoir quelle a été mon implication vis-à-vis des médias, ou est-ce que j’ai remarqué ce que disaient les médias ?

Ce que je veux dire, c’est qu’au-delà de leur présence physique sur le pas de votre porte, il y a une autre sphère de couverture médiatique qui est ce que les gens écrivent sur vous. Sans se présenter devant votre porte. Il y a eu des millions… non, peut-être pas des millions… mais il y a eu des milliers d’articles sur Leaving Neverland.

Ils ne font que recopier d’autres articles.

Oui, à quelle fréquence avez-vous vu un article sur Michael Jackson qui vous mentionnait, et qui vous donnait un droit de réponse ?

Il n’y en a eu aucun.

A quelle fréquence vous êtes-vous dit que quelqu’un écrivait un article sur Michael Jackson, vous mentionnait, et était inexact ?

Presque tous les articles je dirais, je pourrais dire presque tous, sans trop me tromper.

Et que ressentez-vous ?

Je suis en colère, ils parlent de vraies personnes. Et les consommateurs n’arrivent pas à réaliser qu’ils parlent de vraies personnes qui sont affectées. Imaginez qu’ils parlent de votre frère. Imaginez qu’ils parlent de votre père. Imaginez qu’ils parlent de votre cousin. Imaginez qu’ils parlent de votre ami. Il faut imaginer traverser tout cela ? J’ai une sœur ! J’ai des parents ! J’ai des amis ! J’ai des cousins ! C’est ce que j’ai envie de leur dire. Mettez-vous à la place de ces personnes, de ce qu’elles doivent traverser. Je suis une vraie personne. J’ai eu des liens avec lui. C’est peut-être une erreur de ma part, j’ai peut-être été trop timide, trop retiré de l’œil du public, de l’attention du public. Je n’ai pas donné mon point de vue sur les choses qui étaient dites. J’aurais peut-être dû corriger tout cela. Mais j’estime que ce n’est pas toujours à moi de corriger les choses. Ce sont ceux qui profèrent ces accusations qui devraient avoir la diligence nécessaire pour appuyer leurs arguments. Comme je l’ai dit, les fans ont été incroyables pour contrecarrer le film, mais aussi pour tout le reste. La somme de détails et d’investigations qu’ils ont pu réunir, ils ont servi leurs informations sur un plateau d’argent en disant : « Jetez un coup d’œil là-dessus, il y a là tout ce dont vous avez besoin, jetez juste un coup d’œil à un point de vue opposé au vôtre plutôt que de vouloir faire le buzz avec un film ». J’ai un problème avec ça et je voudrais vous demander quelque chose Charles. En tant que membre du domaine journalistique, que s’est-il passé ? Est-ce que quelque chose a changé drastiquement ? Nous sommes entrés dans une ère où nous avons besoin d’information à la minute et où il y a la possibilité de monétiser l’information sur internet. Il n’y a plus besoin de journalistes d’investigations qui font des recherches. Tout ce dont vous avez besoin c’est d’une personne qui écrit un article sur un sujet qui n’a même pas besoin d’être vrai, puis tout le monde cite et recopie cet article, et répand la nouvelle comme si c’était parole d’évangile. Pourquoi les journalistes sont-ils devenus si paresseux ? S’ils ne font pas preuve de la diligence nécessaire, c’est parce qu’ils doivent sortir leurs articles le plus vite possible, parce que l’argent doit continuer à affluer. Que s’est-il passé ?

Et bien, je pense que c’est un thème central, les médias ont perdu beaucoup de ressources. Internet a détruit le modèle des médias parce que les gens ont accès à de l’information gratuite au lieu de la payer. Et donc les journalistes sont obligés de produire plus de travail qu’il y a 30 ans. Ce qui leur laisse peu ou pas de temps pour faire des recherches sérieuses, parce que s’ils font leur travail correctement, on leur dira qu’ils ne produisent pas assez d’histoires. Mais cela dit c’est le cas depuis au moins les années 80, l’industrie des médias a échoué de manière catastrophique à faire le travail correctement à partir du moment où cela concernait Michael Jackson.

Et le problème avec ça c’est que je suis d’accord avec vous… mais on finit par se dire qu’il y a une conspiration, même si pour moi il est évident qu’il n’y a aucune théorie de la conspiration qui se produit réellement. Je ne suis pas… je ne suis pas cinglé, je ne pense pas que le monde se ligue contre une personne, mais il y a un tel torrent d’informations négatives, comme un tsunami d’informations qui disent toutes la même chose, juste avec des titres différents, des publications différentes, mais qui disent toutes la même chose. Les gens, les consommateurs doivent faire avec, parce qu’il y a beaucoup de voix qui répètent la même chose.

La chose qui est intéressante au sujet du phénomène Michael Jackson, c’est que les consommateurs… les médias ne sont pas en phase avec les consommateurs.

C’est aussi ce que je ressens.

Oui, c’est comme s’ils travaillaient sans relâche pour essayer de pousser toute cette négativité vers les consommateurs, mais les consommateurs n’y adhèrent pas. Je me rappelle avoir raconté cette histoire sur MJcast avant de regarder le Twitter de Leaving Neverland. Je n’avais pas regardé Leaving Neverland, je l’ai vu plus tard. Mais j’ai regardé le hashtag sur Twitter quand il a été diffusé au Royaume Uni, et j’ai été surpris par le nombre de gens qui ont posté des messages disant qu’ils n’y croyaient pas. Et je ne parle pas que de personnes qui ont Michael Jackson sur leur photo de profil, je parle des gens en général. L’une d’elles est Denise Fergus, la mère de James Bulger, l’une des plus grandes militantes au Royaume Uni en matière d’abus d’enfants, et elle a tweeté que c’était un ramassis de conneries, ou du moins des mots de ce genre. Je ne crois pas qu’elle ait utilisé ces termes, plutôt quelque chose du style je ne peux pas croire que les gens avalent ça, ou quelque chose comme ça. Donc en fait, c’est presque comme si c’était plus une question de programme que de consommateurs, parce qu’il semble y avoir un gouffre entre l’attitude des médias sur cette question et l’attitude du public.

Oui. Oui.

Je pourrais spéculer toute la journée sur leurs intentions mais…

On dirait vraiment qu’il y a une machine qui a été mise en route et qui le cible spécifiquement.

Cela me fait penser à un incident que vous avez vécu il y a quelques semaines. TMZ a écrit une histoire, ils ont publié une photo de vous et l’ont légendée à tort, disant que c’était une photo de Jordan Chandler, c’est bien cela ?

Oui c’est exact.

Et vous avez dû leur envoyer des messages, encore et encore, pour qu’ils rectifient.

Je suis en réalité surpris qu’ils l’aient fait. C’est encore une chose que je voudrais souligner, à propos de l’intégrité journalistique. Ils publient une photo sans même vérifier qui est dessus, alors qu’il est très facile de trouver qui se trouve sur la photo. Donc je ne peux pas comprendre comment quelqu’un peut continuer à faire ce genre d’erreurs et continuer à être libre de le faire. Parce que si dans mon travail je fais ce genre d’erreur, et si je continue, je sais que je ne vais pas garder mon job longtemps. Mais ces aspects sont oubliés ou négligés à cause du volume d’articles à publier. Est-ce que cela nous ramène au fait que les journalistes ont besoin de sortir de plus en plus d’articles ?

C’est certainement un phénomène dans l’industrie des médias aujourd’hui pour certains reporters, surtout dans le digital ou dans les journaux nationaux. Ils sont censés sortir 10 histoires par jour, ce qui signifie qu’ils doivent consacrer environ 40 minutes par histoire. Si vous parvenez à tout vérifier, à contacter tout le monde en 40 minutes, alors vous êtes Superman. Il n’est pas possible de faire son travail correctement dans le temps qui vous est imparti avec la charge de travail qu’on vous donne maintenant dans les journaux nationaux. J’ajouterais encore une fois qu’en ce qui concerne Michael Jackson, ils n’ont jamais fait leur travail correctement.

Oui, je suis d’accord.

On pourrait même se dire que c’est presque une question de diffamation. Michael est mort, et ils se disent : « Oh il est mort, on s’en fout, il ne peut plus nous poursuivre, on ne peut pas avoir d’ennuis », mais il y a aussi une antipathie qui est résiduelle, je pense. Vous devez vous rappeler que lorsque Michael est devenu une superstar, le monde était très différent. Le racisme était encore très présent, nous n’étions que 20 ans après la fin de la ségrégation. Et beaucoup de gens qui peuplaient les salles de rédaction étaient là bien avant la fin de la ségrégation. Il y avait beaucoup de racisme dans les salles de rédaction, beaucoup d’homophobie. Parce que Michael a reçu beaucoup de remarques homophobes, parce qu’il portait de l’eyeliner, il avait les cheveux longs. Et je pense que c’est une question de culture. J’ai vécu une situation similaire en travaillant pour un journal qui avait une relation extrêmement antagoniste avec la police. Il n’y avait personne dans notre rédaction qui travaillait avec le service presse de la police, ce qui est devenu quelque chose de culturel. Chaque fois que quelqu’un joignait le service presse, on leur disait de n’accorder aucune faveur à notre journal, de faire obstruction, parce qu’il y avait une vraie détestation. C’est comme si une haine de Michael Jackson avait commencé à partir de quelque chose de très laid et c’est comme si elle était perpétuée maintenant par des gens qui ne savent même pas où elle a commencé, c’est mon impression. Je ne veux pas que ça devienne un débat sur l’état des médias, donc je vais revenir au sujet. Je dois vous demander à ce stade de l’interview, où nous avons passé le plus clair de notre temps à parler des accusations persistantes au sujet de votre relation avec Michael… et il est malheureux que ces accusations soient faites aussi fréquemment et avec autant de force, mais est-ce que cette négativité, ces allégations qui flottent dans l’air, ont entaché de quelque manière que ce soit vos souvenirs de Michael ?

Pas du tout. Je ne laisserai pas ces histoires changer mon point de vue. Comme je l’ai dit je ne fais des commentaires que d’après mes expériences, que je projette sur les expériences des autres. Je ne peux pas croire qu’il se soit passé des choses négatives dans l’expérience des autres, comme il n’y en a pas eu dans la mienne.

Je vais vous poser encore quelques questions avant de finir.

D’accord, cool.

Avec tout cela en tête, avec tout ce dont on vous a accusé, et tout ce dont on vous accuse constamment, je voudrais revenir à votre tweet de 2013. J’aimerais que les gens réalisent à leur dernier moment sur terre que tout l’argent du monde ne les réconfortera pas, alors que leur conscience le fera. Pour rappel, vous n’avez pas été payé pour cette interview, pouvez-vous le confirmer ?

Absolument.

Votre conscience était-elle claire lorsque vous avez répondu aux questions ?

Absolument. Je n’ai menti à aucun moment dans cette conversation. Tout ce que j’ai dit est la pure vérité. Donc ma conscience est absolument claire. Et il sera intéressant de voir, et je sais que tout n’est pas perdu pour moi… avoir cette discussion avec vous Charles a été quelque chose qui m’a amené à me poser beaucoup sur la nécessité de le faire. Parce que d’un côté, cela peut aider à se rendre compte de la grandeur de cet homme, de qui il était, d’un autre point de vue. Il n’est pas seulement question de ce que l’on voit ou de ce que l’on entend, spécialement le côté négatif des choses. Mais d’un autre côté il est vraiment… il était mon meilleur ami, et je pense qu’il ressentait la même chose pour moi. Pas nécessairement plus que quelqu’un d’autre, mais le fait que nous étions des amis proches faisait qu’il y avait une grande confiance entre nous. C’est aussi l’une des raisons pour lesquelles je n’aimais pas en parler, parce qu’à cause de cette confiance, le fait d’avoir cette discussion avec vous me donnait l’impression de trahir cette confiance, un petit peu. Donc j’ai vraiment hésité avant de donner cette interview, et comme je l’ai dit je pense que cette plateforme est digne de confiance, et je ne pense pas que vous feriez la démarche de mettre en avant toute cette positivité s’il s’était passé quelque chose de mal. S’il s’était passé quoi que ce soit, il ne fait aucun doute dans mon esprit que vous n’auriez pas balayé la poussière sous le tapis. Vous êtes une plateforme qui ne déforme pas mes mots, qui ne déforme pas la conversation parce qu’il n’y a rien à déformer. Donc avoir cette conversation avec vous, parler en toute honnêteté, a été une bonne manière pour moi de dire que ma conscience est encore suffisamment claire. Je pense que j’ai parfois été un peu… poétique lorsque j’ai écrit à ce sujet, de manière un peu plus grandiose que je ne suis en réalité.

Vous savez, j’apprécie tout ce que vous venez de dire, et c’est très gentil à vous, donc merci. Et nous sommes ravis que vous soyez content… même si vous avez été un peu choqué au début, mais nous sommes heureux que vous ayez finalement accepté de nous parler.

C’était une très bonne journée.

J’ai encore une toute dernière question, qui est posée à tous les invités spéciaux de MJcast : comment se souviendra-t-on de Michael Jackson selon vous ?

Et bien… c’est une bonne question. Parce qu’à mon avis, c’est le plus grand artiste, il avait une capacité naturelle mais il travaillait aussi énormément. Il mettait tout ce qu’il avait dans chaque aspect de son art, dans sa musique, ses spectacles. Chaque effort artistique qui émanait de lui, il ne le faisait pas pour lui. Cela a été le cas tout au long de sa vie, il ne le faisait pas pour lui, il le faisait pour les autres. Comme quand il prenait sous son aile une famille de la banlieue de Melbourne, en Australie, qu’il les emmenait faire le tour du monde et leur faisait vivre des expériences que personne n’aurait jamais espéré vivre. Il était si altruiste, il n’était pas seulement le plus grand artiste du monde… il ne se contentait pas de faire des concerts extravagants, il n’était pas seulement perfectionniste… ce qu’il faisait, il le faisait pour tout le monde, et pas seulement pour ses fans. Il était très apprécié, et il le faisait pour tout le monde, les jeunes, les vieux, les hommes, les femmes, tout le monde. Tout ça pour mettre un peu de magie dans leur vie. C’était un grand humanitaire. C’était une personne drôle, drôle, tellement drôle, il était hilarant, c’était si bon de l’entendre rire, on pouvait le faire rire très fort. Il était vraiment mon frère et… oui, je ne peux rien faire d’autre que faire des éloges pour cet homme.

Merci beaucoup d’avoir pris le temps de conclure cette interview Brett, vous pouvez pousser un soupir de soulagement maintenant. Il y a eu quelques questions assez complètes, je suis désolé… je ne sais pas… je pense juste qu’il était important de…

C’était un sacré voyage oui.

Donc Brett, si les gens veulent vous suivre sur Twitter, quel est votre compte ?

I am Brett Barnes.

Donc @iambrettbarnes, oui, et c’est vraiment vous !

Oui, c’est vraiment moi.

Et si vous voulez suivre le MJcast sur les réseaux sociaux, l’émission sera sur Twitter, Instagram, Facebook, et vous pouvez vous écrire par mail sur l’adresse mjcast@icloud.com. A la prochaine, Merci Brett.

Merci.

Source: The MJcast.

Pour soutenir leur thèse d’abus par Michael Jackson, Wade Robson et James Safechuck utilisent dans le film Leaving Neverland, le nom d’un autre garçon ayant côtoyé Michael Jackson dans les années 1990. Il s’agit de Brett Barnes. Wade Robson, affirme dans le film que M. Barnes « l’a remplacé » comme victime de Michael Jackson, affirmant au passage que ce dernier aurait été une autre « victime » de Jackson.

Mais Brett Barnes nie catégoriquement tout acte déplacé par Michael Jackson et continue de clamer l’innocence de la star, comme il l’a fait durant le procès de 2005 ayant conclu à l’innocence de Michael Jackson. L’avocat de Brett Barnes vient de faire parvenir un courrier officiel aux dirigeants de HBO les mettant en demeure de retirer toute allusion à Brett Barnes de ce documentaire. « Que vous produisiez un film laissant clairement entendre que M. Barnes avait été agressé sexuellement par l’un de ses meilleurs amis est scandaleux. Le fait que personne n’ait même tenté de le contacter pour lui poser des questions à propos de ces accusations est encore plus grave. » a-t-il mentionné dans le courrier dont vous pouvez lire la traduction ci-après.

Grodsky & Olecki LLP

2001 Wishire Blvd
Suite 210
Santa Monica
February 26,2019

BY E-MAIL AND FEDERAL EXPRESS

Richard Pleper
Chief Executive Officer
Home Box Office, Inc
1100 Avenue of the Americas, 15th FI.
New York, NY 10036

RE: Leaving Neverland – Demande de suppression des noms de Brett Barnes et de toutes apparence

Cher M. Pleper,
Ce cabinet est l’avocat de Brett Barnes. Nous avons appris que le film Leaving Neverland, qui devrait bientôt être diffusé sur les ondes de HBO, Channel 4 et d’autres, laisse la fausse impression que M. Barnes a été agressé sexuellement dans son enfance par le chanteur Michael Jackson. M. Barnes n’a pas été consulté et n’a pas consenti à son inclusion dans le film. Il ne veut rien faire du tout avec le film. Si le film est diffusé et qu’il le représente sous cette fausse lumière, il en souffrirait beaucoup.

En conséquence, je vous écris pour demander que le nom et toute apparence de M. Barnes soient immédiatement retirés du film.

En décrivant les premières projections de Leaving Neverland au Festival du film de Sundance, nous avons appris que Leaving Neverland affirmerait que M. Jackson avait eu un comportement sexuel sordide avec des enfants. Nous avons également appris que le film mentionnait à plusieurs reprises que M. Barnes avait été ami avec M. Jackson dans son enfance et qu’il contenait également des images de M. Jackson et de Mr Barnes ensemble. D’autre part, le film affiche un bandeau à l’écran disant que Mr Barnes nie que Mr Jackson ait fait quoi que ce soit d’inappropri Nous apprenons également que l’un des hommes qui prétendent avoir été agressés par M. Jackson, Wade Robson, affirme dans le film que M. Barnes « l’a remplacé » et que le film présente ensuite M. Barnes et M. Jackson en tournée. Aucun texte ne va contredire une telle allégation. En décrivant M. Barnes comme un enfant aux côtés de M. Jackson dans un film consacré à des allégations d’agression sexuelle contre M. Jackson, le film laisse aux téléspectateurs la fausse impression que M. Barnes a en fait été agressé par M. Jackson, ce que Mr Barnes dénie tout simplement .

HBO, Channel 4 et tous ceux qui envisagent de diffuser le film ne doivent pas diffuser le film sous sa forme actuelle, sinon ils encourent la responsabilité de dommages importants. Décrire M. Barnes comme ayant été victime d’agression sexuelle et de dénégation à son sujet l’exposera à « la haine, le mépris, le ridicule ou l’opprobe » et constitue donc une action pouvant constituer une fausse vérité, une atteinte à la vie privée. MG v Time Warner, Inc, 89 Cal.App.4th 623, 636 (2001) (allégation de fausse allégation alléguée où un reportage sur l’entraîneur accusé d’avoir molesté l’équipe sportive de l’enfant a inclus une photo de l’équipe parce qu’elle « pourrait raisonnablement être interprétée comme indiquant que certains ou tous les joueurs de la photo avaient été agressés « ). M. Barnes mène une vie privée et tranquille depuis de nombreuses années et veut que cela reste ainsi.

Bien que M. Barnes ait témoigné lors du procès de M. Jackson il y a près de 15 ans, il a visiblement évité le regard de l’opinion publique et n’a pas mentionné son amitié avec M. Jackson à ses proches – son employeur, ses collègues et de nombreux amis proches sont totalement ignorant.

Cependant, en raison des premières projections du film et de l’impression fausse et extrêmement blessante qu’il laisse, M. Barnes a déjà subi un stress considérable et des douleurs émotionnelles. M. Barnes et sa famille ont reçu des demandes d’informations et des visites non souhaitées de la part de la presse et d’étrangers cherchant à lui parler de M. Jackson.

Cette douleur et ce stress seront certainement minimisés par le tourment qu’il devra subir si le film est diffusé dans le monde entier et que tout le monde a la fausse impression que M. Barnes a été agressé sexuellement par l’un des célèbres musiciens de tous les temps. Si vous ne changez pas de cap, le préjudice que vous causerez à M. Barnes est amplifié par le fait que M. Barnes et sa famille considéraient Mj Jackson comme un ami de la famille depuis près de vingt ans et M. Barnes le considérait toujours comme l’un des meilleurs amis qu’il ait jamais eu. Que vous produisiez un film laissant clairement entendre que M. Barnes avait été agressé sexuellement par l’un de ses meilleurs amis est scandaleux. Le fait que personne n’ait même tenté de contacter M. Barnes pour lui poser des questions à propos des accusations est au-delà de tout.

Certainement que s’il y avait un quelconque intérêt à vérifier la véracité des allégations sérieuses formulées à propos de M. Barnes, M. Barnes aurait été contacté. En termes simples, M. Barnes ne veut rien avoir à faire avec le film, ne consent pas à l’utilisation de son image et de sa ressemblance dans le film, et souhaite qu’on le laisse tranquille.

Par conséquent, je vous écris pour vous demander de retirer le nom et l’apparence de M. Barnes de Leaving Neverland et d’accepter de ne plus jamais distribuer, diffuser ou afficher toute version de Leaving Neverland contenant le nom ou l’image de M. Barnes.

Veuillez confirmer que vous le ferez avant 17h00. PST le 27 février 2019.

Maison Box Office, Inc
26 février 2019

Cette lettre est sans renonciation à aucun des droits et recours de M. Barnes qui sont tous réservés.
Sincèrement votre,
Allen B. Grodsky

Toujours avec l’intention de sortir un documentaire sur son oncle, Taj Jackson a mis en ligne hier son site Web intitulé Righting HIStory avec une page d’accueil qui contient le message suivant:

« Revisitez le monde unique de Michael Jackson avec des images d’archives exclusives, des vidéos privées inédites et des histoires intimes des personnes qui l’ont le mieux connu. »

Ce tout nouveau site explique ensuite quel est le but de son existence :

« Righting HIStory » n’est pas simplement un autre projet de Taj Jackson ; c’est une mission profondément personnelle de cimenter la vérité sur son oncle, Michael Jackson.

Taj a grandi en étant témoin de l’amour, de l’empathie et de l’humanitarisme qui incarnaient véritablement le caractère de Michael Jackson. Pourtant, même aujourd’hui, l’héritage de Michael Jackson est injustement entaché de mensonges malveillants, de faux récits et d’allégations infondées.

« Righting HIStory » vise à remettre enfin les pendules à l’heure en présentant des preuves factuelles, des documents judiciaires et des histoires personnelles de ceux qui ont le mieux connu Michael.

Rejoignez Taj dans son voyage pour présenter avec précision le véritable Michael Jackson tout en soulignant le profond impact positif que Michael Jackson a eu sur d’innombrables vies à travers le monde.

Plusieurs rubriques font un résumé détaillé sur les mensonges qui assombrissent l’héritage de Michael Jackson depuis plus de trente ans en proposant de revoir le détails des faits.

  • Les allégations de 1993.
  • Le règlement de 1994.
  • Le documentaire de Bashir.
  • Le procès de 2005.
  • Les fichiers du FBI.
  • Leaving Neverland et ses contradictions.

Si le site Righting HIStory est en anglais, sachez que la traduction google suffira pour en bien comprendre le contenu.

La dernière information en ligne concerne Brett Barnes et son implication étroite dans Righting HIStory.

Déclaration de Taj :
J’ai eu le plaisir de rencontrer et de connaître Brett Barnes et sa famille lors du procès de 2005. Non seulement nous nous sommes immédiatement liés par notre amour mutuel pour Michael, mais nous sommes restés amis depuis.

Le mois dernier, j’ai pu retrouver et passer du temps avec toute la famille Barnes en personne après près de deux décennies et ce lien incroyable s’est encore renforcé. Je suis heureux de pouvoir enfin annoncer publiquement que Brett rejoindra officiellement notre équipe de production en tant que co-producteur exécutif de Righting HIStory. Il est impératif pour moi qu’en plus de réparer les torts concernant les divers mensonges sur Michael Jackson, que l’esprit et l’amour de mon oncle brillent également à travers ce projet. Je sais que Brett m’aidera à m’en assurer.

—Taj

Déclaration de Brett :
J’ai rencontré Taj pour la première fois lors du procès de 2005. Nous nous sommes immédiatement entendus et sommes restés de bons amis depuis. J’ai découvert que nous partageons la même admiration et le même respect pour Michael Jackson. Taj a personnellement pris sur lui de perpétuer l’héritage de Michael Jackson grâce à ses nombreuses apparitions dans les médias et à son travail en coulisses sur d’autres campagnes. Aujourd’hui, je suis heureux d’annoncer que j’ai officiellement rejoint l’équipe de production Righting HIStory de Taj pour garantir que la véritable essence et l’âme de Michael soient capturées dans ce projet. Le monde va enfin connaître le vrai Michael Jackson. Je confie à Taj le soin de raconter la relation étroite qui existe entre ma famille et Michael. J’ai hâte de travailler avec Taj sur Righting HIStory pour dénoncer les nombreux mensonges et rumeurs concernant mon ami Michael Jackson.

-Brett

Rendez-vous donc sur Righting HIStory, un tout nouveau site internet et déjà une référence.

Dan Reed fait le tour des médias français depuis deux jours et les journalistes se régalent à l’écouter parler sur ce qui fait les choux gras de la presse écrites mais aussi des chaînes de télévision françaises. Le réalisateur a accordé plus de 30 interviews sans qu’aucune d’entre elles ne remette en cause les propos des accusateurs ou relèvent les incohérences qui figurent dans ce film.

France Info / Radio France

Seules, quelques interventions de fans dans des émissions radio-télé comme les grandes gueules de ce matin sur RMC / RMC Story ou encore au Morandini Live sur CNews, peuvent apporter quelques précisions sur beaucoup de détails ignorés par les médias et les journalistes, peu enclin à vouloir faire un travail d’investigation qui représente pourtant l’essence même de leur profession.

Non content qu’ils ne cherchent pas à en savoir plus sur les dessous de ce documentaire (qui mènerait leurs investigations tellement loin qu’ils pourraient être totalement débordés par tout ce qu’ils pourraient trouver), mais en plus, beaucoup d’entre eux semblent rester bloqués sur l’arrangement financier qui fut fait en 1993 lors de la toute première accusation contre Michael Jackson sur l’affaire dite Chandler.

Si effectievement, là aussi, ces dits journalistes n’ont jamais pris la peine d’en savoir plus que ce qui apparaît pour eux comme une évidence de la culpabilité de Michael Jackson, rappelons une fois pour toutes quelques points essentiels sur l’accord qui eu lieu à l’époque, afin d’éviter un procès civil mais qui en aucun cas, ne pouvait éviter un procès pénal.

  • Michael Jackson n’admet en aucun cas les allégations d’abus sexuels et négocie cet arrangement au regard de l’impact négatif exponentiel que l’affaire a sur sa carrière.
  • L’arrangement contient une clause de confidentialité réciproque et un abandon réciproque de toute action actuelle ou future au civil. Ce qui veut dire que la plainte contre Michael Jackson au civil doit être retirée et de son côté, Michael Jackson ne pourra pas intenter un procès au civil, par exemple pour diffamation.
  • La plainte de Jordan Chandler a été retirée et empêche toute action civile mais cela n’empêche en rien l’action pénale de se poursuivre.
  • Le procureur de district, qui représente l’Etat américain dans la poursuite d’infractions de ce genre, est alors Thomas Sneddon. Il lance alors une enquête de grande ampleur comprenant pas moins de 200 personnes auditionnées ainsi que plusieurs perquisitions.
  • L’affaire est alors passé devant un Grand jury qui devait determiner si au vu des éléments présentés par Tom Sneddon, il était possible que Michael Jackson ait pu commettre la moinde infraction et si des accusations pouvaient être retenus. Ce Grand jury peut exiger la production de documents et la comparution de témoins sous serment. Cette étape a alors démontré que la procèdure de Tom Sneddon n’avait aucune chance de déboucher sur une condamnation. Le procureur a donc dû abandonner ses poursuites.

Il est donc totalement faux de croire qu’il n’y a pas eu de procès pénal parce que la plainte au civil fut conclue par un arrangement financier.

Si Jordan Chandler se devait de garder le silence au civil, il n’en était rien du côté pénal puisque d’ailleurs en 2005, pour la seconde affaire dite Arvizo, Tom Sneddon, une nouvelle fois procureur dans cette affaire, produit alors un mémorandum évoquant le droit de Jordan de ne pas venir témoigner. Droit que Jordan Chandler pris alors, refusant de participer à l’affaire Arvizo.

Aujourd’hui, et après plusieurs interviews, Dan Reed affirme vouloir faire une suite à Leaving Neverland avec des intervenants comme Gavin Arvizo. Le problème, est qu’il n’est pas clair dans ses interviews ou l’on se perd à essayer de savoir la vérité, tant ses propos son différents.

En effet, dans une interview accordé à Glamour Paris, il indique « J’étais aussi en lien avec Gavin Arvizo, un autre accusateur, mais il n’a jamais voulu témoigner et c’est son droit. » alors que dans une interview accordée à La Depeche, il dit cette fois-ci: « Gavin, qui est l’enfant dans le procès criminel de 2005, je lui ai envoyé une longue lettre à laquelle il n’a pas répondu. Je suis en contact indirectement avec lui mais il ne répond pas. » puis rajoute dans Le Figaro: « Gavin Arvizo, qui a attaqué en 2005, veut vivre une vie normale. Or je ne ferai ce film que si lui et sa famille acceptent de témoigner. » avant de préciser dans une interview télévisée sur France Info « Il faudrait que Gavin Arvizo veuille témoigner face caméra et je ne suis pas sûr qu’il veuille faire ça. »

Comment Dan Reed peut-il affirmer d’un côté qu’il est en lien avec Gavin Arvizo et qu’il ne veut pas témoigner, d’un autre qu’il est en lien indirect, qu’ensuite il ne répond pas à un courrier pour finir par affirmer qu’en fait il veut vivre une vie normale ?

Enfin relevons une autre incohérence dans les propos de Dan Reed et ce au sujet de la fabrication de ce film, dit documentaire, à propos de la recherche d’éventuels témoins. En effet, dans l’interview de Glamour Paris, Dan Reed affirme que dans le cadre de son documentaire, il a parlé à Jason Francia, qu’il annonce comme ayant été une victime de Michael Jackson (mais qui pourtant s’était ravisé lors d’un contre-interrogatoire en 2005, appuyé par le témoignage de sa mère, qui avait alors également revu sa version des faits). Jason Francia aurait donc dit clairement à Dan Reed qu’il ne voulait pas participer à son « enquête ».

La logique de Dan Reed aurait voulu qu’il demande également à Brett Barnes s’il voulait bien participer également, or nous savons tous que ni lui ni son entourage, ni personne du film, n’a jamais essayé de le contacter. Aujourd’hui, Dan Reed en donne la raison dans une question posée par Le Figaro : Michael Jackson a été accusé de pédophilie par cinq garçons. D’autres, comme Brett Barnes et Macaulay Culkin, ont toujours nié. Auriez-vous voulu les interviewer ?
« J’y ai pensé mais, comme ils ont toujours démenti, je ne voulais pas les accabler en disant : « Vous mentez, dites-moi la vérité. » Ils sont dans le film mais en filigrane.« 

Nous vous laisserons donc seuls juges des propos et des intentions de Dan Reed qui sois-disant fait un enquête pour chercher d’autres éventuelles victimes et qui se justifie de ne pas contacter, justement, d’éventuelles victimes, cette fois-ci pour ne pas les accabler.

Un documentaire est défini comme un genre cinématographique et télévisuel d’un film qui a pour but de restituer des preuves de l’existence de faits historiques afin d’en établir une description minutieuse.

Dan Reed, le réalisateur de Leaving Neverland, a de son côté fait le choix de balayer d’un revers de main la définition de l’art auquel il s’est attaché pour ne proposer, avec ce film, qu’une narration à sens unique et orientée.

En effet, et il le reconnait dans diverses interviews, Dan Reed a réalisé ce documentaire sans faire appel à des analystes, des spécialistes de la police ou de la justice et encore moins toute personne pouvant aller à l’encontre de son choix et des affirmations des protagonistes présents dans son film.

Pire! Une information écrite en une seule phrase sur deux petites lignes, apparaît à la fin de la première partie du documentaire afin de préciser que deux enfants nommés, à savoir Brett Barnes et Macaulay Culkin, ont constament dit qu’ils n’avaient jamais eu un seul contact sexuel avec Michael Jackson et ce sans montrer leur témoignage à l’écran.

Si Dan Reed avait réellement voulu démontrer la culpabilité de Michael Jackson, la moindre des choses voudrait qu’il ait pris contact avec les deux enfants devenus adultes qu’il nomme dans son film. Or, nous avons appris, via la lettre de l’avocat de Brett Barnes à HBO, qu’à aucun moment, Dan Reed, ni aucune personne derrière la réalisation de ce film, n’a essayé de prendre contact avec Brett Barnes afin de savoir si sa version des faits pouvait avoir changé !

Si cette manière d’agir est très surprenante, elle l’est d’autant plus que Dan Reed a déjà réalisé un film documentaire au sujet de la pédophilie en 1994 (The Paedophile Hunter) dans lequel on retrouve parmi la liste des personnes présentes dans le film:

– Jim Gamble, qui a plus de trente années d’expérience dans le secteur de la protection de l’enfance au Royaume-Uni. Il a même été le directeur général du centre contre l’exploitation des enfants et la protection en ligne.

– Hugh Davies, dont sa spécialité est le droit pénal et renommé comme possédant une vaste expérience dans la poursuite et la défense d’infractions les plus graves. Hugh Davies avait été chargé de conseiller l’enquête sur le décès d’Alexandre Litvinenko, cet ancien officier russe du KGB qui aurait été empoisonné par du polonium 2010 à Londres en 2006. Et en ce qui concerne sa spécialité dans la matière qui nous regarde, Hugh Davies a été récompensé en 2011 pour services rendus à des enfants et à des adolescents, ce qui témoignait de son rôle de conseiller juridique volontaire auprès du Centre de lutte contre l’exploitation et de protection en ligne des enfants (CEOP).

-Jon Brown, qui fut directeur opérationnel des services à l’enfance avec Action for Children. Depuis avril 2010, il était responsable de la stratégie et du développement au sein de la NSPCC, contribuant à faire avancer la nouvelle stratégie organisationnelle en matière de violence sexuelle. Depuis octobre 2015, il est responsable du développement et de l’impact.

– Corine de Ruiter, qui est professeure de psychologie judiciaire à l’Université de Maastricht et dont les recherches portent sur la relation entre les troubles mentaux et la violence, le développement et la prévention du comportement antisocial chez les jeunes, le traitement des troubles du comportement antisocial chez les enfants et les adultes, et l’évaluation du risque de violence future, y compris la violence domestique, sexuelle et les abus envers les enfants.

Si dans le premier documentaire de Dan Reed, on peut lire la présence d’analystes et des professionnels de la sécurité, absolument rien de cela n’a été réalisé pour Leaving Neverland, ce qui porte à questionnement.

Pourquoi Dan Reed n’a-t-il pas intentionnellement fait appel à ces spécialistes, qui plus est sachant qu’il avait déjà fait appel à de telles personnes par le passé ?

Mais ce n’est pas tout. Non seulement Dan Reed n’a pas fait appel à des spécialistes ou des professionnels de la police, du milieux médical voir des services sociaux, mais il n’a fait appel à aucun juriste, aucun avocat, et surtout à aucune personnes parmi les nombreuses personnes ayant fréquentés Michael Jackson par le passé dont Brett Barnes qui est pourtant référencé dans le documentaire.

Quand aux procès intentés par Wade Robson et Jales Safechuck contre l’Estate, MJJ Productions Inc et MJJ Ventures Inc, pas une phrase ni une seule explication ne figure dans le film.

Est-ce qu’il n’aurait pas été interessant d’avoir le témoignage des personnes qui ont auditionné Wade Robson ou James Safechuck lorsqu’ils avaient soutenu que Michael Jackson ne leur avait jamais rien fait de mal ?

Est-ce qu’il n’aurait pas été interessant, même en se mettant dans l’aspect accusatoire de la question, de savoir si ces personnes présentes lors de l’audition n’avaient rien décelé sur une attitude des deux protagonistes qui aurait pour révéler un doute sur leur sincérité à l’époque ?

Est-ce qu’il n’aurait pas été interessant, toujours dans le cadre des auditions des enfants ayant fréquenté Michael Jackson, de savoir si les personnes présentes aux auditions auraient décelé une attitude chez les autres enfants pouvant laisser croire qu’il puisse y avoir le moindre doute dans le fait qu’ils innocentent eux aussi Michael Jackson ?

Tant de questions encore qui auraient pu être posées mais qui ne l’ont pas été, préférant délibérément, proposer une narration à charge et contenant, non pas des analyses ou des témoignages de professionnels en la matière, mais plutôt une description minutieuse d’actes de pédophilie dans un langage tellement cru qu’aucun autre documentaire ne l’a certainement déjà fait auparavant.

On en viendrait presque à croire que la manière dont ce documentaire est présenté, devrait elle aussi, faire l’objet d’un examen minutieux des organismes et autres spécialistes en la matière.

Voici pour vous la traduction et la retranscription du courrier envoyé le 7 février 2019 par Howard Weitzman à Richard Plepler, directeur général de HBO. Ce courrier fait suite à la programmation par la chaîne HBO du documentaire « Leaving Neverland » pour le 3 mars 2019.

La traduction :

Howard Weitzman
Direct Dial: (310) 566-9811
Direct Fax: (310) 566-9871
E-Mail: hweitzman@kwikalaw.com

7 Février 2019

VIA E-MAIL AND OVERNIGHT DELIVERY

Richard Plepler
Chief Executive Officer
Home Box Office, Inc.
1100 Avenue of the Americas – 15th Floor
New York, NY 10036
(212) 512-1960
E-Mail: richard.plepler@hbo.com

Re: Michael Jackson

Cher Mr. Pleper:

Nous représentons les co-exécuteurs de la succession de Michael J. Jackson, ainsi que diverses entités en propriété exclusive détenant des droits de propriété intellectuelle et d’autres droits immatériels liés au défunt Michael Jackson (collectivement «la succession» ou la «succession de Jackson»).

Nous vous écrivons au sujet de Leaving Neverland, un programme sensationnaliste certes unilatéral – qualifié de «documentaire» par HBO et d’autres – qu’HBO aurait apparemment financé et projeté ce printemps. La succession a appris l’existence de ce programme début janvier lorsque son lancement à Sundance a été annoncé par la presse. Comme vous le savez sûrement, contrairement à toutes les normes du cinéma documentaire, le prétendu «documentariste», Dan Reed (ou toute autre personne associée au programme) n’a jamais contacté la succession pour lui faire part de son point de vue et avoir des réponses aux revendications qui font l’objet du programme. De même, comme l’a reconnu publiquement Dan Reed, aucune autre personne susceptible de présenter des éléments de preuve allant à l’encontre du principe du programme n’a été consultée.

Lorsque le programme a été annoncé pour la première fois, HBO et ses partenaires producteurs n’ont pas révélé l’identité des deux sujets du documentaire, mais les ont qualifiés de « deux hommes ». Cependant, même à partir des brèves descriptions des « deux hommes » dans l’annonce, le domaine savait exactement qui ils étaient: Wade Robson et James Safechuck. La succession le savait, non pas parce qu’elle contenait des «sources» internes au documentaire – elle n’en avait aucune – mais parce que ces deux hommes colportent leur fausse «histoire» depuis des années, notamment dans une série d’actions en justice infructueuses contre la succession. La succession n’a pas hésité à informer les médias de son identité. La succession était à cent pour cent confiante que ce documentaire ne pourrait faire l’objet d’autres «victimes» présumées (parce que, contrairement aux prédictions des avocats de Robson et de Safechuck lors du premier recours en justice pour des centaines de millions de dollars en 2013, aucune «avalanche» d’autres «victimes» identifiables se sont manifestées au-delà de ces deux) HBO et ses partenaires producteurs ont alors été contraints de reconnaître que le domaine avait «deviné juste» et que les deux sujets du film étaient bien ces deux parjures avérés qui avaient intenté des poursuites contre le domaine, lesquelles ont maintenant tous été rejetées avec préjudice ( mais comme indiqué ci-dessous sont en instance en appel).

La succession a passé des années en procès avec Robson et Safechuck et a eu quatre procès différents intentés par ces deux hommes, qui ont été renvoyés avec préjudice. (Aujourd’hui, Robson doit à la succession près de soixante-dix mille dollars en frais de justice, et Safechuck doit plusieurs milliers de dollars également.) Lors de ces litiges, le domaine a découvert de nombreuses informations sur Robson et Safechuck, prouvant sans équivoque qu’elles n’avaient aucune crédibilité. Nous discutons de certaines de ces informations ci-dessous, mais les informations discutées dans cette lettre ne sont que la pointe de l’iceberg sur ces deux-là. Si HBO s’était en fait conformée à la plus fondamentale des éthiques journalistiques – plutôt que d’accepter ses allégations salaces -, elle aurait découvert cela bien avant de s’impliquer dans ce projet scandaleux. Pour cette raison, il est évident que Dan Reed et les partenaires producteurs de HBO ont d’abord tenté de cacher l’identité de Robson et de Safechuck. Cette embuscade a été commise parce que Dan Reed savait que la famille et les amis de Michael Jackson, son domaine et ses millions de fans qui connaissent très bien l’affaire auraient discrédité Robson et Safechuck avant le début du tournage.

HBO est utilisé dans le cadre de la stratégie de litige de Robson et de Safechuck

Robson et Safechuck ont formé des recours contre les jugements rendus à leur encontre, appels qui seront probablement entendus cette année. Robson, Safechuck et leurs avocats partagés ont depuis longtemps engagé une campagne délibérée pour faire connaître l’affaire dans les médias, le plus souvent par le biais de fuites de fausses informations à certaines personnesou via les tabloïds en ligne les plus salaces. Si HBO avait effectué des recherches à ce sujet, il aurait facilement découvert que, chaque année environ, tant que le litige était en cours, avant qu’un problème majeur ne soit réglé, les journaux à scandale seraient tout à coup remplis de fausses déclarations colportées par les avocats de Robson et Safechuck à propos de Michael Jackson. Le tribunal de première instance n’a jamais laissé cette avalanche de fausses réclamations l’affecter, et nous ne doutons pas que la Cour d’appel n’en sera pas affectée non plus. Cela dit, les avocats de Robson et de Safechuck continueront d’essayer de juger leurs affaires dans les médias.

Comme indiqué précédemment, Robson et Safechuck font maintenant appel du rejet de leurs poursuites de plusieurs millions de dollars. Ce n’est pas un hasard si leurs appels sont susceptibles d’être entendus plus tard cette année. Le «documentaire» de HBO n’est qu’un simple outil supplémentaire dans son plan de procédures, qu’ils utilisent manifestement dans un effort (très peu judicieux) pour influer d’une manière ou d’une autre sur leurs appels. Malheureusement, il semble que HBO – un réseau autrefois très réputé et respecté – a été réduit à la version de la télévision payante Hard Copy (avec un petit mélange de The Jerry Springer Show). Le plus pathétique est qu’HBO a été réduit au simple rôle de pion dans une partie de la stratégie de litige des avocats de Robson et Safechuck.

HBO et Dan Reed ont délibérément choisi de ne pas interviewer qui que ce soit qui gènerait de leur histoire

Dans Leaving Neverland, on reproche à Michael Jackson de commettre les crimes les plus odieux dont on puisse accuser une personne dans la société moderne. Étant donné la gravité de ces allégations, on aurait pu s’attendre à ce que HBO et ses partenaires producteurs contactent: 1) la famille Jackson; (2) les personnes qui ont travaillé avec Jackson au cours de la période considérée; (3) d’autres jeunes hommes et femmes qui ont passé du temps avec Jackson pendant son enfance (y compris ceux mentionnés nommément dans le «documentaire»); (4) amis de Michael Jackson qui l’ont connu toute sa vie; (5) les nombreuses personnes qui connaissent bien Safechuck et Robson mais ne les croient pas; (6) Tom Mesereau et son enquêteur, Scott Ross, que Robson a heureusement rencontrés pendant des heures en 2005 pour leur raconter ses expériences avec Michael. Mesereau avait trouvé Robson si crédible qu’il avait fait de Robson le premier témoin à décharge du procès de Jackson en 2005. ; et (7) la succession, qui a passé des années à défendre les mêmes revendications évoquées dans le «documentaire» de Safechuck et Robson. Pourtant, HBO et ses partenaires producteurs n’ont jamais tenté de contacter ces personnes. Le fait que HBO et ses partenaires producteurs n’aient même pas daigné contacter l’une de ces personnes pour explorer la crédibilité des fausses histoires racontées par Robson et Safechuck viole toutes les normes et l’éthique en matière de réalisation de documentaires et de journalisme. C’est une honte.

En fait, Dan Reed a admis lors de la séance de questions-réponses chez Sundance qu’il n’avait jamais tenté de contacter beaucoup d’autres jeunes hommes et femmes qui avaient passé du temps avec Jackson dans son enfance, et qui continuent à le défendre aujourd’hui. Et au moins deux de ces jeunes hommes sont nommément cités dans le film, ce qui implique qu’ils ont « remplacé » Robson et Safechuck en tant que « victimes d’abus » de Jackson. Tous deux ont affirmé publiquement depuis l’annonce du documentaire qu’ils n’ont jamais été maltraités. par Jackson. L’un d’eux, que Robson a explicitement affirmé dans le film comme celui «qui l’a remplacé», a publié plusieurs «tweets» dénonçant le documentaire comme une œuvre de fiction. Pourtant, Dan Reed et HBO n’ont jamais approché aucun d’eux – parmi les nombreux autres enfants qui ont passé du temps avec Jackson.

En d’autres termes, le «documentaire» de HBO est basé uniquement sur les mots de deux parjures révélés. HBO et son partenaire, Dan Reed, n’ont même jamais tenté de déterminer si ces deux hommes ne diraient peut-être pas la vérité. Nous avons lu des reportages selon lesquels ces deux hommes sont supposés être « crédibles » dans le documentaire parce qu’ils racontent leur histoire de manière si fluide. Pourtant, ils pratiquent leurs histoires et répètent leurs répliques (qui ont changé tout au long du litige, comme indiqué ci-dessous) depuis des années. Il n’est donc pas surprenant que ces deux hommes – qui ont également agi de manière professionnelle – racontent bien leur fausse histoire. En fin de compte, tout réalisateur à mi-parcours qualifié peut réaliser un « documentaire » racontant toute histoire scandaleuse sur un homme décédé s’il ne peut trouver que deux personnes prêtes à raconter cette histoire et à ne pas les contester du tout. C’est particulièrement le cas lorsqu’un des hommes – Wade Robson – est un soi-disant «maître de la supercherie»; et sa propre mère a témoigné sous serment qu’il aurait «dû avoir un Oscar» étant donné sa qualité de menteur (comme expliqué ci-dessous).

Dans les entrevues, Dan Reed utilise HBO pour renforcer la crédibilité du programme en dépit de fausses déclarations flagrantes lors de ces mêmes entrevues.

Notamment, la réputation de HBO est l’une des principales raisons pour lesquelles le «documentaire» devrait être pris au sérieux. Le producteur de cette émission, Dan Reed, dit aux médias que l’une des principales raisons pour lesquelles le documentaire est crédible est la réputation de HBO. Lorsqu’on lui a demandé si un avocat avait vérifié le film, il a répondu: «C’est ce qui se passe dans chacun de mes films ou, à ma connaissance, que tout le monde réalise, certainement pour HBO.» 1 Les vérificateurs habituels des réalisateurs sont éthiques et normatifs, telles que la vérification des faits (par exemple, leurs histoires sont-elles cohérentes? voir ci-dessous), l’enquête sur les motivations des personnes (par exemple, ont-elles une motivation financière pour dire ce qu’elles disent?), parler à d’autres personnes avec des connaissances qui peuvent avoir quelque chose de différent à dire, etc. Mais comme il ressort de notre discussion ci-dessous, HBO ne se soucie apparemment plus de ces contrôles éthiques et normatifs sur la réalisation de films documentaires et le journalisme. Si HBO se soucie de ces choses, ce documentaire ne sera jamais diffusé sur HBO.

Dans les mêmes interviews où il affirme que la participation de HBO est une des raisons de la « supposée » crédibilité de son documentaire, M. Reed a également fait des déclarations manifestement fausses au sujet de Robson et de Safechuck dans le but de renforcer leur crédibilité. Par exemple, dans la même interview du Huffington Post évoquée ci-dessus, M. Reed convient avec l’intervieweur que «l’un des aspects les plus marquants du documentaire est la manière dont les histoires de [Robson et de Safechuck] s’alignent… même s’ils ne se connaissaient pas. Dans une autre interview, Reed «confirme» que «pour des raisons juridiques, [Robson et Safechuck] ont été séparés, bien avant qu’il ne les aborde pour faire le film.» Reed explique ce qui suit. «Ils ne pouvaient pas échanger d’histoires. Sundance était la première fois [à l’âge adulte] où ils se rencontraient. C’est la première fois qu’ils ont passé un bon moment ensemble. »2 C’est totalement faux. Dans sa déposition de 2016, Robson a déclaré avoir parlé à Safechuck en 2014, année au cours de laquelle Safechuck avait engagé des poursuites contre la succession. Lorsqu’on lui a demandé de quoi les deux hommes avaient parlé, Robson a refusé de répondre à la question. Son avocat lui a ordonné de garder le silence, car les avocats de Robson et de Safechuck étaient impliqués dans les conversations entre les deux hommes en 2014. Par conséquent, nous ne pouvons jamais savoir ce qu’ils ont fait ou parlé et comment ils ont aligné leurs histoires avec l’aide de leurs avocats. Étant donné qu’ils cherchaient tous les deux des centaines de millions de dollars contre la succession, ils avaient des centaines de millions de raisons pour aligner leurs histoires.

1 https://www.huffingtonpost.com/entry/leaving-neverland-michael-jackson-dan-reed_us_5c500044e4b0d9f9be689ab0

2 https://www.rollingstone.com/movies/movie-features/leaving-neverland-director-dan-reed-michael-jackson-interview-785817/

En tout état de cause, l’idée selon laquelle deux hommes qui sont représentés par les mêmes avocats au cours des six dernières années auraient des histoires «alignées» n’est guère surprenante. Vous ne pouvez vraiment pas être si naïf pour ne pas comprendre cela.

Enfin, nous devons noter que nous ne pouvons que supposer que la légendaire Sheila Nevins n’a rien à voir avec la décision d’aller de l’avant avec ce «documentaire». Il est dommage qu’elle ne soit plus impliquée dans ce type de décisions pour HBO. Que HBO, le réseau jadis emblématique, finance, produise et distribue ce moyen pathétique et mensonger permettant à ces menteurs admis de revenir sur de fausses allégations dans le cadre de leurs efforts pour faire revivre leurs poursuites rejetées est tout simplement triste.

Robson et Safechuck ont régulièrement été pris en train de mentir au cours de leur procès en faillite contre le domaine de Jackson

Wade Robson a témoigné en détail à l’âge adulte devant un jury en 2005 que Michael Jackson n’avait jamais rien fait de mal avec ou contre lui. Il a ensuite été soumis à un contre-interrogatoire cinglant par Ron Zonen, l’un des procureurs les plus chevronnés de la Californie. Pourtant, malgré cela, Wade Robson n’a jamais hésité. De plus, même après son témoignage, il existe de nombreuses vidéos de lui (facilement disponibles en ligne) dans lesquelles il loue Michael Jackson comme source d’inspiration et nie que Michael l’ait jamais agressé.

Mais même en mettant cela de côté, Robson a également été pris à plusieurs reprises dans les litiges rejetés avec la succession. Par exemple, afin d’essayer de contourner le délai de prescription pour les réclamations pécuniaires contre la succession, Robson a déclaré sous serment que « avant le 4 mars [2013] », il n’avait pas compris ou même su qu’une succession [de Michael Jackson] avait été ouvert à l’administration. C’était un mensonge. En vérité, Robson avait personnellement rencontré John Branca, l’un des exécuteurs testamentaires du domaine, au bureau de M. Branca en 2011 dans le cadre d’une tentative (ratée) de solliciter le travail avec le domaine dans le cadre d’un spectacle du Cirque du Soleil consacré à Michael Jackson. Avant de rencontrer M. Branca, l’agent de talent de Robson lui avait dit qu’il devait contacter «John Branca, responsable de la succession de MJ». Il n’est donc pas surprenant que le juge du procès ait rejeté les prétentions de Robson contre la succession, estimant qu’aucune personne rationnelle ne pourrait croire que Robson a déclaré ne pas être au courant de la succession de Michael Jackson avant le 4 mars 2013, date à laquelle il avait en fait rencontré John Branca, le co-exécuteur testamentaire de la succession. En clair, le juge a conclu que Robson avait menti dans sa déclaration sous serment. (Il est difficile de prendre au sérieux l’idée selon laquelle Robson voudrait passer des années de sa vie à créer et à diriger une émission sur le thème de Michael Jackson, alors qu’il était en réalité victime d’abus horribles commis par Jackson.)

La rencontre entre Robson et M. Branca n’était pas la première fois ou il tentait de tirer profit de sa relation avec Michael Jackson après la mort de Michael, alors qu’il pensait que cela lui permettrait de gagner de l’argent. Dans les jours qui ont suivi la mort de Michael, Robson a publié une déclaration dans laquelle il faisait l’éloge de «l’une des principales raisons pour lesquelles je crois en la pure bonté de l’humanité». Il a ensuite tenté de solliciter le travail de Kenny Ortega, directeur du film This Is It de Michael Jackson, pour aider à travailler sur le film. Robson a pu travailler avec Janet Jackson dans le cadre de son hommage rendu en 2009 aux MTV Video Music Awards au défunt frère de Janet, Michael. Dans les vidéos des coulisses de l’émission hommage (que l’on trouve facilement en ligne), Robson fait l’éloge de Michael Jackson dans les termes les plus effusifs.

Au cours du litige avec les sociétés de Jackson, Robson a également été surpris en flagrant délit de tentative de dissimulation de preuves avant le classement de son dossier. Par exemple, Robson a menti sous serment et a déclaré que, hormis un bref courriel de fin 2012, il n’avait eu «aucune communication écrite» avec qui que ce soit (autre que ses avocats) au sujet de ses allégations nouvellement concoctées selon lesquelles il aurait été maltraité par Jackson. Cela s’est avéré être un mensonge complet et total. Robson avait en fait écrit un livre sur ses allégations au cours de l’année précédant le dépôt de sa plainte, un livre qu’il tentait de dissimuler à la succession. Ce livre racontait une histoire complètement différente de la façon dont il avait été abusé par Jackson. Interrogé sur certaines de ces divergences lors de sa déposition, Robson a expliqué que ses souvenirs avaient «évolué» depuis la rédaction du projet de livre à la fin de 2012 et au début de 2013. Il a expliqué qu ‘«après la révélation de l’abus en 2012 et le début de son parcours de guérison, ils ont évolué dans la mesure où je me souviens de plus de détails sur les scénarios. Au fur et à mesure, vous savez, cela évolue et des détails sont ajoutés. »3

En outre, bien qu’il ait juré dans son procès qu’il n’avait eu «aucune communication écrite» avec quiconque au sujet de ses supposés abus, le tribunal de première instance lui a finalement ordonné de produire tous ces documents. Robson a produit des centaines (voire des milliers) de communications écrites (courriels, textes, etc.) avec sa famille et ses amis au sujet de ses fausses allégations de mauvais traitements. Il n’a jamais expliqué pourquoi il avait menti et a dit qu’il n’avait pas de telles communications.

Plus particulièrement, beaucoup de ces communications ont eu lieu avec sa mère, où il a certes essayé de reconstituer ses propres «souvenirs» de la période où il aurait été maltraité – c’est-à-dire, dans ses propres mots, pour «ajouter» les «détails» qu’il ne connaissait pas quand il était en train de rédiger son livre. Dans un courriel, il énumère plus de vingt questions différentes à poser à sa mère pour lui demander des précisions sur ses interactions avec Michael Jackson. Parmi celles-ci: «Pouvez-vous expliquer tout ce dont vous vous souvenez de cette première nuit à Neverland? Que s’est-il passé quand nous sommes arrivés en voiture, qu’avions-nous fait? Et ce premier week-end à Neverland? »Notamment, dans le« documentaire », Robson raconte maintenant« ses »supposés« souvenirs »de ces événements de manière très détaillée. Mais M. Reed et Robson n’ont jamais expliqué qu’il devait d’abord poser à sa mère une foule de questions avant de pouvoir raconter son histoire. En effet, bien qu’il raconte l’histoire de sa première nuit à Neverland dans le documentaire comme si c’était sa propre mémoire, lors de sa déposition, il a admis qu’il « ne savait pas » si son souvenir de cette nuit « venait de [son] propre souvenir. ou [si] quelqu’un d’autre l’a dit à [Robson].  »

En termes simples, Robson est un parjure reconnu qui s’est fièrement qualifié de « maître de la tromperie » (dans son brouillon). Robson est un si bon menteur que sa propre mère a témoigné sous le signe de sa déposition qu’elle ne pouvait pas dire quand il mentait. ; elle s’est même portée volontaire pour dire «qu’il aurait dû avoir un oscar» compte tenu de la force de ses mensonges. Il se peut qu’il mérite également un Oscar pour le «documentaire» de HBO.

3 Nous serions heureux de vous fournir tous les documents sources, tels que les dépositions, les documents produits par découverte, etc. Il est dommage que M. Reed et vos collègues de HBO ne s’intéressent pas à ces documents lors de la production de leur «documentaire».

L’histoire inventée de Robson, bien sûr, est que les abus de Jackson lui ont valu deux dépressions nerveuses qu’il a décrites en 2011 et 2012. Ces dépressions, selon Robson, lui ont fait comprendre qu’il avait été agressé par Jackson des décennies auparavant. Mais il existe une explication beaucoup plus simple pour les dépressions de Robson. Il a des antécédents familiaux de dépression majeure suicidaire du côté de son père. Le père de Robson s’est suicidé en 2002. Le cousin germain de son père s’est suicidé en 2012. Malheureusement, la dépression majeure est une maladie très héréditaire. Il n’est donc pas surprenant que Robson ait eu ces dépressions. Et il est encore moins surprenant qu’il ait continué à avoir des dépressions étant donné que, lorsque Robson a consulté un psychiatre en 2011, on lui a prescrit un antidépresseur. Mais il a refusé de prendre ce médicament. Pour être clair, nous n’attribuons aucune «faute» ou «faiblesse» à ceux qui souffrent ou ont souffert de dépression clinique. Cela dit, nous devons prendre note de la maladie mentale de Robson et de son refus abject et obstiné d’obtenir un traitement médical approprié, car Robson prétend que ses «dépressions nerveuses» sont une preuve évidente de son agression par Jackson. Mais ces crises s’expliquent beaucoup plus facilement par les antécédents familiaux de dépression majeure de Robson et par son propre diagnostic (apparent) de dépression, pour lequel il refusa obstinément et irrationnellement de prendre les médicaments qui lui avaient été prescrits par un médecin.

Quant à Safechuck, de son propre aveu, il n’a «pas réalisé» qu’il avait été maltraité avant d’avoir vu Robson à la Today Show de mai 2013 en train d’être interviewé par Matt Lauer à propos de la nouvelle histoire d’abus inventée par Robson. Soudain, Safechuck s’est rendu compte qu’il avait été maltraité. Il a ensuite contacté les avocats de Robson et déposé des actions en justice contre la succession pour des millions de dollars. Et comme Robson, lui aussi avait témoigné sous serment que Jackson n’avait jamais fait quelque chose d’inapproprié avec lui. Ses deux affaires contre la succession ont également été classées.

Les poursuites frivoles de Safechuck ont ​​été classées si tôt au début de la procédure qu’une découverte importante n’a jamais eu lieu, et il a pu éviter que sa déposition ne soit prise en charge et ne produise des documents. Mais même dans ses déclarations sous serment dans les litiges, il existe des signes évidents qu’il ment et qu’il tente de construire une fausse histoire d’abus à partir de ses souvenirs vagues de ses interactions avec Jackson. Par exemple, Safechuck a affirmé dans sa déclaration sous serment qu’il avait été agressé pour la première fois lors de l’étape du Bad Tour à Paris, qu’il a correctement identifiée comme ayant lieu à la fin du mois de juin 1988 (comme le révélerait une simple recherche sur Wikipedia). Il dit plus tard qu’après la fin de la tournée de Bad, Michael l’a emmené à New York «en février 1989», où Michael se produisait au Grammy’s. Safechuck déclare dans sa déclaration qu’il a été maltraité lors de ce voyage à New York pour les Grammy’s. Cependant, les Grammy n’étaient pas à New York en 1989; ils étaient à Los Angeles cette année-là (et en 1990). Et Michael n’a pas joué au Grammy’s en 1989. Cependant, Michael a joué au Grammy’s de New York en février 1988, c’est-à-dire avant que Safechuck ne prétende avoir été agressé pour la première fois en juin 1988. Pourtant, il prétend en quelque sorte avoir été victime de violence. Le voyage de York à la Grammy s’est produit avant qu’il ne prétende avoir été abusé pour la première fois. L ’« erreur »de Safechuck ici est évidemment le reflet d’un effort pour créer une histoire d’abus à partir de rien. Ou, en d’autres termes, Safechuck ne fait que s’améliorer au fur et à mesure.

Dans le «documentaire» et dans sa déclaration de procédure, Safechuck explique de quelle manière il a refusé de témoigner pour Jackson en 2005, malgré les menaces de Jackson et de son équipe juridique. Laissant de côté l’absurdité de Jackson et de son équipe juridique sophistiquée qui tentent de convaincre un témoin peu disposé et instable de témoigner sur une question aussi délicate, l’histoire de Safechuck est manifestement fausse. Safechuck a notamment déclaré que Michael et son équipe d’avocats l’avaient appelé « vers la fin du procès pénal », en essayant de faire pression sur lui pour qu’il témoigne. Mais cette affirmation ne peut être vraie. Au début du procès, le juge a empêché l’accusation de permettre la présentation d’éléments de preuve concernant l’agression sexuelle alléguée de Safechuck et d’autres personnes, car les « éléments de preuve » de cette agression n’étaient pas fiables. Les exceptions étaient que le juge avait permis à certains travailleurs mécontents de témoigner qu’ils avaient entendu dire que Michael avait molesté Wade Robson, Macaulay Culkin et Brett Barnes. C’est la raison pour laquelle ces trois personnes ont témoigné de manière spécifique, et toutes ont nié la molestation (y compris Robson bien sûr) et ont fait l’objet d’un contre-interrogatoire par les procureurs, sans toutefois hésiter. Et c’est pourquoi Jackson et ses avocats n’auraient jamais tenté de faire pression sur un Safechuck réticent et instable, en particulier «vers la fin du procès pénal», comme le prétend si faussement Safechuck dans le documentaire et sous serment.

* * *

Compte tenu de tout cela, qui sont des faits facilement accessibles à quiconque fait preuve d’une diligence raisonnable minimale, pourquoi HBO voudrait-elle produire un documentaire basé uniquement sur les paroles de ces deux menteurs et du réalisateur / producteur Dan Reed? Pourquoi HBO voudrait-elle produire ce documentaire sans même chercher à obtenir des commentaires et une réponse de la part de l’Estate, qui a passé des années à mener avec succès des poursuites contre ces fausses allégations avec Robson et Safechuck? Y at-il un autre artiste à qui HBO ferait cela? Existe-t-il un autre artiste pour lequel HBO n’aurait même pas besoin de commenter des accusations aussi graves?

Michael Jackson a été soumis à une enquête qui a duré une dizaine d’années par le procureur du comté de Santa Barbara, Tom Sneddon, très zélé, aux règles éthiques et finalement déshonoré, qui a cherché partout et partout des supposées «victimes» de Jackson. Pourtant, il n’a jamais trouvé ces «victimes». En effet, le procès criminel de Jackson en 2005 était une farce complète et Michael Jackson a été complètement innocenté. Comme le savent tous ceux qui ont étudié ce procès, le jury a totalement rejeté les arguments de l’accusation. Dans ses déclarations liminaires et finales, l’avocat de Jackson, Tom Mesereau, a pris l’inhabituel sens du jury d’acquitter Jackson, car Mesereau et son équipe avaient prouvé son innocence. En d’autres termes, il n’a pas jugé l’affaire en tant que «doute raisonnable». M. Mesereau a jugé l’affaire dans le but de prouver l’innocence de Jackson. Et il a fait exactement cela. En 2017 encore, plusieurs jurés ont été interrogés à nouveau à propos de l’affaire à la lumière de la volte-face de Robson. Ils ont tous convenu qu’ils acquitteraient encore Jackson aujourd’hui. Les jurés ont été interviewés à plusieurs reprises. Ce sont des gens intelligents et articulés, et non pas les idiots crédules que Dan Reed tente de décrire comme dans son «documentaire». Pourtant, HBO s’appuie sur les récits non corroborés de deux parjures avérés sous le poids du système de justice américain.

Bien sûr, la fascination des médias tabloïd pour Michael Jackson et ses récits de plus en plus ridicules n’est pas nouvelle. Le grand intellectuel américain James Baldwin a parlé de «la cacophonie de Michael Jackson» depuis 1985, lorsque les médias ont commencé à le soumettre à «la gueule d’un succès carnivore». Selon Baldwin, Michael ne «sera pas prompt pardonné pour avoir tourné tant de tables, car il a très certainement attrapé la bague en laiton, et l’homme qui a cassé la banque à Monte Carlo n’a rien contre Michael. « En 1985, lorsque Baldwin écrivit ces mots, Michael Jackson avait 27 ans vieil Afro-Américain de Gary, Indiana, qui avait «renversé» toutes les structures de pouvoir dans le secteur de la musique. S’appuyant sur son succès sans précédent, Michael a insisté pour que MTV et la radio grand public jouent sa musique et celle d’autres artistes afro-américains comme lui. Michael a également insisté pour que sa maison de disques lui attribue la propriété de ses propres enregistrements maîtres. En d’autres termes, le jeune artiste Michael Jackson a tenu à contrôler son propre art et à ne pas le laisser aux caprices des grandes entreprises. Et plus encore: Michael, âgé de 27 ans, ne possédait pas seulement sa propre maison d’édition musicale, il avait le culot de surenchérir sur d’autres acteurs plus établis du secteur pour l’un des joyaux de l’édition musicale, le catalogue ATV (qui incluait Catalogue des Beatles).

Nous soupçonnons que même James Baldwin n’aurait pas pu imaginer que ses paroles sonneraient encore si vrai aujourd’hui, plus de trente ans plus tard. Michael Jackson doit encore « se faire pardonner d’avoir tourné tant de tables » même dix ans après avoir quitté ce monde pour toujours. Même le grand acteur HBO, qui a connu un succès immense avec Michael, soumet le défunt Michael Jackson à « la gueule d’un succès carnivore » dans la mort, consacrant quatre heures de sa programmation aux paroles de deux parjures en série, dont l’unique intention a été d’extraire de l’argent des héritiers légitimes de Jackson et des bénéficiaires choisis.

Cette chaîne HBO a rejoint la «cacophonie de Michael Jackson» des médias du tabloïd, dix ans après sa mort et c’est vraiment triste. Nous savons que HBO est confrontée à de sérieuses pressions concurrentielles de Netflix, Amazon et d’autres fournisseurs de contenu plus modernes, mais s’abaisser à ce niveau pour retrouver un public est honteux. Nous savons que HBO et ses partenaires de ce documentaire ne réussiront pas. Nous savons que cela restera l’épisode le plus honteux de l’histoire de HBO. Nous savons que les fans dévoués de Michael, et tous les braves gens du monde, ne pardonneront pas rapidement HBO pour sa conduite.

Monsieur Plepler, comme vous l’avez vous-même dit à la fin de 2017: «Un mensonge parcourt le monde avant que la vérité ne se dévoile» 4. La seule couverture médiatique de ce «documentaire» scandaleux a prouvé que vous aviez raison.

Nous serions heureux de rencontrer HBO pour discuter d’une solution. Nous avons beaucoup d’informations supplémentaires et de témoins qui exposeraient ces deux personnes comme elles sont. Si HBO veut maintenir sa position dans le secteur en tant que source valide d’informations et de faits, il lui incombe d’obliger le public – sans parler du défunt Michael Jackson avec lequel HBO s’était déjà associé de son vivant – à enquêter sur ces questions.

À part cela, ce «documentaire» en dira beaucoup plus sur HBO que sur Michael Jackson.

 

Sincèrement votre,
/ s /
Howard Weitzman


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Howard Weitzman
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February 7, 2019

VIA E-MAIL AND OVERNIGHT DELIVERY

Richard Plepler
Chief Executive Officer
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New York, NY 10036
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E-Mail: richard.plepler@hbo.com

Re: Michael Jackson

Dear Mr. Plepler:

We are counsel to the Co-Executors of the Estate of Michael J. Jackson, as well as various wholly-owned entities which own intellectual property and other intangible rights associated with the late Michael Jackson (collectively the “Estate” or the “Jackson Estate”).

We write regarding Leaving Neverland , an admittedly one-sided, sensationalist program—referred to as a “documentary” by HBO and others—that HBO apparently funded and intends to air this Spring. The Estate first learned about this program in early January when its premiere at Sundance was announced in the press. As you must know, contrary to all norms of documentary filmmaking, the Estate was never contacted by the supposed “documentarian,” Dan Reed (or anyone else associated with the program) to provide the Estate’s views on, and responses to, the absolutely false claims that are the subject matter of the program. Likewise, no one else who might offer evidence to contradict the program’s premise was consulted either, as Dan Reed has publicly admitted.

When the program was first announced, HBO and its producing partners did not disclose the identities of the two subjects of the documentary, but referred to them only as “two men.” However, from even the brief descriptions of the “two men” in the announcement, the Estate knew exactly who they were: Wade Robson and James Safechuck. The Estate knew this not because it had any inside “sources” about the documentary—it had none—but because these two men have been peddling their false “story” for years now, most notably in a series of failed legal actions against the Estate. The Estate did not hesitate to advise the media of their identity. The Estate was one-hundred percent confident that there were no other purported “victims” who this documentary could be about (because, contrary to Robson’s and

Richard Plepler
February 7, 2019
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Safechuck’s lawyers’ predictions when they first filed their lawsuits for hundreds of millions of dollars in 2013, no “flood” of further identifiable “victims” ever came forward beyond these two). HBO and its producing partners were then forced to acknowledge that the Estate had “guessed right” and that the two subjects of the film were indeed those two admitted perjurers who had filed lawsuits against the Estate, all of which have now been dismissed with prejudice (but as noted below are pending on appeal).

The Estate spent years litigating with Robson and Safechuck, and had four different lawsuits by these two men dismissed with prejudice. (Today, Robson owes the Estate almost seventy thousand dollars in court costs, and Safechuck owes the Estate several thousand dollars as well.) In those litigations, the Estate discovered troves of information about Robson and Safechuck that made it unequivocally clear that they had no credibility whatsoever. We discuss some of that information below, but the information discussed in this letter is just the tip of the iceberg on these two. Had HBO actually complied with the most basic of journalistic ethics—rather than just accept their salacious allegations at face value—it would have discovered so much more long before it ever got involved in this disgraceful project. Obviously, that is the reason that Dan Reed and HBO’s producing partners initially tried to hide the identities of Robson and Safechuck. This ambush was carried out because Dan Reed knew that Michael Jackson’s family and friends, his Estate, and his millions of fans who are deeply knowledgeable about the case would have discredited Robson and Safechuck before filming began.

HBO Is Being Used As Part of Robson’s and Safechuck’s Litigation Strategy

Robson and Safechuck are pursuing appeals of the judgments against them, appeals that will probably be heard this year. As many other press outlets noted when their lawsuits were still pending in the trial court, Robson, Safechuck, and their shared attorneys have long engaged in a deliberate campaign to try their case in the media, most often through leaks of false information to some of the most salacious online tabloids. Had HBO done any research into this, it would have easily discovered that every year or so while the litigation was pending, before a major issue was to be decided, the tabloids would suddenly be full of false claims being peddled by Robson’s and Safechuck’s attorneys about Michael Jackson. The trial court never let this avalanche of false claims affect it, and we have no doubt that the Court of Appeal will not be affected by it either. That said, Robson’s and Safechuck’s lawyers will continue attempting to try their cases in the media.

As noted, Robson and Safechuck are now appealing the dismissal of their multi-million dollar lawsuits. Not coincidentally, their appeals are likely to be heard later this year. HBO’s “documentary” is simply just another tool in their litigation playbook, which they are obviously using in a (very misguided) effort to somehow affect their appeals. Sadly, it appears that HBO—a once great and respected network—has now been reduced to the pay television version of Hard Copy (with a little mix of The Jerry Springer Show ). Most pathetically, HBO has been reduced to a pawn in part of Robson’s and Safechuck’s attorneys’ litigation strategy.

Richard Plepler
February 7, 2019
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HBO and Dan Reed Intentionally Chose Not to Interview Anyone Who Would Detract From Their Story

Leaving Neverland rehashes accusations against the late Michael Jackson of committing the most heinous crimes any person can be accused of in modern society. Given the seriousness of those allegations, one would have expected that HBO and its producing partners would contact: (1) the Jackson family; (2) persons who worked with Jackson during the relevant time period; (3) other young men and women who spent time with Jackson as children (including ones mentioned by name in the “documentary”); (4) friends of Michael Jackson who knew him for his whole life; (5) the many persons who know Safechuck and Robson well but do not believe them; (6) Tom Mesereau and his investigator, Scott Ross, who Robson happily met with for hours in 2005 to tell them about his experiences with Michael, with Mesereau finding Robson so credible that he made Robson the first witness for the defense in Jackson’s 2005 trial; and (7) the Estate, who spent years litigating the very claims discussed in the “documentary” by Safechuck and Robson. Yet, shockingly, HBO and its producing partners never attempted to contact any of these people. The fact that HBO and its producing partners did not even deign to reach out to any of these people to explore the credibility of the false stories Robson and Safechuck told violates all norms and ethics in documentary filmmaking and journalism. It is a disgrace.

In fact, Dan Reed admitted in the question and answer session at Sundance that he never even attempted to contact the many, many other young men and women who spent time with Jackson as children, yet continue to defend him to this very day. And at least two of these young men are referenced by name in the film with the implications that they “replaced” Robson and Safechuck as Jackson’s “abuse victims.” Both have gone on record since the documentary was announced to explain that they were never abused by Jackson. One of them, who Robson explicitly claimed in the film “replaced” him, has released several “tweets” denouncing the documentary as a work of fiction. Yet neither of them—among the many others who spent time with Jackson as children—were ever approached by Dan Reed and HBO.

In other words, HBO’s “documentary” is based solely on the word of two admitted perjurers. HBO and its partner, Dan Reed, never even attempted to explore whether these two men might not be telling the truth. We have read reports that these two men are supposedly “credible” in the documentary because they tell their story so fluidly. Yet they have been practicing their stories and rehearsing their lines (which changed throughout the litigation as discussed below) for years now. Thus, it is no surprise that these two men—who have also both acted professionally—tell their false story well. The bottom line is that any halfway skilled filmmaker could make a “documentary” telling any outrageous story about a dead man if they can just find two people willing to tell that story and then not challenge those two at all . That is particularly the case when one of the men—Wade Robson—is a self-described “master of deception”; and his own mother testified under oath that he should “have had an Oscar” given how good a liar he is (as discussed below).

Richard Plepler
February 7, 2019
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In Interviews, Dan Reed Is Using HBO in Order to Bolster the Credibility of the Program Despite Making Blatantly False Statements in Those Same Interviews

Notably, HBO’s reputation is being used as one of the main reasons that the “documentary” should be taken seriously. The producer of this program, Dan Reed, is telling the media that one of the principal reasons the documentary is credible is because of HBO’s reputation. When asked whether an attorney had vetted the film, he responded, “that’s what happens on every single film I make or, to my knowledge, that anyone makes, certainly for HBO.” 1 The usual checks on filmmakers are ethical and normative ones, such as fact-checking (e.g., are their stories consistent? see below), investigating the motivations of people (e.g., do they have a financial motivation to say what they are saying?), talking to others with knowledge who may have something different to say, etc. But as is apparent from our discussion below, HBO apparently no longer cares about these ethical and normative checks on documentary filmmaking and journalism anymore. If HBO does care about such things, this documentary will never air on HBO.

In the same interviews where he touts HBO’s involvement as a reason for his documentary’s” supposed “credibility,” Mr. Reed has also made blatantly false statements about Robson and Safechuck in an effort to bolster their credibility. For example, in the same Huffington Post interview discussed above, Mr. Reed agrees with the interviewer that “one of the most impactful things in the documentary is the way [Robson’s and Safechuck’s] stories align … even though they didn’t know each other until now.” In another interview, Reed “confirms” that “for legal reasons, [Robson and Safechuck] were kept apart, long before you even approached them about making the movie.” Reed expands on that and says that this was done so “they couldn’t exchange stories. Sundance was the first time [as adults] that they’d met. It’s the first time they’ve had any significant time together.” 2 This is utterly false. In Robson’s 2016 deposition, he testified that he had spoken to Safechuck in 2014, the year Safechuck filed his lawsuit against the Estate. When asked what the two men had spoken about, Robson refused to answer the question—his attorney instructed him to remain silent because Robson’s and Safechuck’s common attorneys were involved in the conversations between the two men in 2014. Accordingly, we can never know what they talked about and how they aligned their stories with their attorneys’ help. Given that they were both seeking hundreds of millions of dollars against the Estate, they had hundreds of millions of reasons for aligning their stories.

1 https://www.huffingtonpost.com/entry/leaving-neverland-michael-jackson-dan-reed_us_5c500044e4b0d9f9be689ab0
2 https://www.rollingstone.com/movies/movie-features/leaving-neverland-director-dan-reed-michael-jackson-interview-785817/

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In any event, the idea that two men who are represented by the same attorneys for the last six years would have stories that “align” is hardly surprising. You really cannot be so naïve that you would not understand this.

Finally, we must note that we can only assume that the legendary Sheila Nevins had nothing to do with the decision to go forward with this “documentary.” It is a shame that she is no longer involved in these types of decisions for HBO. That HBO, the once iconic network, would fund, produce and distribute this pathetic and untruthful vehicle for these admitted liars to revisit false allegations made as part of their effort to revive their dismissed lawsuits is just plain sad.

Robson and Safechuck Were Repeatedly Caught Lying During Their Failed Lawsuits Against the Jackson Estate

Wade Robson testified in detail as an adult before a jury in 2005 that Michael Jackson never did anything wrong with or to him. He was then subjected to a withering cross-examination by Ron Zonen, one of California’s most-seasoned prosecutors. Yet, despite that, Wade Robson never wavered. Moreover, even after his testimony, there are many videos of him (readily available online) where he praises Michael Jackson as an inspiration and denies that Michael ever molested him.

But even setting that aside, Robson was also caught lying repeatedly in the dismissed litigations with the Estate. For example, in order to try to get around the statute of limitations for monetary claims against the Estate, Robson testified under oath that “[p]rior to March 4, [2013,] I did not understand or was even aware that an Estate [of Michael Jackson] had been opened for administration.” That was a lie. In truth, Robson had personally met with John Branca, one of the Estate’s executors, at Mr. Branca’s office in 2011 in a (failed) effort to solicit work with the Estate on a Michael Jackson-themed Cirque du Soleil show. Prior to meeting with Mr. Branca, Robson’s talent agent told him that he had to contact “John Branca, the person in charge of MJ’s estate.” Not surprisingly, the trial judge dismissed Robson’s claims against the Estate, finding that no rational person could believe Robson’s declaration that he did not know about Michael Jackson’s Estate until March 4, 2013 when he, in fact, had met with John Branca, the Co-Executor of the Estate. In plain English, the judge found that Robson had lied in his sworn declaration. (The idea that Robson would want to spend years of his life creating and directing a Michael Jackson-themed show, when he was in fact a victim of horrendous abuse by Jackson, is itself hard to take seriously.)

Robson’s meeting with Mr. Branca was hardly the first time that he tried to capitalize on his relationship with Michael Jackson after Michael’s death when he thought it would help him make money. In the days after Michael’s death, Robson released a statement praising Michael as “one of the main reasons I believe in the pure goodness of human kind .” He then tried to solicit work from Kenny Ortega, the director of Michael Jackson’s This Is It, to help work on the movie. Robson was able to secure work with Janet Jackson, in her 2009 MTV Video Music Awards tribute to Janet’s late brother Michael. In videos behind the scenes

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of the tribute show (easily found online), Robson is seen praising Michael Jackson in the most effusive terms.

During the litigation with Jackson’s companies, Robson was also caught trying to hide evidence before his cases were dismissed. For example, Robson lied under oath and stated that, other than one brief email in late 2012, he had had “no written communications” with anyone (other than his attorneys) about his newly-concocted allegations that he was abused by Jackson. This turned out to be a complete and utter lie. Robson had actually shopped a book about his allegations in the year prior to filing his lawsuit—a book he tried to hide from the Estate. That book told a completely different story of how he was first abused by Jackson. When asked about some of these discrepancies at his deposition, Robson explained that his memories had “evolved” since writing the draft of the book in late 2012 and early 2013. He explained that “post disclosing the abuse in 2012 and beginning that healing journey, they’ve evolved as far as I remember more details about scenarios. As it goes along, you know, it evolves, details get added to.” 3

Moreover, despite lying under oath in his lawsuit that he had had “no written communications ” with anyone about his supposed abuse, he was eventually ordered by the trial court to produce all such documents. Robson produced hundreds (if not thousands) of written communications (emails, texts, etc.) with his family and friends about his false abuse allegations. He never explained why he lied and said he had no such communications.

Most notably, many of these communications were with his mother where he admittedly was trying to reconstruct his own “memories” of the time period when he was supposedly abused—i.e., in his own words, to “add” the “details” that he did not know when he was drafting his book. In one email, he lists over twenty different questions to his mother asking her about the specific details of his interactions with Michael Jackson. Some of these include: “Can you explain all that you remember of that first night at Neverland? What happened when we drove in what did we do? And that first weekend at Neverland?” Notably, in the “documentary,” Robson now recounts “his” supposed “memories” of these events in great detail. But Mr. Reed and Robson never explain that he had to first ask his mother scores of questions before he could tell his story. Indeed, despite telling the story of his first night at Neverland in the documentary as if it is his own memory, at his deposition, he admitted that he “did not know” if his memory of that night “came from [his] own recollection or [if] it was told to [Robson] by someone else.”

Simply put, Robson is an admitted perjurer who proudly called himself (in his draft book) a “master of deception.” Robson is such a good liar that his own mother testified under

3 We would be happy to provide you with any source documents, such as depositions, documents produced in discovery, etc. It is a shame Mr. Reed and your colleagues at HBO were not interested in such documents when producing their “documentary.”

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oath at her deposition that she could not tell when he was lying; she even volunteered that “ he should have had an Oscar” given how convincing his lies were. It may just be that he deserves an Oscar for HBO’s “documentary” as well.

Robson’s fabricated story, of course, is that Jackson’s abuse caused him to have two self-described nervous breakdowns in 2011 and 2012. Those breakdowns, according to Robson, caused him to realize that he had been abused by Jackson decades before. But there is a much more simple explanation for Robson’s breakdowns. He has a family history of suicidal, major depression on his father’s side. Robson’s father committed suicide in 2002. Robson’s first cousin on his father’s side committed suicide in 2012. Unfortunately, major depression is a very heritable disease. Thus, it is no surprise that Robson had these breakdowns. And it is even less surprising that he has continued to have breakdowns given that when Robson saw a psychiatrist in 2011 he was prescribed anti-depressant medication. But he refused to ever take that medication. To be clear, we ascribe no “fault” or “weakness” whatsoever to those who suffer or who have suffered from clinical depression. That said, we must note Robson’s mental illness, and his abject and stubborn refusal to get appropriate medical treatment for it, because Robson’s claim is that his “nervous breakdowns” are strong evidence of his abuse by Jackson. But those breakdowns are much more easily explained by Robson’s family history of major depression and his own (apparent) diagnosis of depression for which he stubbornly and irrationally refused to take the medication prescribed to him by a medical doctor to treat it.

As for Safechuck, by his own admission, he did not “realize” that he had been abused until after he saw Robson on the Today Show in May 2013 being interviewed by Matt Lauer about Robson’s newly-concocted story of abuse. All of a sudden, Safechuck realized that he had been abused. He then contacted Robson’s lawyers and filed copycat lawsuits against the Estate for millions of dollars. And like Robson, he too had testified under oath that Jackson never did anything inappropriate with him. His two cases against the Estate were also dismissed.

Safechuck’s frivolous lawsuits were dismissed so early in the proceedings that significant discovery was never taken in his case, and he was able to avoid having his deposition taken and producing documents. But even in his sworn declarations in the litigations, there are clear signs that he is lying and trying to construct a false story of abuse from his vague memories of his interactions with Jackson. For example, Safechuck claimed in his sworn declaration that he was first abused on the Paris leg of the Bad Tour, which he correctly identifies as taking place in late June 1988 (as a simple Wikipedia search would reveal). He later says that after the Bad tour ended, Michael flew him out to New York “in February 1989” where Michael was performing at the Grammy’s. Safechuck states in his declaration that he was abused on this New York trip for the Grammy’s. However, the Grammy’s were not in New York in 1989; they were in Los Angeles that year (and in 1990). And Michael did not perform at the Grammy’s in 1989. However, Michael did perform at the Grammy’s in New York in February 1988, i.e., before Safechuck claims he was first abused

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in June 1988. Yet he somehow claims that he was abused on a New York trip to the Grammy’s that occurred before he claims he was first abused . Safechuck’s “error” here is obviously reflective of an effort to create a story of abuse out of whole cloth. Or in other words, Safechuck is just making it up as he goes along.

In the “documentary” and in his declaration for the litigation, Safechuck spins a tale about how he refused to testify for Jackson in 2005, despite threats from Jackson and his legal team. Setting aside the absurdity of Jackson and his sophisticated legal team trying to convince an unwilling and unstable witness to testify on such a sensitive issue, Safechuck’s story is demonstrably false. In particular, Safechuck declares that Michael and his legal team called him “towards the end of the criminal trial ” trying to pressure him to testify. But this statement cannot be true. Early on in the trial, the Judge precluded the prosecution from allowing evidence regarding alleged molestation of Safechuck and others because the “evidence” of such molestation was unreliable. The exceptions were that the Judge did allow testimony from certain disgruntled workers that they had heard that Michael had molested Wade Robson, Macaulay Culkin and Brett Barnes. That is why those three specifically testified, and all of them denied the molestation (including Robson of course), and were subject to cross-examination by prosecutors but did not waver. And that is why Jackson and his attorneys would not have ever tried to pressure an unwilling and unstable Safechuck to testify, particularly “towards the end of the criminal trial” as Safechuck so falsely claims in the documentary and under oath.

* * *

Given all of this, which are facts readily available to anyone doing minimal due diligence, why would HBO produce a documentary based solely on the words of these two liars and director/producer Dan Reed? Why would HBO produce this documentary without even seeking comment and response from the Jackson Estate who spent years successfully litigating these false allegations with Robson and Safechuck? Is there any other artist who HBO would do this to? Is there any other artist who HBO would not even seek comment from when making such serious accusations?

Michael Jackson was subjected to a decade-long investigation by an overly-zealous, ethically-challenged, and ultimately disgraced prosecutor in Santa Barbara County, Tom Sneddon, who looked anywhere and everywhere for supposed “victims” of Jackson’s. Yet, he never found those “victims.” Indeed, the 2005 criminal trial of Jackson was a complete farce, and Michael Jackson was completely exonerated. As anyone who has studied that trial knows, the jury utterly repudiated the prosecution’s case. In both his opening and closing statements, Jackson’s attorney, Tom Mesereau, took the unusual step of telling the jury that they should acquit Jackson because Mesereau and his team had proven Jackson innocent . In other words, he did not try the case as a “reasonable doubt” case. Mr. Mesereau tried the case with the purpose and goal of proving Jackson innocent. And he did exactly that. As recently as 2017, several jurors were re-interviewed about the case in light of Robson’s about-face, and they all agreed that they would still acquit Jackson today. The jurors have been interviewed many

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times; they are articulate bright people, not the gullible idiots that Dan Reed tries to paint them as in his “documentary.” Yet HBO is relying on the uncorroborated stories of two admitted perjurers over the weight of the American justice system.

Of course, the tabloid media’s fascination with Michael Jackson and telling more-and-more ridiculous stories about him is nothing new. The great American intellectual, James Baldwin, wrote about “the Michael Jackson cacophony” all the way back in 1985 when the media first began subjecting him to “the jaws of a carnivorous success.” As Baldwin saw it, Michael “will not swiftly be forgiven for having turned so many tables, for he damn sure grabbed the brass ring, and the man who broke the bank at Monte Carlo has nothing on Michael.” By 1985, when Baldwin wrote those words, Michael Jackson was a 27-year-old African-American from Gary, Indiana who had “turned the tables” on the entire power structure in the music business. Leveraging his unprecedented success, Michael insisted that MTV and mainstream radio play his music and that of other African-American artists like him. Michael also insisted that his record company assign him ownership of his own master recordings. In other words, Michael Jackson, the young artist, insisted on controlling his own art and not leaving it to the whims of big business. And more still—the 27 year-old Michael did not just own his own music publishing, he had the gall to outbid other more established players in the industry for one of the crown jewels of music publishing, the ATV catalogue (which famously included the Beatles catalogue).

We suspect that even James Baldwin could not have imagined that his words would still ring so true today, over thirty years later. Michael Jackson has yet to “be forgiven for having turned so many tables” even ten years after he left this world forever. Even the once great HBO—who had partnered with Michael to immense success—is subjecting the deceased Michael Jackson to “the jaws of a carnivorous success” in death, devoting four hours of its programming to the words of two serial perjurers, whose sole agenda has been to extract money from Jackson’s rightful heirs and chosen beneficiaries.

That HBO has now joined the tabloid media’s “Michael Jackson cacophony”—ten years after his death—is truly sad. We know that HBO is facing serious competitive pressures from Netflix, Amazon and other more modern content providers, but to stoop to this level to regain an audience is disgraceful. We know HBO and its partners on this documentary will not be successful. We know that this will go down as the most shameful episode in HBO’s history. We know that Michael’s devoted fans, and all good people in the world, will not swiftly forgive HBO for its conduct.

Richard Plepler
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Mr. Plepler, as you yourself said in late 2017: “A lie goes halfway around the world before the truth puts its boots on.”4 The media coverage alone of this disgraceful “documentary” has proven you right.

We would be happy to meet with HBO to discuss a solution. We have plenty of further information and witnesses that would expose these two for who they are. If HBO wants to maintain its industry position as a valid source of news and fact, it owes an obligation to the public—not to mention the deceased Michael Jackson with whom HBO had previously partnered with during his lifetime—to actually investigate these matters.

Barring that, this “documentary” will say a lot more about HBO than it ever could about Michael Jackson.

 

Very truly yours,
/s/
Howard Weitzman

HW/JPS

cc: Jonathan P. Steinsapir, Esq.
Bryan Freedman, Esq.
Eve Konstan, Esq. General Counsel, HBO
Glenn Whitehead, Esq., EVP, Business & Legal Affairs, HBO
10386.00347/618197

4 https://deadline.com/2017/10/hbo-richard-plepler-confederate-backlash-vanity-fair-summit-1202181519/

Enquête de Mary A.Fisher pour GQ Magazine 1994.

 

Publié et traduit en France par le magazine Playboy (N°29) en mars 1995.

L’affaire Michael Jackson a fait couler des torrents d’encre et chacun y est allé de son explication plus ou moins graveleuse. Pourtant une enquête serrée dévoile quantité de faits troublants. Michael Jackson serait-il tombé dans un piège ?

Michael Jackson est-il coupable ou innocent ? Une série d’allégations scandaleuses prétendant que le chanteur aurait abusé d’un jeune garçon de treize ans, a entraîné un procès de plusieurs millions de dollars, a déclenché deux enquêtes de la chambre d’accusation et a mis en branle tout un cirque médiatique éhonté. En retour, Jackson a assigné certains de ses accusateurs en justice pour extorsion. Finalement les poursuites se sont arrêtées à la suite d’un compromis et du versement d’une somme estimée à 20 millions de dollars, et aucune charge n’a été retenue contre Michael ni par la police ni par la chambre d’accusation. Enfin, au mois d’août dernier, Jackson a défrayé à nouveau la chronique en annonçant son mariage avec Lisa Marie Presley, la fille d’Elvis. mariage de courte durée dont la rupture a été annoncée le mois dernier.
A présent le silence est retombé. Les médias se sont tus. Mais une chose reste claire: le public américain n’a jamais écouté la défense de Michael Jackson. Il est bien sûr impossible de prouver par la négative, c’est à dire d’affirmer qu’un acte n’a jamais eu lieu. Mais rien n’empêche d’enquêter en profondeur sur ceux qui ont attaqué Jackson pour tenter de mieux comprendre leurs personnalités et leurs motivations. Un tel examen, fondé sur les documents de la justice, les archives de travail et de nombreux interviews, démontre de manière très convaincante que Jackson n’a jamais abusé de personne. En fait, il pourrait très bien être tombé dans le piège d’un chantage machiavélique…

En outre, les faits paraissent radicalement différents de ce qu’on a pu lire dans les journaux à scandale ou même tels qu’ils ont été rapportés par les journalistes les plus sérieux. C’est une histoire pleine de rapacité et d’ambition, attisée par l’incompréhension de la police, des avocats et des médias paresseux, avides de sensationnalisme et comme hypnotisés par une puissante drogue. Cela ressemble tout simplement à un mensonge

Michael et ses avocats ont refusé d’être interviewés pour cet article. Pourtant, s’ils avaient décidé de se porter partie civile et de plaider, ce qui suit aurait pu servir la défense de Jackson, étoffer l’accusation d’extorsion contre ses propres accusateurs et aider à blanchir le chanteur (sic!).

Les ennuis de Jackson ont commencé en mai 1992, le jour où il tomba en panne avec son van sur Wiltshire Boulevard en plein Los Angeles. En carafe au milieu d’une rue extrêmement passante, Jackson fut repéré par la femme de Mel Green, un employé de Rent-A-Wreck, une firme de location de voitures située à moins d’un kilomètre de là. Lorsque Dave Schwarts, le patron de la boite, apprit que Green conduisait Jackson jusqu’au garage, il téléphona à sa femme June, lui demandant de faire venir leur fille de six ans et le fils qu’elle avait eu d’un premier mariage, un garçon de douze ans qui était un grand fan de Michael. Lorsque ceux-ci arrivèrent, June Schwartz donna son téléphone personnel à Jackson en lui racontant que son fils lui avait envoyé un dessin au moment où ses cheveux avaient pris feu accidentellement lors du tournage de la publicité pour Pepsi Cola.

« C’était comme si elle lui avait imposé son fils« , se rappelle Green. « Je pense que Michael s’est cru redevable de quelque chose envers ce garçon et c’est comme ça que tout a commencé. » Cette relation n’a jamais été remise en cause. Au début Jackson a régulièrement appelé l’adolescent et une amitié est née entre eux. Quatre mois plus tard, de retour d’une tournée promotionnelle, le chanteur a plisieurs fois invité June Chandler Schwartz, son fils et sa fille, dans son ranch de Neverland près de Santa Barbara. Puis l’année suivante, Jackson a comblé la famille de cadeaux, de jeux vidéo, de montres ou de parties de shopping dans le grand magasin de jouets Toys R Us après les heures de fermeture, leur offrant même des voyages autour du monde, de La Vegas à Disney World, de Monaco à Paris. Enfin en mars 1993, Jackson et l’adolescent ont commencé à se fréquenter en tête à tête et le jeune garçon a passé plusieurs nuits chez la vedette. June Chandler Schwartz, elle aussi, s’est rapprochée de Jackson affirmant même selon un ami: « Je l’aime énormément. C’est l’homme le plus gentil que j’ai connu. »

On a souvent glosé sur les excentricités de Michael Jackson, comme ses nombreuses opérations esthétiques ou sa préférence marquée pour la compagnie des enfants. Et bien qu’il soit peu fréquent pour un homme de trente-cinq ans de garder à coucher un garçon de treize ans, ni la mère de l’enfant ni son entourage n’y trouvèrent à redire. Il est vrai que la conduite de Michael se comprend mieux lorsqu’on connaît son enfance. « Contrairement à ce qu’on pense, sa vie n’a jamais été une partie de plaisir« , fait remarquer son avocat. Son enfance s’est arrêtée – et sa vie anormale a commencé – dès l’âge de cinq ans lorsqu’il vivait à Gary, dans l’Indiana. Ensuite Michael a passé sa jeunesse dans les studios ou sur scène en se produisant devant des millions d’étrangers et en menant une vie itinérante d’hôtels en hôtels. A part ses huit frères et sœurs, Jackson fut exclusivement entouré d’adultes qui le poussaient sans relâche, comme son père Joe Jackson, un homme strict et sans affection et qui dit-on, battait régulièrement ses enfants.

Selon ses proches, cette vie déréglée a eu pour conséquence de le bloquer dans son développement. Michael Jackson est un enfant dans un corps d’homme. « Il n’a jamais eu d’enfance« , affirme Bert Fields, un de ses anciens avocats. « C’est maintenant qu’il peut enfin vivre sa jeunesse. Ses copains ont douze ans. Ensemble, ils se livrent à des batailles de polochons ou jouent à se lancer de la nourriture. » (N’oublions pas cependant que son intérêt pour les enfants s’est également traduit par de nombreuses actions humanitaires. Depuis des années, Michael Jackson a versé des millions de dollars au profit de causes humanitaires concernant les enfants, comme sa propre fondation la Heal The World Foundation.).

Pour comprendre ce qui s’est passé, il faut également tenir compte du contexte de notre époque qui a profondément influencé tous ceux appelés à juger sa conduite. « La confusion et même l’hystérie règnent autour des sévices sexuels subis par les enfants« , rappelle le Dr Phillip Resnick, un célèbre psychiatre de Cleveland. « Tout contact physique ou protecteur envers un enfant paraît suspect et un adulte peut très facilement se voir condamné pour un crime sexuel. »

L’attachement de Jackson pour l’adolescent fut tout d’abord bien accueilli par ses proches, sa mère, son beau-père et même son père véritable, Evan Chandler (qui a refusé de répondre aux questions pour cet article). Né dans le Bronx en 1944, Chandler né Charmatz, a embrassé la profession de dentiste en suivant avec répugnance les traces de son père et de ses frères. Un de ses familiers nous a confié: « Il déteste son métier. En fait il a toujours voulu devenir écrivain. » En 1973 il a déménagé pour installer son cabinet à Palm Beach, et il en a profité pour changer son nom de Charmatz qui « sonnait trop juif » selon un de ses anciens collègues. Puis dans l’espoir de devenir scénariste, Chandler a de nouveau déménagé à la fin des années 70, s’installant cette fois-ci à Los Angeles avec sa jolie épouse, June Wong, un ex-manequin d’origine Eurasienne.

La carrière de dentiste de Chandler a connu des moments difficiles. En décembre 1978, alors qu’il travaillait au Crenshaw Family Dental Center, une modeste clinique de Los Angeles, Chandler pratiqua seize plombages sur un patient en une seule séance, déclenchant les foudres du Board of dental Examiners qui conclut à « des inefficacités et à de grosses lacunes dans l’exercice de sa profession. » dans un premier temps, le Conseil lui retira sa licence, puis revenant sur sa décision, le suspendit seulement pour trois mois avec une période probatoire de deux ans et demi. Effondré, Chandler partit alors pour New York où il y écrivit un scénario. mais il ne trouva nulle part à le vendre. Quelques mois plus tard, il revint à Los Angeles avec sa femme et se consacra à nouveau à la dentisterie. En 1980, au moment de la naissance de leur fils, son mariage commença à battre de l’aile. « c’est le caractère d’Evan qui poussa June à le quitter« , révèle un ami de la famille. Le couple divorça en 1985 et la justice confia la garde de l’enfant à la mère en lui octroyant une pension de 500 dollars par mois. mais lorsque le scandale Jackson éclata au grand jour en 1993, Chandler devait encore à son ex-femme 68 000 dollars d’arriérés, une somme à laquelle elle a d’ailleurs fini par renoncer.

Un an avant la rencontre entre Michael Jackson et son fils, Chandler connut une nouvelle série d’ennuis professionnels. Une de ses patientes, un modèle, le poursuivit pour négligence en exigeant des dommages et intérêts. Chandler se défendit en affirmant que cette personne avait signé une décharge pour les risques encourus. mais lorsque Edwin Zinman, son avocat, demanda à voir l’attestation originale, Chandler prétendit qu’on lui avait volé dans le coffre de sa Jaguar et il ne put fournit qu’un duplicata. Zinman, soupçonneux, ne put vérifier avec certitude l’autenticité du document. « Quelle curieuse coïncidence que ce vol« , commente-il aujourd’hui. « C’est un peu comme l’élève qui raconte au professeyr que le chien a mangé son devoir. » la poursuite se solda par un compromis financier dont le montant est resté inconnu.

Malgrè cela Chandler finit par se constituer une clientèle à Beverly Hills et il vit même s’entrouvrir les portes de Hollywood lorsqu’il cosigna en 1992 le film de Mel Brooks Robin Hood: Man in Tights. Jusque-là, Chandler ne se préoccupait guère de son fils. « Il promettait toujours de lui acheter un ordinateur pour travailler avec lui, mais il ne l’a jamais fait« , nous a confié Michael Freeman, l’ancien avocat de June Chandler Schwartz. En fait, Chandler semblait se consacrer à son travail de dentiste. Dans le même temps, il se remaria avec une avocate qui lui donna deux enfants. Au début Chandler encouragea les contacts entre son fils et Michael, s’en vantant même auprès de ses amis et associés. Lorsque son fils et Michael vinrent passer quelques jours chez lui en mai 1993, il invita le chanteur à prolonger son séjour. Selon certains, il lui suggéra même de faire bâtir une aile supplémentaire à sa maison puis, après avoir consulté le service du cadastre et découvert qu’il en avait le droit, Chandler aurait même carrément demandé à Michael de lui construire une nouvelle maison.

Les premiers soupçons d’abus sexuels. Ce même mois l’adolescent, sa mère et Michael Jackson s’envolèrent pour Monaco afin d’assister aux Word Music Awards. « Chandler commença à être jaloux et à se sentir délaissé« , affirme Freeman. Néanmoins à leur retour, le chanteur et l’adolescent passèrent cinq jours chez Chandler où ils partagèrent la chambre du petit demi-frère. C’est à cette époque-là, selon lui, que Chandler conçut pour la première fois des soupçons d’abus sexuels, même si, comme il le reconnut ultérieurement, Jackson et son fils étaient toujours vêtus lorsqu’il les voyait au lit. D’ailleurs Chandler n’a jamais prétendu avoir été témoin d’un geste déplacé de la part du chanteur. Néanmoins Chandler devint de plus en plus agressif, menaçant à la fois Michael Jackson, son ex-femme June et son second mari Dave Schwartz. Au début du mois de juillet 1993, dave Schwartz enregistra secrètement une longue conversation téléphonique avec Chandler. Celui-ci parlait de son inquiétude au sujet de son fils et de sa colère à l’encontre de Michael Jackson et de son ex-femme qu’il décrivait comme « froide et san coeur ». Il prétendait que lorsqu’il avait essayé d’attirer son attention et de discuter de ses soupçons sur Michael, elle lui avait répondu « d’aller se faire foutre ».

« J’entretenais pourtant de bons rapports avec Michael Jackson« , confiait Chandler à Schwartz. « Nous étions amis et je le respectais pour tout ce qu’il avait fait. Il n’avait pas de raison de cesser de m’appeler. mais un jour je lui ai dit exactement ce que j’attendais de toute cette relation. Ce que, moi, je voulais. » L’enregistrement se poursuit sur le même ton et Chandler y admet même qu’on lui a « appris » ce qu’il doit dire ou non. Néanmoins, il n’est fait aucune mention d’argent dans toute cette conversation. Lorsque Dave Schwartz lui demande ce qu’a bien pu faire Michael Jackson pour s’attirer un tel couroux, Chandler répond: « Il a brisé ma famille. Mon fils a été séduit par le pouvoir et l’argent de ce type. » Les deux hommes se qualifièrent alors plusieurs fois et réciproquement de pères minables.

A un autre moment, Chandler affirme être sur le point d’agir contre Jackson. « Tout est prêt« , confiera-t-il à Schwartz. « Il y a des gens qui n’attendent que mon coup de fil. Je les ai payés pour ça. Tout va se dérouler selon un plan qui n’est pas entièrement le mien. Mais dès que j’aurai téléphoné, mon gars (probablement son avocat Barry K. Rothman) va se mettre à tirer sur tout qui bouge et les détruire de la manière la plus cruelle, la plus dure possible. je lui ai donné plein pouvoir pour cela. » Chandler annonce ensuite que tout débutera dans six semaines: « Si j’y arrive, ce sera le jack pot. Il n’y a aucune raison que cela foire. J’ai tout vérifié. J’aurai tout ce que je veux et les autres seront détruis pour toujours. June perdra ‘la garde de l’enfant)… et la carrière de Michael sera foutue. »

« Mais ton fils dans tout ça ? » demanda Schwartz.

« Ça m’est égal« , répondit Chandler. « Ca va être énorme. Ca va s’écrouler sur tout le monde et les détruire. Je vais les massacrer si je n’obtiens pas ce que je veux. » Au lieu d’aller directement à la police, ce que toute personne sensée ferait si elle suspectait un abus sexuel à l’encontre d’un enfant, Chandler s’était en effet adressé à un avocat. Et pas n’importe lequel. Barry Rothman !

« J’ai trouvé un avocat. C’est le plus beau salaud que je connaisse« , affirme encore Chandler dans cette même conversation. « Tout ce qu’il veut c’est rendre la chose publique au plus vite, la monter en épingle et humilier le plus de gens possible. Il est méchant, implacapble, très malin et il cherche la publicité à tout prix »
(Barry Rothman nous a fait savoir par l’intermédiaire de Wylie Altken, un autre avocat, qu’il refusait de se laisser interviewer. Mais ce dernier a quand même accepté de répondre à quelques questions sur l’affaire Jackson, dans la mesure où celles-ci ne concernaient ni Chandler ni son fils). Un de ses anciens colègues, connaissant bien Barry Rothman puisqu’il travailla sur l’affaire Jackson et tint même un journal mentionnant les conversations entre le père et l’avocat, pense que ce dernier a très bien pu « monter cela de toute pièces. C’est dans son caractère« . Les informations recueillies auprès d’anciens clients, associés et employés révèlent également un tissu de manipulations et de tromperies.

Dans sa jeunesse, Barry Rothman fut l’avocat qui négocia les contrats et les concerts de Little Richard, des Rolling Stones, des Who et de bien d’autres. De nombreux disques d’or ou de platine accrochés aux murs de son bureau commémorent cet âge d’or. Avec sa barbe grise et son bronzage soigneusement entretenu à coup d’U.V, c’est, selon un de ses anciens employés, un « démon au caractère effroyable« . Son bien le plus précieux est une Rolls Rpyce Corniche immatriculée « BKR 1 ». En toute simplicité. Bien souvent les chèques étaient sans provision. Durant toutes ces années, Barry Rothman s’est créé tant d’ennemis que son ex-femme se demandait récemment « comment il se faisait que personne ne l’ait encore descendu« . Barry Rothman a la réputation de terroriser les gens. « C’est un tapeur professionnel qui ne règle pratiquement jamais ses dettes« , concluait l’enquêteur Ed Marcus en fournissant la liste d’une trentaine de ses créanciers dans un rapport à la cour supérieure de Los Angeles. A ce jour, Barry Rothman a été l’objet d’une vingtaine d’actions judiciaires, de nombreuses plaintes déposées par la Labor Commission et de sanctions disciplinaires prises à son encontre par le conseil de l’Ordre en Californie à la suite de trois incidents majeurs. En 1992, il a été suspendu pour un an, mais cette sanction a ensuite été transformée en une période de probation.

En 1987, Rothman devait 16 800 dollars de pension alimentaire. Selon l’avocat de son ex-femme, Joanne Ward, celle-ci l’ayant menacé de saisir ses biens, l’avocat promit d’honorer ses dettes. Un an plus tard, Rothman n’ayant toujours pas versé le moindre centime, Joanne essaya de faire saisir sa somptueuse demeure. Mais à sa grande surprise, elle découvrit qu’elle ne lui appartenait plus depuis trois ans, date à laquelle il l’avait hypothéquée au profit de la Tinoa Operations Inc, une société écran panaméenne. En effet, Rothman prétendait acoir été agressé et dépouillé d’une somme de 200 000 dollars appartenant à cette entreprise et, pour rembourser, il n’avait ey selon lui d’autre moyen que de céder la propriété de sa demeure. Bien que soupçonnant un supercherie, Joanne et son avocat ne purent jamais en faire la preuve et ils ne réussirent à obtenir un début de paiement qu’après avoir menacé de saisir sa Rolls. Les documents en possession de la Cour Supérieure de Justice de Los Angeles confirment ces soupçons. Ils démontrent en effet que Rothman a créé un réseau de sociétés écrans pour dissimuler ses possessions et en particulier sa maison ainsi que la plus grande partie des 531 000 dollars de bénéfices de sa prétendue vente de 1989. Ces sociétés panaméennes comme la Tinoa, convergent toutes vers Rothman qui s’est arrangé pour ne pas figurer sur la liste du personnel, mais qui lui accordent en tant qu’avocat un pouvoir inconditionnel, le laissant seul maître de toutes les transactions financières.

Ses employés ne sont pas mieux lotis que son ex-femme. D’anciens collaborateurs racontent qu’ils devaient le supplier pour toucher leur salaire. Souvent les chèques reçus s’avéraient sans provision Ainsi Barry Rothman n’a jamais pu conserver aucune secrétaire tant il les abaissait et les humiliait. Pour les intérimaires, c’était encore pire. Il les faisait travailler une quinzaine de jours puis les harcelait en les traitant d’idiotes, prenant ainsi prétexte pour se plaindre et refuser de payer leur agence. Certaines boites d’intérim comprenant la combine résolurent alors de le faire payer d’avance. Ses ennuis avec l’Ordre survinrent à la suite d’un conflit d’intérêt. Un an plus tôt, Rothman avait été dessaisi d’une affaire par une cliente. Muriel Metcalf, qu’il devait représenter dans une procédure d’obtention de garde d’enfant et de pension, et qui l’accusait d’avoir sérieusement alourdi sa facture. Quatre mois après avoir été remercié, Rothman, sans la prévenir, devint l’avocat-conseil de la firme de son ex-compagnon, l’étrange Bob Brutzman. Ce cas nous intéresse pour une bonne raison. En effet, alors que Rothman était encore l’avocat de Muriel Metcalf, celle-ci avait accusé son ex-mari de molester sexuellement leur enfant (ce que Brutzman niait). Ceci n’empêcha pas Rothman de travailler finalement pour lui, et c’est ce choix pour le moins bizarre qui lui valut sa suspension.

En 1992, Rothman fut assigné en justice par un de ses nombreux créanciers. Pour son bureau de Sunset Boulevard, il devait en effet 53 000 dollars de loyers impayés à une agence immobilière, la Fold Management. Barry Rothman se défendit en prétextant que la sécurité de l’immeuble était défectueuse puisque des cambrioleurs avaient dérobé une nuit pour près de sept mille dollars d’équipement dans son bureau. L’avocat de Fold se tournant vers la cour déclara: « Ce monsieur n’est pas une personne que l’on peut croire sur parole« . En novembre 1992, la société de Rotman mise en faillite, laissa apparaître un passif de 880 000 dollars réparti entre treize créanciers dont la Fold Management. Par ailleurs le bilan montrait que la société ne possédait aucun actif reconnu. En examinant les comptes de près, un ancien client que Rothman poursuivait pour 400 000 dollars de frais de justice, découvrit que ce dernier avait omis de déclarer un revenu de 133 000 dollars. Il menaça alors de dénoncer l’avocat pour fraude envers ses créanciers – un crime aux yeux de la loi – s’il n’arrêtait pas instantanément ses poursuites. Acculé, Rothman abandonna l’affaire sur l’heure. Six mois avant cette faillite, Rothman avait transféré le titre de propriété de sa Rolls Royce à la Majo, une compagnie fictive dont il exerçait le contrôle. De même, trois ans auparavant, il avait prétendu que sa voiture appartenait à une autre firme, la Longridge Estates, une filiale de la Tinoa. Sur les documents remplis par Rothman, les adresses de la Longridge et de la Tinoa sont identiques. mais après vérification, le 1554 Cahuenga Boulevard n’abrite qu’un restaurant chinois d’Hollywood!

C’est avec cet homme qu’Evan Chandler conçut en juin 1993 les faleux « plans » mentionnés dans sa conversation enregistrée avec Dave Schwartz. Lorsque Chandler avait prévenu sa femme de ses soupçons, celle-ci, selon Freeman, son ancien avocat, lui aurait répondu: « Tout ça n’est que de la pure invention. » Auparavant la mère venait d’annoncer à son ex-mari son intention de retirer leur fils de l’école pour lui permettre de suivre Michael dans sa tournée mondiale « Dangerous ». Chandler s’était alors mis en colère, la menaçant de rendre publique les preuves qu’ils prétendait détenir contre le chanteur. « Quel père sensé voudrait ainsi jeter son propre fils en pâture au public ? » se demande Freeman. « Dans un pareil cas, on cherche avant tout à protéger l’enfant, non ? »

Michael Jackson avait aussitôt demandé à son défenseur de l’époque, Bert Fields, d’intervenir. Cet avocat, un des plus importants du show business, le représentait depuis 1990 et avait, entre autres, négocié son contrat avec Sony, un des plus gros de toute l’histoire du spectacle puisqu’il prévoyait des possibilités de gains pouvant monter jusqu’à 700 millions de dollars. Pour démêler cette affaire, Fields engagea Anthony Pellicano, un enquêteur d’origine sicilienne, un homme connu pour sa droiture et son intransigeance.

Le 9 Juillet 1993, Dave et June Schwartz firent entendre la conversation enregistrée. « En moins de dix minutes d’écoute, j’ai été persuadé qu’il s’agissait d’une extorsion de fonds« , assure Pellicano. Le jour même il se rendit à la résidence de Michael Jackson où se trouvaient précisément le petit garçon et sa demi-soeur. En l’absence de Jackson, Pellicano interrogea l’adolescent de manière très précise: « Michael t’a-t-il déjà touché ? L’as-tu déjà vu nu au lit ? » Les réponses à toutes ces questions furent négatives et, à plusieurs reprises, l’adolescent nia qu’il se soit jamais passé quelque chose de mal entre eux. Mais le 11 juillet, après que Jackson eut refusé de les recevoir, Evan Chandler et Barry Rothman, qui avaient besoin du témoignage de l’enfant, mirent en place la suite de leur plan. A l’occasion de la remise des prix de fin d’année, Chandler demanda à son ex-femme l’autorisation de prendre leur fils pour un séjour d’une quinzaine de jours chez lui. Comme Bert Fields l’attesta sous serment devant la cour, June Chandler n’y consentit qu’à la condition que son fils revienne chez elle à l’issue de ce laps de temps. Mais elle ignorait encore que la parole de Rothman ne valait pas un clou et que le père refuserait de rendre l’enfant.

Wylie Altken, l’avocat de Barry Rothman, est catégorique: « Quand ce dernier a donné sa parole, son intention était bien de rendre l’enfant. Mais lorsque Barry Rothman a appris que le garçon devait quitter le pays pour accompagner la tournée de Michael, je pense qu’il n’avait pas le choix. » La chronologie indique pourtant que le jour de cette distribution de prix, Chandler était parfaitement au courant de ce départ. La conversation enregistrée début juiller, avant que Chandler n’obtienne la garde de son fils, indique clairement que ni lui, ni Rothman, n’avaient l’intention de tenir parole. « Ils (la mère et le fils)ne savent rien encore. mais ils n’iront nulle part« , affirmait-il. Le 12 juillet, le lendemain du jour où Chandler accueillit son fils, celui-ci fit signer à son ex-femme un document préparé par Rothman par lequel elle s’engageait à ne pas laisser l’enfant quitter la région de Los Angeles et donc à ne pas suivre Michael en tournée. Plus tard, devant la cour, la mère précisa sous serment qu’elle avait signé car Chandler la menaçait de ne pas lui rendre l’enfant. Une âpre bataille pour obtenir le droit de garde s’ensuivit alors, rendant encore plus fumeuses toutes les charges dont Chandler accusait Michael Jackson. Fianlement en août, le garçon habitait toujours chez son père et c’est à ce moment-là, isolé de ses amis, de sa mère et de son beau-père et contrôlé uniquement par Chandler que ses accusations prirent forme.

Au même moment, Rothman qui cherchait l’opinion d’un expert pour étayer ses accusations contre le chanteur, entra en contact avec le Dr. Mathis Abrams, un psychiatre de Beverly Hills. Au téléphone, Rothman lui présenta une situation hypothétique. En réponse et sans avoir rencontré ni l’enfant, ni Chandler, le docteur Abrams envoya une lettre de deux pages dans laquelle il concluait: « On peut raisonnablement soupçonner une possibilité d’abus sexuel« , ajoutant – c’est capital – que s’il s’agissait d’un cas réel et non hypothétique, son devoir serait de le signaler au Los Angeles County Department of Children’s Service (DCS). Le 27 juillet, l’ancien collègue de Rothman indique clairement dans son journal que ce dernier guide Evan Chandler pour accomplir son plan. « Barry Rothman rédige une lettre pour Chandler en lui expliquant comment dénoncer un abus sexuel à l’encontre d’un enfant sans engager la responsabilité des parents« , lit-on à la page du jour.

A cette date, on n’a encore enregistré ni demande ni accusation formelle. Seuls des propos voilés ont été proférés au cours de la bataille autour de la garde de l’enfant. Cependant, le 4 août 1993, les choses se précipitent. Evan Chandler et son fils rencontrent Michael Jackson ainsi que le détective Pellicano dans une suite du Westwood Marquis Hotel. Selon Pellicano, Chandler commence en donnant une accolade affectueuse à Michael Jackson (un geste en contradiction avec des accusations de sévices sexuels infligés à son fils) puis, sortant de sa poche la lettre du docteur Abrams, il lui en lit un extrait. Lorsque Chandler arrive au passage concernant l’abus sexuel, le garçon regarde le chanteur avec une expression de surprise comme pour dire « je n’ai jamais prétendu cela« . Puis à la fin de la réunion, Chandler pointe le doigt sur Michael en lui déclarant: « Je vais te ruiner« . Le soir même, dans le bureau de Rothman, Chandler et l’avocat rédigent leur demande: 20 millions de dollars.

Le 13 août, Pellicano revient avec une contre proposition: l’achat d’un scénario pour 350 000 dollars. Pellicano nous assure que cette offre fut proposée pour résoudre le problème de la garde de l’enfant et donner à Chandler une possibilité de passer plus de temps avec son fils en travaillant ensemble à un script. Mais Chandler rejette l’offre et Rothman rédige illico une nouvelle demande: trois scénarios ou rien. Cette proposition est refusée à son tour. Dans son journal, le collègue de Rothman raconte la déception de Chandler à la date du 24 août: « Je suis passé à un poil de toucher 20 millions de dollars« , aurait-il confié à Rothman. Jusque-là Evan Chandler était le seul accusateur de Michael Jackson puisque l’adolescent n’avait jamais incriminé le chanteur d’aucune manière. Mais bientôt tout bascula dans le cabinet de dentiste de son père…

Evan Chandler et Mark Torbiner, un anesthésiste dentaire, administrèrent au garçon du sodium Amytal, une drogue controversée que certains croient, à tort, être un sérum de vérité. c’est après cette séance que le garçon formula ses premières accusations contre le chanteur. Lorsqu’un reporter de KCBS-TV de Los Angeles a révélé le 3 mai de cette année que Chandler avait utilisé cette drogue sur son fils, le dentiste s’est contenté d’affirmer que c’était pour lui retirer une dent et que, sous l’influence de cette drogue, l’enfant s’était mis spontanément à accuser Michael Jackson. Questionné sur l’utilisation de cette drogue, Tobiner confirme: « Si je l’ai employée, c’est à des fins strictement médicales. »

Or, d’après ce que l’on connaît du sodium Amytal, et à la lueur d’une récente affaire grave, les accusations de l’enfant, selon plusieurs experts médicaux, doivent être considérées comme douteuses, si ce n’est tout à fait contestables. « C’est un médicament utilisé en psychiatrie mais dont les effets sont incertains« , fait remarquer le Dr. Resnick, psychiatre à Cleveland. « Les personnes qui en prennent deviennent très influençables. On peut dire d’énormes mensonges sous sodium Amytal. » Il s’agit en fait d’un barbiturique, une forte drogue qui, injectée en intraveineuse, plonge les patients dans une sorte de torpeur hypnotique. Utilisé à l’origine pour traiter des cas d’amnésie, l’Amytal fut employé durant la deuxième guerre mondiale pour soigner les soldats traumatisés par les horreurs de la guerre et plongés dans des états catatoniques. Des études scientifiques conduites en 1952, ont démontré que ce médicament n’est pas un sérum de vérité et qu’il comporte des risques puisque de faux souvenirs peuvent être implantés sous son influence. « Le sodium Amytal permet d’insuffler une idée par le biais de simples questions« , confirme le Dr Resnick. Mais parfois les effets de cette drogue sont encore pernicieux. « L’idée peut s’implanter définitivement dans la mémoire. Des études ont montré que, même confrontés à la réalité, les patients continuent à jurer sous serment qu’ils déclarent la vérité« , ajoute Resnick

La fiabilité de cette drogue a récemment suscité un important débat lors d’un procès plaidé dans le Napa County, en Californie. Après avoir suivi de nombreuses séances de thérapie dont au moins une sous sodium Amytal, Holly Ramona, une jeune femme de vingt ans, accusait son père d’avoir abusé d’elle lorsqu’elle était enfant. Niant avec véhémence, le père, à son tour, poursuivait la thérapeute et les psychiatres qui avaient prescrit le médicament. Persuadés que les médecins avaient pu induire de faux souvenirs à la jeune fille, les jurés, en mai dernier, se sont rangés à l’opinion du père qui fut ainsi le premier à gagner un procès contre la « mémoire truquée », ce phénomène qui a suscité des milliers d’accusations pour outrages sexuels au cours des dix dernières années. L’utilisation de cette drogue pour une extraction dentaire, telle que l’a soutenue Chandler, semble pour le moins douteuse. « Il s’agit d’un médicament utilisé en psychiatrie« , affirme le Dr. Kenneth Gottlieb, un psychiatre de San Francisco qui la réserve à ses patients amnésiques. Le Dr. John Yagiela, coordinateur de l’Anesthesia and Pain Control Department de l’école UCLA de dentisterie ajoute: « C’est inusité d’utiliser le sodium Amytal dans notre métier. cela paraît même insensé lorsque tant d’alternatives plus sûres sont à disposition du dentiste. Personnellement je m’en abstiendrai. »

A cause des effets secondaires potentiels, certains docteurs ne l’administrent que dans le cadre hospitalier. « Je n’utiliserai jamais une drogue qui produit des effets sur l’inconscient du patient, alors qu’il existe tant d’autres produits inoffensifs« , poursuit le Dr. Gottlieb. « En tout cas, vu le risque de réaction allergique, je ne l’emploierai surtout pas en dehors d’un centre de réanimation ou de la présence d’un médecin anesthésiste. » Evan Chandler n’a pas suivi ces conseils puisqu’il a utilisé le produit à son cabinet sous la seule surveillance d’un anesthésiste dentaire. (Soulignons que c’est ce même Mark Torbiner qui présenta Barry Rothman à Chandler en 1991). La méthode de Torbiner semble fructueuse. « Il se ventait de faire entrer 40 000 dollars par mois pour moins de 100 dollars de frais« , raconte Nylla Jones, une des anciennes clientes. En effet Torbiner n’a pas de cabinet en propre, mais préfère intervenir directement auprès de ses collègues. Par ailleurs, nous avons appris que la US Drug Enforcement Administration a lancé une enquête sur un autre aspect de son travail. Torbiner multiplie en effet les visites à domicile pour administrer des médicaments, comme la morphine et du demerol, non seulement après des interventions dentaires mais aussi à des patients qui souffrent pour toutes autres raisons. Il se présente au domicile de ses clients – parfois célèbres – avec une trousse complète de seringues et de drogues, et leur réclame 350 dollars pour une visite de dix à vingt minutes.

Selon Nylla Jones, lorsque la durée de la visite est incertaine et que le client peut sombrer dans l’inconscience, Torbiner exige un chèque en blanc pour le remplir lui même. Voilà pour le moins d’étranges pratiques ! Mais Torbiner n’a pas toujours eu de succès. Accusé de mensonge en 1989, il a dû démissionner et l’UCLA où il professait comme assistant à l’école de dentisterie. D’autre part, le Board of Dental Examiners autorise Torbiner à n’administrer des drogues que dans le cadre d’interventions dentaires. Mais il est clair qu’il ne se limite pas à cela. En fait, à huit reprises, Torbiner a pratiqué une anesthésie générale sur Barry Rothman au cours de transplants capillaires. En temps normal une simple anesthésie locale suffit, mais le Dr. James De Yarman, le praticien de San Diego qui réalisa ces implants, a confirmé cette pratique: « Barry a tellement peur de souffrir qu’il préfère être complètement endormi. » De Yarman ajoute qu’il était totalement « ahuri » d’apprendre que Torbiner était seulement dentiste alors qu’il le croyait anesthésiste. Nylla Jones, quant à elle, témoigne que Torbiner est venu à son domicile lui injecter du demerol à la suite d’une opération de l’appendicite.

Le 8 août, trois jours après que Chandler et Rothman aient rejeté l’offre de 350 000 dollars pour un scénario, la situation se durcit. A la demande de June, Michael Freeman signifia à Barry Rothman qu’il déposerait dès le lendemain matin une plainte pour forcer Chandler à rendre l’enfant. Mais, réagissant immédiatement, Chandler conduisit son fils chez le psychiatre Mathis Abrams où, au cours d’une séance de trois heures, le garçon affirma que Jackson avait eu une relation sexuelle avec lui. Il parla de masturbation, d’embrassades, d’attouchement des bouts de seins et de fellation. En revanche, il ne fit pas mention de pénétration ce qui aurait pu être vérifié par un examen médical. L’étape suivante était inévitable. Le docteur Abrams, que la loi oblige de rapporter de telles accusations à la police, contacta une assistante sociale du Department of Children’s Service qui à son tour appela la police. La véritable enquête sur Michael Jackson allait commencer…

Cinq jours plus tard, les médias eurent vent de cet examen. Le dimanche 22 au matin, Don Ray, un reporter free-lance de Burbank fut reveillé par la sonnerie de son téléphone. Un de ses informateurs lui indiquait qu’une perquisition du ranch et de l’appartement de Michael Jackson allait avoir lieu prochainement. Ray vendit le scoop à la KNBC-TV de Los Angeles qui annonça la nouvelle dès quatre heures le lendemain. Après cela, Ray « regarda l’histoire se mettre en branle comme un train qui s’élance sur ses rails« . En moins de vingt quatre heures, Michael Jackson faisait la « une » des soixante treize programmes d’informations télé de la région de Los Angeles ainsi que de tous les quotidiens britanniques. L’histoire devenait la source d’un déluge de rumeurs sans fondement. Les accusations portées contre le chanteur ne furent connues que le 25 août, lorsqu’un employé du DCS fournit illégalement une copie du rapport sur l’abus sexuel à Diane Dimond de Hard Copy. Dans l’heure suivante le bureau de Los Angeles d’une agence de news britanniques obtint le rapport et commença à en vendre la copie à tous les reporters contre 750 dollars. Le lendemain, le monde entier prenait connaissance de tous les détails. « Alors qu’ils étaient au lit côte à côte, Monsieur Jackson glissa sa main sous le short du jeune garçon« , avait écrit l’assistante sociale.A partir de cette seule phrase, les médias purent s’en donner à cœur joie.

Le reporter Conan Nolan de KNBC se souvient: « la compétition entre les différents organes de presse devint si rude qu’aucune allégation ne fut plus vérifiée. C’est vraiment dommage. » Le National Enquirer plaça vingt reporters sur l’histoire. Une équipe frappa à plus de cinq cents portes dans Brentwood pour essayer de localiser Evan Chandler et son fils. En utilisant le registre du cadastre, ils finirent par le coincer au volant de sa Mercedes noire. « Ce n’était pas son jour de chance, mais c’était le mien« , constate Andy O’Brien le photographe du magazine à scandale. Puis vinrent les accusateurs: d’anciens employés de Michael Jackson. D’abord Stella et Philippe Lemarque, deux anciens domestiques, qui essayèrent de vendre leur histoire aux feuilles à scandale avec l’aide de Paul Barresi, une ancienne vedette du porno. Au début, ils demandaient un demi-million de dollars, mais ils finirent par céder leur interview au journal anglais The Globe pour 15 000 dollars. Puis les Quindoys, un couple de Philippins qui avait travaillé à Neverland, suivirent. Pour 100 000 dollars, ils affirmèrent que « la main du chanteur était en dehors du pantalon de l’enfant« . Puis, pour 500 000, la main glissa à l’intérieur. Ultérieurement, le district attorney de Los Angeles rejeta formellement le témoignage des deux couples.

Puis vint le tour des gardes du corps. Jouant la journaliste pure et dure, Diane Dimond de Hard Copy, affirmait au début de novembre: « Notre programme a les mains propres. Nous n’avons pas payé un sou pour ces informations. » Cependant, deux semaines plus tard, une indiscrétion révéla que Hard Copy négociait pour son show avec les cinq gardes du corps une somme de 100 000 dollars. Ceux-ci envisageaient en outre de réclamer 10 millions de dollars au chanteur pour licenciement abusif. Le 1er décembre, le contrat étant signé, deux des gardes du corps apparurent dans l’émission. Selon Diane Dimond, ils avaient été virés parce qu’ils savaient trop de choses sur les relations entre Michael et le jeune garçon. En réalité, dans leur déposition devant la justice, trois mois plus tard, il apparut clairement qu’ils n’avaient jamais rien constaté d’anormal.

-« Finalement vous ne savez rien de Monsieur Jackson et de l’enfant ? » demanda un des avocats à Morris Williams, l’ancien garde du corps qui venait de prêter serment.
– « Tout ce que je sais, je l’ai appris par les témoignages des autres« .
– « Mis à part ces témoignages, vous n’avez aucune information de première main sur ce garçon et Monsieur Jackson ? »
– « C’est exact. »
– « Avez-vous déjà parlé à un enfant qui se serait plaint de Monsieur Jackson ? »
– « Non, jamais. »
A l’avocat qui lui demanda alors d’où il tenait ses impressions, Williams répondit: « De ce que j’ai entendu dans les médias et de ce que j’ai vu. »
– « Précisément. Qu’avez-vous vu ? »
– « Rien. »
Il y eut ensuite une femme de chambre. le 15 décembre, Hard Copy présenta une émission intitulée « Le pénible secret de la femme de chambre ». Blanca Francia raconta à Diane Dimond et à d’autres reporters qu’elle avait vu le chanteur se doucher et se baigner entièrement nu en compagnie de jeunes garçons. Elle ajouta même qu’elle avait vu son propre fils dans des positions compromettantes avec Michael Jackson, un témoignage qu’apparemment la justice n’a pas retenu.

Plus tard, la déposition sous serment de Francia révéla que Hard Copy avait payé 20 000 dollars pour obtenir ces prétendues révélations sur lesquelles elle revint entièrement puisqu’elle avoua n’avoir jamais vu Jackson dans sa douche. Et quand au jacuzzi, elle confirma qu’ils s’y baignaient toujours en maillot de bain. « Une telle relation des faits« , constate Michael levine, un des attachés de presse du chanteur, « révèle un système d’exploitation sordide. Dans cette affaire, Hard Copy a agi de manière écoeurante. Ils ont traité cet homme d’une façon scandaleuse. Même si on n’a jamais acheté un seul disque de Michael on doit se sentir concerné. La société ne tient que sur quelques piliers. L’un d’eux est la vérité. Quand on néglige cela, on glisse sur une pente savonneuse« .

Toute cette affaire qui a mobilisé plus de douze inspecteurs à partir d’octobre 1993 sur la région de Santa Barbara et de Los Angeles, ne repose en fait que sur les présomptions du psychiatre Mathis Abrams, un praticien peu spécialiste de ce genre de problèmes. Le rapport de la DCS note: « Le docteur Abrams a le sentiment que l’enfant dit la vérité. Dans ce domaine déclicat où les enfants fournissent souvent de fausses déclarations, les policiers et la justice s’appuient beaucoup sur les témoignages des psychiatres, des thérapeutes et des assistantes sociales. » Lors de la perquisition à son domicile en août, la police saisit le carnet d’adresse de Michael Jackson et questionna près de trente enfants ainsi que leurs familles. Certains, comme Brett Barnes et Wade Robson, racontèrent qu’ils avaient partagé le même lit, mais tous affirmèrent que Michael Jackson n’avait jamais eu le moindre geste déplacé. « Les faits étaient tous en notre faveur » affirme un des avocats de Michael Jackson. « La partie adverse n’avait pour elle que sa grande gueule« .

Malgré le manque de preuves pour étayer la présomption de culpabilité de Michael Jackson, la police s’acharna. Deux officiers s’envolèrent pour les Philippines afin de vérifier l’histoire de « main dans le pantalon » des Quindoyz. mais ils revinrent bredouilles. les enquêteurs employèrent des techniques pour le moins agressives, usant parfois de mensonges pour pousser les enfants à témoigner contre Michael Jackson. Selon Bert Fields, des inspecteurs firent croire à plusieurs parents que leurs enfants avaient été abusés, alors que ceux-ci affirmaient le contraire. Dans une lettre adressée au chef de la police de Los Angeles, Fields se plaint que « la police ait effrayé de jeunes enfants avec des mensonges ignobles, comme « nous avons des photos de vous tout nu », alors que de tels clichés n’existaient pas« . Selon l’avocat Michael Freeman, un autre inspecteur est allé encore plus loin. Il s’agit du nommé Federico Sicard qui, pour mieux soutirer des aveux, prétendit aux enfants avoir été lui-même violé lorsqu’il était jeune. Interrogé par nos soins, Sicard n’a pas souhaité répondre à nos questions.

Depuis le début de l’affaire, June rejetait les accusations de son ex-mari. mais à la fin du mois d’août 1993, elle craqua lors d’une entrevue avec la police, lorsque les inspecteurs Sicard et Rosibel Fernifino lui affirmèrent qu’ils étaient convaincus que Michael Jackson avait abusé de l’enfant, car il avait le « profil parfait du pédophile ». « Il n’existe aucun profil classique de cette sorte. c’est une erreur stupide et sans fondement« , dément le Dr. Ralph Underwager, psychiatre à Minneapolis, spécialiste des pédophiles et de leurs victimes depuis 1953. « Jackson s’est retrouvé dans le collimateur à causes de billevesées comme celle-là et du climat hystérique qui a entouré cette affaire« . En vérité, une étude de l’US Department ealth and Human Service a montré que de nombreuses accusations d’enfants – très exactement 48% en 1990 – s’avéraient non fondées.

« C’est couru que quelqu’un comme Jackson devienne une victime« , déclare Philip Resnick. « Il est riche et bizarre. Il fréquente des enfants et il y a une sorte de fragilité en lui. Tout était en place pour cette sorte d’accusation. » A l’automne 1993, les prémices d’un futur compromis étaient déjà en place alors que la police enquêtait encore. Car dans les coulisses une terrible bataille s’engageait entre avocats pour savoir qui contrôlerait l’affaire. Pendant ce temps, June et Dave Schwartz s’étaient unis à Evan Chandler contre Michael Jackson. Selon plusieurs sources, la mère du garçon avait peur des représailles de son ex-mari et de Barry Rothman si elle ne se rangeait pas à leur coté, craignant qu’ils ne l’accusent de négligence pour avoir laissé coucher son fils chez le chanteur. Dégouté, son avocat, Michael Freeman donna sa démission, expliquant plus tard: « Toute cette histoire est un vrai sac de nœuds. Je ne me sens pas à l’aise avec Chandler. C’est un faux jeton. »

Des deux cotés, pendant des mois, des avocats furent engagés pour se battre à couteaux tirés. A la fin du mois d’août, Barry Rothman cessa d’être l’avocat d’Evan Chandler lorsque le camp Jackson porta plainte pour tentative d’extorsion de fonds. Les deux hommes confièrent alors leur défense à des avocats spécialisés hors de prix. (Barry Rothman, par exemple, engagea Robert Shapiro qui est à présent défenseur d’O.J. Simpson). Toujours selon le journal de son ancien collègue, le 26 août, avant que l’accusation d’extorsion de fonds ne soit proférée, on entendit Chandler dire: « C’est moi qui suis dans le collimateur et qui risque de me retrouver en prison. » Pourtant l’enquête resta superficielle, la police n’ayant jamais pris cette accusation au sérieux. On aurait du cependant être plus exigeant. Comme pour Michael Jackson, on aurait pu faire fouiller les domiciles de Barry Rothman et d’Evan Chandler. Et lorsque les deux hommes refusèrent, par l’intermédiaire de leurs avocats, de répondre aux interrogations de la police, on aurait pu réunir une chambre d’accusation.

A la mi-septembre, Larry Feldman, un avocat civil et ancien directeur du Los Angeles Trial Lawyers Association, se cahrgea de défendre les fils de Chandler. Il prit immédiatement le contrôle de la situation et déposa une plainte contre Michael Jackson en réclamant 30 millions de dollars. Et ce fut le début de la fin.

Aussitôt que la nouvelle fut connue, une horde de loups se précipita à sa porte. Selon un des avocats de Michael Jackson, « Feldman reçut des douzaines de lettres de gens qui prétendaient tous avoir été molestés par Michael Jackson. Il se livra à une multitude d’enquêtes mais il ne récolta pas un seul fait authentique« . Comme les charges criminelles contre Michael Jackson semblaient se préciser, Bert Fields appela à la rescousse Howard Weitzman, un célèbre avocat criminel connu pour ses clients prestigieux (C’est lui qui gagna le procès de Joan DeLorean mais qui perdit celui de Kim Bassinger dans l’affaire Boxing Helena. En juin dernier il fut également brièvement l’avocat d’O.J. Simpson). Beaucoup prédisaient des problèmes entre les deux grands ténors du barreau, car il ne semblait pas y avoir de place pour deux légendes pareilles habituées à mener seules leur barque.

« Du jour ou Weitzman entra dans l’équipe, il ne parla que d’arrangement« , assure Bonnie Ezkenazi, un des avocats de la défense. Fiels et Pellicano, toujours en charge de la défense, avaient, quant à eux, adopté une stratégie agressive. Ils croyaient fermement à l’innocence de Jackson et souhaitaient en découdre. Pellicano avait commencé à rassembler de nombreuses preuves pour le procès qui devait avoir lieu le 21 mars 1994. « Nos adversaires étaient faibles, Michael voulait se battre et aller jusqu’au procès. Nous sentions que nous pouvions gagner. »

Les dissensions dans le camp de Jackson s’accélérèrent le 12 novembre, après que l’attaché de presse de Michael ait annoncé dans une conférence de presse que le chanteur annulait le reste de sa tournée mondiale pour subir une cure de désintoxication aux calmants. Fields expliqua aux reporters que Jackson « n’était plus à même de fonctionner intellectuellement« . Mais l’autre camp regretta qu’on décrive le chanteur comme incompétent. « Il importait de dire la vérité« , pense Fields. « Larry Feldman et la presse prétendirent que Michael essayait de se cacher et que tout ça était du baratin. Mais ce n’était pas le cas. » Le 23 novembre, la friction fut à son apogée. En se basant sur des informations qu’ils disait tenir de Howard Weitzman, Fileds annonça à une assemblée de journalistes qu’une inculpation criminelle contre Michael Jackson était imminente. En procédant à une telle annonce, il essayait de retarder le dépôt d’une plainte civile par les avocats du jeune garçon. Lorsqu’on interrogea Weitzman pour savoir pourquoi Fields avait fait une telle déclaration, celui-ci répondit en gros: « Parce qu’il ne sait pas ce qu’il dit. » Fields rendu fou de rage par ce commentaire réorqua: « C’est un outrage, je suis furieux contre Howard. » la semaine suivante Fields démissionnait.

« il y avait quantité de gens qui voulaient tous des choses différentes. on n’arrivait jamais à prendre une décison« , affirma Fields. « C’était un cauchemar dont je voulais me réveiller. » Pellicano qui avait reçu sa part de critiques pour son attitude agressive, quitta son poste au même moment. Fields et Pellicano partis, Weitzman fit appel à Johnnie Cochran Jr, un avocat civil bien connu qui défend à présent O.J. Simpson. Et John Branca, que Fields avait remplacé comme conseiller général en 1990, reprit sa place. Fin 1993, alors que les deux district attorneys de Santa Barbara et de Los Angeles convoquaient des chambres d’accusation pour décider ou non de retenir des charges criminelles contre Michael Jackson, la stratégie de la défense changea et, bien que la nouvelle équipe soit tout aussi convaincue de l’innocence de leur client, ils commencèrent à proposer des solutions d’arrangement.

Pourquoi le camp de Jackson décida-t-il de régler l’affaire sans avoir recours à la justice alors qu’ils proclamaient tous l’innocence de Michael et que les preuves contre lui étaient plus que douteuses ? Apparemment ses avocats jugèrent que de nombreux facteurs allaient à l’encontre d’une action civile. Parmi ceux-ci, il y avait la fragilité émotionnelle de Michael Jackson face à la pression des médias qui poursuivaient le chanteur jour après jour pendant une procédure pouvant durer plus de six mois. Des problèmes politiques et raciaux entraient également en ligne de compte, particulièrement à Los Angeles qui se remettait à peine de l’affaire Rodney King. De plus, les jurès de la région présentaient une mixité de races et, comme le faisait remarquer un des avocats: « On avait peur que les hispaniques en veuillent à Michael pour son argent, les noirs parce qu’il avait essayé de devenir blanc et les blancs d’avoir abusé d’un enfant. » Selon Resnick « L’hystérie allait si loin et le traumatisme était si fort, qu’il n’y avait plus moyen de se défendre contre ça. »

Les avocats de Jackson s’inquiétaient aussi de ce qui arriverait si un procès criminel suivait, particulièrement dans le comté de Santa Barbara, majoritairement peuplé de blancs, de conservateurs et de petits bourgeois. La défense avait beau retourner cela de toutes les façons, une action civile semblait trop risquée. Selon certaines sources, les avocats pensaient donc éviter le procès criminel par un arrangement tacite avec Chandler qui accepterait de ne pas laisser témoigner son fils. Certains prétendent que cette décision a découlé aussi d’un autre facteur – la réputation des avocats. « pouvez-vous imaginer ce qui arriverait à un avocat qui aurait perdu l’affaire Michael Jackson ? » observe Anthony Pellicano. « Il n’y avait pas de moyen pour les trois avocats de s’en sortir mieux que par une transaction. Le seul perdant était Michael lui-même. » Mais celui-ci, selon Branca « avait aussi changé d’idée en rentrant au pays. Il n’avait pas encore perçu depuis l’étranger l’incroyable couverture médiatique et l’hostilité qui s’en dégageait. Il eut envie d’en finir avec tout ça« .

Dans l’autre camp, les relations entre les membres de la famille devenaient acides. Pendant une réunion, au bureau de Larry Feldman, fin 1993, Chandler perdit les pédales et se jeta sur Schwartz. celui-ci s’étant séparé de June entre temps et se voyant écarté des décisions prises en ce qui concernait son beau-fils, reprochait à Chandler d’avoir pris le garçon et de ne pas le rendre. « Dave était comme fou. Il accusa Evan d’extorsion pure et simple. c’est alors que Chandler se leva et commença à le frapper« , nous révèle un témoin. Pour toute personne vivant à Los Angeles en janvier 1994, il n’y avait que deux sujets de discussion: le tremblement de terre et la transaction de Michael Jackson. Le 25 janvier, jackson accepta de payer au garçon une somme restée secrète. En échange, la veille, les avocats du chanteur avaient retiré leur plainte pour extorsion contre Evan Chandler et Barry Rothman.

Le montant de cet accord n’a jamais été révélé. Mais on avance la somme de 20 millions de dollars. Chandler et June auraient reçu chacun deux millions et leur conseil Feldman aurait perçu 25% de cet argent comme honoraire. Le reste aurait été bloqué pour l’enfant sous surveillance d’un tuteur judiciaire. « Souvenez-vous que tout cela a toujours été une affaire d’argent« , affirme Pellicano. « Chandler a eu ce qu’il voulait. Et comme ce dernier a conservé la garde de l’enfant, il pense qu’il aura ainsi facilement accès à l’argent de son fils à sa majorité. » A la fin du mois de mai 1994, Chandler a effectivement abandonné la dentisterie et fermé son cabinet de Beverly Hills, où les supporters de Michael ne cessaient de le harceler. Selon les termes de l’accord, Chandler ne peut écrire de livre sur l’affaire. Mais on prétend que son frère, Ray Charmatz, prendrait contact avec des éditeurs…

Un dernier épisode a eu lieu en août dernier lorsque les deux laissés pour compte, Barry Rothman et dave Schwartz, ont porté plainte contre Michael Jackson. Dave Schwartz maintient que le chanteur a brisé sa famille et Barry Rothman l’accuse ainsi que toute son équipe – Fields, Pellicano et Weitzman – de diffamation à cause de plainte pour extorsions de fonds. « Cette accusation est totalement sans fondement« , assure l’avocat de Rothman. « Monsieur Rothman a été ridiculisé, a subi une enquête criminelle et une forte perte de clientèle. » Quant à Michael Jackson, « il continue à vivre » comme le déclare son attaché de presse Michael Levine. Récemment marié, le chanteur vient d’enregistrer trois nouvelles chansons pour son dernier album et de terminer « History », une nouvelle vidéo.

En conclusion, qu’est-il sorti de l’énorme enquête réalisée sur la star ? Après que des millions de dollars aient été dépensés par la police et la justice et que les deux chambres d’accusation aient questionné (jusqu’en Australie!) près de deux cents témoins, dont trente enfants connaissant intimement le chanteur, pas un seul témoignage ne peut être trouvé pour corroborer la seule accusation provenant d’un garçon qui avait absorbé une drogue hypnotique pouvant servir de manoeuvres de suggestion. « Ce cas est douteux« , explique le Dr. Undrwager. « Précisément parce qu’il semble n’y avoir qu’une seule victime. Les vrais pédophiles font en général une moyenne de 240 victimes dans leur vie. C’est un désordre qui s’aggrave avec le temps. Ils ne sont jamais satisfaits. »

On peut penser qu’un procès aurait lavé Michael de tous soupçons, alors qu’à présent l’opinion publique spécule sans restriction et que son excentricité permet de présumer le pire. Il est possible et vraisemblable que Michael n’ait commis aucun crime. Il n’est sans doute que ce qu’il prétend être : Le protecteur des enfants.

Consultez ici les traductions en français d’interviews et de discours que Michael Jackson a pu donner tout au long de sa carrière, mais aussi des articles sur lui et des interviews d’autres personnalités évoquant leur relation avec le Roi de la Pop…

C’est sans surprise que le juge Rodney Melville a rejeté la requête de non-lieu réclamée par Tom Mesereau et l’équipe d’avocats qui défend Michael Jackson.

Aussitôt après, la défense a appelé ses premiers témoins, deux jeunes hommes, originaires d’Australie, qui ont partagé le lit de Michael Jackson lorsqu’ils étaient enfants au début des années 1990. Wade Robson, 22 ans, et Brett Barnes, 23 ans, ont affirmé n’avoir jamais subi d’agression sexuelle de la part du chanteur.

« Avez-vous subi une quelconque agression sexuelle de la part de Michael Jackson?« , a demandé Mesereau à Wade Robson, installé aux Etats-Unis depuis 1991. « Absolument pas« , a répondu le jeune homme qui a affirmé que le chanteur demeurait « un ami proche« . Un témoin de l’accusation, une ancienne employée de maison de Neverland, le ranch californien de Jackson, avait affirmé il y a quelques semaines avoir vu Michael Jackson prendre une douche avec le jeune Robson. « Avez-vous pris des douches avec Jackson?« , « Non« , a répondu le jeune homme. Le jeune homme, danseur et cinéaste, venu au tribunal avec sa fiancée, a reconnu avoir partagé le lit de Jackson à de nombreuses reprises entre l’âge de 8 ans et 13/14 ans.

Adoptant un ton plutôt agressif, l’adjoint du procureur, Ron Zonen, a tenté de lui faire dire qu’il pouvait ne pas se souvenir d’agression survenue durant son sommeil. « Je crois que cela m’aurait réveillé« , a répondu Robson du tac au tac.
S’approchant du témoin, Zonen lui a montré des livres et des revues pornographiques saisies, il y a parfois plus de 10 ans, au domicile de la star et lui a demandé de les feuilleter.
« Est-ce que vous seriez inquiet qu’une personne possédant ces revues partage son lit avec un enfant de 10 ans« , a demandé Zonen. « Oui« , a répondu le témoin après un instant d’hésitation.
Mesereau a alors questionné son témoin.
-« Est-ce que dans les livres que vous ont montré les procureurs il y avait des photos explicites d’adultes avec des enfants? »
-« Non »
-« Vous avez vu la bibliothèque de Jackson? »
-« Oui »
-« Combien de livres y avait-il? »
-« Des milliers ».
-« Jackson vous a-t-il déjà montré des revues porno? »
-« Jamais ».

Le second témoin, Barnes, a également indiqué avoir dormi avec Michael Jackson mais a précisé qu’ils portaient tous les deux des pyjamas. Interrogé sur des déclarations de témoins à charge de l’accusation qui ont affirmé avoir vu Jackson l’agresser sexuellement, Barnes a répondu: « Ca me rend fou parce que ce n’est pas vrai« .

En défendant la requête de non-lieu, l’avocat Robert Sanger, dans l’équipe de défense, avait affirmé que « les éléments de l’accusation étaient insuffisants » et que « certains témoins avaient fait des déclarations contradictoires ». « Cela semble incroyable » qu’après la diffusion du documentaire britannique à l’origine du scandale, Michael Jackson « choisisse un moment pareil, où toute l’attention est centrée sur lui, pour agresser un enfant. Cela n’a pas de sens« , a-t-il souligné.

Michael Jackson « porte un amour pur aux enfants » et n’a « jamais » eu une attitude équivoque envers eux, a dit Vendredi 6 Mai la mère de Wade Robson qui avait témoigné Jeudi.

« Jamais« , a répondu Joy Robson devant le tribunal de Santa Maria, lorsque l’avocat du chanteur, Tom Mesereau, lui a demandé si elle avait vu des contacts à caractère sexuel entre Jackson et son fils Wade, aujourd’hui âgé de 22 ans. Ce dernier était régulièrement invité chez la star dès l’âge de 8 ans.

Elle a décrit Michael Jackson comme « quelqu’un d’unique« , un « bon ami » qui « aime tout le monde » et a détaillé Neverland, comme « un lieu de bonheur » « très serein, très beau« , avant de subir le contre-interrogatoire du procureur Tom Sneddon. Ce dernier a osé laisser entendre qu’elle avait fermé les yeux sur l’attitude de Michael Jackson pour privilégier l’ambition de faire de son fils un danseur. Joy Robson a également déclaré à propos de Michael Jackson « Je connais Michael depuis très longtemps. J’ai passé des heures à discuter avec lui et de tout. Je vois en lui comme quelqu’un de ma famille. J’ai confiance en lui. J’ai confiance en lui lorsqu’il est avec mes enfants. »

Joy Robson a par contre été très critique à l’égard de la mère du jeune accusateur de 1993 : « Mon impression est qu’elle voulait devenir la maitresse des lieux à Neverland… Elle donnait des ordres aux employés comme si elle les commandait. Mon impression est qu’elle était une croqueuse de diamants. »

La fille de Joy Robson qui avait 10 ans lors de sa première visite à Neverland avec son frère Wade en 1989, a également témoigné vendredi. « Est-ce que Michael Jackson est allée dans le jacuzzi avec votre frère? » « oui« , a-t-elle répondu à Mesereau. « Avait-il un maillot de bain?« , « oui« .

Marie-Lisbett Barnes, mère du jeune Brett, venue d’Australie et ayant témoigné la veille, a ajouté qu’elle n’avait jamais vu le chanteur faire de gestes indécents. Celle-ci est hébergée à Neverland pendant la durée du procès avec Brett et sa sœur Karlee.

Elle a déclaré à propos de Michael : « J’ai confiance en lui. C’est une personne merveilleuse. C’est le genre de chose que vous ressentez lorsque vous avez confiance en quelqu’un« .

Karlee, une jeune femme souriante, a également témoigné en faveur du chanteur dont elle a, comme son frère, partagé la chambre quand elle était enfant. Elle a dit que son frère avait dormi « 365 nuits » avec le chanteur. « J’ai confiance dans Michael« , a-t-elle dit. « Pourquoi? », a demandé l’accusation. « Parce que je l’aime« , a-t-elle répondu.