Déposition de Michael Jackson dans l’affaire The Jacksons contre Motown, 3 juillet 1979.

Le 3 juillet 1979 Michael Jackson fut interrogé devant la Cour Suprême de l’Etat de Californie, pour le Comté de Los Angeles dans l’affaire qui oppose les Jacksons à Motown. On découvre alors quels sont les reproches qui ont fait qu’ils ont quitté leur ancienne maison de disques. Des archives très instructives qui montrent qu’au delà d’une demande d’autonomie, les frères Jackson reprochaient également à Motown un manque de promotion.

MICHAEL JOE JACKSON, ayant préalablement prêté serment, a été interrogé et a témoigné comme suit :

INTERROGATOIRE
par Mr BENJAMIN

Q : Pouvez-vous épeler votre nom complet pour le procès-verbal, s’il-vous-plaît ?

R : Michael Jackson… Joe Jackson.

Q : Pardonnez-moi ?

R : Michael Joe Jackson.

Q : Vous étiez présent pour les mises en garde que j’ai données à votre frère, n’est-ce pas ?

Mr FLOUM : Vous ne pouvez pas rire Michael.

LE TEMOIN : Désolé. Je rigole aux moments les plus étranges.
Pouvez-vous répéter ?

Mr BENJAMIN : Etiez-vous présent pour les mises en garde que j’ai données à vos frères avant leurs dépositions ?

R : Oui.

Q : Les avez-vous comprises ?

R : Oui.

Q : Voulez-vous que je les répète ?

Mr FLOUM : Non.

LE TEMOIN : Eh bien… OK.

Mr BENJAMIN : Avez-vous des questions sur le processus de déposition avant de commencer ?

R : Non.

Q : Très bien. Hormis dans le cadre de ces poursuites, votre déposition a-t-elle été donné dans le cadre d’une autre plainte ?

R : Mon Dieu, j’ai oublié la date. Je crois que c’est la même. Non.

Q : La seule autre fois où votre déposition a été prise, c’était dans le cadre de ces poursuites ?

R : Oui.

Q : Je crois que c’était avec Alan Croll.

Mr FLOUM : Il est possible que ce soit Patti Glaser. Vous avez la retranscription. Je crois que c’était Patti.

Mr BENJAMIN : Vous avez raison.

(Discussion en aparté)

Mr BENJAMIN : Je voudrais que nous revenions approximativement à l’été 1974. Etiez-vous au courant de réunions qui ont eu lieu entre votre père et Ron Alexenburg chez CBS pendant cette période ?

Mr GUBMAN : Objection. La question suppose que de telles réunions ont eu lieu.

LE TEMOIN : Non. Je ne suis pas tout à fait sûr.

Mr BENJAMIN : Très bien. Quand avez-vous su pour la première fois que des réunions avaient lieu entre des représentants des Jackson Five et CBS ?

R : Je ne suis pas sûr de la date, mais mon père était… m’a dit qu’il allait à New York. Je ne sais pas pourquoi. Je me doutais que c’était pour une sorte de réunion, mais je ne me rappelle pas bien de la date.

Q : Etait-ce avant ou après que vous, en tant que groupe, vous et vos frères, avez exprimé une insatisfaction envers Motown ?

R : Après.

Q : Hormis la publicité, y a-t-il d’autres sources d’insatisfaction entre Motown et les Jackson Five vers 1974 ?

R : Non.

Q : La publicité était votre principale inquiétude ?

R : Oui.

Q : La compagnie n’assurait pas de manière adéquate la promotion de votre produit ?

R : C’est exact.

Q : Ce matin, Jackie a parlé d’un appel téléphonique que vous aviez eu avec Berry Gordy.

R : Hum, hum.

Q : Oui ?

R : Oui.

Q : D’accord. Vous souvenez-vous quand a eu lieu cet appel téléphonique ?

R : Je ne me souviens pas bien de la date, mais je me souviens bien de cet appel. Je ne me souviens pas de la date, mais je me souviens de l’appel et de la conversation.

Q : Très bien. Pendant votre relation avec Motown, vous souvenez-vous si vous parliez à Berry Gordy par téléphone fréquemment ou pas ?

R : Plein de fois, oui.

Q : Y a-t-il quelque chose au sujet de cette conversation qui se distingue et qui vous vient à l’esprit ?

R : Principalement que nous n’étions pas contents, vous voyez, au sujet des disques et de ce qu’il se passait autour de la promotion, des choses comme ça.

Q : Avez-vous parlé à quelqu’un, en dehors du groupe, des activités promotionnelles de Motown en lien avec vos albums ?

R : Non. Principalement Berry.

Q : Quand je dis « en dehors du groupe », laissez-moi exclure une minute les gens de chez Motown, le groupe et vos managers. Très bien. Avez-vous parlé à…

R : Notre père.

Q : Avez-vous parlé à des amis ou… pour les besoins du procès-verbal, quand je me réfère à vos managers, je parle de Jackson/Arons, votre père et Richard arons. Ce sur quoi j’essaie de me concentrer, c’est si oui ou non vous avez discuté avec quelqu’un, en dehors du groupe et en dehors de Motown, du genre de travail effectué par Motown pour la publicité de votre produit. Avez-vous parlé à d’autres artistes, par exemple, ou des amis ?

R : Non. Quelques intervieweurs. Je ne sais pas qui. Mais certains intervieweurs.

Q : C’est venu… le sujet de la gestion de la publicité et de la promotion par Motown a été abordé lors d’interviews ?

R : Oui.

Q : Savez-vous à quel moment ?

R : Non.

Q : Des interviews, des gens venant de publications spécialisées ?

R : Oui.

Q : Etait-ce avant que le groupe décide de chercher un autre label ?

R : Je pense. Je ne suis pas vraiment sûr.

Q : Avez-vous un souvenir précis d’interviews en particulier, ou de journaux spécialisés en particulier…

R : Non.

Q : … où le sujet a été abordé ?

R : Non.

Q : Vous souvenez-vous quand la conversation téléphonique a eu lieu entre vous, votre frère, et Berry Gordy ?

R : Non.
.
Mr FLOUM : Répondez plus fort Michael.

LE TEMOIN : Non.

Mr BENJAMIN : Par rapport au 30 juin 1975, qui est la date de la conférence de presse, pouvez-vous donner une date approximative du moment où vous avez parlé à Berry Gordy ?

R : Non.

Q : Etait-ce dans les six mois, par rapport à la conférence de presse ?

Mr FLOUM : Ne devinez pas.

LE TEMOIN : Je ne sais pas. Je ne suis pas sûr.

Mr BENJAMIN : C’était certainement la même année que la conférence de presse ? Etait-ce la même année que la conférence de presse ?

R : Je ne sais pas non plus.

Q : D’accord.

R : Je lui ai parlé tellement de fois, que je ne sais pas où et quand. Je me concentre juste de ce dont je parlais.

Q : Est-ce la seule conversation que vous avez eue avec Berry où vous exprimiez votre mécontentement à propos de la publicité et l’aspect promotionnel de Motown pour votre produit ?

R : Non.

Q : C’est arrivé à plusieurs reprises ?

R : Oui. Beaucoup de fois.

Q : D’autres personnes étaient-elles présentes quand vous avez eu ces discussions avec Berry Gordy ?

R : La plupart du temps, non.

Q : Vous et Berry en discutiez face à face ou par téléphone ?

R : Face à face, par téléphone, les deux.

Q : A son bureau ? Chez lui ? Chez vous ?

R : Chez lui.

Q : A quelle période ces discussions ont-elles eu lieu ?

R : Pouvez-vous répéter ?

Q : A quelle période ces discussions avec Berry Gordy ont-elles eu lieu, concernant les activités promotionnelles et la publicité inadéquates ?

R : Je me souviens du moment par rapport au disque que nous avons sorti. Je ne me souviens pas de l’année ou du moment précis.

[…]

Q : Et dans votre esprit, le vrai problème était la promotion et la publicité ?

R : Oui.

Q : Avez-vous fait des suggestions à Berry sur la façon de promouvoir et faire la publicité, ou comment remédier aux problèmes ?

R : Non. Parce qu’il le sait. Il a toutes les réponses.

Q : Etes-vous en train de dire qu’il sait comment promouvoir, et comment faire la publicité d’un disque ?

R : Oui.

Q : Par conséquent, si vous lui dites que les choses ne sont pas faites correctement, il sait comment les corriger ?

R : Oui.

Q : Avez-vous, dans votre propre esprit, la notion de ce qu’il ne faisait pas correctement ?

R : Eh bien, principalement, nous savions ce qu’était la promotion d’un album, mais nous ne l’avons pas exploité. Mais plus tard, lors de nos conversations téléphoniques, il a admis que c’était bien le cas.

Q : Combien de temps après ?

R : Mon Dieu, je ne sais pas.

Q : Proche du moment où l’accord avec CBS a été signé ?

R : Je ne sais vraiment pas.

Q : Etait-ce après la signature de l’accord avec CBS ?

R : Je ne sais vraiment pas.

Q : Quand avez-vous décidé, en tant que groupe, de rejoindre une autre maison de disques ?

R : C’était pendant… je ne me souviens ni du mois, ni de la date. Je me souviens que c’était un peu après l’album Dancing Machine.

Q : Est-ce votre dernier album chez Motown ?

R : Je ne crois pas. Je crois que Moving Violation était le dernier.

Q : Et Dancing Machine était l’avant-dernier ?

R : Je crois que oui.

Q : Et que s’est-il passé à ce moment-là qui vous a poussés à prendre la décision de changer de label ?

R : La même chose. Nous n’étions pas contents des disques, de la façon de faire.

Q : Je comprends que pendant cette période vous n’étiez pas contents de la qualité des albums ou du contenu des albums. Etiez-vous satisfaits de la qualité et du contenu des albums ?

R : Non.

Q : Vous n’en étiez pas satisfait non plus ?

R : Non.

Q : Pourquoi pas ?

R : Nous voulions mieux… lorsque nous entendions d’autres disques avec une sonorité et une clarté plus ou moins précises, et nous voulions le même son qu’avaient Stevie Wonder et Marvin Gaye. C’est pour cette raison qu’ils n’enregistraient pas aux studios Mowest ; ils enregistraient ailleurs. C’est ce que nous voulions faire aussi.

Q : Vous vouliez enregistrer ailleurs qu’à Mowest ?

R : C’est exact. Parce que je me souviens qu’un jour Berry a dit : « Pourquoi Stevie et Marvin n’enregistrent pas à Mowest ? Nous avons tout ce qu’il faut ici ».

Q : Avez-vous enregistré tous vos albums chez Motown aux studios Mowest ?

R : Non.

Q : Tous vos derniers albums ont-ils…

R : Oui.

Q : Et vous n’étiez pas contents de la qualité de reproduction qui sortait de là ?

R : Oui.

Q : Pour tous les albums enregistrés aux studios Mowest, étiez-vous mécontents de la qualité ?

R : Oui.

Q : Avez-vous exprimé cette insatisfaction à Berry Gordy, ou à quelqu’un d’autre chez Motown, au sujet de la qualité de ce qui sortait des studios Mowest ?

R : Non.

Q : Pourquoi non ?

R : Je ne voulais pas trop me plaindre, je voulais donc principalement leur parler des disques dans les charts. Mais je ne pense pas avoir mentionné la qualité des chansons, même si c’était une énorme plainte que nous avions.

Q : Vous êtes-vous plaints de la qualité à quelqu’un d’autre ? Vous dites que c’était pour vous une énorme plainte en privé ?

R : Eh bien, à ma mère et à mon père.

Q : OK. Je considère que c’est plutôt privé. Quelqu’un d’autre en dehors du cercle familial ?

R : Non.

Q : Donc pour autant Motown sache, l’étendue de votre mécontentement envers eux était lié à la promotion et la publicité, est-ce correct ?

R : Pouvez-vous répéter ça ?

Q : Oui. Pour autant Motown sache, l’étendue de votre mécontentement envers eux était lié aux domaines de la promotion et de la publicité, est-ce correct ?

R : Oui.

Q : Vous avez dit que peu après le moment de la sortie de …

Mr FLOUM : Dancing Machine

Mr BENJAMIN : … Dancing Machine, vous avez dit que vous vouliez chercher un autre label ?

R : Oui.

Q : Et vous étiez à la fois mécontents de la qualité et des aspects promotionnels ?

R : Eh bien, il n’était pas principalement question de chercher un autre label.

Q : Pardonnez-moi ?

R : Il n’était pas principalement question de chercher un autre label. Nous étions très mécontents, et un autre label… nous étions mécontents. Nous en parlions un peu. Mais principalement je pensais à l’album, à quel point nous étions mécontents des chansons et de tout.

Q : « Mécontents », encore une fois vous parlez de la qualité des studios Mowest ?

R : La qualité… comme le titre Get It Together. C’était un single, et j’adorais cette chanson. C’es un disque numéro 1, et ça ne s’est pas passé comme je voulais ou comme Berry voulait.

Q : A cause des équipements à Mowest ou…

R : Non.

Q : … autre chose ?

R : La promotion.

Q : Oh, je vois.

R : Il nous a même promis lui-même qu’il serait numéro 1. Et il a fait un pari.

Mr BENJAMIN : Aparté.

(Discussion en aparté).

Mr BENJAMIN : Votre sentiment est que les singles de Dancing Machine ne sont pas allés aussi haut qu’espéré à cause du manque de promotion ?

R : Oui.

Q : D’accord. A cette époque-là le groupe a commencé à parler d’un autre label, n’est-ce pas ?

R : Oui et non.

Q : Expliquez-moi.

R : Je ne suis pas très sûr.

Q : Eh bien, il y a eu, à l’évidence, un processus au terme duquel le groupe a fini par signer avec CBS. Oui ? Non ?

R : Oui.

Q : D’accord. Comment ce processus s’est-il déroulé ? Je veux dire, je suppose que vous ne vous êtes pas réveillé un matin et que vous ne vous êtes pas dit : « D’accord, nous ne restons pas plus longtemps chez Motown. Nous allons chercher un nouveau label ». Cette hypothèse est-elle correcte ?

R : Non. Il y avait tellement de confusion à l’époque, spécialement en ce qui me concerne. Je ne savais pas où j’en étais, donc je ne peux vraiment pas répondre sur ce sujet.

Q : Une confusion dans un sens professionnel, pat rapport à ce qu’il se passait à la Motown ?

R : Eh bien, je parlais avec Berry, et mon père me parlait, et Jermaine me parlait. Et à un certain point, je ne pouvais plus rien entendre.

Q : Est-il juste de dire que votre père était en faveur de la recherche d’autres labels pour le groupe ?

R : Oui.

Q : Et Jermaine pensait que vous deviez rester chez Motown ?

R : Oui.

Q : Que vous disait votre père concernant le changement de label ?

R : C’était la même chose, à propos des disques, de la promotion, et il voulait le meilleur pour nous. Je ne me rappelle pas exactement et précisément ce qu’il a dit.

Q : En des termes généraux, dîtes-moi ce qu’il a dit.

R : Je ne m’en rappelle vraiment pas. J’étais pris entre les deux, vraiment.

Q : Entre votre père et Jermaine ?

R : Et Berry.

Q : D’une manière générale, dîtes-moi le genre de choses que votre père vous disait à propos de cette situation. Quel genre de conseils vous a-t-il donnés ?

R : Eh bien, je me rappelle qu’à un moment donné il a dit que CBS était une compagnie beaucoup plus importante. Principalement ça.

Q : Permettez-moi de vous demander, de manière séquentielle, si vous et vos frères vous êtes réunis en tant que groupe… j’entends par là vous et vos frères ; laissez-moi mettre Jermaine de côté pour l’instant, parce que je comprends que son implication était différente. Que s’est-il passé en premier ? Vous et vos frères vous êtes réunis et avez décidé que vous deviez chercher d’autres labels, ou est-ce que votre père est venu vous voir pour vous suggérer que vous deviez chercher d’autres labels ?

R : Je ne m’en souviens pas.

Q : Berry était-il au courant que vous recherchiez d’autre labels, vous en tant que groupe ?

R : Je pense que oui.

Q : Vous en a-t-il parlé ?

R : Eh bien, il sent les choses. Et il savait qu’il se passait quelque chose, parce qu’à un certain point, je veux dire… nous avions l’habitude de parler tout le temps.

Q : Vous et Berry ?

R : Oui. Tout le temps. Et il voulait savoir ce qu’il se passait avec nous et comment nous nous sentions. Et je lui ai dit que nous n’étions pas contents des disques, et de tout. Donc il a senti que quelque chose se tramait.

Q : D’après ce que vous avez constaté, Berry a-t-il fait des efforts pour essayer d’ajuster les choses, mieux promouvoir, ou…

R : Non.

Q : Quelle était la position de Jermaine par rapport à tout cela ?

Mr FLOUM : Aparté.

(Discussion en aparté)

Mr BENJAMIN : Continuons.

R : il était avec nous.

Q : Avec vous dans le sens où il était d’accord avec votre décision de chercher un nouveau label ?

R : Non. Il était d’accord avec notre mécontentement à propos de tout, à propos de la situation dans son ensemble.

Q : Mais pas nécessairement avec votre décision de chercher une autre maison de disques ?

R : Non. Je suis plutôt… cette partie est floue dans mon esprit. Je ne me souviens vraiment pas de cette partie.

Q : Quand, pour autant que vous vous souveniez, le sujet général autour d’un accord avec CBS est-il venu ?

R : Mon père.

Q : Et quand approximativement ?

R : C’était chez moi.

Q : Quand à peu près avant la conférence de presse ?

R : Je ne sais vraiment pas.

Q : Un ou deux mois, ou plus longtemps ?

R : Je ne sais pas.

Q : Cela pourrait être dans les deux mois ou plutôt dans les six mois ?

R : Je ne sais pas.

Q : Une année ?

R : Je pense, parce que je… oui, après nous… après la signature des contrats nous sommes partis en tournée. Donc probablement une année.

Mr FLOUM : Stuart, ça ne me dérange pas que vous testiez les souvenirs de Michael, mais nous vous avons donné une montagne de documentation par rapport aux contacts et aux négociations entre CBS, The Jacksons, Arons, Perlstein et Rudin.

Mr BENJAMIN : Eh bien, je comprends cela, mais cela ne m’aide pas concernant le moment où les échanges ont eu lieu entre le groupe et leur management.

Mr FLOUM : C’est votre déposition.

Mr BENJAMIN : C’est ce que j’essaie de comprendre.

Mr FLOUM: Si vous preniez deux minutes pour parcourir les documents, je pense que vous pourriez le déterminer très précisément, parce que je suis sûr que les managers tenaient les artistes au courant de l’évolution des négociations au moment où elles se déroulaient.

Mr BENJAMIN : D’accord. J’ai devant moi ce qu’il s’est passé lors des négociations. Mais j’essaie de savoir s’ils étaient bien tenus au courant.

Mr FLOUM : Vous pourriez rentrer dans les détails et demander à Michael.

Mr BENJAMIN : Les dossiers qui m’ont été fournis par vos avocats indiquent que votre père a entamé ses discussions avec CBS à l’été 1974. L’accord avec CBS a été signé aux alentours de mai ou juin 1975, et le 30 juin 1975, il y a eu une conférence de presse. OK. Avez-vous ces trois évènements en tête ?

R : Oui, je les ai en tête, mais je ne sais pas si… oui.

Q : Pouvez-vous nous dire approximativement à quel moment vous avez appris de la part de votre père, ou de la part de quelqu’un d’autre, que votre père était en train de négocier avec CBS ?

R : Eh bien, je n’étais pas sûr quand il… je vous ai dit que quand il a fait ce voyage à New York, j’ai entendu quelque chose à ce sujet à ce moment-là, mais je n’étais pas sûr si c’était vrai ou non.

Q : D’accord. Etait-ce aux alentours de mars 1975 ?

R : Je ne sais pas.

Q : A l’époque où votre père a fait ce voyage à New York, était-ce la première fois que vous entendiez parler de cet accord avec CBS ?

R : Oui.

Mr BENJAMIN : Ai-je raison Richard ou…

Mr FLOUM : Voulez-vous avoir cette discussion dans le procès-verbal ?

Mr BENJAMIN: En aparté c’est bien.

(Discussion en aparté)

Mr BENJAMIN : Continuons. Est-il correct de dire que la première fois que vous avez appris que votre père était en discussion avec CBS, c’était après un voyage à New York ?

R : Oui, mais je n’étais pas sûr.

Q : Vous n’étiez pas sûr qu’il était réellement en discussion avec CBS ?

R : C’est exact.

Q : Qu’avez-vous appris, et de qui l’avez-vous appris ?

R : Ma mère.

Q : Quoi ? Elle vous a dit que votre père était en discussion avec CBS quand il est revenu de New York ?

R : Elle a dit qu’elle le pensait, mais elle a aussi dit qu’elle n’en était pas certaine.

Q : En avez-vous parlé avec votre père ?

R : Non.

Q : Quand le sujet a-t-il été abordé pour la première fois ?

R : Je ne m’en souviens pas.

Mr FLOUM : Vous voulez dire avec son père ?

Mr BENJAMIN : Ou n’importe qui d’autre. Pardonne-moi ?

R : Je ne m’en souviens pas.
Q : Bien, laissez-moi revenir un peu dans le temps. Le 30 juin a eu lieu la conférence de presse.

R : Hum, hum.

Q : Combien de temps avant le 30 juin avez-vous appris qu’un accord avec CBS était imminent ?

Mr GUBMAN : « Imminent » ?

Mr BENJAMIN : C’est vraiment difficile, parce que le 30 juin l’accord était conclu. Avant le 30 juin, quelle est la première date dont vous vous souvenez et où vous saviez avec certitude que des négociations avaient lieu avec CBS ?

R : Je ne m’en souviens pas, c’est toujours confus pour moi.

Q : Etait-ce un mois, deux mois avant le 30 juin ?

R : Je ne sais pas.

Q : Qui vous a informé qu’un accord avec CBS était en cours de négociation ?

Mr GUBMAN : Voulez-vous dire autre que la discussion qu’il a eue avec sa mère ?

Mr BENJAMIN : Oui.

LE TEMOIN : Je pense que c’est mon père.

Q : Etait-ce peu de temps après votre discussion avec votre mère ou…

R : Non. C’est quand il est revenu.

Q : Quand il est revenu de New York, il vous a dit qu’il avait rencontré CBS ?

R : C’est exact.

Q : Etait-ce lors qu’une réunion familiale ?

R : Non. C’était une conversation assez brève.

Q : Chez vous ?

R : Oui.

Q : Ou chez vos parents ?

R : Oui.

Q : OK. Et qui était présent lors de cette discussion ?

R : Je crois qu’il y avait mon père et ma mère.

Q : Et vous ?

R : Oui.

Q : Quelqu’un d’autre ?

R : Je ne suis pas sûr.

Q : Et qu’est-ce qui a été dit ?

R : Je ne me souviens qu’un petit peu. Il a dit qu’il était en train d’essayer de négocier un accord avec CBS.

Q : Et est-ce que cela vous a surpris ?

R : Non, parce que ma mère m’en avait parlé peu de temps avant.

Q : Quelques jours plus tôt ?

R : Je ne sais pas.

Q : Avant que votre mère vous dise que votre père était à New York pour discuter avec CBS, y a-t-il eu des discussions à propos de CBS dont vous vous rappelez ?

R : Non.

Q : Avant le moment où votre père était à New York, y a-t-il eu des discussions entre vous, en tant que groupe, sur la possibilité de changer de label ?

R : Je ne m’en souviens pas.

Q : Vous souvenez-vous avoir eu une réunion avec Ed Perlstein ?

R : Non.

Q : Ou Mickey Rudin ?

R : Non.

Q : Avez-vous trouvé inhabituel que votre père soit en train de négocier avec CBS sans que vous soyez au courant ?

R : Non.

Q : En ce qui vous concerne tout allait bien ?

R : J’étais en plein doute.

Q : En plein doute… vous ne saviez pas ce qu’il était juste de faire ?

R : Oui.

Q : En avez-vous parlé avec vos frères ?

R : Ils le savaient déjà.

Q : Ils savaient que vous aviez des doutes ?

R : Oui.

Q : Avaient-ils des doutes eux aussi ?

R : Oui, mais pas autant je pense.

Q : Ils étaient plus désireux de partir pour un nouveau label ?

R : Je ne saurais pas vraiment le dire.

Q : Que vous ont-ils dit ?

R : Je ne m’en souviens pas.

Q : Vous ne vous souvenez pas de ce que l’un ou l’autre a pu vous dire ?

R : Pas dans ces moments de doute.

Q : Cette période de doutes a duré plusieurs mois pour vous ?

R : Oui, assez longtemps.

Q : Dans votre esprit, y avait-il des raisons pour rester chez Motown ?

R : Oui et non.

Q : Quelles étaient certaines de ces raisons ?

R : Eh bien, nous y étions depuis longtemps, et c’était une vraie famille, j’étais tellement jeune à l’époque, et aussi par amour pour Berry.

Q : Quel âge avez-vous maintenant.

R : 20 ans.

Q : 20 ans ?

R : Hum, hum.

Q : Donc à l’époque vous aviez 17 ans ?

R : Je ne sais pas.

Mr FLOUM : Vos calculs ne sont pas très bons.

Mr BENJAMIN : 16 ou 17 ans ?

R : Je ne sais pas. Parfois j’oublie mon propre âge, parce que Berry nous rajeunissait un peu.

Q : Vraiment ?

R : Oui. Et pendant les interviews on s’y perd. On dit ceci et on dit cela. De plus nous ne célébrions pas nos anniversaires. Nous ne l’avons jamais fait. Donc ce n’était pas important.

Q : Je vais vous poser une question vraiment difficile. Quelle est votre date de naissance ?

R : Le 19 août. (ndr: il s’agit manifestement d’une erreur de frappe au lieu du 29)

Q : Quelle année ?

R : 1958.

Q : Donc vous allez avoir 21 ans très bientôt ?

R : Oui. Ce n’est pas une question difficile.

Q : Qui a en réalité pris la décision que le groupe allait signer chez CBS ?

R : Je pense que tout le monde l’a prise. Mais je… je pense que quand ils ont pris la décision je n’étais pas là.

Q : Vous ne vous souvenez pas avoir participé à la décision ?

R : Non.

Q : Vous souvenez-vous avoir été consulté ?

R : Oui.

Q : Qui vous a consulté ?

R : Mon père.

Q : Quelqu’un d’autre ?

R : Non.

Q : Et que vous êtes-vous dit avec votre père au sujet de ce changement ?

R : Il a dit que ce serait vraiment mieux pour nous dans tous les sens du terme, c’est ce qu’il a dit.

Q : Et qu’avez-vous dit à votre père ?

R : J’ai juste écouté, j’avais des doutes.

Q : Avez-vous dit à votre père : « C’est d’accord, allons chez CBS », ou : « Non, je veux rester chez Motown ».

R : Non. Berry savait dans quel était d’esprit je me trouvais.

Q : Berry le savait ?

R : Oui.

Q : Parce que vous lui parliez assez souvent ?

R : Oui. Tout le temps durant cette période.

Q : Et durant cette période il était au courant du fait que votre père cherchait une autre maison de disque ?

R : Oui. Il l’avait senti.

Q : Lui avez-vous dit concrètement que votre père cherchait une autre maison de disque ?

R : Non.

Q : Mais Berry était au courant ?

R : Oui. Il savait beaucoup de choses.

Q : Jermaine était-il au courant de cette situation lui aussi ?

R : Je n’en suis pas certain.

Q : Avez-vous discuté avec Jermaine d’un changement de label ?

R : Non.

Q : Vous souvenez-vous où vous étiez quand vous avez signé l’accord avec CBS ?

R : Oui.

Mr FLOUM : En fait, je ne suis pas sûr du tout que Michael ait signé. Je pense que c’est Joe Jackson qui a signé pour lui. Si d’après vos souvenirs vous avez réellement signé le document Michael, répondez.

Mr BENJAMIN : Vous souvenez-vous où vous avez signé ce document ?

R : Je pense que c’était à la maison.

Q : Quelqu’un d’autre était-il présent quand vous…

R : Non.

Q : Et au moment où vous l’avez signé, étiez-vous d’une manière générale d’accord avec la décision de changer de maison de disque ?

R : Je ne m’en souviens pas. J’étais en plein doute.

Mr BENJAMIN : L’a-t-il signé ?

Mr FLOUM : Oui.

Mr BENJAMIN : Bien, au moment où vous avez signé l’accord avec CBS, jusqu’à ce moment-là, aviez-vous rencontré des personnes de chez CBS ?

Mr GUBMAN : Cette question n’a-t-elle pas déjà été examinée en détail la dernière fois ?

MR BENJAMIN : Je ne sais pas si elle a été examinée en détail, mais elle a probablement déjà été abordée.

Mr GUBMAN : Eh bien, je pense que c’était plus frais dans son esprit à ce moment-là.

Mr FLOUM : Continuez si vous vous en souvenez.

LE TEMOIN : Répétez s’il-vous-plaît.

(Lecture de la question)

Mr GUBMAN : Je vais objecter, la question a déjà été posée et le témoin a répondu.

Mr BENJAMIN : Michael ?

R : Je ne m’en souviens pas.

Q : Vous avez témoigné lors de votre dernière déposition que vous aviez rencontré Ron Alexenburg avant la conférence de presse de New York. Vous souvenez-vous si c’était la première fois que vous rencontriez Alexenburg ?

R : Je ne sais pas.

Mr GUBMAN : Pourquoi ne pas m’accorder une objection permanente sur ce point ?

Mr BENJAMIN : D’accord, d’accord.

LE TEMOIN : Voulez-vous répéter s’il-vous-plaît ?

Mr BENJAMIN : Lors de votre dernière déposition, vous avez témoigné que vous aviez rencontré Ron Alexenburg avant la conférence de presse. Etait-ce la première fois que vous rencontriez Ron Alexenburg ?

R : Je ne suis pas sûr.

Q : Vous souvenez-vous avoir rencontré quelqu’un d’autre de chez CBS avant la conférence de presse, quelques jours avant ?

R : Je me souviens avoir rencontré différentes personnes dans les locaux de CBS.

Q : Vous souvenez-vous avoir discuté avec des personnes de chez CBS dans ces locaux avant la conférence de presse ?

R : Non.

Mr FLOUM : Continuez Michael. Non. J’étais sur le point de dire qu’en dehors d’être présenté…

LE TEMOIN : Précisément, je ne me souviens pas, mais c’était, vous savez, beaucoup de discours d’encouragement de la part des maisons de disques.

Mr BENJAMIN : Bien, quelqu’un vous a-t-il demandé à ce moment-là quels étaient vos projets actuels concernant des disques ou de concerts ?

Mr GUBMAN : Même objection.

LE TEMOIN : Non. Je me souviens que la principale chose que tout le monde ne cessait de répéter : « Des albums. Des albums ».

Mr BENJAMIN : Des albums chez CBS ?

R : Oui.

Q : Avez-vous des souvenirs des préparatifs de la conférence de presse en elle-même ?

Mr FLOUM : Objection. Cela suppose qu’il y a eu des préparatifs. Lais vous pouvez répondre malgré l’objection.

LE TEMOIN : Non.

Mr BENJAMIN : Pardonnez-moi ?

R : Non, je ne m’en souviens pas.

Q : Y a-t-il eu des préparatifs pour cette conférence de presse ?

R : Je me souviens qu’un tout petit peu avant la conférence de presse, mon père a dit : « Sois honnête et réponds la vérité ». Et c’est ce que j’ai fait.

Mr GUBMAN : Aparté.

(Discussion en aparté).

Mr BENJAMIN : Après la conférence de presse, est-ce que… quand je dis « après la conférence de presse », je l’utilise comme un repère dans le temps, par rapport au 30 juin 1975… quelle est la première discussion dont vous vous rappelez sur le fait de retourner ou non en studio pour Motown avec le groupe ?

R : Je ne me rappelle pas du tout de ça.

Q : Vous ne vous en souvenez pas du tout, c’est que ce vous êtes en train de dire ?

R : Non.

Q : Vous souvenez-vous avoir été informé par quelqu’un que Motown avait envoyé une notification à Joe Jackson pour que le groupe bloque un laps de temps pour enregistrer ?

R : Non.

Q : Vous ne vous en souvenez pas ?

R : Non.

Q : Vous souvenez-vous de discussions dans une période approximative des six mois qui ont suivi la conférence de presse, à savoir si oui ou non le groupe devait retourner enregistrer en studio pour Motown ?

R : Non.

Q : Il n’y a pas eu de discussions, ou vous ne vous en souvenez pas ?

R : Je ne m’en rappelle pas.

Q : Avez-vous parlé régulièrement à Berry Gordy à cette période ?

Mr FLOUM : Après la conférence de presse ?

Mr BENJAMIN : Après la conférence de presse.

R : Oui.

Q : A quelle fréquence avez-vous parlé à Berry ?

R : C’était pendant la tournée, je pense que c’était dans une ville voisine de New York. C’était… il m’a appelé à l’hôtel.

Q : Il vous a appelé au téléphone ?

R : Oui.

Mr FLOUM : Aparté.

(Discussion en aparté).

Mr BENJAMIN : C’était peu de temps après la conférence de presse ?

R : Oui.

Q : Etes-vous parti en tournée juste après, après la conférence de presse ?

R : Oui.

Q : Et c’est en tournée, immédiatement après la conférence de presse, que vous avez rencontré Abner ?

R : Oui.

Q : Et Berry vous a appelé à cette période ?

R : Oui.

Q : Et que vous a dit Berry ?

R : Il a dit être surpris de ma décision. Et je lui ai dit que j’avais des doutes. Et il a dit qu’il comprenait, mais qu’il était très surpris.

Q : A-t-il dit autre chose pendant cette conversation ?

R : Oui. Il m’a appris la décision de Jermaine.

Q : De rester chez Motown ?

R : Oui.

Q : Et que vous a-t-il dit à ce sujet ?

R : Il a dit qu’il… eh bien, il a dit avoir été très touché quand il lui a dit qu’il voulait rester pour aider la compagnie à s’améliorer ; s’il y avait des problèmes il voulait rester et aider à l’améliorer.

Q : Jermaine l’a dit à Berry, et Berrey vous l’a dit ?

R : Berry m’a dit que c’était ce que Jermaine lui avait dit.

Q : Y a-t-il eu une discussion entre vous et Berry à ce moment-là sur le fait de poursuivre les enregistrements avec Motown ?

R : Non.

Q : A cette période pensiez-vous-même à l’éventualité de retourner en studio pour Motown ?

R : Je ne m’en souviens pas. Il était tellement déçu au téléphone.

Q : Berry était déçu ?

R : Oui.

Q : Avez-vous su qu’il était déçu à cause de ce qu’il a dit, par le ton de sa voix, ou les deux ?

R : Le ton de sa voix. Je ne lui avais jamais entendu cette voix auparavant.

Q : Déçu dans le sens où il était blessé, ou déçu dans le sens où il était en colère, pouvez-vous nous dire la différence ?

R : Blessé.

Q : Et c’est à cette période que Abner est arrivé et vous a parlé de rester chez Motown ?

R : Oui. Et Berry était en colère à ce sujet.

Q : L’était-il ?

R : Oui.

Q : Berry vous a dit au téléphone qu’il était en colère à ce sujet ?

R : Oui.

Q : Et Berry vous a-t-il dit pourquoi il était en colère ?

R : Non. Je suppose qu’il ne voulait pas que Abner vienne, qu’il se mette à genoux, ce qu’il était en train de faire, et qu’il nous supplie de revenir.

Q : Ce devait être aux alentours du mois de juillet 1975 ?

R : Je ne m’en souviens pas.

Q : OK. Avez-vous ensuite parlé régulièrement à Berry Gordy dans les mois qui ont suivi ?

R : Non. Quand je suis rentré à la maison je lui ai parlé.

Q : Combien de temps a duré la tournée ?

R : Je ne m’en souviens pas.

(Discussion en aparté)

Mr BENJAMIN : Continuons. Et après ce qu’il s’est passé à Westbury… du moins nous pensons que c’était à Westbury… quand Abner est venu vous voir et quand vous avez parlé à Berry au téléphone, le groupe est rentré à la maison ?

Mr FLOUM : Non. Il y a eu un certain nombre de dates après Westbury. Il semble qu’ils soient rentrés à la maison fin septembre, pour une brève pause.

Mr BENJAMIN : J’ai une pause entre le 1er septembre et le 12 septembre. Est-ce faux ?

Mr FLOUM : Stuart, je n’en ai aucune idée. Nous pourrons vérifier dans les dossiers. Je cherche certaines des dates que Marlon nous a données. Il y a un vide entre le 1er septembre et le 12 septembre.

Mr BENJAMIN : Il y a un vide entre le 1er septembre et le 12 septembre d’après Marlon ?

Mr FLOUM : Ils sont allés de Mount Vernon à Pine Knob, à Detroit. Mais je me base sur des notes prises pendant la déposition de Marlon.

(Discussion en aparté)

Mr BENJAMIN : Vous avez dit avoir parlé à Berry Gordy à votre retour à la maison, n’est-ce pas ?

R : Oui.

Q : Combien de discussions avez-vous eu et sur quelle période de temps, vous souvenez-vous ?

R : Il y a eu une discussion pour laquelle nous sommes tous allés chez lui.

Q : Tous… vous et vos frères ?

R : Oui.

Q : Votre père était-il présent ?

R : Non.

Q : Richard Arons était-il présent ?

R : Non.

Q : Donc vous, Marlon, Tito et Jackie ?

R : Oui.

Q : Quand était-ce approximativement, vous en souvenez-vous ?

R : Non. Peu après la tournée, mais je ne sais pas.

Q : D’accord. Et que s’est-il passé… laissez-moi reformuler. Comment cette réunion a-t-elle été décidée ?

R : Je crois que Jermaine nous a dit que Berry voulait parler avec nous.

Q : Donc c’est Jermaine qui a organisé cette rencontre, ou du moins il vous en a informés ?

R : Oui.

Q : D’accord. Y avait-il d’autres personnes à vos côtés hormis vous quatre et Berry ?

R : Non. Juste nous quatre et Berry.

Q : Jermaine n’était pas là ?

R : Oui il était là.

Q : Oh, Jermaine était là aussi ?

R : Oui.

Q : Donc vous cinq et Berry ?

R : C’est exact.

Q : Et que s’est-il passé pendant cette réunion ?

R : Il a parlé des nombreux problèmes, de tout ça, des erreurs qu’ils avaient faites, et à quel point mon père avait tort.

Q : Votre père avait tort de vous faire passer de Motown à CBS ?

Mr FLOUM : Bien, vous mettez des mots dans sa bouche. Et je lui recommande de ne pas répondre.

Mr BENJAMIN : Bien. A quel sujet votre père avait-il tort ?

Mr FLOUM : Non. Qu’a dit Berry concernant votre père qui avait tort ?

LE TEMOIN : Je me souviens d’une expression qu’il a eue, de quelque chose qu’il a dit. Il a dit que Monsieur Arons et… il les appelle Arons et Joe… il a dit : « Si vous regardez ce qu’ils ont fait et que vous le portez à l’écran, on aurait l’impression de deux mauvais types, comme dans un film », c’est ce qu’il a dit. Et nous répondions : « Oui, vous avez raison ».

Mr FLOUM : Relisez ce qu’il a dit après « vous le portez à l’écran ».

(Lecture de la réponse)

Mr BENJAMIN : Qu’a-t-il été dit d’autre pendant cette réunion ?

R : C’est principalement ce qui a été dit. Il a principalement parlé de mon père. Mais plus tard, mes frères et moi avons eu une discussion, et nous avions de nouveau des doutes. Mais je me rappelle que d’une certaine façon nous savions ce que Berry était en train d’essayer de faire.

Q : Et qu’est-ce que Berry essayait de faire ?

R : Eh bien, bien sûr, il voulait que le groupe revienne. Et nous avons pensé qu’il essayait de trouver quelque chose à mettre sur le dos, vous savez, de mon père.

Mr GUBMAN : aparté.

(Discussion en aparté)

Mr BENJAMIN : Berry a-t-il indiqué à ce moment-là qu’il voulait que le groupe revienne ?

R : Il ne l’a pas dit exactement, mais il tournait autour du pot et il mettait tout sur le dos de mon père.

Q : Que mettait-il sur le dos de votre père ?

R : Il disait que nous ne voulions pas partir, mais que lui voulait, et qu’il nous avait en quelque sorte soudoyés.

Q : Est-ce vrai ?

R : Non.

Q : Berry a-t-il dit ce qu’il voulait dire quand il disait qu’il pensait que votre père vous avait soudoyés pour quitter Motown ?

R : Non, je ne m’en souviens pas, je… je me souviens juste que c’était ce qu’il essayait de dire avec son illustration du film, de l’écran, tout ça.

Q : Mais vous avez dit que vous et vos frères aviez dit qu’il avait raison ?

R : Oui, sur le moment nous l’avons dit.
Q : A ce moment-là vous pensiez que Berry Gordy avait raison et que votre père avait tort ?

R : Oui.

Q : Y a-t-il eu une discussion pendant cette réunion à propos de The Jacksons continuant à enregistrer pour Motown ?

R : Non.

Q : A aucun moment ?

R : Non.

Q : Laissez-moi vous montrer les pièces à conviction A et B dans cette série de dépositions ? Avez-vous déjà vu ces documents ?

R : Non.

Q : Etiez-vous au courant de l’existence de ces documents ?

R : Non.

Q : Etiez-vous au courant que Motown avait envoyé une notification à votre père, disant qu’ils
Demandaient que le groupe revienne en studio pour enregistrer ?

R : Non.

Q : Etiez-vous au courant que le groupe avait refusé, ou que le management du groupe avait refusé d’autoriser le groupe à retourner en studio pour enregistrer pour Motown.

Mr FLOUM : Bien, objection au motif que c’est contraire à ce qu’est la preuve dans ce cas. Mais je vais le laisser répondre malgré l’objection s’il le peut.

LE TEMOIN : Je ne m’en souviens pas.

Mr BENJAMIN : Vous n’avez aucun souvenir d’avoir discuté du fait que Motown avait notifié le groupe via son management qu’il voulait enregistrer ?

R : Eh bien, je ne me souviens pas avoir rencontré quelques… je pense un avocat, mais je n’écoutais rien de tout ça. J’étais totalement abasourdi, parce que Berry disait de revenir, les frères disaient quelque chose, Jermaine disait quelque chose, et j’étais en plein doute.

Q : Berry disait de revenir chez Motown ?

R : Oui.

Q : Et que disaient les frères ?

R : Ils voulaient aller chez CBS.

Q : Et que disait Jermaine ?

R : Venez chez Town… Motown.

Mr BENJAMIN : Aparté.

(Discussion en aparté).

Mr BENJAMIN : Vous avez dit que vous vous souveniez d’une réunion avec Rudin et Perlstein, ou du moins une réunion au cabinet d’avocats ?

R : Oui.

Q : Vous souvenez-vous de la présence de Mickey Rudin et Ed Perlstein ?

R : Non.

Q : Vous souvenez-vous si c’était la seule fois où vous avez rencontré ces deux personnes ?

R : Je pense. Je ne suis pas sûr.

Mr FLOUM : Pourquoi ne pas lui demander de décrire Mickey Rudin pour le procès-verbal ?

Mr BENJAMIN : Aparté.

(Discussion en aparté)

Mr BENJAMIN : Votre témoignage aujourd’hui, est que vous ne vous souvenez vraiment pas ce qui s’est dit lors de la réunion avec Rudin et Perlstein, est-ce exact ?

R : C’est exact.

Mr FLOUM : Y compris le nom des avocats.

Mr BENJAMIN : Y compris le nom des avocats. Qui d’autre était présent à cette réunion, vous en souvenez-vous ?

R : Les cinq frères et mon père.

Mr FLOUM : Les cinq frères ?

Mr BENJAMIN : Les cinq frères ?

R : Et mon père.

Q : Dont Jermaine, donc ?

R : Non. C’était Randy.

Q : Désolé. OK. Les quatre d’entre vous qui étiez présents ces derniers jours, et Randy ?

R : Oui.

Q : OK. Quelqu’un d’autre était-il présent, autre que ceux que vous avez déjà mentionnés ?

R : C’est tout ce dont je me souviens.

Q : Vous ne vous souvenez pas de la présence de Richard Arons ?

R : Non.

Q : Vous ne vous en souvenez pas d’une manière ou d’une autre, ou vous pensez qu’il n’était pas là ?

R : Je ne m’en souviens pas d’une manière ou d’une autre.

Q : Vous souvenez-vous avoir été conseillé de ne pas enregistrer plus de matière pour Motown lors de cette réunion ?

R : Non.

Q : Vous souvenez-vous d’une discussion ayant eu lieu lors de cette réunion à propos du nombre de disque que The Jacksons avaient mis en boîte pour Motown ?

R : Non.

Q : Vous souvenez-vous si ce sujet a été abordé à un moment ou à un autre ?

R : Non.

Q : Jamais ?

R : Non.

Q : Jamais à aucun moment ?

LE TEMOIN : Jamais à aucun moment ?

Mr BENJAMIN : Pardon ?

Mr FLOUN : Que voulez-vous dire par « jamais » ? Jamais de la vie ?

LE TEMOIN : Oui.

Mr FLOUM : Pendant cette réunion ?

Mr BENJAMIN : Vous souvenez-vous si ce sujet a été abordé entre le moment où vous avez signé l’accord avec CBS et le 10 mars 1976 ? Quand je dis « ce sujet », je parle de…

R : Répétez encore. Qu’avez-vous dit ?

Q : Entre le 30 juin 1975, qui est la date de la conférence de presse…

R : Hum, hum.

Q : … et le 10 mars 1976, qui est la date de fin de votre accord avec Motown, vous souvenez-vous si ce sujet a été abordé, concernant le nombre de disques que The Jacksons avaient mis en boîte pour Motown ?

R : Non.

Q : Et vous souvenez-vous si quelqu’un a dit que le groupe ne devrait pas enregistrer plus de matière pour Motown, parce qu’ils en avaient déjà beaucoup en réserve ?

R : Pas à ce moment-là.

Q : Mais le sujet a été abordé à un moment donné ?

R : Eh bien, nous parlions toujours de ce qu’il y avait en réserve, tout le temps.

Q : Du fait qu’il y en avait beaucoup ?

R : Oui.

Q : Ou du fait qu’il n’avait jamais été sorti ?

R : Il y a eu beaucoup d’excellentes chansons qui ont été mises en réserve. Pourquoi, je ne sais pas. Il y en a toujours.

Mr BENJAMIN : Je vais me concentrer sur autre chose. Très bien. Vous souvenez-vous avoir eu des discussions avec votre père ou Richard Arons, ou n’importe lequel de vos frères, concernant le fait que The Jacksons n’avaient plus à fournir de services pour Motown à cause de la quantité de matière qu’ils avaient en réserve ?

R : Non, je ne m’en souviens pas.

Q : OK. Laissez-moi vous montrer une copie de la pièce à conviction C et vous demander si vous avez déjà vu cette lettre avant, ou si vous avez déjà vu avant cette lettre qui vous est adressée ?

R : Non.

Q : Non. Etiez-vous au courant qu’aux alentours du mois de septembre 1975, Motown demandait que The Jacksons retournent en studio pour eux ?

R : Non.

Q : Hormis la réunion que vous avez eue chez Berry après votre retour de tournée, la tournée du mois d’août, avez-vous eu d’autres réunions ou discussions téléphoniques avec Berry Gordy jusqu’au 10 mars 1976 ?

R : Je ne m’en souviens pas.

Q : Vous voulez dire que vous ne vous souvenez pas avoir eu de discussions, ou que vous ne souvenez pas de leur contenu, ou du lieu ?

R : Oh, je sais que… désolé.

Q : Continuez.

R : Eh bien, je lui ai toujours parlé, mais je ne me souviens pas quand ou ce que nous avons dit.

Q : Vous parlez toujours avec lui, historiquement, vous avez toujours fait cela depuis 1969, parler à Berry tout le temps ?

R : Oui.

Q : Même après avoir signé chez CBS ?

R : Oui, et encore maintenant.

Q : Encore aujourd’hui ?

R : Oui.

Q : Dans les discussions que vous avez eues avec Berry entre le moment de la réunion chez lui et le 10 mars 1976, y a-t-il eu des conversations à propos de vous retournant en studio pour enregistrer plus de matière pour Motown ?

Mr FLOUM : Avec Berry Gordy vous en parlez ?

Mr BENJAMIN : Oui.

LE TEMOIN : Je pense que nous en avons parlé une fois. Je ne sais pas quand cependant.

Mr BENJAMIN : Etait-ce une conversation téléphonique, seul à seul ?

R : Je crois que c’était seul à seul.

Q : Et quelle était cette discussion ?

R : Je me souviens qu’il a dit qu’il aimerait que nous retournions en studio faire un album, quelque chose comme ça.

Q : Etait-ce une discussion seul à seul, juste vous et Berry au téléphone ?

R : Non. Ce n’était pas au téléphone, je ne pense pas.

Q : Désolé.

R : Non, ce n’était pas au téléphone. Il y avait Jermaine, Berry et moi.

Q : Chez Berry encore une fois ?

R : Oui.

Q : Et Berry a dit qu’il aimerait que vous… vous Michael, ou vous le groupe ?

R : Le groupe.

Q … d’enregistrer à nouveau ?

R : Oui. Quelque chose comme ça.

Q : Et qu’avez-vous dit ?

R : Je ne m’en souviens pas. J’ai juste écouté, je crois.

Q : Avez-vous dit à Berry que oui, vous voudriez revenir et enregistrer ?

R : Je ne m’en souviens pas.

Q : D’accord. Vous souvenez-vous avoir dit que votre père ne vous laisserait pas enregistrer pour Motown .

Mr FLOUM : Objection, la question suppose des faits qui ne sont pas des preuves. Mais je vous laisse répondre malgré l’objection.

LE TEMOIN : Je ne m’en souviens pas.

Mr BENJAMIN : Vous souvenez-vous avoir dit à Berry que CBS ne vous laisserait pas revenir en studio et enregistrer pour Motown ?

Mr FLOUM : Objection, la question suppose…

Mr BENJAMIN : Je sais. Même objection.

LE TEMOIN : Je ne m’en souviens pas.

Mr BENJAMIN : Vous souvenez-vous avoir dit à Berry Gordy que vous aimeriez revenir enregistrer pour Motown, mais que Richard Arons ne vous laisserait pas faire ?

Mr FLOUM : Même objection.

LE TEMOIN : Je ne m’en souviens pas.

Mr BENJAMIN : Vous souvenez-vous…

Mr FLOUM : Je pourrais également déclarer, Stuart, qu’il y a eu au fil des années un certain nombre de discussions sur des points de règlement qui, bien sûr, seront privilégiées lors du procès, certaines de ces discussions concernant la possibilité pour le groupe de revenir et d’enregistrer un ou plusieurs albums pour Motown si CBS le permettait, un autre groupe de discussions concernant la possibilité d’enregistrer un ou plusieurs albums pour Motown à la conclusion du contrat avec CBS. Bien entendu, aucune de ces discussions ne sera recevable lors du procès, et je pense qu’un certain nombre de choses dont Michael pourrait parler pourraient se situer dans le contexte de ces discussions.

Mr BENJAMIN : Michael répond toujours de manière universelle, il ne s’en souvient pas, alors…

Mr FLOUM : Non. Mais il a parlé d’une conversation avec Berry qui pourrait ou ne pourrait pas se situer dans le contexte de ces discussions.

Mr BENJAMIN : La discussion avec Berry et Jermaine ?

Mr FLOUM : Oui.

Mr BENJAMIN : Laissez-moi essayer de clarifier les choses.

Mr FLOUM : Continuez.

Mr BENJAMIN : La conversation que vous venez d’évoquer entre vous, Berry et Jermaine, au domicile de Berry, quand a-t-elle eu lieu ?

R : Je sais que vous étions chez CBS. Mais je ne me souviens pas.

Q : Etait-ce l’année dernière, ou il y a un an et demi ?

R : Je ne m’en souviens pas.

Q : Etes-vous au courant d’une offre qui a été faite en votre nom par vos avocats de revenir enregistrer pour Motown ?

Mr FLOUM : Eh bien, je pense… je pense que vous feriez mieux de préciser lesquelles, car celles qui ont eu lieu après le 10 mars sont des offres d’accord, et je ne pense pas qu’elles soient recevables dans le cadre d’un procès.

Mr BENJAMIN : Je vous assure que je n’ai aucune intention d’évoquer les discussions autour de l’accord. Laissez-moi vous montrer un document, la pièce à conviction D dans le cadre de cette série de dépositions, et vous demandez si vous la reconnaissez, ou si vous l’aviez déjà vue avant aujourd’hui, ou si vous étiez au courant de son existence… avant la déposition de Tito mercredi dernier.

(Brève interruption).

Mr BENJAMIN : Avez-vous le souvenir d’avoir vu la pièce à conviction D avant ces dépositions ?

R : Non.

Q : Etiez-vous au courant que la pièce à conviction D avait été envoyée ?

R : Non.

Q : Vous souvenez-vous d’une réunion au cabinet de Me Floum, qui a eu lieu aux alentours de décembre 1975 ou janvier 1976 ?

R : Oui.

Mr BENJAMIN : Attendez une minute.

(Discussion en aparté).

Mr BENJAMIN : Vous souvenez-vous d’une décision prise par le groupe d’offrir un nouvel album, ou de nouveaux albums à Motown ?

R : Quand ?

Q : A peu près au moment de la réunion au cabinet de Me Floum.

R : Oui.

Q : Et quelle était la décision du groupe ?

R : Eh bien, je me souviens que nous avons mentionné les titres laissés en réserve.

Mr FLOUM : Michael, vous ne devez pas témoigner de ce qui s’est dit lorsque j’étais présent. Si vous commencez à témoigner à ce sujet, je ferai objection au motif du privilège avocat-client.

Mr BENJAMIN : Lors de la réunion au cabinet de Me Floum, vous souvenez-vous qui était présent ?

R : Les cinq frères et je pense mon père.

Q : Personne en dehors du groupe ou personne de votre management n’était présent, c’est exact ?

R : Je ne pense pas.

Mr BENJAMIN : D’accord. Bien, je suppose que nous pouvons avoir la même stipulation qu’un peu plus tôt.

Mr FLOUM : Même stipulation.

Mr BENJAMIN : Hormis ce qui a été dit lors de cette réunion, à l’époque de cette réunion, qu’est-ce qui a été dit par les membres du groupe au sein du groupe à propos d’enregistrer plus de manière pour Motown ? Comprenez-vous la question ?

R : Oui.

Q : OK.

R : Je me souviens que comme toujours, nous avons parlé de ce qui avait été mis en réserve. Et c’est tout ce dont je me souviens.

Q : Vous souvenez-vous avoir pris la décision d’offrir un nouvel album à Motown ?

Mr GUBMAN : Je pense qu’il a dit oui à cela il y a quelques minutes.

LE TEMOIN : Pouvez-vous répéter ?

Mr BENJAMIN : Lisez la question s’il-vous-plaît.

(Lecture de la question)

LE TEMOIN : Non.

Mr BENJAMIN : Etiez-vous au courant que vos avocats avaient offert que le groupe se rende disponible pour que soit enregistré un album des Jackson Five, et un album de Michael Jackson ?

R : Quand ?

Q : Vers janvier 1976.

Mr FLOUM : Après que je devienne votre avocat, c’est de cela dont il parle Michael.

LE TEMOIN : Voulez-vous répéter ?

Mr BENJAMIN : S’il-vous-plaît, relisez la question.

(Lecture de la question)

LE TEMOIN : Non.

Mr BENJAMIN : Si je vous disais que vos avocats avaient notifié Motown que vous seriez disponibles, que vous et vos frères seraient disponibles dans une semaine à partir d’aujourd’hui pour enregistrer un album, pensez-vous que Motown aurait suffisamment de temps pour préparer cet album ?

Mr GUBMAN : Vous voulez dire comparé à ce que la situation aurait pu être à l’époque ?

Mr BENJAMIN : Revenons au mois de janvier 1976. Cette question est légitime.

R: Répétez encore une fois.

Q : Si je vous disais qu’en janvier 1976 vos avocats avaient offert de rendre Michael Jackson et les Jackson Five disponibles sept jours après pour enregistrer deux albums pour Motown, ce laps de temps d’une semaine aurait-il été suffisant pour que Motown fasse un album ?

Mr FLOUM : Vous demandez quelle est son opinion ?

LE TEMOIN : Pour un album ou deux ?

Mr BENJAMIN : Deux.

R : Oui. Je n’ai jamais vu de chansons au rebut aussi rapidement mises qu’elles ne le sont avec eux, spécialement avec notre expérience chez Motown, spécialement avec toute l’équipe d’auteurs.

Q : Avez-vous déjà eu une discussion avec Berry Gordy, ou n’importe qui d’autre chez Motown, au sujet de Motown vous permettant, vous individuellement, ou The Jacksons en tant que groupe, d’enregistrer des chansons écrites par The Jacksons.

R : Non.

Q : Pendant la période où vous étiez sous contrat avec Motown, entre 1969 et mars 1976, vous et vos frères avez-vous écrit certains de vos morceaux ?

R : Oh oui, pendant longtemps.

Q : Et, comme je l’ai compris, hormis ce qui apparaît sur l’album live au Japon, aucun de ces morceaux n’a été sorti par Motown. Est-ce exact ?

R : C’est exact.

Q : D’accord. Pourquoi pas ?

R : Parce qu’à ce moment-là, eh bien, nous avons demandé de le faire, mais Berry ne croyait pas en nos capacité en tant qu’auteurs, donc il voulait attendre ; il a dit « non ».

Q : Il a dit « non » pour toujours ou « je veux juste attendre un moment » ?

R : Non, il a juste dit « non ». Je ne sais pas s’il voulait dire pour toujours ou pas.

Q : Quand avez-vous pour la dernière fois suggéré à Berry qu’il vous autorise à enregistrer certaines de vos propres chansons ?

R : Répétez ?

Q : Quand avez-vous pour la dernière fois, alors que vous étiez toujours sous contrat avec Motown, avez-vous suggéré à Berry que vous aimeriez enregistrer vos propres chansons, ou avez-vous arrêté de demander ?

R : Je ne m’en souviens pas.

Q : Blues Away a été écrite pendant que vous étiez toujours sous contrat avec Motown, est-ce exact ?

Mr FLOUM : Objection au motif que vous évoquez des faits qui ne sont pas des preuves, c’est contraire aux autres preuves. Mais si vous le savez Michael, vous pouvez répondre.

LE TEMOIN : Non, elle n’était pas écrite.

Mr BENJAMIN : Pardonnez-moi ?

R : Je ne pense pas qu’elle était déjà écrite, non.

Q : Elle a été écrite après le 10 mars 1976 ?

R : Je crois que oui.

Q : Et Style of Life ?

R : Je ne suis pas sûr de celle-là.

Q : Avez-vous écrit Style of Life ?

R : Avec Tito, mon frère.

Q : Juste par curiosité, comment vous et Tito avez-vous réparti le travail ? Est-ce que l’un écrit la musique et l’autre les paroles ?

R : Il a fait la musique ; j’ai fait les paroles et la mélodie.

Q : Même chose pour Blues Away ?

R : Non. Pour Blues Away, j’ai tout fait.

Q : D’accord. Different Kind of Lady, qui l’a écrite ?

R : Tous les Jacksons ont écrit Different Kind of Lady.

Q : A-t-elle été écrite après que le contrat de CBS a pris effet ?

R : Oui.

Mr FLOUM : Vous voulez donc dire après le 10 mars 1976 ?

Mr BENJAMIN : Désolé. Après le 10 mars 1976 oui.

Q : Et Do What You Want ?

R : Eh bien, c’est la chanson de Marlon, et je ne sais pas depuis combien de temps il avait cette chanson.

Q : Laissez-moi vous demander. Qu’avez-vous fait de toutes les chansons que vous avez écrites pendant que vous étiez chez Motown ?

R : Secrètement au fond de vous, vous portez ces chansons en espérant qu’un jour vous les sortirez. J’écris des chansons depuis que j’ai dix ans.

Q : Quand vous dîtes que vous écrivez des chansons…

R : Hum, hum.

Q : … je suppose que vous écrivez une partition et des paroles, tout est sur le papier quelque part. Vrai ou faux ?

R : C’est faux.

Q : Que se passe-t-il ?

R : Elle est enregistrée sur cassette.

Q : Elle est enregistrée sur cassette et archivée, et vous n’avez pas de partition ?

R : Non.

Q : Est-ce exact ?

R : A moins qu’elle soit officiellement enregistrée.

Q : OK. Lisez-vous la musique ?

R : Non.

Q : Vos frères lisent-ils la musique ?

R : Tito oui.

(Discussion en aparté)

Mr BENJAMIN : Je n’ai plus de question pour Michael.

Source : http://themichaeljacksonarchives.com/michael-jackson-deposition /
http://themichaeljacksonarchives.com/new-gallery-81

Traduction: Pretty Young Cat