Tarak Ben Ammar, Les coulisses du pouvoir, France 2 – 18/01/2004

Tarak Ben Ammar et Michael Jackson, Paris, 1997.

Daniela Lumbroso : Tarak Ben Ammar Bonsoir,

Tarak Ben Ammar : Bonsoir,

Daniela Lumbroso : Vous avez toujours refusé de vous exprimer depuis le début de cette affaire Jackson, merci d’avoir accepté de le faire aujourd’hui. Alors en quoi consistait votre travail auprès de Michael Jackson ?

Tarak Ben Ammar : Tout, c’est à dire d’abord les finances, les contrats, les affaires, ses relations avec Sony. Essayer de changer son image. On a réussi pendant deux ans à lui faire faire des interviews… son comportement. Le faire apparaître comme je l’avais connu dans la vie, un garçon simple, chaleureux, timide. J’ai fait 20 pays, j’ai voyagé des centaines d’heures d’avion, nos chambres d’hotel étaient l’une à coté de l’autre. Je l’ai vu dans son intimité familiale. Il a vu ma famille et mes enfants, j’ai vu un garçon simple.

Il m’a invité avec mes enfants et ma femme à Neverland. Fascinés… Bon, vous arrivez dans cet endroit… je suis arrivé la nuit vers 20 heures. Tout était illuminé, comme Disneyland, un peu plus petit, mais pas plus petit que ça finalement et Michael était devant le porche de cette sublime maison coloniale, avec dans le jardin des bruits d’oiseaux artificiels à travers les micros, et de la musique.

Donc il m’a accueilli avec mes enfants. Moi même je pensais que j’étais dans un rêve… Que Michael Jackson vous accueille comme ça ! C’est touchant d’ailleur, parce qu’il a fait l’effort dès qu’il a su à la grande porte par la sécurité que la voiture arrivait, il est sorti, m’a accueilli comme un hôte bien poli qu’il est.

Daniela Lumbroso : Vous avez passé du temps chez lui à Neverland, comment c’est finalement ce grand parc d’attractions géant et privé ?

Tarak Ben Ammar : D’abord il y a ce train, cette locomotive avec des wagons western qui fait le tour de la propriété. Une gare, dans cette gare, il y a tous les chocolats, toutes les boissons… imaginez pour les enfants la difficulté de les éloigner des chocolats et des boissons. Et ensuite vous entrez dans ce train, vous faites le tour de la propriété qui vous emmène voir un vrai zoo avec tous les animaux dont vous…

Daniela Lumbroso : Les fameux boas ?

Tarak Ben Ammar : Les boas, l’éléphant, les panthères… et après vous arrivez dans un endroit ou il y a des manèges et où vous avez une dizaine de manèges pour vous.

Daniela Lumbroso : Il y avait d’autres enfants à ce moment là ?

Tarak Ben Ammar : Non, j’étais seul, j’ai passé sept jours seul avec lui et naturellement on a parlé travail, de la tournée. C’est incroyable, c’est un génie sur scène et dès qu’il quitte la scène c’est un enfant timide. C’est ça Michael Jackson.

Daniela Lumbroso : Tarak Ben Ammar, je rappelle que vous avez été manager de Michael Jackson. Vous qui l’avez connu, qui l’avez cotoyé, est-ce que vous croyez qu’il est capable de faire du mal à un enfant ?

Tarak Ben Ammar : Absolument pas. En ce qui me concerne, dans la période ou je l’ai connu, c’est à dire de Juin 96 à 98, j’ai cotoyé Michael Jackson en privé avec mes enfants. Il m’a démontré, il m’a raconté que sa joie était la présence des enfants. Et ça je l’ai vu, c’est un enfant, il aime les enfants. Il a dit d’ailleur dans plein d’interviews… je lui ai fait faire une interview à la télé américaine ou il dit « Pourquoi vous pensez toujours qu’il y a l’élément sexuel de mon amitié pour les enfants ? » Ensuite chaque être humain, chacun de nous, nous avons peut-être une face cachée. Je ne connais pas la sienne, en tout cas moi, je ne l’ai jamais décelé d’une manière dangereuse.

Daniela Lumbroso : Vous avez, vous, à l’époque où vous passiez beaucoup de temps avec Michael Jackson, un fils de 12 ans. Quelle était la relation qu’ils avaient ?

Tarak Ben Ammar : C’est là où j’ai vu que c’était un enfant. C’est à dire que moi je pouvais parler avec lui de certaines choses mais je n’avais pas l’esprit de mon gamin de 12 ans qui lui, parlait de la guerre des étoiles, qui lui parlait des jeux dont je ne me rappelle pas à cette époque qu’est-ce qui était à la mode. Il était au diapason intelectuel avec l’enfant, les enfants. Moi je l’ai vu entourré de beaucoup d’enfants naturellement qui fait que j’ai compris que je n’étais pas dans son monde à lui.

Et il nous disait, et il me disait s’il ne peut pas vivre entourré d’enfants, la vie ne vaut pas sans la présence de l’enfance et je crois que Michael est un enfant dans le coeur et c’est comme ça d’ailleur qu’il vit sa vie.

Fin