Catégorie : Jackson 5 Live At The Forum

Lors de périodes de doutes, il est souvent agréable et serein que de se replonger sur de véritables archives de l’histoire. Il y a tout juste 40 ans, jour pour jour, le 30 Novembre 1970, le magazine américain « SOUL » faisait une fois de plus sa UNE avec les Jackson Five. Si cette année 2010 aura été marquée par la sortie du double album « Live At The Forum » des J5, il n’en demeure pas moins que l’année 1970 fut elle, synonyme de jacksonmania.

MJFrance vous propose donc un retour 40 ans en arrière et découvrir, un peu comme si vous l’aviez dans les main, le magazine « SOUL » de cette fabuleuse année 1970. Vous y découvrirez le récit d’un certain Bob Jones, décrivant la folie de cette période, les problèmes de sécurité dus à la jacksonmania et les chiffres de cette tournée record. Même 40 ans après, il est encore difficile de s’imaginer le poids qui pesait sur les épaules de ces cinq jeunes garçons et d’un certain Michael Jackson en particulier. Bonne lecture…

Les Jackson Five ont ébloui 100 000 fans en adoration.

Dans un souci permanent d’apporter à nos lecteurs une couverture vivante des événements importants qui se produisent dans le monde de la soul, le magazine SOUL vous présente l’histoire de la tournée record à un demi million de dollars des Jackson Five, tournée qui a traversé tout le pays, et qui nous est racontée par le journaliste qui a accompagné le groupe pendant son voyage. Bob Jones est chroniqueur pour les journaux « 80 Black » au niveau national et publiciste pour le groupe Rogers, Cowan & Brenner (qui sponsorise la plupart des shows Motown). Monsieur Jones a rapporté, dans le détail, les événements survenus pendant le voyage passionnant qu’il a fait avec les Fabulous Five, à la rédactrice en chef de SOUL, Judy Spiegelman.

La sécurité était la préoccupation première

Fatiguée et épuisée comme on peut l’être après un travail bien fait, la famille la plus soul d’Amérique, les Jackson Five, est rentrée à la maison sous la chaleur ensoleillée du Sud de la Californie après deux week-ends à parcourir le pays avec un spectacle qui a battu des records de fréquentation à l’échelon national, et qui a rapporté plus d’un demi million de dollars.

Les jeunes garçons étaient accompagnés à travers tout le pays par leur père, Joe Jackson, le personnel de la Motown, des tuteurs, des publicistes, des techniciens, et bien sûr leurs cousins Ronnie Rancifer et Johnny Jackson, soit au total un entourage de 17 personnes.

La sécurité était la préoccupation première lors de cette tournée et pour cette raison l’heure des vols et les réservations d’hôtels ont été gardées secrètes jusqu’au départ et jusqu’à l’arrivée dans chaque ville. Avant de partir pour la tournée, les solutions d’évacuation de la scène ont été planifiées à partir de dessins des différents stades où le groupe devait jouer, de façon à ce que si le groupe était pris d’assaut sur la scène, tout le monde saurait comment les faire sortir.

Le premier concert a eu lieu le 9 octobre, à Boston, dans le Massachusetts, et tout s’est déroulé comme prévu. Les garçons ont pris un vol direct à destination de Boston et ont pu se rendre à l’hôtel sans incident. Pendant ce temps au Boston Gardens, des charpentiers érigeaient une plateforme de 5 mètres de haut qui ferait office de scène pour le concert du soir. Les forces de polices étaient postées autour de la scène et à l’entrée de l’arrière-scène.

La foule de 16 000 jeunes, principalement composée de jeunes filles et de quelques parents, a commencé à remplir la salle. A chaque fois que quelqu’un venait près de la scène, un cri s’échappait de la salle, pensant que c’était l’un des Fabulous Five. L’équipement du groupe était mis en place. La première partie, Yvonne Fair et Little Charles and the Sidewinders, ont joué, puis les Jackson Five sont apparus. Devant une foule tumultueuse et rugissante ils ont interprété leurs plus grands succès.

Sans aucun doute, à Boston, comme dans toutes les autres villes visitées par le groupe, les deux chansons préférées du public étaient I Found That Girl avec Jermaine au chant, et leur single du moment I’ll Be There, avec Michael à la barre.

Avant d’avoir pu finir leur dernière chanson et même avec le système de sécurité et la protection fournie par la hauteur de la scène (plus grande que deux hommes d’1,80 mètre), le groupe a été envahi par une foule trop zélée, et bien qu’ils aient été évacués en toute sécurité, on a appris à cette occasion qu’il serait nécessaire de renforcer le système de sécurité pour le reste de la tournée.

Un voyage dans le brouillard

Le brouillard a perturbé le trafic aérien ce soir-là dans la région de Boston, et après une rapide concertation lors de la préparation des bagages, on a pris la décision qu’au lieu de quitter Boston en avion, il était préférable d’aller jusqu’à Newark, dans le New Jersey, en limousine, pour prendre un avion jusqu’à Cincinnati, pour que les garçons puissent chanter à l’ouverture des World Series. C’était le temps fort du voyage pour tous les garçons, mais plus particulièrement pour Jackie, le baseball étant son sport favori.

Il était environ une heure du matin, le 10 octobre, quand le cortège de limousines a conduit les chanteurs endormis sur les autoroutes englouties par le brouillard le long de la Côte Atlantique, en direction de l’aéroport de Newark, où ils ont attrapé un vol pour Cincinnati. Ils sont arrivés à 9h30 du matin.

A leur arrivée à l’hôtel les jeunes hommes ont été immédiatement reconnus et emmenés dans leurs chambres. L’enregistrement devait être fait avant que les garçons aillent au lit. Ils étaient épuisés et bien qu’ils aient voulu parler avec les fans qui les attendaient dans le hall, c’était techniquement impossible parce qu’ils devaient prendre le temps de faire une sieste avant d’aller au Riverfront Stadium pour chanter l’hymne national et ouvrir les World Series 1970.

Ils sont arrivés au stade pour chanter pour un public de supporters des Cincinnati Reds et des Baltimore Orioles, mais il ne faisait aucun doute que les deux camps étaient tous des fans des Jackson Five jusqu’à ce que le groupe ait fini de chanter. Ils ont interprété La Bannière Etoiléesous le brillant ciel bleu de l’Ohio, accompagnés par le Lemon-Monroe High School Marching Band. Ils ont aussi visité le vestiaire des Cincinnati Reds et ont rencontré tous les joueurs individuellement avant le match.

Jackie, Tito et Jermaine sont restés pour assister au match, mais Michael et Marlon sont rentrés à l’hôtel pour dormir un peu, ils étaient les plus fatigués du groupe, et ils voulaient donner le meilleur d’eux-mêmes pour le spectacle de ce soir.

Sécurité renforcée

Pendant ce temps au Cincinnati Gardens, l’arène qui accueillerait le concert du samedi soir, des ouvriers écoutaient la retransmission du match à la radio en installant rapidement non seulement la scène de 5 mètres de haut qui avait été prévue dès le début, mais aussi une barricade de contremarches pour encercler la scène, pour plus de précautions. Les forces de police avaient laissé leurs radios pour établir les grandes lignes d’une stratégie qui prévoyait un cordon d’officiers autour de la barricade pour protéger les jeunes chanteurs de tout mouvement de foule.

Le concert se jouait à guichet fermé, et des milliers de jeunes ont dû être refoulés. Le plus gros des fans était resté devant le stade, mais sans billet, espérant entendre le concert de l’extérieur ou peut-être avoir un aperçu des garçons à leur arrivée ou à leur départ, causant un gros problème de sécurité.

14 000 jeunes ont eu ce pour quoi ils avaient payé à l’intérieur, et quand Jermaine a commencé à chanter I Found That Girl, des membres du service d’ordre ont commencé à évacuer jusqu’à 14 filles qui s’étaient évanouies pendant la chanson. Les allées ont été prises d’assaut et l’animateur de la soirée a dû faire un appel au calme. La standing ovation à la fin de la prestation s’est transformée en mouvement de foule et les garçons ont été évacués de la scène vers des voitures qui attendaient, avant que la foule puisse les atteindre, ce qui servirait de leçon pour le reste de la tournée.

Dans l’avion en route pour Memphis, dimanche matin, les Jackson Five ont appris que Cincinnati était la seule ville de leur itinéraire qui avait l’épouvantable réputation d’être une ville difficile pour les concerts. Même James Brown avait eu des difficultés à remplir le Gardens, alors que les billets pour le concert des Jackson Five étaient tous vendus bien avant le jour du concert.

Le concert de Memphis s’est déroulé calmement et sans incident. Les 12 000 sièges du Mid-South Coliseum étaient tous occupés, et encore une fois la foule s’était massée à l’extérieur du bâtiment pour avoir un aperçu des superstars. La police a escorté les limousines jusqu’à l’hôtel, et les jeunes hommes ont rapidement fait leurs valises pour le vol du retour à la maison.

A leur arrivée à la maison, ils ont décidé de garder les tuteurs pour les trois heures d’école quotidiennes requises par la loi, plutôt que de retourner à l’école privée, parce que la tournée allait recommencer le week-end suivant.

Le vendredi 16 octobre, le groupe reprenait la route à partir de l’aéroport international de Los Angeles, et cette fois leur destination était New York. A l’hôtel Tito a célébré son 17ème anniversaire en faisant la fête avec quelques amis, quelques membres de la famille, et quelques membres du fan club. Plus tard dans la soirée ils ont diverti 20 000 personnes au Madison Square Garden, générant le plus gros montant de la tournée, avec 122 000 dollars.

Comme à la maison

Samedi ils ont pris la direction de Detroit pour le concert le plus chaleureux. Ici dans la ville natale de la Motown, la foule était très aimante et l’atmosphère comme celle d’un retour à la maison. Le groupe savait qu’il était très important de venir à Detroit et le comportement des fans a fait qu’ils n’ont pas regretté leur décision. Le stade Olympia était rempli de 16 000 fans reconnaissants et le public enthousiaste a une fois de plus envahi la scène dans l’espoir de voir, de toucher ou de parler aux jeunes hommes.

Dimanche 18 octobre, la troupe est arrivée à Chicago, pour deux concerts, en vue de satisfaire la demande de milliers de fans, qui avaient acheté en une semaine tous les billets pour le premier concert. Après qu’un deuxième concert ait été organisé, 22 000 natifs de la « Ville des Vents » ont finalement pu voir les frères Jackson se produire lors de deux concerts ce dimanche, et ils hurlaient encore pour réclamer plus alors que l’avion des garçons quittait l’aéroport. Même les Five Stairsteps étaient dans le public pendant le concert.

Cependant les Jackson Five ne sont pas rentrés de Chicago à Los Angeles directement, car étant près de leur ville natale de Gary, ils ont profité de l’occasion pour rendre visite à des membres de la famille. La nouvelle s’est vite répandue qu’ils étaient en ville et la maison où ils se sont rendus pour quelques heures a été entourée par des fans. La rue a été inaccessible pendant plusieurs heures.

A Gary ils ont eu la chance de se rappeler des souvenirs avec leur ancien professeur de musique et ils se sont rendus à la Roosevelt High School de Gary, où Jackie et Tito étaient allés en classe. Là bas ils ont discuté avec les lycéens de leurs activités. C’était l’un des temps forts du voyage des garçons.

Quand on a fait les comptes après la fin de la tournée, le résultat a été des plus étonnants. Une fois tous les totaux réalisés, on a annoncé que les garçons avaient joué devant 100 000 personnes et rapporté 508 000 dollars, sans compter toutes les personnes qui avaient assisté au match des World Series !

De retour à Los Angeles le groupe s’est reposé et est retourné à l’école, puis a continué les répétitions pour les futurs concerts ou les apparitions à la télévision. Ils étaient de retour dans leur école privée, et soucieux des mêmes choses que leurs contemporains dans tout le pays, à savoir faire la fête, ou se poser la question de quoi faire pour Halloween.

Des lettres ont déjà commencé à arriver à SOUL à propos de la fantastique tournée des Jackson Five. Voici quelques réactions du Midwest.

Cher SOUL,
Je viens juste d’assister au concert des Jackson Five à Chicago. Ils étaient totalement et sans équivoque ensemble. La façon dont ils ont exécuté chaque pas était remarquable.
La force de Michael sur scène révèle réellement son vrai talent.
Marlon était très naturel dans sa façon de chanter et de danser.
La capacité de Jermaine à la basse était tout simplement trop.
Et la guitare de Tito a amené de la vie.
En regardant Jackie on trouve aussi qu’il brille pour la danse en comparaison de ses mauvaises capacités au chant.
Et j’espère que les Jackson Five se dépêcheront de revenir.
Garrick Dedeaux
Chicago, Illinois

Cher SOUL,
Le 16 octobre 1970 a été une soirée mémorable. J’ai vu les Jackson Five au Madison Square Garden. Le spectacle était convivial. J’ai adoré. Michael, Marlon, Jermaine, Tito, Jackie, merci pour ce grand spectacle.
J’espère que Motown fera un album live des Jackson Five au Garden.
E.C.
Bronx, New York

Cher SOUL,
Les Jackson Five ont vraiment donné un bon concert quand ils sont venus à Chicago. J’étais désolé qu’ils ne viennent que pour un soir et j’espère qu’ils reviendront vite. Où qu’ils puissent jouer, j’y serai.
Je ne peux pas oublier leurs cousins, Ronnie et Johnny, qui ont aussi joué.
A vous tous, habitants de Chicago ou de la banlieue qui avez raté ce concert, vous avez raté quelque chose.
Pat Smith
Chicago, Illinois

Cher SOUL,
Je reviens tout juste du concert des Jackson Five et je n’ai qu’un mot pour décrire ce concert: ensemble ! J’avais lu quelques témoignages mais voir c’est croire.
Michael est clairement un show à lui tout seul. J’aimerais ne l’avoir que pour moi. Toriano est venu danser. Marlon est venu danser. Jackie a jeté un petit coup d’œil et est venu se joindre à eux.
Aux Jackson Five: revenez à Detroit. Nous vous aimons.
Ometress Schuman
Detroit, Michigan

Cher SOUL,
Je suis étudiante à Chicago et j’aimerais faire un commentaire sur le concert des Jackson Five qui vient de se jouer ici devant une foule immense. J’ai eu assez de chance pour avoir les 6,50 dollars nécessaires et j’ai pris un peu de temps sur mes études pour aller voir les Jackson Five. Bien que je les aies déjà vus à Chicago avant, quand ils sont devenus aussi populaires que maintenant après avoir sorti I’m a Big Boy Now, j’avais le sentiment qu’ils seraient encore meilleurs maintenant qu’à l’époque (et ils ont été très cool déjà).
La foule regardait le début du concert avec anxiété et inattention, avec Little Charles et un autre chanteur de la Motown.
Après cette première partie, le spectacle a commencé. La foule est devenue de plus en plus tendue en attendant l’annonce de l’arrivée des Jackson Five.
Et c’est arrivé ! L’animateur a annoncé « les Jackson Five » et la foule dans son ensemble est entrée dans une totale frénésie.
Je me sens assez qualifiée pour dire que ces gars ont fait quelque chose de terrible ! Il devrait y avoir une loi contre ces artistes qui vont sur scène avec tant de finesse et qui exécutent leur performance siiiii parfaitement. Je suis de ces personnes qui vont voir un concert et qui exigent le meilleur. Je suis très critique et je peux réellement dire que je n’ai trouvé aucun défaut à ce concert des Jackson Five.
Du plus profond de mon cœur, je me sens vraiment fière et je considère comme un privilège d’être noire et de voir comment Berry Gordy a pris en main un groupe de frères noirs et d’en faire quelque chose (un phénomène) à quoi nous pouvons nous identifier.
Dieu les bénisse, qu’il y ait du succès et encore du succès pour les Jackson Five.
Linn Rodgers
Chicago, Illinois

 

 

Source: Soul Magazine / MJFrance
Traduction: CAT

Fin septembre 2010, Harry Weinger, producteur des dernières sorties Michael Jackson & Jackson 5 chez Universal Motown, accordait une interview exclusive à l’incontournable site de fans des Jackson 5 intitulé J5Collector. Aujourd’hui, MJFrance vous propose la traduction de l’interview de celui qui se cache derrière des albums comme « Jackson Five Live At The Forum », « Jackson 5 I Want You Back! Unreleased Masters », « Jackson 5 Ultimate Christmas Collection », « Michael Jackson The Stripped Mixes » ou encore le sublime « Michael Jackson Hello World: The Motown Solo Collection ».

 

Harry Weinger travaille dans l’industrie du disque depuis plus de trente ans, dont une dizaine passées en tant que vice-président de A&R, chez Universal Music Enterprises, le département des droits d’auteur d’Universal Music, et a remporté deux Grammy Awards au cours de sa carrière. Son projet le plus récent a été la production de plusieurs compilations de classiques, parmi lesquelles le double CD « Jackson 5 Live At The Forum ». Harry a par ailleurs participé à « Génie sans frontières », le colloque consacré à la carrière de Michael Jackson au Columbia College de Chicago, en compagnie d’Ed Eckstine, Siedah Garrett, Greg Phillinganes et Ricky Lawson. Plus d’informations ici :http://www.colum.edu/cbmr/What_We_Do/Conferences/michael-jackson.php

Dans cette interview pour J5 Collector, HW dévoile en exclusivité les coulisses de la production de cet album exceptionnel.

Comment ce projet est-il né ?

En devenant responsable des catalogues musicaux chez Motown, j’ai hérité d’une boîte de cassettes DAT réunies par mes prédécesseurs comme source de recherche. Elle contenait une véritable mine de chansons envisagées pour le boxset Soulsation!, y compris des enregistrements des concerts au Forum de Los Angeles ainsi qu’au San Diego Arena. C’était incroyable à écouter, mais dur de décider quoi en faire ! Plusieurs années ont passé lorsqu’un ami, immense fan des J5, m’a vivement incité à réécouter les enregistrements, surtout qu’on allait bientôt célébrer le 40ème anniversaire du groupe [en automne 2009]. À l’époque j’écoutais beaucoup des morceaux studio inédits, d’ailleurs à l’origine, la compilation I Want You Back: Unreleased Masters devait contenir un disque de titres live. Mais après encore quelques écoutes, j’ai compris que tous les enregistrements des concerts du Forum devaient faire l’objet d’un disque séparé.

Pouvez-vous expliquer aux fans comment se déroule le processus à partir de la découverte des bandes ?

Toutes les cassettes ne sont pas forcément bien étiquetées, avec le titre, la date et le lieu de l’enregistrement. Il faut donc rechercher dans une base de données les bandes qui ont l’air de contenir du « live », c’est-à-dire des séquences de titres qui ne correspondent pas à un album existant mais contenant tout de même des titres connus. La base de données indique parfois un nom de lieu ou au moins une année, mais pour en avoir le cœur net on commande chaque bande multi-piste physique, et avec un peu de chance on tombe bel et bien sur des bandes live indiquant les titres, la date, le lieu et d’autres informations que la base informatique ne fournissait pas. Cela nous permet entre autres de connaître le nombre de concerts enregistrés, de savoir si deux magnétos ont été utilisés pour enregistrer le reste de la chanson ; autrement on se retrouve avec une chanson incomplète. Ensuite, on établit un inventaire des morceaux en vue de décider quoi en faire. Les bandes ont été converties au format numérique, ce qui m’a permis d’en faire des mixes bruts et de rassembler les pièces du puzzle. Pour le projet du Forum, on a pu constater que lors du concert de San Diego, d’une part les J5 avaient suivi la même set-list que la veille à Los Angeles – hormis Ain’t No Sunshine qu’ils ont rajoutée, et que d’autre part le public était globalement plus calme ce soir-là. Ils n’ont pas chanté Sunshine pendant la partie solo de Michael, mais à un autre moment du show. Mais comme vous avez pu l’entendre, leur interprétation était tellement géniale qu’il nous fallait absolument l’inclure sur le disque. Alors au lieu d’en faire un titre bonus séparé du reste de l’album, je l’ai incorporé à la partie solo de Michael. Kevin Reeves – l’ingénieur du son – et moi-même avons dû peaufiner le tout pour que la transition ne s’entende pas dans le mix final.

Pourquoi Motown ont-ils décidé d’enregistrer les concerts du Forum et pas ceux du Madison Square Garden ?

Difficile à dire. Question de logistique peut-être ? Les équipes de Motown étaient plus présentes à Los Angeles, alors c’était peut-être moins facile pour eux d’enregistrer [le groupe] à New York. À savoir pourquoi ils ont enregistré le concert ? Peut-être par curiosité, pour savoir ce que le groupe pouvait donner en live ou peut-être suite à une décision liée à la fureur J5 de l’époque, il y a peut-être eu une volonté de capturer ces instants.

D’après vous, pourquoi les concerts du Forum ne sont-ils pas sortis à l’époque ?

Plusieurs facteurs ont pu entrer en ligne de compte. Par exemple, le concert de 1970 a mal commencé et s’est mal terminé également. Il y avait des problèmes techniques au début, et à la fin l’hystérie était telle que les membres du groupe ont dû prendre leurs jambes à leur cou ! En 1972, la voix de MJ était en pleine mue. On disposait alors de solutions techniques qu’on n’avait pas auparavant, donc on était en mesure de contrôler les niveaux et de régler les différents problèmes de son. À certains moments, lorsque la voix de Michael se mettait à vaciller, on réduisait légèrement le son de la piste principale pour donner l’impression qu’il s’éloignait du micro, de manière à attirer l’attention de l’auditeur sur l’ambiance générale du concert et non sur les fausses notes éventuelles – sans prétendre pour autant que les ingénieurs de Motown n’auraient pas réussi à corriger le problème par la suite. Cela mis à part, je crois qu’il faut aussi songer à la situation du groupe à cette époque. Ils avaient déjà tellement de tubes en version studio. Pourquoi aller y intercaler des versions live ? Que ce soit du point de vue de Motown ou des J5, la sortie d’un album live était superflue.

Pourquoi n’existe-t-il aucun concert des J5 sur support DVD officiel ?

[La société] ne détient pas les droits de ces images. Il nous faudrait obtenir des licences ainsi que la permission de toutes les parties concernées. Le processus est long.

Nous fêterons bientôt le 40ème anniversaire de l’émission spéciale consacrée au concert Goin’ Back To Indiana (diffusée le 19 septembre 1971). Verra-t-on un jour la sortie CD du concert intégral ?

J’adorerais pouvoir produire le concert intégral et l’émission spéciale. J’aimerais qu’on soit en possession des deux avant de travailler sur l’un ou sur l’autre. Mais là encore, on n’a pas la main sur la vidéo.

Vous a-t-il fallu consulter un ou plusieurs membres de la famille Jackson pour la préparation de ce CD ?

Quand l’album est sorti on leur en a envoyé plusieurs exemplaires et ils ont adoré !

Quel est votre chanson préférée des Jackson 5 ?

Get It Together, produite par Hal Davis, d’ailleurs j’aurais aimé que ce titre soit plus long. Forcément, j’adore I Want You Back, mais j’ai toujours eu ce petit faible pour GIT, pour I Am Love aussi.

Selon vous, pourquoi ont-ils fait l’album Skywriter ?

Avec Skywriter, [Motown] a essayé de donner une image et un son plus mûrs au groupe – ils ont par exemple repris une chanson extraite d’un spectacle de Broadway [Corner of the Sky]. En écoutant les enregistrements inédits, j’ai été plus que ravi de découvrir des inédits de Skywriter – et ils sont incroyables ! On se demande sérieusement pourquoi ils ne les ont pas utilisés ! Mais on les garde en tête pour les futures compilations éventuelles de titres inédits. Les périodesSkywriter et Get It Together ont été très productives, autant que pendant la première année où ils enregistraient avec Bobby Taylor.

Les albums des J5 auront-ils droit à une version deluxe ?

(Une version deluxe est un double-CD de l’album studio original accompagné d’un second disque contenant des prises/versions alternatives des chansons existantes plus des inédits).

Je n’aime pas avoir à dire on verra… mais on verra ! Il reste encore énormément de choses dans le coffre. Malgré tous les morceaux exploités par Motown lorsque MJ était en plein succès de Thriller, puis en 1995 avec Soulsation!, il reste des tas d’enregistrements de qualité, parmi lesquels une version studio de Feelin’ Alright, une reprise de Yesterday des Beatles – initialement interprétée lors de leurs premiers concerts mais abandonnée par la suite, une reprise géniale de Up On The Roof [des Drifters], de super morceaux funk, des inédits [produits par] The Corporation dont Deke Richards pourra – je l’espère – s’occuper, et puis une chanson intituléeWe’re The Music Makers, un titre frais et up-tempo qui parle de choses similaires à We’re Here To Entertain You. Je vous jure, ces gamins avaient beau mener une vie frénétique, ils enregistraient à la même allure ! On trouve aussi des morceaux inachevés et selon moi pas terribles, ce qui était prévisible vu la quantité [de titres enregistrés].

Existe-t-il des versions alternatives des titres solo de Michael chez Motown ?

Motown n’avait pas pour pratique de conserver les différentes prises enregistrées ; ils ne gardaient que la prise master. Il y a donc peu de chances qu’une bande contenant plusieurs prises des séances d’enregistrement de Got To Be There  existe. Je n’ai pas connaissance d’un grand nombre d’inédits de Michael en solo, mais il y en a quelques uns.

Quel succès rencontre Live At The Forum jusqu’ici ?

Il marche plutôt bien. À ma connaissance, on en a vendu plus à l’étranger qu’aux États-Unis. Disons que si vous me voyez retravailler sur un nouveau projet, c’est que celui-ci se sera bien vendu.

En bonus, Harry Weinger a confié au site que le concert des J5 à Philadelphie en mai 1970 a été enregistré dans son intégralité. Des vidéos du spectacle circulent sur le net, notamment ABC et Thank You (Falettinme Be Mice Elf Agin) de Sly Stone. Harry indique également que la performance des J5 était fantastique, malgré un certain manque de dynamisme au niveau de la set-list du concert et la qualité moyenne du son de l’enregistrement. On apprend par ailleurs que lors de ce concert, les J5 ont chanté une reprise de Hum A Song (From Your Heart), le single de Lulu sorti à l’époque – qui n’a pourtant pas été un tube.

Vous êtes nombreux à avoir réussi, non sans mal, à mettre la main sur ce petit bijou que représente le double album des Jackson Five « Live At The Forum ». Bien que l’industrie du disque soit loin d’être dans une forme resplendissante, il est vraiment regrettable de constater qu’en 2010 il reste difficile d’arriver à se procurer un disque que l’on devrait pourtant trouver facilement dans n’importe quel magasin de disques digne de ce nom. A défaut de pouvoir le faire, il vous reste heureusement, et c’est un comble, les plateformes de ventes de disques par internet comme amazon.fr, fnac.com ou encore alapage.com qui annonce l’un des tarifs les moins attractifs du marché avec plus de 45 € pour ce double album. A titre de comparaison, MJFrance vous conseillerait plutôt d’aller faire un tour sur le site d’amazon angleterre ou vous trouverez votre bonheur pour moins de 15€. C’est à n’y rien comprendre.

Enfin bref, passé ce petit coup de gueule qui n’arrivera très certainement jamais jusqu’aux oreilles de ces chers vendeurs de disques qui se plaignent de ne jamais en vendre assez, étonnés parfois à se demander pourquoi, MJFrance vous propose aujourd’hui la traduction du livret de ce double album.

Si déjà, l’écoute des deux concerts permettait de comprendre comment la Jacksonmania se traduisait en ces années 70, le texte présent sur le livret aide à s’en imaginer les à-cotés. Quelle époque tout de même ! Et quel bonheur !


Le 2 mai 1970, alors que les Jackson 5 se posaient à l’Aéroport International de Philadelphie pour entamer leur première tournée officielle en tant que nouveau groupe à succès chez Motown, ils ont été accueillis par plus de 3000 fans en délire. Le Convention Hall de Philadelphie était la première étape de ce qui deviendrait un record, une tournée d’un an. Après le spectacle, le chahut régnait ; les frères ont eu besoin d’une escorte de police pour regagner leur hôtel en toute sécurité. La Jacksonmania battait son plein.Alors que les Jackson 5 se sont produits deux soirs de suite en juin au Cow Palace de San Francisco, puis au Forum d’Inglewood, dans la banlieue de Los Angeles, ils avaient fait leur deuxième apparition lors de l’émission populaire du dimanche soir de Ed Sullivan, et on les comparait déjà aux Beatles, que les Jackson Five avaient battu dans les classements grâce à ABC. Le concert du Forum lui-même avait déjà fait les gros titres puisqu’il avait été promu par la star des Lakers de Los Angeles, Elgin Baylor (à gauche sur la photo). Avec Jerry Butler en première partie (qui avait ce soir-là remplacé Ike et Tina Turner) et le groupe Rare Earth, qui avait chanté son remake plein d’énergie des Temptations, Get Ready, l’événement avait fait la sensation d’un vrai concert.Ce n’était pas la première apparition des Jackson 5 au Forum. Ils s’y étaient produits 10 mois plus tôt en première partie de Diana Ross & The Supremes, où leur bienfaitrice Madame Ross était la maîtresse de cérémonie, présentant le nouveau groupe avec le soutien supplémentaire des performances de Edwin Starr et The Edwin Hawkins Singers, qui venaient d’atteindre le top 10 avec Oh Happy Day. Alors que les J5 avaient été positivement notés, quoique brièvement, dans le Los Angeles Times, le concert a été timidement reçu par ailleurs.Quelques mois plus tard, les Jacksons 5 classaient trois titres numéro 1. Shelly Berger, la manager du groupe chez Motown, a audacieusement programmé les enfants un samedi au Forum. Quand on lui a dit à lui et à ses frères qu’ils allaient être de retour dans l’arène de 18000 places, Michael a demandé : « De qui ferons-nous la première partie ? ».

Ce gros concert n’a pas été sans son lot de problèmes. Des difficultés d’ordre technique ont entaché la chanson d’ouverture, « Stand », reprise de Sly & The Family Stone, empêchant sa sortie dans ce coffret. (Pendant un délai conséquent de 7 minutes, le maître de cérémonie Rick Holmes a partagé avec l’assistance tout ce qui concernant le signe astrologique de Michael -la vierge- ou le fait que Jackie était sorti diplômé du lycée la veille). Présageant du professionnalisme dont ils feront toujours preuve plus tard, les frères n’ont manqué aucun pas.

Avec seulement deux albums Motown à leur actif, les Jackson 5 ont mélangés des tubes, des morceaux populaires de l’album et des reprises intéressantes, en y incluant une version de « Feelin Alright » des Traffic, que Michael dédie à ses grands-parents assis au premier rang ; une reprise de « There Was A Time » de James Brown ; « It’s Your Thing » des Isley Brothers ; et un morceau d’Isaac Hayes, « Walk On By », qui deviendra bientôt un standard de ce concert. Le groupe est ensuite retourné à Sly avec « Thank You », une façon de montrer leurs harmonies mais aussi une sorte d’hommage pour Mme Ross, qui était dans l’assistance avec Berry Gordy et le producteur Deke Richards. Toutes les reprises prenaient leur sens – c’était des reprises standard pour tous les groupes de divertissements – mais les Jackson 5 n’étaient pas un simple groupe, et entre leurs mains certaines chansons, particulièrement celles de James Brown, donnaient un sentiment assez significatif de la couleur musicale du groupe.

Il est significatif aussi, que même si Motown a géré tous les aspects de leur carrière, avec des contributions créatives remarquables de la part de Suzanne de Passe, le groupe J5 qui a tourné sur le circuit tumultueux du Midwest était toujours le même ces dernières années – Jermaine à la basse, Tito à la guitare, Jackie au tambourin, Ronnie Rancifer aux claviers et Johnny Jackson à la batterie. (Le plus jeune frère Randy est arrivé aux congas en 1972). Leur funk énergique a prouvé que, au milieu de l’hystérie des fans, les J5 offraient un package complet.

Néanmoins, les gosses étaient là pour chanter des tubes et les frères Jacksons s’y sont contraints avec leurs trois singles numéro 1, en plus du tour de force de Michael, « Who’s Lovin You » et le titre solo de Jermaine « I Found That Girl ». Bien que Michael se démarque de ses frères, dans les premiers jours de la Jacksonmania il était clair que beaucoup de fans étaient là pour Jermaine, sex symbole du groupe à l’âge de 15 ans. Même MJ le savait : devant la frénésie qui augmentait il présentait « I Found That Girl » comme « la chanson que vous attendiez tous ». La frénésie atteignait son paroxysme au cours de la dernière chanson, « The Love You Save ». Un raz de marée de fans se précipitait sur la scène, obligeant le groupe à partir en courant pour sauver sa vie.
« A San Francisco et à Los Angeles, c’était comme si les murs s’effondraient, quand toutes les filles grimpaient en même temps sur scène », déclarait Michael dans Soul Magazine la même année. « Jermaine a laissé tomber sa guitare et a quitté le concert du Forum. Nous pouvions toujours obtenir une nouvelle guitare, mais il était plus difficile de le remplacer. C’est vraiment dommage, parce que nous ne pouvions pas terminer le concert tel que nous l’avions répété ».

Malgré un début chaotique et un final un peu abrupte, ils « auraient difficilement pu être plus impressionnants », écrivait Robert Hilburn dans le Times. « Les cinq jeunes frères sont plus que des artistes qui battent des records de ventes. Ils sont une comédie musicale et un phénomène de divertissement ».
Le concert du Forum a attiré plus de 18 675 fans et rapporté 105 000 dollars, ce qui était à l’époque un record pour l’endroit sur les quatre dernières années. Lorsque la tournée a repris à l’automne, et alors qu’il classait son quatrième single n° 1 avec « I’ll Be There », le groupe a continué à battre des records de fréquentation au cours des trois soirs à Boston, Cincinnatti (où ils ont chanté l’hymne national lors du premier match des World Series) et Memphis, qui avait été le théâtre deux ans plus tôt de l’assassinat de Martin Luther King Jr. Au lendemain d’une telle tragédie, la Jacksonmania montrait une nation allant de l’avant avec un quintet de frères, venant de Gary, dans l’Indiana, pour ouvrir la voie.

Quand les Jackson 5 sont retournés au Forum fin août 1972, c’était très différent. La Jacksonmania était toujours là, le dessin animé à succès du groupe diffusé le samedi matin avait débuté à l’automne 1971, la même semaine que leur émission spéciale sur ABC-TV, Goin’ Back To Indiana. Les frères étaient maintenant des stars bien établies et celui qui attirait le plus l’attention était Michael, qui était à trois jours de son 14ème anniversaire et venait de sortir son deuxième album solo. Jermaine, qui avait maintenant 17 ans, avait aussi enregistré un album solo.
Contrairement à leur dernière performance au Forum, ce samedi a été plutôt calme, bien qu’on entende clairement par endroit les changements dans la voix de Michael. Avec six albums studio à leur nom, les J5 ont dynamité le spectacle avec des tubes. En effet, « Sugar Daddy » était le seul nouveau single sur la compilation Greatest Hits, qui est sortie juste à temps pour Noël 1971.

L’une des performances mémorables est celle de Jermaine sur « I’m So Happy », qu’on a rarement entendue, et qui est la face B de style doo-wop de « Sugar Daddy ». Bien que Motown ait hautement promu Michael et Jermaine, parfois au détriment du groupe, sur « I’m So Happy » on peut entendre une unité finement réglée, avec Michael qui exécute joyeusement les choeurs. Plus tard Michael se permettait sa propre série avec des titres solo comme « Got To Be There », en passant par la profondément soul « Ain’t No Sunshine » et « Ben », qui deviendrait son premier single n° 1. Cinq semaines plus tard les J5 apparaissaient au concert Operation PUSH EXPO, filmé pour le documentaire Save The Children, une reprise du tube solo de Michael, « Wanna Be Where You Are », est d’ailleurs l’un des joyaux de cette bande sonore.

At The Forum capture l’ascension des J5 vers la célébrité et vers les sommets, et constitue la documentation la plus durable du phénomène connu sous le nom de Jacksonmania.

Le texte est de Mark Anthony Neal, professeur de la culture populaire noire à l’université de Duke. Il est l’auteur de nombreux ouvrages tels que Soul Babies: Black Popular Culture and the Post-Soul Aesthetic (2002), Songs in the Keys of Black Life: A Rhythm and Blues Nation (2003) ou encore New Black Man: Rethinking Black Masculinity (2005).

Traduction: Cat

 

Vous vous souvenez certainement du qualificatif que nous avions employé lors de la découverte du coffret Hello World, The Motown Solo Collection que nous avions alors défini comme une pure merveille.

Comment ne pas renouveller ce jugement avec ce double album des Jackson 5ive « Live At The Forum » qui a fini par atterrir dans nos mains ? Car une fois de plus, la réalisation de ce produit a été faite dans toutes les règles de l’art et du respect envers la genèse du groupe des Jackson 5 et de Michael Jackson en particulier.

Le boitier de ce double album est un boitier cartonné, au même titre que les anciennes réalisations d’Hip-O Select pour les albums In Japan! et Joyful Jukebox Music/Boogie. Une fois ouvert, il se décompose en 4 parties, une pour chacun des CD et deux parties renfermant, un livret pour l’une et une présentattion de chaque membre du groupe pour l’autre.

Nous éviterons ici de vous présenter des photos du livret afin de ne pas vous gacher le plaisir de la découverte, mais sachez que celui-ci propose des photos inédites des Jackson 5 dont certaines de Michael. Le texte est de Mark Anthony Neal, professeur de la culture populaire noire à l’université de Duke. Il est l’auteur de nombreux ouvrages tels que Soul Babies: Black Popular Culture and the Post-Soul Aesthetic (2002), Songs in the Keys of Black Life: A Rhythm and Blues Nation (2003) ou encore New Black Man: Rethinking Black Masculinity (2005).

Les deux concerts Live sont comme annoncés, « d’époque » et l’on ressent bien la ferveur du public, la fameuse jacksonmania des années 70 avec un Michael Jackson sur scène omniprésent. Les autres frères sont également bien présent et leurs interventions notables. Les Jackson 5 sont bien là, ils sont sur scène pour le plus grand plaisir du public réagissant souvent par de nombreux cris féminins, fruit du succès des cinq frères.

Comme si vous y étiez, comme si l’HIStoire se répétait, ce double Live nous transporte près de 40 ans en arrière. Et le plaisir de l’écoute est énorme. Merci aux Jackson 5, merci à Michael et merci à tout ceux qui ont permis de mettre à jour ces fabuleuses archives musicales.

N’oubliez-pas de consulter régulièrement le site officiel dédié à ce double albumhttp://j5live.tumblr.com, celui-ci vous permettra de découvrir d’autres archives.

Nombreux sont les fans qui attendent ce double album des Jackson 5 Live At The Forum qui contiendra le concert du 20 juin 1970 ainsi que celui du 26 août 1972. Ces deux concerts qui avaient lieu au Forum de Los Angeles seront proposés sur un double CD qui sortira le 29 juin 2010. Une version téléchargeable sera également proposée aux USA dès le 22 juin prochain.

Afin de vous remettre dans l’ambiance de ces deux concerts, MJFrance vous propose aujourd’hui de découvrir les compte rendus de ces deux concerts qui furent publiés par le magazine américain SOUL(America’s Most Soulful Newspaper). S’il fut un temps ou la presse américaine ne parlait que très peu de ses artistes noirs, le magazine SOUL, de son coté, fit le choix de les mettre en avant, non seulement en tant qu’artiste mais aussi et surtout en tant qu’êtres humains permettant aux lecteurs de les connaître d’avantage. C’est ainsi que dès 1969 le magazine publia sa première présentation des Jackson 5 dans son édition du 8 septembre, Jackson 5 qui firent la UNE du magazine dès le 1er juin 1970.

Le compte rendu du concert du 20 juin 1970 fut publié dans le numéro du 27 juillet 1970 ou pour l’occasion, ce fut Marlon Jackson qui fit la Une. Voici pour vous la traduction de cet article.

Les Jackson 5 battent le record de fréquentation dans deux villes.

Los Angeles, Californie – Les Jackson 5 ont battu le record de fréquentation avec leur concert au Forum de Los Angeles avec 18675 entrées payantes pour le deuxième des deux concerts joués en Californie. Pour le premier concert, au Cow Palace de San Francisco, des centaines de fans se sont vus refuser l’entrée de l’arène surchargée, dont la capacité en places assises est de 13514 sièges. Le concert de Los Angeles a rapporté 105 000 dollars aux Productions Elgin Baylor.
Dans la soirée du deuxième concert, le populaire groupe a été informé qu’il venait de devenir la premier groupe à dépasser les Beatles à la place de numéro un dans le classement des titres pop, et par deux fois.
Les Jackson 5 sont en train de gagner en popularité à une telle vitesse qu’on en est même étonné chez Motown Records. Cependant, le public est encore plus étonné. Michael Jackson est incroyablement à l’aise sur scène et est capable de contrôler le public qui vient voir le groupe en le tenant comme collé à son siège, hypnotisé par ses aptitudes innées en tant que show man.
L’ensemble du groupe a un attrait particulier pour les jeunes Noirs, surtout parce qu’ils sont eux-mêmes de jeunes Noirs ayant les mêmes origines que la plupart de leurs fans. Ainsi, le groupe représente virtuellement et de manière vibrante la plupart des gens qui les aiment et les admirent. Ces jeunes hommes sont de véritables héros vivants et leur jeunesse aide les millions de jeunes qui achètent leurs disques à s’identifier à eux plus facilement. Leur popularité grandissante laisse penser que leurs fans dépasseront aussi ceux des Beatles.
Ils ont tellement inspiré les jeunes de leur âge que beaucoup se sont mis à écrire des poèmes pour eux, à les dessiner, à composer des chansons et à former eux aussi des groupes, à les imiter aussi.
Garçons et filles sont unanimes.
En accord avec cette inspiration de la jeunesse, SOUL a demandé à l’un d’entre eux de livrer ses impressions sur le spectacle donné à Los Angeles par les Jackson 5.
Tal Hawkins est élève au lycée du Mont Carmel à Los Angeles. Il a 16 ans et il entrera en première en septembre. C’est avec une grande fierté que nous présentons ses impressions sur l’impact des Jackson 5 sur la scène musicale d’aujourd’hui.

Une soirée à garder en mémoire
par Tal Hawkins

La soirée du 20 juin 1970 restera éternellement dans les esprits de ceux qui ont assisté au concert des Jackson 5. C’est l’un des concerts les plus époustouflants de l’histoire du Forum. C’est un événement prenant qui a gardé le public totalement captivé toute la soirée malgré quelques problèmes de son. Un étalage de talent a été exposé ce soir-là sous la forme de trois actes.
Le premier avec le désormais populaire groupe Rare Earth. Le groupe est composé de six jeunes hommes avec un immense talent musical. Et ils ont pleinement exprimé leur talent ce soir-là. Ils ont chanté trois chansons, dont leur single qui vient de sortir, Get Ready, était le dernier. Tout en chantant Get Ready, ils ont chacun mis un peu de leur extravagance musicale individuelle, qui a attiré jusqu’à la fin l’attention de ceux qui assistaient au concert.
Parmi ceux qui ont contribué à cette exposition musicale, le joueur de congas a tiré son épingle du jeu lors de sa séquence. Un tonnerre d’applaudissements approprié lui a été dédié, comme reconnaissance de son talent. A la fin de leur performance le public leur a fait savoir qu’ils avaient réussi leur mission de divertissement.

Un changement soudain
A l’origine, le second acte aurait dû être tenu par Ike et Tina Turner. Mais Tina étant brusquement tombée malade, ils ont été incapables d’honorer leur engagement. Mais tout n’a pas été perdu, car un remplacement équivalent a été organisé en lieu et place de Ike et Tina Turner. J’ai nommé le très populaire Homme de Glace, Jerry Butler.
Jerry a proposé une performance composée de vieux titres et quelques chansons enregistrées par d’autres artistes. Dans son pantalon à pattes d’éléphant très à la mode, Jerry a affiché ses capacités bien connues de chanteur, démontrant à l’évidence qu’il est le seul et unique Homme de Glace.
Parmi ses nombreux hits, Jerry a chanté Moody Woman, Never Gonna Give You Up, Western Union Man, et d’autres encore. Tout en chantant ces chansons, M. Butler nous a ramené à l’époque où ces chansons ont été conçues, et à tous les souvenirs qui s’y rattachent. Tout ce que je peux dire c’est que ça n’a pas été une erreur de le choisir pour remplacer Ike et Tina Turner, et je parie que tout le monde pense la même chose.

La bonne partie
Maintenant la bonne partie arrive, la performance des Jackson 5. Une vaste présentation a été faite par le maître de cérémonie Rick Holmes. Puis les Jackson 5 sont entrés pour le troisième acte. Rien qu’en faisant ça ils ont immédiatement reçu l’impact d’un grondement infini et des hurlements provenant de tous les angles possibles.
A la fin de leur premier numéro Jermaine Jackson a connu un problème technique à cause de l’ampli de sa basse. Cet incident a causé une brève interruption du concert. Pendant cette légère pause Michael Jackson, le chanteur du groupe, a pris le micro et a dit : « Comment allez-vous ? ». Les filles du public ont répondu dans un grand chahut : « Bien ! ».
Quand le problème de guitare de Jermaine a été corrigé, le maître de cérémonie a exprimé ses regrets les plus profonds et a présenté à nouveau les Jackson 5. Sur ce, ils ont refait leur entrée et ont commencé à chanter leur deuxième chanson, vendue à plus d’un million d’exemplaires, I Want You Back.
Parmi les titres chantés, on trouve Who’s Loving You, qui a été applaudie à tout rompre, I Don’t Know Why I Love You, ABC, Zipp a Dee Doo Dah, It’s Your Thing, I Found That Girl, Stand,Walk On Bye, There Was a Time, Thank You, et le très difficile hit de Joe Cocker Feelin’ Alright.
Pour cette partie et pour les autres une lumière colorée inondait la salle pour l’égayer. La personne ou les personnes qui travaillaient sur ces lumières devraient être félicitées pour leur connaissance des effets de lumières. Les lumières égayaient les tenues des performers et les faisaient paraître vraiment bien.
Au milieu de leur performance Jermaine Jackson a chanté une chanson qui a une très belle mélodie, I Found That Girl. Jermaine a exécuté cette merveille avec un talent évident hérité de sa famille. Lui aussi a causé une immense explosion de hurlements de la part des filles, et même des garçons.
Une performance m’a tout particulièrement enthousiasmé, c’était Walk On By, dans laquelle Michael Jackson, Jackie Jackson et Marlon Jackson ont accompli une chorégraphie douce, élégante et rythmée, sur la musique de Tito Jackson, Jermaine Jackson, Johnny Jackson et Ronnie Rancifer.
Le point culminant du concert a été la prestation de danse de Michael Jackson sur There Was a Time. Il dansait comme James Brown, le Camel Walk et le Funky Chicken. Il a prouvé sans l’ombre d’un doute qu’il était véritablement un authentique show man.

Une sortie précipitée
Pour terminer le show les Jackson 5 ont chanté leur nouveau single numéro un, The Love You Save. A ce moment-là la foule a été incapable de se contenir, et avant que les Jackson 5 aient terminé la chanson, ils ont été submergés par les filles des premiers rangs, et par d’autres qui venaient de toutes les directions. Les Jacksons 5 se sont donc dépêchés de sortir par mesure de sécurité par l’arrière de la scène, pour regagner leur limousine conduite par un chauffeur, qui les a emmenés chez eux.
La foule est donc sortie, puisque le concert était terminé. Pour tout ça, je peux dire que ça a été un événement inoubliable qui restera dans l’histoire du Forum, et qui marquera l’histoire du show business.

MJFrance: Nous avons pu retrouver quelques photos de ce concert sur le tout premier livre écrit sur les Jackson 5, les voici pour vous.

Voici un autre compte rendu de ce concert, celui-ci fut publié par le journal local Gary Crusader.

Los Angeles – Le fabuleux groupe Motown, les Jackson Five, le groupe de chanteurs le plus passionnant de la nation, a battu le record de fréquentation du Forum de Los Angeles en jouant samedi soir (le 20 juin) devant un public de 18675 personnes entièrement debout. Les concerts des Jackson Five ont rapporté plus de 105 000 dollars. La performance des Jackson Five au Forum a été le point final triomphant de deux concerts consécutifs, qui avaient commencé à San Francisco vendredi (le 19 juin), où des milliers de fans ont afflué au Cow Palace, dont la capacité est de 13514 places. Les deux concerts ont rapporté 180 000 dollars.

Les deux concerts de Los Angeles et San Francisco ont été complets une semaine après la mise en vente des tickets. Juste avant l’ouverture du concert au Forum, le groupe Motown a été informé par les instances de l’industrie musicale qu’ils étaient devenus le premier groupe à avoir à deux reprises déchu les Beatles de leur place de numéro un dans les charts. Le single du moment des Jackson Five, The Love You Save, est numéro un du classement national.

Rayonnante de fierté, la star Diana Ross, qui a découvert les Jackson Five dans leur ville natale de Gary, dans l’Indiana, a été vue au concert du Forum, ainsi que le président de la Motown, Berry Gordy Jr. Le groupe des Jackson Five est composé de cinq frères : le chanteur leader, Michael, 10 ans ; Jackie, 18 ans ; Marlon, 11 ans ; Jermaine, 14 ans ; et Tito, 16 ans.

Un autre groupe Motown partageait les applaudissements, Rare Earth, dont le titre Get Ready a récemment atteint le million de ventes, et la deuxième place des charts, ainsi que The Ice Man (l’homme de glace), le chanteur Jerry Butler, qui ont donné une autre dimension à la soul pour ce concert réussi des Jackson Five.

MJFrance: Voici maintenant le compte rendu du concert du 26 août 1972 publié par le magazine SOUL le 23 Octobre 1972 qui en fait contient deux compte rendus différent dont l’un d’eux, a été écrit par David Gest que les fans de Michael Jackson connaissent bien comme ami de longue date de la famille Jackson.

Les Jackson 5 électrisent le Forum

18000 fans exposent leur âme et leur Jacksonmania

Ils ont probablement commencé à arriver vers 6h45 ce soir-là, dans une armée d’automobiles de toutes tailles et de toutes marques… certains d’entre eux avec des groupes d’amis, certains avec leur mère et leur père, d’autres étaient chargés de la garde de leurs jeunes frères et sœurs – en les réprimandant sévèrement s’il arrivait quelque chose. On jouait à guichet fermé, comme l’annonçait le fronton, mais toute personne dotée de bon sens n’en était pas surprise… car c’était le concert de l’année, en direct du Forum, de tout le pays – et peut-être même du monde entier – donné par le groupe de jeunes Noirs peut-être le plus talentueux du monde, les Jackson Five. L’heure était parfaite… 7h30… pour préserver l’heure du coucher des plus petits enfants, ainsi que les nerfs fragiles des parents pas encore convaincus, qui connaissaient le talent des Jackson, mais qui avaient peut-être juste besoin d’une « preuve » de plus pour l’être totalement.
Une fois à l’intérieur, l’espace caverneux du Forum bourdonnait de jeunes voix qui parlaient de Michael… ce qu’il allait faire et à quel point il était « supeeer » et à quel point il était « géniaaal » – en espérant qu’il chante Ben, Got To Be There et I Want You Back et tout le reste, mais principalement ces chansons-là, « Vraiment ! ». Les visages d’ébène, bruns ou beiges étaient encadrés de tresses, les corps fins vêtus de pantalons à taille haute, de blazers, de maillots de corps, de robes longues ou courtes moulantes. Les jeunes frères étaient impeccables dans leurs costumes ajustés, cool face à l’hystérie des « poulettes » mais vraiment aussi excités par le fait que ça se vérifie encore sur cette nouvelle étape pour les frères Jackson.
C’était aussi une affaire de famille… et les plus jeunes ont sans doutes dépassé leurs homologues plus âgés… il y avait des enfants de quatre, cinq, six ans, vêtus de leurs habits du dimanche, le visage rayonnant, qui serraient le main de Papa et Maman, mais en les tirant avec anxiété pour se rendre au plus vite à leur siège et regarder d’un œil vif vers la scène, s’interroger sur la présence de la rangée de micros et d’autres « trucs » sur la scène… tout en connaissant la réponse sur certaines choses mais pas toutes, en demandant à leur maman « quand Michael arriverait sur scène ». Et puis bien sûr il y avait les enfants sages, de sept, huit, neuf, et même dix ans, assis deux par deux… à qui on avait permis de sortir seuls pour aller voir leurs idoles… et qui chuchotaient malicieusement entre eux pour savoir si c’était bien Tom Cross de KGFJ qui était assis derrière eux.
C’était donc un show pour des enfants qui prouvaient leur pleine capacité de fans passionnés, dont l’indéniable allégeance et la fidélité à leurs héros était accablante ! Parés de fanions Jackson Five, d’affiches, de livrets souvenirs, ils ont afflué vers leurs sièges, faisant rapidement contrôler leurs billets et attendant avec impatience le grand moment. Jumelles et caméras ont vite été saisies pour capturer instantanément les visages de chaque membre du groupe.
Le groupe The Undisputed Truth, qui précédait les Jackson Five a reçu un accueil enthousiaste mais symbolique de leur carrière, avec leurs hits Smiling Faces et Poppa Was a Rolling Stone, mais pas autant que lorsque les cris aigus ont retenti lorsque les lumières se sont tamisées et que Johnny Soul, le maître de cérémonie, a présenté les Jackson Five.
De l’agitation ? Oui ! Les projecteurs balayaient en permanence le public tandis que les Jacksons Five entamaient leur premier morceau. On hochait la tête, on claquait des doigts et on bougeait son corps au rythme de la musique. Michael s’est éloigné, puis est revenu aux quatre coins de la scène pour taquiner les groupes de filles frénétiques qui se penchaient au balcon et tentaient désespérément de toucher sa main… et il l’a fait à plusieurs reprises tout au long du concert jusqu’à ce que ça arrive enfin… il touchait une main et des cris s’entendaient au-dessus de la foule alors que la chanceuse sautait et semblait au paroxysme de la joie, chérissant pour toujours cette main et ces doigts.
Inutile de dire que ça a été un énorme succès ; les Jackson Five ont donné un magnifique spectacle, précis et fluide dans leurs interprétations fantastiques et leur chant très juste. Mais le spectacle était dans la salle et les vagues de bons sentiments se ressentaient rien qu’en regardant les 18 000 fans en train d’observer leurs héros avec une vigueur inégalée… c’était vraiment spécial.
Rosalind Goddard

INGLEWOOD – Les Jackson Five font toujours des tubes, vendent des millions d’albums, remplissent les salles de concert et maintiennent le prestige qu’ils ont depuis 1969, quand les choses ont commencé à marcher pour ces jeunes garçons. Fin août, ils se sont produits au Forum d’Inglewood et une fois de plus la Jacksonmania a pris vie sous la forme de milliers de jeunes femmes criants les noms de Michael, Marlon, Jackie, Tito, Jermaine, et n’oublions pas le plus jeune, Randy, qui a fait sa première apparition en Californie. Leur charisme spécial n’a pas disparu.
Il n’est pas difficile de se rendre compte de la raison pour laquelle ils sont considérés comme le plus grand groupe Motown et pourquoi ils reçoivent autant d’attention. Leur prestation est bien chorégraphiée et bien répétée. Par moments leurs mouvements semblent si bien répétés qu’ils perdent un peu de la fluidité qui les rendrait un peu plus naturels. Ils caracolent sur scène de manière passionnante, mettant beaucoup de discipline dans leur prestation scénique, autant que dans leur musique.
Le concert n’a pas seulement révélé le groupe dans son ensemble, mais a aussi donné à Michael et à Jermaine une chance de faire leurs preuves en tant que chanteurs. Michael Jackson n’a aucun problème à se lamenter sur Wanna Be Where You Are et Got To Be There. Il bouge sur scène comme un petit ouragan, parcourant la scène de long en large pour chanter en direction des jeunes filles assises sur les côtés. Il a même parfois arrêté de leur serrer la main, rendant la foule déchaînée devant chaque mouvement et chaque geste qu’il faisait. La chanson la plus efficace a été Ben, où il a démontré sa puissance vocale, sa capacité, et son charisme en tant qu’artiste. Il l’a chantée de manière élégante, touchante, envoûtante, comme un vrai professionnel.
Jermaine prend aussi son propre chemin avec son premier album Motown, qui se porte plutôt bien dans les charts. Sa voix a la fraîcheur et la clarté du cristal et en même temps émet de la chaleur. Il a chanté I Found That Girl et son sigle du moment I Let Love Pass Me By. Son interprétation de Bridge Over Troubled Water a été des plus impressionnantes.
Le groupe a interprété plusieurs de ses tubes, comme ABC, I Want You Back, Never Can Say Goodbye, Goin’ Back To Indiana et Sugar Daddy. Chaque mélodie a créé un semblant de nostalgie à certains moments, à certains endroits, et à certaines personnes. Ces chansons n’ont pas perdu l’énergie et le rebond qui ont fait d’elles des classiques.
Randy Lucifer Jackson a été présenté au milieu du concert et a démontré son jeune talent pour les congas. Pour un enfant de cet âge il joue exceptionnellement bien des percussions, et a pu prouver qu’il pourrait un jour être l’attraction principale du groupe, si sa voix est aussi bonne que son jeu.
Le groupe a fait durer le spectacle pendant une heure et quart, sans aucun retard. Ils ont conclu sur The Love You Save et ont prouvé qu’ils étaient toujours aussi populaires, et si ça continue, ils deviendront probablement les nouveaux Mills Brothers.
The Undisputed Truth ont ouvert la première partie du concert avec des airs tels que Smiling Faces Sometimes et Papa Was a Rolling Stone. Leur performance contient quelques chorégraphies (le genre de chorégraphie permise par Motown pour la plupart de ses groupes) et quelques harmonies vocales très justes. Leurs voix semblaient vraiment puisantes et le groupe a montré beaucoup de potentiel.
David Gest

Sources: Universal Music / Soul / J5Collector / The Jackson 5 Ellen Motoviloff / MJFrance

Traduction: Pretty Young Cat

Voici la tracklist du double album « The Jackson 5 Live At The Forum » qui devrait sortir le 22 Juin 2010 afin de célébrer le 40ème anniversaire du concert des Jackson 5 à Los Angeles. Ce double album contiendra sur son premier CD le concert des Jackson 5 au forum de Los Angeles du 20 juin 1970 alors qu’ils débutaient leur carrière tandis que le second CD contiendra le concert du 26 aôut 1972, toujours au forum de Los Angeles après deux années de jacksonmania. Il est à noter que le premier CD contiendra une chanson bonus du concert faisant partie du TV Special Goin’ Back To Indiana tandis que le second CD contiendra une chanson bonus live provenant de la B.O « Save The Children« .

Nulle doute que ce double album est très attendu de tous les fans de Michael Jackson et des Jackson 5. Celui-ci sera accompagné de photos rares.

Tracklist:

Disc 1 – June 20, 1970

1. Introduction
2. I Want You Back
3. Feelin’ Alright
4. Who’s Lovin’ You
5. Walk On
6. Don’t Know Why I Love You
7. Zip-A-Dee-Doo-Dah
8. ABC
9. It’s Your Thing
10. I Found That Girl
11. There Was A Time
12. Thank You Falettinme Be Mice Elf Agin
13. The Love You Save

Bonus Track

14. Mama’s Pearl Live in Indiana, May 29, 1971

Disc 2 – Back @ the Forum August 26, 1972

1. Brand New Thing
2. Medley: I Want You Back/ABC/Mama’s Pearl
3. Sugar Daddy
4. I’ll Be There
5. Introduction by Michael
6. Goin’ Back to Indiana/Brand New Thing/Goin’ Back to Indiana
7. Bridge Over Troubled Water
8. I Found That Girl
9. I’m So Happy
10. Lookin’ Through The Windows
11. Ain’t Nothing Like The Real Thing
12. Introduction by Jackie
13. Ben
14. Rockin’ Robin
15. Got To Be There
16. You’ve Got A Friend
17. Ain’t No Sunshine
18. I Wanna Be Where You Are
19. Introduction by Jermaine
20. That’s How Love Goes
21. Never Can Say Goodbye
22. Walk On
23. The Love You Save

Bonus Track

24. I Wanna Be Where You Are from « Save The Children » Live from Chicago, September 1972

Sources: PR Newswire / foulecamp / forum.jackson5abc.com

Selon le site musictap.net , Hip-O Select Records commercialisera le 22 juin un CD des Jackson 5 intulé: « Live at the Forum ».

Dans un entretien accordé au magazine Vibrations en décembre 2009, Harry Weinger, responsable des rééditions de Motown, évoquait le projet :

« Concernant les « Live At The Forum », il s’agit de deux shows, enregistrés en 1970 et 1972, qui sont assez différents. En 1970, les chansons sont plus longues, le groupe parle entre les morceaux, ils font durer la soirée, tandis qu’en 1972, ils ont plus de hits, comme « Sugar Daddy » ou « Mama’s Pearl », et Michael a droit à ses propres chansons, de même que Jermaine. »

Sources : musictap.net / MJLegend / Vibrations Magazine / jackson5abc.com