Book On The Dance Floor: Interview de Brice Najar…

Suite à notre info du 7 décembre dernier concernant la sortie du tout nouveau livre de Brice Najar, nous savons que pas mal de fans se sont précipité à commander Book On The Dance Floor sur Amazon.fr.

MJFrance vous propose aujourd’hui une interview exclusive de son auteur, afin d’en savoir plus sur ce nouvel ouvrage qui fait du bien à lire en cette période morose et qui fera très certainement un très beau cadeau de Noël pour les fans de Michael Jackson.

Interview de Brice Najar:

Bonjour Brice,

Après plusieurs ouvrages sur Michael Jackson, nous aurions pensé qu’avec ton livre Let’s Make HIStory, tu avais un peu fait le tour de la question concernant le témoignage des collaborateurs de Michael Jackson. Or, tu reviens une fois de plus avec cette fois-ci Book On The Dance Floor, un livre consacré à l’album « Blood On The Dance Floor » sorti en 1997. Peux-tu nous raconter comment ce projet t’est venu en tête ?

Bonjour François !

En fait, au sujet de ce « tour de la question », j’ai eu le sentiment de l’avoir fait après chaque livre et puis, le temps fait son œuvre, les idées viennent à l’esprit et on se dit au moment de rempiler, « pourquoi pas ?! ». Pour ce nouveau livre, l’idée m’est venue pendant mes vacances d’été il y a deux ans. Je vis en Savoie alors la Suisse est pour moi une destination assez accessible. J’en ai profité pour me rendre à Montreux pour la première fois, hors cadre de son festival. J’ai particulièrement apprécié de visiter le studio de Queen et la maison de Charlie Chaplin qui sont devenus des musées. J’avais alors réalisé pourquoi ces artistes étaient venus se ressourcer en ce lieu, tant il est apaisant. Forcément, j’ai également eu une pensée pour Michael qui était venu travailler sur la chanson « Blood On The Dance Floor » dans ce studio, non sans aller rendre visite à la famille Chaplin dans son manoir. Je trouvais ça intéressant qu’il soit venu en ces lieux alors que le HIStory Tour faisait une pause de quelques mois. La quiétude et la beauté de Montreux m’inspiraient, au point de vouloir écrire à ce sujet. Et là, je me suis dit, pourquoi ne pas écrire un livre sur ce projet d’album « Blood On The Dance Floor ». Le sujet est bien plus vaste que ce séjour à Montreux mais la cité helvétique a été un déclic, le point de départ de ma réflexion.

Pour beaucoup de fans, « Blood On The Dance Floor » n’est pas considéré comme un véritable album mais plutôt comme un mélange de titres inédits, de chansons qui figurent dans le long métrage Ghosts et de quelques surprises. Penses-tu qu’il s’agit d’un véritable album et comment le considères-tu ?

J’ai une tendresse particulière pour ce disque car, au risque de me répéter, cette période HIStory reste pour ma part la plus belle. De tous mes achats d’album, c’est celui que j’ai le plus apprécié car il accompagnait le concert du HIStory Tour auquel j’allais assister quelques semaines plus tard. Evidemment, avec seulement cinq titres réalisés par Michael, on ne peut pas le considérer comme un album à part entière. Pourtant, je le vois comme un cadeau de MJ à ses fans, comme s’il ouvrait son coffre d’inédits pour notre plus grand plaisir. On peut alors le percevoir comme quelque chose de très positif, alors que sa thématique reste assez sombre. Un projet fascinant et complexe comme l’était la personnalité de Michael. J’avais donc envie d’enquêter sur cet ovni, tel un objet à part dans cette riche discographie. Je trouve plus intéressant de faire un livre sur un sujet qui peut paraitre inattendu pour beaucoup lorsqu’on sait que c’est davantage « commercial » et convenu de traiter des énièmes biographies.

Comment as-tu découvert cet album qui est sorti de nulle part et quelle a été ta réaction à sa première écoute ?

Comme beaucoup de fans français, j’ai eu l’information avec le numéro 21 de Black & White. Voilà pourquoi l’univers de ce disque est très lié au magazine dans mon esprit. Quand j’y repense, on planait totalement à cette époque ! J’attendais donc ce nouveau disque avec impatience. L’album est sorti le mercredi 14 mai 1997, j’avais 18 ans depuis tout juste une semaine. Gros coup de chance, et je n’ai jamais su pourquoi, tous mes professeurs étaient absents ce jour-là. J’ai donc pu aller acheter l’album dès le matin et passer ma journée à l’écouter. J’avais enregistré « Ghosts » une semaine plus tôt quand il était passé sur Canal +, donc j’étais totalement dans l’ambiance mais j’ai pu découvrir « Morphine » et « Superfly Sister ». Je n’ai pas vraiment prêté attention aux remix mais dès les premières écoutes des cinq titres, j’étais totalement conquis par le concept. Michael venait de monter les marches du Festival de Cannes, il allait entamer la seconde partie de la tournée tandis que la presse (c’est l’impression que j’avais) n’avait pas de commentaires négatifs à ce moment-là, contrairement à la sortie d’HIStory. Franchement, les conditions étaient optimales pour apprécier cette parution de Blood On The Dance Floor.

Après Let’s Make HIStory, le lecteur doit certainement s’attendre au même concept pour Book On The Dance Floor. Peux-tu nous dire si le principe est le même ou si cela diffère du précédent ouvrage ?

Le concept des interviews a bien fonctionné pour Let’s Make HIStory. Ce fut un beau challenge pour moi à l’époque car auparavant, je n’avais pas tellement d’expériences dans ce domaine. Finalement, j’ai pris mes marques avec l’aide de Laetitia, ma compagne, et je continuerai à en réaliser autant que possible. Aujourd’hui, cette fonction fait partie de mon bagage, au point de publier également des interviews pour mon site web. Je voulais donc réaliser des entretiens pour Book On The Dance Floor : le lecteur qui s’attend à une sorte de suite du précédent livre n’aurait pas compris que je ne le fasse pas. Toutefois, ça m’avait manqué de rédiger moi-même des chapitres et je ne voulais pas que cette étiquette d’intervieweur prenne le pas sur celle de l’auteur. Les différents chapitres sont parfois des entretiens bruts, parfois des textes rédigés. Vous retrouverez donc des entretiens de personnes qui ont croisé le chemin de Michael Jackson, mêlés à mes souvenirs personnels. Un concept original, je pense.

De notre point de vue, Morphine est une chanson qui sort du lot dans cet « album ». Elle n’a strictement rien à voir avec toutes les chansons de Michael Jackson et de plus, elle est autobiographique. Est-ce qu’un paragraphe de ton livre lui est consacré et est-ce qu’il en est de même pour chaque chanson inédite de cet album ?

Oui, chaque chanson a droit à un ou plusieurs chapitres, que ce soit sous forme d’entretien ou de texte rédigé. Morphine méritait d’être abordée de façon approfondie, au point d’être traitée dans un chapitre comprenant mon ressenti, mon analyse de la chanson, non sans avoir ajouté deux entretiens avec des collaborateurs. J’ai écrit tout cela en plein confinement, écoutant la chanson en boucle pendant plusieurs jours, dans une sorte d’isolement. J’avais conscience que c’était un sujet important, et je pense que c’est le chapitre qui m’a demandé le plus de travail. Je ne sais pas si le lecteur ressentira ce fait mais c’est ainsi que je l’ai vécu.

Avec ce nouvel ouvrage, as-tu pu entrer en contact avec de nouveaux collaborateurs dont les témoignages ne figurent pas sur Let’s Make HIStory. Peux-tu nous dire qui sont ces collaborateurs, comment tu les as contactés et quelles ont été leurs réactions ?

J’avais revu Thomas Bähler à Montreux l’été dernier. Nous avions passé la journée ensemble avant le concert de Quincy Jones le soir-même. Symboliquement, c’est à quelques mètres des Mountain Studios que je lui ai demandé s’il accepterait de rédiger ma préface. C’est quelqu’un qui m’a encouragé depuis mes débuts et je tenais à ce que soit lui pour cette tâche. Il a accepté bien volontiers et nous sommes allés directement devant la porte du studio pour poser ensemble, comme c’est illustré dans le livre.

Au sujet des entretiens, forcément, j’avais envie de contacter des collaborateurs qui n’avaient pas participé à Let’s Make HIStory. A titre d’exemple, je peux le dire aujourd’hui, j’ai regretté de ne pas réussir à rentrer en contact avec l’équipe de Jimmy Jam & Terry Lewis de Flyte Tyme Productions pour le précédent ouvrage. Cette firme ayant produit « Is It Scary » et « Scream Louder » (le seul remix assuré par la même équipe que la version originale, je me permets donc de le citer !), j’ai tenté de contacter un de ses membres. Cette fois, j’ai réussi avec la participation du programmeur Jeff Taylor. Il m’a donc raconté en détail la venue de Michael à Minneapolis avec beaucoup d’enthousiasme. Je suis content d’avoir pu aborder ce sujet.
Cependant, ce ne sont pas forcément des musiciens qui ont participé cette fois-ci. J’ai pu interviewer Kiera Chaplin, afin de parler de la visite de Michael au manoir de sa famille. Une façon de dire que ce nouveau livre traite également de l’aspect humain et de l’ambiance lorsque le disque a été travaillé.
J’aime garder un peu de suspense au sujet des collaborateurs présents dans le livre mais je peux quand même révéler qu’il y a tout de même un musicien qui offre un nouvel entretien et complète celui de Let’s Make HIStory. Je ne pouvais pas ne pas contacter à nouveau Brad Buxer, d’autant qu’il est omniprésent tout au long du livre, tellement son rôle est important dans ce projet Blood. J’en ai également profité pour écrire au sujet de ma relation avec lui, tant sa confiance et son amitié me touchent profondément.

Les années Blood On The Dance Floor correspondent aux années Black & White, le très célèbre magazine français consacré à Michael Jackson. Peux-tu nous expliquer ton choix d’avoir contacté Laurent Hopman et Christophe Boulmé pour ton nouveau livre ?

Cette période était extraordinaire et je suis persuadé que le magazine a contribué à tout cela. C’était un bonheur de lire Black & White, surtout avec une tournée à venir et une actualité assez chargée. Nous ne nous en rendions pas compte à l’époque, mais c’était la dernière promotion de qualité pour un album de Michael ! Voilà pourquoi je souhaitais aborder tout cela dans le livre. Le meilleur moyen de le faire était de contacter les anciens membres de son équipe que sont Christophe et Laurent. Je suis assez fier de voir leurs noms impliqués dans mon projet car si on m’avait dit cela à l’époque, je ne l’aurais jamais cru. Durant de nombreux chapitres, je prends le temps d’expliquer mes choix et la direction que j’ai souhaité prendre, c’est dans ce cadre que je raconte mes propres souvenirs. Ainsi, je rends hommage à cette équipe de français qui a vécu des choses extraordinaires. J’ai tenté de le faire de nombreuses fois mais, sincèrement, c’est ce livre qui offre le résultat le plus abouti. Au sujet de Laurent, il a été la première personne que j’ai contactée. Nous avons pu aborder l’album et ses coulisses et offrir un témoignage différent de celui d’un musicien. De son côté, Christophe était déjà très pris avec son propre livre. Je lui suis donc reconnaissant d’avoir pris de son temps pour le mien. Il m’a permis d’aborder l’univers de Ghosts qui est, selon moi, indissociable de Blood On The Dance Floor. Je le remercie également de m’avoir ouvert ses archives et de m’avoir laissé disposer de quelques photos inédites du HIStory Tour.

Au sujet des photos, peux-tu nous en dire davantage ? Est-ce que l’on y trouvera que des sujets en relation avec l’album Blood On The Dance Floor ou y aura-t-il d’autres choses encore ?Outre les photos de Christophe, vous pourrez découvrir des photos de Steven Paul Whitsitt. Ce dernier m’avait demandé de l’aider à choisir les photos qui seraient présentées au MJ MusicDay à Lyon. Dans cette sélection, j’ai pu remarquer certains clichés et je suis content d’avoir eu son accord pour les utiliser dans le livre. C’est ainsi que j’ai choisi la couverture, ainsi que de nombreux portraits qui seront visibles en pleine page. Il y aura également des photos offertes par les participants comme c’était le cas pour Let’s Make HIStory. Cependant, la présentation de Book On The Dance Floor se veut plus ambitieuse et aboutie dans ce domaine. On est loin de mon premier livre il y a 7 ans dans lequel il m’était impossible d’avoir des photos à disposition… (rires…)

Au niveau des sujets en lien avec Blood, il y aura bien évidemment Ghosts, sans oublier le HIStory Tour. C’est pour cette raison que j’ai souhaité faire un entretien avec un des protagonistes présents sur les trois tournées solo et ainsi, aborder Michael Jackson en tant qu’artiste de scène. Je n’aime pas dévoiler trop de choses mais j’ai également voulu parler de mon concert vécu à Lyon. J’ai donc fait une revue, 23 ans après, afin d’immortaliser tout cela. Je me dis que ceux qui ont eu cette chance comme moi pourront revivre l’instant. Pour ceux qui ne se sont pas déplacés au concert, j’avais envie de partager cette émotion. J’ai pu documenter tout cela et je remercie mon ami Cédric Michon de m’avoir offert ses photos prises pendant le concert. Pour l’anecdote, j’ai également ajouté ma photo avec Brad Buxer et Michael Prince au Stade Gerland l’année dernière, tel un pèlerinage.

La couverture du livre a été réalisée par Nicolas Keller d’ActarusProd, ainsi que la mise en page. Peux-tu nous en dire plus à son sujet ?

Les travaux de Nicolas ont été nombreux dans notre communauté de fans ces dernières années. Je savais donc que tout allait rouler lorsqu’il a fait la mise en page de Let’s Make HIStory. C’est un professionnel, mais également un fan et cela lui permet de savoir exactement ce que tu souhaites pour la mise en page d’un livre lié au Roi de la Pop. C’est un gain de temps énorme, car tu peux trouver un bon graphiste mais ce n’est pas pour autant qu’il comprendra ta vision en tant que personne extérieure au monde Jackson. Pour Book On The Dance Floor, j’avais donc toutes les raisons de le contacter à nouveau. Comme dit plus haut, lorsque tu peux utiliser des photos de deux photographes de MJ, tu sais que tu dois mettre la barre très haute et je n’avais pas besoin de le dire à Nicolas. Il s’est totalement investi, voulant s’imprégner de l’univers de l’album. C’était rassurant de savoir que je pouvais compter sur lui. D’autant qu’il a été très disponible : je dois avouer que je lui ai demandé de nombreuses modifications et corrections et il a toujours répondu présent.

Chez MJFrance, nous savons à quel point tes ouvrages sont essentiels à qui voudra vraiment connaître les coulisses des enregistrements des chansons de Michael Jackson et nous te remercions pour cette interview. Aurais-tu envie de t’adresser aux fans qui lisent ces quelques lignes et qui pourraient encore hésiter à acheter Book On The Dance Floor ?

Si vous avez aimé Let’s Make HIStory, vous ne serez pas déçu par ce nouveau livre. Des entretiens inédits avec des collaborateurs seront accessibles. J’ai également mis une part de moi-même et chaque fan pourra s’identifier à ces lignes. J’ai évoqué plus haut la préface de Tom Bähler et j’aimerais également parler de la postface de Matt Forger. Je souhaitais collaborer avec lui depuis des années et c’est enfin chose faite. Il offre un texte très détaillé sur sa collaboration avec Michael durant le projet Blood. Il aborde de nombreux aspects autant humains que techniques, et sans lui mon livre n’aurait pas été aussi abouti. J’ai cette fierté d’avoir le soutien de nombreux collaborateurs qui ont compris ma démarche. J’ai conscience que je n’aurais jamais pu réaliser tout cela à moi seul et au fur et à mesure que mon réseau s’est agrandi, j’ai pu offrir un résultat bien plus riche. C’est un concours de circonstances lié à plusieurs années de travail et à une compagne, fan également, qui me soutient dans ma passion. Book On The Dance Floor est le fruit de 7 années à aborder Michael en tant qu’auteur, via des livres, articles et un site web. Certains m’ont déconseillé de le publier en pleine crise du Covid. Je leur ai dit que c’est justement maintenant que les fans ont envie de se changer les idées. Certains étaient surpris de mon sujet, je leur ai répondu qu’ils ne soupçonnaient pas tout ce que représente cette année 1997 pour Michael. Ce livre ne vous laissera pas indifférent, et j’ajouterais une conclusion inspirée d’une citation de Kennedy : Ne vous demandez pas ce que l’Estate peut faire pour vous, demandez-vous ce que vous pourriez faire pour perpétuer l’héritage de Michael Jackson…

Merci à Brice Najar pour nous avoir accordé cette interview.

Liens utiles : bricenajar.com / actarusprod.com / criboul.com / Amazon.fr

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