Nous arrivons donc après cette année on ne peut plus riche en succès vers l’année 1971. Cette année 1970 et ce succès des Jackson 5 permis d’ailleurs à la famille Jackson qui était en location sur les collines d’Hollywood de pouvoir enfin s’acheter une belle et grande maison au 4641 Hayvenhurst Avenue à Encino, CA 91436.
Katherine raconte : Après avoir vécu pendant deux ans dans les deux maisons que Motown nous avait louées, nous avons pensé qu’il était temps d’avoir notre propre maison. Tout d’abord, nous avons limité nos recherches à Hollywood. L’idée d’être près de Motown et des studios d’enregistrement nous tentait. Et puis, finalement, nous avons décidé d’acheter une maison tout en haut de la colline, à Bel Air, qui donnait sur toute la ville. Notre agent immobilier nous poussa à prendre une maison qu’il avait choisie pour nous à Bel Air. Et pour nous prouver qu’il avait raison et que c’était un bon investissement, il nous conduisit dans la vallée de San Fernando, un jour, pour nous montrer une maison à Encino, qui était à vendre pour à peu près la même somme, c’est à dire 140 000 dollars. L’agent était persuadé que cette maison de Encino, comparée à Bel Air, était beaucoup moins intéressante parce qu’elle était située sur un terrain plat et qu’il n’y avait pas cette vue magnifique. Mais finalement, nous sommes vraiment tombés amoureux de la maison à Encino. Nous adorions le fait qu’elle était située sur un terrain immense et qu’il y avait dix-huit citronniers, orangers et mandariniers et également un grand terrain pour que les garçons puissent jouer au basket.
La maison était très agréable. Elle avait le style du ranch de Californie avec un étage et six chambres, une grande véranda ensoleillée et puis cinq salles de bains. Nous adorions tout particulièrement le grand séjour tout en verre qui était baigné de lumière toute la journée. Et c’est finalement cette maison que nous avons décidé d’acheter. Nous y avons déménagé le 5 mai 1971, un jour après mon 41ème anniversaire. Les enfants devaient encore partager les chambres. Jackie avait choisi de partager avec le joueur de clavier, Robby Rancifer. Tito était avec le batteur Johnny Jackson. Jermaine était avec Marlon. Michael avec Randy. Et LaToya avec Janet.
Cette année 1971 vit l’écriture au mois de juin et juillet 1971, du livre « The Jackson Five » d’Ellen Motoviloff chez Scholastic Books contenant 96 pages qui sortira finalement au mois de Janvier 1972.
Vous pouvez lire ci-après la traduction du passage consacré à Michael Jackson dans ce livre.
Mais revenons plutôt dans un ordre chronologique puisque cette année 1971 commença en fanfare dès le 2 Janvier avec encore et toujours la scène pour un concert au Miami Beach Auditorium de Miami suivi le lendemain d’un concert au Civic Center de Mobile dans l’Alabama. Le 7 Janvier 1971 est alors mis sur le marché le 45 tours de « Mama’s Pearl » avec le titre « Darling Dear » en face B. Encore une réussite pour les Jackson 5 puisque ce titre a été vendu en moins de trois mois à 1 000 000 d’exemplaires et finira 2ème à la fois dans le classement Pop et dans le classement R&B. A noter que ce 45 tours fut édité en promo vinyl de couleur rouge dont vous pouvez voir ci-dessous la représentation à coté du 45 tours Français d’époque.
Nouvelle marque de grand succès, le 20 Janvier 1971 Richard Hatcher, le maire de Gary (Indiana), la ville de naissance de Michael Jackson dans laquelle Joe épousa Katherine en 1949, fit une déclaration officielle dans laquelle il décida que la rue Jackson de Gary s’appellerait « Jackson 5 Boulevard » et ce pour la semaine du 25 au 31 Janvier 1971. Le 31 Janvier 1971, c’est donc toute la famille Jackson qui fut de retour à Gary sous un froid de canard. Le maire de la ville remettra alors les clés de la ville aux Jackson 5 sous les caméras de la Motown qui proposera les images lors d’un show télévisé futur intitulé « Goin Back To Indiana » qui fera également l’objet d’une sortie d’album. Il fit une déclaration, s’estimant « si fier, en ce jour, de voir que les Jackson 5 ont porté le nom de Gary, Indiana, à travers tout le pays et même au delà des mers, en faisant un nom dont tous ses habitants peuvent être fiers« . Une plaque sera alors remise par l’université d’Indiana pour remercier les Jackson 5 d’avoir inspiré tant d’espoir aux jeunes Américains. On leur remettra même un drapeau Américain qui a flotté au dessus du Capitol à Washington. Les Jackson 5 firent une prestation à la west side high school ou le prix des places coûtaient alors entre 4 et 6 dollars.
Katherine raconte : Filmés en direct, les garçons sont retournés à Gary dans un hélicoptère qui atterrit sur le terrain de football du lycée Roosevelt. Des centaines de fans étaient là pour les accueillir en dépit de la température car il devait geler à pierre fendre, ce jour-là. Bien entendu, les garçons sont passé par notre ancienne maison. Il y avait sur la pelouse juste devant, une grande pancarte que la ville de Gary avait installée, où on pouvait lire « bienvenue aux cinq Jackson, les gardiens du rêve. »
Jackie se souvient : « Tout à coup, la maison m’a semblé vraiment toute petite. « Est-ce que j’ai vraiment vécu ici ? » je me suis demandé. Quand j’étais petit, j’avais l’impression de vivre dans un manoir« .
Les frères Jackson furent cependant assez déçu car ils se faisaient une joie à l’idée de revoir leurs vieux copains et en réalité, leurs amis n’arrivaient pas à accepter le fait qu’ils n’avaient pas été transformés par le succès.
Jermaine se souvient : Ils nous touchaient les mains en criant, en hurlant, en nous traitant comme si nous n’étions pas vrais, comme si nous n’étions pas en chair et en os. On n’arrêtait pas de leur dire: « Eh ! on n’a pas changé, on est toujours les mêmes garçons avec lesquels vous êtes allés à l’école. »
Les Jackson 5 ne se reposent pas pour autant, un nouvel album est en préparation, il s’agit de « Maybe Tomorrow« …
Avec « Maybe Tomorrow », les Jackson 5 auront donc encore une année riche en enregistrements. En cette année 1971, ils enregistrent également des titres comme « If I Have To Move A Mountain » (album « Lookin’ Through The Windows » 1972), « Love Song » (qui figurera en 1972 uniquement en face B du single « Lookin’ Through The Windows »), « Sugar Daddy » (qui figurera sur un premier Best-Of « Greatest Hits Jackson 5 » 1971), « You Made Me What I Am » (qui figurera sur l’album « Skywriter » en 1973) ainsi que deux titres qui figureront sur le fameux « Boogie » (Natural Ressources 1979), à savoir « Just Because I Love You » et « Penny Arcade ».
L’album « Maybe Tomorrow » sera dans les bacs le 12 Avril 1971.
Un premier 45 tours sorti alors le 16 Mars 1971 et ce avant l’album. Il s’agissait de « Never Can Say Goodbye » que les Jackson 5 ne furent pas les premiers à chanter mais qui fut un véritable succès puisque terminant à la toute première place du classement R&B et deuxième au classement Pop aux USA. Ce même mois de Mars 1971 vit également la sorti d’une compilation chez Motown intitulée « The Motown Story » avec le titre « I Want You Back » et un petit audio de Michael racontant sa vie en tant que membre du groupe The Jackson 5.
L’album « Diana! (Soundtrack) » sortait le 29 Mars 1971. Il contient alors deux medleys des Jackson 5 : « Mama’s Pearl / Walk On By (Hal Davis & Burt Bacharach) / The Love You Save » (4:58) et « I’ll Be There / Feelin’ Allright » (4:54).
Fin Avril 1971, après un début d’année chargé et pas moins de 10 concerts à travers les Etats-Unis d’Amérique, les Jackson Five sont véritablement en pleine gloire. Cela se traduira d’ailleurs par la UNE du célèbre magazine Rolling Stone avec Michael Jackson comme illustration. Nous sommes alors le 29 Avril 1971. Voici pour vous la UNE de ce magazine ainsi que la photo qui servit alors de support.
Le mois de Mai 1971 verra la sortie d’une compilation Motown intitulée « Motown Chartbusters Vol.3 » avec le titre « ABC » ainsi qu’une compilation « Motown Chartbusters Vol.4 » avec « The Love You Save ». Un disque promotionnel « Diana Ross with The Jackson 5 » avec la référence Motown DJ719 fut alors distribué avec le titre « Feelin’ Alright » de 2’12 en face B. Les Jackson 5, eux, sont alors en concert à Philadelphia, Indianapolis et Oklahoma.
Le 14 Juin 1971, le célèbre magazine Time fait un article sur les Jackson 5 intitulé « Jackson 5 at home ». Vous pouvez lire la traduction de cet article ici.
Le 45 tours de « Maybe Tomorrow » avec le titre « I Will Find Away » sorti le 22 Juin 1971. Il finira 3ème au top R&B et seulement 20ème au top Pop. Le 45 tours promo de référence Motown M 1186 contenait alors le même titre sur les deux faces.
Tout l’été 1971, les Jackson 5 partent alors dans une grande tournée à travers les Etats-Unis. Une fois de plus, Michael Jackson est désigné comme le leader du groupe et parfois même décrit comme un sex symbol. Les Jackson Five ont une renommé de très bons danseurs avec des chorégraphies extraordinaires donnant toute la valeur à ce groupe plein d’énergie dont les journalistes ne tarissent pas d’éloges. Certains d’entre eux, voyant en Michael un chanteur remarquable, commencent même à se demander déjà, comment sera sa voix, dans les années à venir. A noter qu’un groupe de la Motown se produit également lors de cette série de concert, il s’agit alors des Commodores avec un certain Lionel Richie.
Le magazine Rolling Stone fait un compte rendue de l’album Maybe Tomorrow ainsi que le magazine Variety. En Septembre 1971, les Jackson 5 sont à la une de magazines comme Ebony ou encore Creem avec en illustration, le dessin animé qui arrive sur les écrans Américains avec les 5 jeunes garçons en vedettes.
J’étais déjà un fan de dessins animés quand le film d’animation sur les « Jackson Five » est passé tous les samedis matin, en 1971, à la télévision. Diana Ross avait renforcé mon goût pour l’animation en m’apprenant à dessiner, mais le fait de devenir le personnage d’une série de dessins animés me poussa encore d’avantage à satisfaire ma curiosité des films créés par Walt Disney. Je suis confondu d’admiration devant M. Walt Disney et ce qu’il a accompli avec tous ses artistes et ses créateurs de talent. Quand je pense à la joie que sa société a procurée à des millions d’enfants et d’adultes dans le monde entier, je n’en reviens pas. J’ai aimé être un personnage de dessins animés. C’était super de se lever le samedi matin et de regarder nos personnages animés sur le petit écran. C’était comme un rêve devenu réalité.
Moonwalk, Michael Jackson, 1988.
Le dessin animé est réalisé par la célèbre marque de fabrique Hannah Barberah et produit pas la Motown. La voix des héros n’est cependant pas celle des Jackson 5 mais bien de doublures professionnelles. Les chansons diffusées, sont bien celles des J5. En France, c’est TF1 qui diffusera cette série mais uniquement en 1983.
Le 19 Septembre, les Jackson 5 apparaissent alors dans un programme spécial télévisé intitulé « Goin’ Back To Indiana ». L’album du même nom sortira alors le 29 Septembre 1971. Cet album finira 5ème au top R&B et 16ème au top Pop.
Le groupe sera également présent sur une compilation intitulée « Rock Gospel – the Key To The Kingdom » Motown M-743L dans laquelle ils interprètent une version de « Bridge Over Troubled Water ».
Le 24 Septembre 1971, un peu comme une consécration au vu de la célébrité du magazine, la famille Jackson fait la UNE du LIFE. Ni plus ni moins.
Michael, Marlon, Tito, Jermaine et Jackie posent ainsi à coté de leurs parents, Joe et Katherine sur l’escalier en colimaçon de la maison, à coté de tant de disques d’or et de récompenses. Comme le fruit du hasard, Michael Jackson se trouve sur la plus haute marche. Voici pour vous, un extrait du reportage intitulé « Les stars du rock chez eux, avec leurs parents… Les Jackson Five avec maman et papa. »
Ils ont eu un très grand succès, d’une manière qui est une vieille tradition de l’Amérique Noire. Le « Show Business » est encore l’une des routes les plus sûres pour sortir du ghetto. L’immense maison qui est la nouvelle habitation des Jackson à Encino, en Californie, témoigne des disques d’or, des concerts à guichets fermés. La piscine, le terrain de basket, les mini-motos, les vêtements luxueux, les jouets et autres plaisirs sont tous témoins de cette nouvelle abondance. Voici trois ans, le père était conducteur de grue à Gary, Indiana. « Quand les enfants étaient petits, déclare Joseph Jackson, je jouais de la guitare dans un groupe intitulé « Les Falcons » [ndt: Les Faucons]. Nous répétions à la maison, et ils étaient là autour de nous, ils nous regardaient. Et depuis cette époque, ils essayèrent de jouer eux-même. Il n’était pas difficile de se rendre compte qu’ils seraient capables d’aller jusqu’au professionnalisme. Ils remportaient pratiquement tous les « talent show », et je n’ai pas été surpris quand ils sont arrivés. Parce que nous avions travaillé dur, vous savez…
C’est ainsi que maintenant les Jackson Five est une véritable institution avec une foule de satellites, des clubs de fans, un magazine, des productions TV. Leur père est leur manager et ils ont un avocat et un expert comptable. Parce que les Five sont jeunes, ils sont surveillés de près. Les plus âgés des Jackson n’ont aucune inquiétude au sujet de la drogue, ou d’un comportement étrange. Ils sont concernés surtout par la difficulté d’être professionnel à un si jeune âge. « Mais il y a toujours une partie de la vie d’un enfant qui reste de l’enfance, dit M.Jackson. Ils vont à l’école, font leur part de travail, ils jouent au ballon. Il faut qu’ils continuent leur vie personnelle, car lorsqu’un homme de spectacle ne le fait pas, c’est alors qu’il lui vient la grosse tête. J’ai essayé de leur apprendre à communiquer avec tout le monde, la classe n’a aucune importance. Car tous les gens sont les mêmes. La seule différence est peut-être que certains ont un coup de chance.
Life, 24 Septembre 1971.
Mais la Motown ne se contente pas de ce succès phénoménal. Les ventes d’albums, les concerts, les unes des journaux, un dessin animé, la Jacksonmania… Cela ne suffit pas, une idée est en marche dans la tête de Berry Gordy, il faut maintenant lancer dans une carrière en solo et lui faire faire son propre album à Michael Jackson.