Le Dr Steven Shafer, expert en Propofol, le puissant anesthésiant accusé d’avoir tué Michael Jackson, a déclaré aux jurés qu’il était difficile d’estimer les effets précis du produit sur la popstar, parce qu’on lui en avait donné beaucoup trop dans les mois qui ont précédé sa mort.
Le Dr Steven Shafer a fait cette déclaration lors du contre-interrogatoire de l’avocat de la défense Ed Chernoff, qui a noté que le risque que Jackson cesse de respirer aurait pu être faible dans les premières minutes après que le produit soit administré le jour de sa mort.
Chernoff a basé cette conclusion sur des recherches menées par Shafer.
« Dans le cas de M. Jackson, il est plus difficile d’avoir cette certitude », a répondu Shafer. « Il y a très peu, voire pas de précédent avec ce niveau d’exposition au Propofol ».
A la suite du dernier contre-interrogatoire du Dr Steven Shafer, la defense a appelé son premier témoin, en la personne de Donna Norris, directrice des communications du Département de Police de Beverly Hills.
Norris a témoigné brièvement pour parler de l’appel au 911, passé depuis le domicile de Jackson le jour de sa mort, détaillant l’heure à laquelle l’appel a été passé, de quel numéro de téléphone il a été passé et par quel relai l’appel a été transmis.
Alexander Suppal, qui s’est rendu au domicile de Jackson la nuit du 25 juin 2009 pour visionner les videos de surveillance, a parlé de la façon dont le système de sécurité était installé. Alors qu’il était installé à la barre des témoins, la défense a diffusé deux extraits filmés par le système de sécurité, dans les premières heures du jour de la mort de Jackson.
Les avocats de la défense ont alors appelé l’inspecteur Dan Myers, du Département de Police de Los Angeles, à la barre, pour mettre en doute le précédent témoignage de Alberto Alvarez.
Alvarez, qui était le premier agent de sécurité au chevet de Michael Jackson, et qui a passé l’appel au 911 le jour de la mort de Jackson, a dit à la cour dès le début du procès que Murray lui avait demandé de cacher dans un sac une poche à IV contenant un flacon de Propofol . Il a aussi dit que Murray lui avait demandé de placer l’oxymètre de pouls sur le doigt du chanteur.
A la barre des témoins hier, Myers a témoigné que Alvarez n’avait pas parlé du fait qu’il avait caché des flacons à la demande de Murray, ni du flacon de Propofol dans la poche de solution saline, lors de sa déposition faite à la police le 31 août 2009.
L’équipe de défense de Murray a également affiché les croquis d’une poche de solution saline et d’un oxymètre de pouls dessinés par Alvarez lors de sa déposition, et a souligné le fait que ces croquis ont été faits quelques jours après que le Département du Coroner de Los Angeles ait émis un communiqué de presse contenant de nombreux détails sur la mort de Jackson, et après que la presse ait largement couvert sa mort. L’insinuation semble être que Alvarez a pu tirer ses propres conclusions de ces rapports, plutôt que de sa propre expérience, lorsqu’il a dessiné ces croquis.
De son coté, l’inspecteur Martinez a témoigné qu’il a assisté à peu près à la moitié de la déposition de Alvarez, et a dit qu’il ne l’a jamais entendu mentionner que Murray lui avait demandé de cacher des flacons pour lui, ou qu’il avait vu un flacon de Propofol dans une poche à IV.
Martinez a aussi témoigné qu’il avait rencontré Alvarez et l’assistant du procureur David Walgren en avril 2011, dans les bureaux de Walgren. Walgren avait demandé à Martinez d’apporter des éléments de preuves, dont la poche de solution saline, l’oxymètre de pouls, et le flacon de Propofol, pour qu’Alvarez puise les inspecter. Ce qui suggère que le témoignage d’Alvarez lors de ce procès a pu être influencé par la présentation de ces preuves.
Le Dr Allan Metzger s’est ensuite présenté à la barre comme étant « le médecin principal » de Michael Jackson en 2008 et 2009. Il a cité quelques médicaments prescrits à Jackson, dont le Klonopin, un anxiolytique, et le Trazadone, un anti-dépresseur.
Le Dr Metzger a indiqué que Jackson lui avait « réclamé des intraveineuses de sédatifs. Il a utilisé le mot ‘jus ‘ ». Le médecin a ajouté que selon Jackson une médication orale « ne l’aiderait pas », mais en tant que médecin il a refusé toute médication par intraveineuse pour l’aider à dormir.
Dans son contre-interrogatoire, David Walgren a demandé à Metzger si « une somme d’argent l’aurait convaincu de donner une IV de Propofol à Jackson à domicile ». Ce à quoi Metzger a répondu : « Absolument pas ».
Autre témoignage, il s’agit cette fois-ci de celui de l’infirmière Cherilyn Lee qui s’est présentée à la barre. Elle s’est fait connaître par ses apparitions dans la presse peu de temps après la mort du chanteur. Avec quelques hésitations, Lee a laborieusement expliqué à Chernoff l’histoire de son implication auprès du chanteur début 2009, quand elle lui rendait visite régulièrement à son domicile pour lui donner un traitement naturel anti-fatigue par IV, dont une décoction riche en minéraux.
Lee a témoigné que Jackson avait commencé à se plaindre d’avoir des difficultés à dormir, et après qu’elle ait administré au chanteur plusieurs remèdes 100 % naturels, Jackson s’est plaint qu’ils étaient inefficaces.
« Quand j’ai besoin de dormir, je dois dormir tout de suite« , lui disait Jackson.
Lee avait suggéré à Jackson de participer à un protocole d’étude sur le sommeil, mais il avait répondu qu’il n’avait pas de temps pour ça.
Le témoignage de Lee s’est terminé un peu en queue de poisson, quand elle a dit à la cour, questionnée par Chernoff, que Jackson avait parlé d’un médicament à Lee. Cependant, la cour a ajourné l’audience à ce moment-là, et Lee pourrait parler plus tard de ce médicament spécifique.
Sources : thewrap.com – cbsnews.com – Traduction PYC