Le procès du Dr Murray a continué le 12 octobre avec le témoignage du Dr Alon Steinberg, l’un des cardiologues de l’Ordre des Médecins de Californie. Celui-ci a dit au jury que le Dr Conrad Murray avait démontré une « déviation extrême » des pratiques standards de soins. Alon Steinberg a été clair sur le fait qu’il était cardiologue, et non pas anesthésiste. Il a déclaré qu’il avait passé en revue le cas de Murray uniquement en se basant sur la retranscription de sa déposition à la police parce qu’il voulait « juger le Dr Murray avec ses propres mots ».
Steinberg a relevé six déviations distinctes des soins standards, chacune équivalent à une négligence grossière précisant que le Propofol ne devrait être utilisé que dans la cadre de procédures effectuées à l’hôpital et ne devraient jamais être utilisé pour faire dormir. Il a déclaré qu’il n’avait jamais entendu personne dire qu’il utilisait le Propofol pour faire dormir. Murray manquait de l’équipement de base en cas d’urgence.
Steinberg dit que Murray n’avait aucune idée de ce qu’il faisait. Ce qu’il aurait dû faire, c’est utiliser du Flumazenil, un antidote au Propofol, appeler le 911 et commencer à le ballonner, à lui donner de l’air, au lieu de commencer à lui faire un massage cardiaque dont il n’avait pas besoin puisque son cœur battait toujours. Autre énorme erreur : Murray n’a pas appelé le 911. Steinberg a déclaré aux jurés que la première chose que Murray aurait dû faire était d’appeler le 911. Quand il a finalement appelé de l’aide, il n’a appelé que l’assistant de MJ.
Steinberg dit que chaque minute de retard amoindrit les chances de survie du patient. Et même si le patient survit il peut avoir des séquelles irréversibles au cerveau après 5 minutes. Il a qualifié le comportement de Murray de « bizarre ». Autre énorme déviation : Murray n’a pas pris de notes. C’est important non seulement pour les assurances et à des fins légales, mais aussi pour être sûr que tout est bien documenté et qu’aucune erreur n’est commise. Aucun signe vital n’a été consigné. Quand il était aux urgences il ne pouvait donc pas dire aux médecins ce qu’il avait administré et quand.
Steinberg a dit aux jurés que ces négligences avaient directement contribué à la mort prématurée de Michael Jackson, disant que si ces déviations ne s’étaient pas produites, M. Jackson serait toujours en vie. Il a dit que même si on supposait que MJ avait pris lui-même la dose mortelle, Murray serait toujours responsable de sa mort. Il a dit que laisser MJ seul dans sa chambre revenait à laisser un bébé seul sur un comptoir.
Steinberg a déclaré à l’avocat de la défense qu’il n’était pas formé pour administrer du Propofol. Il a dit qu’il ne savait pas grand-chose de Murray, hormis en lisant les retranscriptions de sa déposition faite à la police. Le cardiologue a dit que selon les retranscriptions, Murray a donné à MJ une perfusion EN PLUS des 25 mg de Propofol qu’il lui a initialement donnés. Steinberg dit que la retranscription mentionne clairement le mot « perfusion ». Cela pourrait être important dans la mesure où la défense suggère que Murray a donné à MJ trop peu de Propofol pour tuer qui que ce soit.
Le Dr Steinberg a dit qu’il est logique de penser que si Murray voulait garder MJ endormi, il devait utiliser la perfusion. Le fait que MJ soit encore éveillé après 4 minutes SANS perfusion aurait dû faire savoir à Murray que quelque chose n’allait pas.
L’avocat de Murray a interrogé Steinberg à propos d’une étude qui montre que le Propofol peut être utilisé pour traiter l’insomnie. Steinberg répond que la seule étude qui a été publiée à ce sujet ne l’était pas encore à l’époque où Murray a traité MJ. L’avocat de Murray demande à Steinberg si MJ aurait toujours pu être sauvé si Murray avait quitté la pièce plus de 2 minutes. Steinberg a dit qu’il n’avait aucun doute sur le fait que MJ serait toujours vivant aujourd’hui si Murray avait tout simplement appelé le 911.
La défense suggère que Murray n’avait pas besoin de tout consigner par écrit parce qu’il n’avait qu’un seul patient. Steinberg n’est pas d’accord, disant que Murray ne pouvait pas se rappeler tout ce qu’il avait donné à MJ en arrivant à l’hôpital.
Un second docteur a été conviqué à la barre. Il s’agit du Dr Nader Kamangar, pneumologue et médecin en soins intensifs spécialisé en médecine du sommeil, a dit au jury que l’usage que le Dr Conrad Murray avait fait du Propofol en dehors de toute surveillance était « inconcevable ». Kamangar, qui est conseillé au Conseil de l’Ordre de Californie, a dit avoir trouvé « de multiples extrêmes déviations » dans les standards de soins délivrés par Murray, en relation avec l’insomnie. Il a dit que l’insomnie était une pathologie commune en soins intensifs. Il dit utiliser le Propofol quotidiennement.
Il dit prendre beaucoup de précautions en utilisant le Propofol parce qu’il peut être très imprévisible, plus particulièrement quand on l’utilise avec d’autres sédatifs. Kamangar a dit au jury que les patients sous Propofol avaient besoin d’être étroitement surveillés parce que leur état peut changer d’une minute à l’autre. Il a dit que le traitement de Murray sur Michael Jackson s’apparentait à une « grossière négligence ».
Le Dr Kamangar a dit à l’accusation qu’il était « impératif » d’administrer le Propofol à l’aide d’une pompe automatique parce que le produit est trop puissant. Il a dit au jury que Murray ne devrait jamais avoir donné aucun sédatif à MJ parce qu’il était déshydraté, ce qui veut dire que la pression sanguine était déjà faible.
Le massage cardiaque de Murray était une sérieuse violation des standards de soins. Il a aussi dit que le fait de ne pas appeler le 911 était un « écart inadmissible des soins » et que Murray avait perdu un temps précieux en appelant l’assistant de MJ, alors qu’il aurait juste pu appeler le 911.
*Kamangar a aussi témoigné que Murray avait brisé l’une des règles principales de la médecine, à savoir faire passer son patient en premier, en faisant de la rétention d’information auprès des médecins des urgences. Il a dit qu’il traitait un patient pour toxicomanie uniquement si celui-ci est honnête par rapport à son usage de drogue. Il a dit que Murray avait agi contre l’éthique en choisissant d’ignorer des « signes évidents » de dépendance chez MJ.
Source : TMZ.com – Traduction PYC
Note MJFrance:Nous mettrons à jour ce billet avec un compte-rendu plus détaillé prochainement.