Interview de Riad Bettouche, co-auteur du livre « Michael Jackson – L’Intégrale »…

Comme vous le suivez sur nos infos depuis quelques temps, le livre « Michael Jackson – L’Intégrale » sortira aux Editions GRÜND le 27 septembre prochain et déjà en pré-commande sur amazon.fr.

Aujourd’hui, MJFrance vous propose une interview de Riad Bettouche, co-auteur de ce livre avec Benoit Cachin, connu comme auteur de plusieurs ouvrages sur Mylène Farmer, Michel Polnareff, Etienne Daho et bien d’autres.

Riad Bettouche est présenté comme fan inconditionnel de Michael Jackson depuis son plus jeune âge. Professeur d’anglais et titulaire d’une Maîtrise en Civilisation américaine, il porte un grand intérêt à la culture populaire américaine en général et à la musique afro-américaine en particulier.

Découvrons ensemble qui est Riad et qu’allons-nous trouver dans son livre…

Bonjour Riad et merci de nous accorder cette interview. Pourrais-tu te présenter auprès de nos visiteurs ? Quel âge as-tu, d’où viens-tu, depuis quand et dans quelles circonstances es-tu devenu fan de Michael Jackson ?

Bonjour, j’ai 39 ans et j’habite en région parisienne. Je suis vraiment devenu fan de Michael Jackson alors que j’avais 12 ans, en 1991. Je me souviens que mon frère ainé avait acheté l’album Bad qu’il écoutait en boucle. Au début, j’avoue n’avoir pas accroché, puis j’ai découvert les vidéos clips de Michael. J’étais fasciné par sa façon de bouger, cette parfaite alliance entre la musique et la danse. À partir de Dangerous, j’avais acquis une certaine maturité ce qui m’a permis de découvrir toute son œuvre, de l’apprécier à sa juste valeur. Depuis, je ne m’en lasse toujours pas !

Comment as-tu vécu ta vie de fan de Michael Jackson, de son vivant et depuis son décès ?

J’étais comme tous les fans, à l’affut d’une sortie d’album, de clip ou d’interview. Adolescent, ma chambre était tapissée de posters de Michael. Mon meilleur ami était lui aussi fan, on peut donc dire qu’une grande partie de mes loisirs tournait autour de Michael. C’était mon super héros en quelque sorte ! (rires) Devenu adulte, mon rapport à la star a évolué. Je commençais à le voir en tant qu’être humain avec ses fêlures, ses combats intérieurs… A mesure qu’il s’humanisait à mes yeux, je prenais de plus en plus conscience de la souffrance qu’il pouvait endurer aux pires moments de sa vie, je pense au procès Arviso en particulier.

Quand il a accepté de revenir sur le devant de la scène avec la série de concerts This Is It, j’étais aux anges et je devais me rendre à Londres pour l’applaudir. L’annonce de sa mort est tombée comme un couperet. J’ai mis des jours à l’accepter. C’est une partie de ma jeunesse qui s’est envolée avec lui… Depuis, je pense que j’ai définitivement fait le deuil, dans le sens où je cultive une sorte de nostalgie apaisée de Michael. Je le redécouvre avec un regard neuf et surtout je ressens le besoin de partager cette passion que je lui voue depuis presque 30 ans maintenant.

Comment est né le projet de ton livre ? Comment as-tu connu Benoit Cachin et le 60ème anniversaire de la naissance de Michael Jackson a-t-il été le déclencheur de la sortie de votre ouvrage ?

J’ai connu Benoît il y a exactement six ans. Benoît est un auteur confirmé qui a publié plusieurs discographies de référence d’artistes français dont Mylène Farmer, Etienne Daho, Michel Polnareff ou Sylvie Vartan. Il est reconnu dans le métier pour son sérieux et est très apprécié des artistes dont il fait la discographie dont Mylène. Nous sommes tout de suite devenus amis. Je me souviens que je n’arrêtais pas de lui parler de Michael, de sa musique et des petites histoires connues ou moins connues autour de ses chansons. Nous parlions beaucoup de musique en général aussi, c’est notre passion commune. Un jour Benoît m’a demandé si une discographie exhaustive de Michael existait. J’ai fait des recherches et je me suis aperçu que non, même pas aux États-Unis son propre pays. Bien sûr, il y a des tonnes de livres autour de Michael mais ils sont pour la plupart anecdotiques ou, s’ils sont intéressants, ne font pas un tour complet de sa carrière. Ils s’intéressent souvent à un seul album ou à une seule période.

C’est ainsi que l’idée d’écrire une discographie a germé dans la tête de Benoît qui a contacté des éditeurs. Au départ, j’étais un peu hésitant, puis je me suis lancé avec lui et je ne le regrette pas ! Nous avons choisi l’éditeur historique de Benoît, les éditions Gründ, car il nous laissait une totale liberté tant au niveau des textes que des photos ce qui n’était pas le cas d’un autre éditeur très intéressé par notre projet. Quant à la sortie du livre, tu te doutes bien que c’est l’éditeur qui l’a choisie ! Nous, nous avons travaillé deux ans sur ce livre sans nous soucier de sa date de sortie…

Quel a été le rôle de chacun dans la rédaction de votre livre ?

Étant parfaitement bilingue en anglais, je me suis occupé de fournir les informations nécessaires à la rédaction. Benoît les a agencée et a rédigé le texte. Évidemment, nous communiquions tout le temps et, le cas échéant, je rédigeais également et je lui donnais les directions à prendre pour telle ou telle chanson ou période. Je me suis plongé dans la bibliographie existante (en français et en anglais) autour de l’artiste, des documents d’archives, des interviews, des magazines, des sites internet… Fort de son expérience de journaliste et d’auteur, Benoît a fait en sorte de mettre en forme un ouvrage accessible, facile à lire, très riches en information mais qui ne dévie jamais du but que nous nous étions fixés au départ : écrire un livre sur la musique de Michael et rien d’autre !

Si nous évoquons parfois sa vie privée, c’est toujours en lien avec sa musique, jamais gratuitement. Nous ne sommes jamais tombés dans les ragots ou les on-dit qui sont pléthores quand il s’agit de la vie de Michael ! Les livres de Benoît se distinguent en ce sens, tout est sourcé, vérifié et vérifiable. Quand nous avions une hésitation sur une info, nous la supprimions ou, au minimum, nous le précisons au lecteur : « Attention cette information n’a pas pu être vérifiée, à prendre avec prudence donc ». Nous n’avons rien inventé ou supputé, ce qui n’est pas le cas de beaucoup de livres sur Michael malheureusement… On a lu des choses aberrantes le concernant !

Peux-tu nous présenter cet ouvrage ? On lit dans sa présentation qu’il est consacré à la discographie intégrale de Michael Jackson, mais qu’il s’agit également d’une présentation de ses clips et tous ses spectacles. Annoncé comme une « Intégrale », les fans auront donc tout ce dont ils désirent dans ce livre ?

Le livre est une discographie où nous consacrons un chapitre pour chaque album depuis Diana Ross Presents The Jackson 5 jusqu’à Invincible, soit ses 29 albums officiels. Nous commençons à chaque fois avec une introduction sur l’élaboration et l’enregistrement de l’album qui replace le disque dans son contexte de l’époque. Le cas échéant, nous expliquons qui travaille avec lui, quel style de musique domine l’album… Puis nous commentons toutes les chansons de l’album. Nous racontons l’histoire autour de la composition et de l’enregistrement du titre, quand l’information est disponible, et des influences musicales de Michael sur le titre, du style, des thèmes… Tous les clips sont également traités de la même façon. Nous évoquons les influences de Michael au niveau cinématographique mais aussi au niveau des chorégraphies. Benoît a fait 10 ans de claquettes, donc il connaît bien cette partie !

Évidemment, nous avons consacré plus d’espace aux plus grand albums de Michael (Off The Wall, Thriller, Bad, Dangerous, HIStory…), mais nous avons mis un point d’honneur à ne pas négliger la période Jackson 5 et The Jacksons, comme c’est souvent le cas. C’est une période qui nous semble essentiel de bien connaître pour comprendre le déroulé de la carrière solo de Michael à partir d’Off The Wall. Les tournées sont elles aussi traités dans les chapitres correspondants. Nous avons également abordés les passages télé les plus importants dans la carrière de Michael depuis 1969, sans parler de ses expériences au cinéma avec The Wiz et Moonwalker en passant par Captain EO. En un mot, nous avons essayé d’être le plus exhaustif possible car nous évoquons également des compilations importantes comme Boogie, Joyful Jukebox Music ou Farewell My Summer Love. Mais aussi toutes les collaborations de Michael hors de ses albums en tant qu’auteur, compositeur, duettiste, producteur, choriste… J’espère que chaque fan pourra y trouver son petit bonheur à lui.

On lit dans les extraits, que vous avez puisés dans les propos de Michael Jackson mais aussi dans le témoignage de ses propres collaborateurs et autres spécialistes de la musique. Peux-nous en dire plus à ce sujet ?

Michael avait une vision artistique qui lui était propre et mettre en avant sa parole lorsqu’il s’agit de ses propres albums/chansons permet d’avoir une vision globale de son œuvre, une vision plus cohérente d’une longue carrière où il n’a eu de cesse de se réinventer. Michael est le seul fil conducteur du livre. Le livre est en somme une biographie artistique du King of Pop, et les propos rapportés de ses innombrables collaborateurs (musiciens, ingénieurs du son, producteurs) viennent étayer le récit de cette formidable aventure, raconté album par album.

Nous avons utilisé toutes les interviews disponibles actuellement sur papier ou sur internet. Nous avons fait un travail de synthèse dans ce sens. On s’est aussi appuyé sur le travail d’auteurs qui ont déjà fait un formidable travail sur Michael. Je pense notamment à Joseph Vogel (universitaire) et à Mike Smallcombe (journaliste). Par exemple, nous avons cité un excellent passage de Joseph Vogel où il décrit les influences éclectiques de l’album Dangerous. Les citations sont là pour raconter les chansons, mais elles sont parfois utilisées pour mettre en valeur l’œuvre artistique de Michael.

Quelle a été ton approche à la rédaction de ce livre ? En tant que fan, n’est-on pas toujours tenté d’utiliser les plus grands superlatifs concernant Michael Jackson ? As-tu essayé d’être le plus neutre possible ou ta passion a-t-elle transpiré dans le propos rédactionnel que l’on y trouve ?

L’objectivité était le mot d’ordre d’autant, qu’à la base, Benoît n’est pas un grand fan de Michael. Il aime beaucoup sa musique mais il la connaissait moins bien que moi. Donc aucun moyen de dire à toutes les pages que Michael était génial, il veillait au grain ! (rires) Évidemment notre admiration pour certaines chansons ou certains albums transparait dans l’écriture, mais toujours de façon raisonnable. Quand une chanson ou un clip nous paraît plus faible, nous n’hésitons pas à le dire.

Pour mettre en avant les grands titres de Michael il faut hiérarchiser son œuvre sinon ça serait un livre de fan énamouré et l’intérêt serait moindre. Le lecteur pourra également découvrir en parcourant le livre certains partis-pris. Par exemple, nous avons mis en valeur l’album Off The Wall car nous pensons que, même si l’album Thriller est un album hors norme, c’est l’un des albums les plus réussis de sa carrière. Inversement, nous avons gentiment critiqué certains titres « anecdotiques » produits par la Motown, mais toujours avec bienveillance et objectivité.

Plus de 200 photos sont annoncées dont certaines seraient rares. Etant donné que les fans les plus ardus liront certainement ces lignes, quelles sont ces photos rares ?

Notre ouvrage est un beau-livre, nous avons donc apporté beaucoup de soin à son esthétique dont le choix des photos, mais aussi à la façon dont elles sont misent en scène dans le livre. Certaines sont connues du grand public et des fans, et d’autres sont beaucoup plus rares. Je ne peux pas les énumérer toutes ici car je ne peux pas savoir ce que les lecteurs connaissent ou pas… Ils pourront les découvrir à la sortie du livre le 27 septembre. Patience ! Je peux tout de même te dire que nous présentons la photo des 29 albums originaux (pochette américaine première édition) de tous les albums. Ce sont bien des photos des pochettes et non des scans comme c’est souvent le cas. Le résultat est prodigieux.

J’en profite d’ailleurs pour remercier publiquement Hector Barjot qui nous a ouvert toute grande son impressionnante collection sur Michael. Il a été très accueillant et d’emblée emballé par notre projet. C’est une chance pour le livre de l’avoir rencontré.

Que penses-tu du travail de l’Estate en matière de préservation de l’héritage artistique de Michael ? Les albums posthumes, les rééditions, les absurdités relevées à chaque fois par les fans etc etc ? Un mot sur les titres Cascio ?

Un constat global mi-figue mi-raisin. Sans ambiguïté, l’inclusion des titres Cascio était une honte de la part de la maison de disques et de l’Estate, nous l’évoquons dans le livre qui va jusqu’à la dernière compilation Scream. La production de l’album Michael n’était vraiment pas terrible et digne de Michael. Ils se sont plus ou moins bien rattrapés depuis avec l’album Xscape, puis déception à nouveau avec la compilation Scream. Plus récemment, je trouve l’idée des Picture Discs très bonne, surtout pour les collectionneurs. J’espère qu’ils feront mieux pour les dix ans de sa mort, par exemple une intégrale digne de ce nom comme pour David Bowie. Il semblerait qu’une comédie musicale soit en préparation pour 2020. Je suis dans l’expectative…

La rédaction de ce livre t’a-t-elle donné envie d’en écrire un autre sur Michael Jackson ? As-tu d’autres projets de ce genre ou d’autres projets de partage de ta passion pour le Roi de la Pop ?

J’ai très envie de récidiver, même si je n’ai pas encore d’idée arrêtée à ce sujet. J’aimerais bien approfondir les influences artistiques qui jalonnent son œuvre. Je pense que c’est une bonne idée. Rien de concret pour le moment, mais je tiendrais les lecteurs intéressés au courant.

Question inévitable d’un fan à un autre fan, quel est ton album préféré et ta chanson favorite de Michael ? Connais-tu les préférences de Benoît ?

Pour ma part, mon album préféré c’est Dangerous. Un choix affectif assumé. C’est l’album de mon adolescence. En revanche, je n’ai vraiment pas de chanson préférée. Au mieux, je pourrais te donner une liste de mes dix chansons préférées…désolé, je ne peux trancher, c’est comme demander à une mère de choisir son enfant préféré ! (rires). En ce qui concerne Benoît, il adore Off The Wall et notamment Don’t Stop Til You Get Enough. Comme il le dit lui même : « C’est mon enfance. » L’une de ses chansons préférées est Smile la reprise de Chaplin sur HIStory. Je te confirme qu’il peut l’écouter en boucle pendant des heures !

Merci Riad pour nous avoir accordé cette interview. Aurais-tu un petit mot pour nos visiteurs ?

Merci à toi et ce que tu fais à travers ton site. Long live the King ! Et vive notre passion commune pour cet immense artiste !

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