Voici l’interview exclusive que Michael Jackson avait accordée à Diane Sawyer, la célèbre journaliste de la chaîne ABC, pour son émission « Prime Time Live », diffusée en direct le mercredi 14 juin 1995. Michael y était invité avec son épouse de l’époque, Lisa Marie Presley.
DS : Diane Sawyer
MJ : Michael Jackson
LM : Lisa-Marie
ET : Elizabeth Taylor
DS : Et voici avec moi Michael Jackson et Lisa Marie Presley. Bienvenue à Prime Time Live sur ABC ! En vous regardant, j’ai envie de vous demander : comment a eu lieu ce mariage ? Comment ça a commencé ? Je devine que ce n’était pas en jouant au Mini-Golf, ou en partageant un Hot-Dog ! Ca a commencé quand entre vous, quand avez-vous commencé à sortir ensemble ?
MJ : Eh bien, la première fois qu’on s’est vu, elle avait 7 ans, moi 17. C’était à Las Vegas, elle venait toujours à mes concerts. Seuls les Jackson 5 donnaient des spectacles familiaux là-bas. Elle se mettait au premier rang, elle venait assez souvent, mais avec plein de gardes du corps.
DS : Et vous êtes restés en contact ?
MJ : Bien sûr. Elle venait dans ma loge et on discutait souvent. Je la trouvais mignonne et adorable, et j’avais toujours espéré la revoir.
DS : Et qui a parlé mariage en premier ?
LM : On n’est pas restés en contact…
MJ : Non, on n’est pas restés en contact après ça…
LM : Il… Vas-y tu veux le dire ? Ce qui s’est passé quand tu as essayé de me recontacter…
MJ : Non, vas-y, tu as bonne mémoire.
LM : Mais tu avais dit que c’était toi qui le raconterais !
DS : Voilà que vous vous disputez déjà ! Qui a demandé l’autre en mariage ? Comment êtes-vous venus à en parler ?
MJ : Ca a commencé quand elle avait 18 ans. Je demandais toujours à mon avocat, John Branca, s’il connaissait Lisa Marie Presley. Il me répondait qu’il représentait sa mère. Je lui demandais de la contacter car je la trouvais mignonne. Il éclatait de rire à chaque fois, et me disait qu’il ferait tout son possible. La fois suivante, je lui demandais « Alors ? »… « Rien », disait-il. Je l’embêtais toujours avec ça. Puis un jour j’ai vu une couverture de magazine qui la montrait mariée. J’étais vraiment effondré. Je pensais vraiment que ça aurait dû être moi, sincèrement.
DS : Comment en êtes vous arrivés au mariage ? Qui a prononcé le mot en premier ?
MJ : Moi.
LM : Lui.
DS : Quand ? Où ?
LM : Au téléphone !
MJ : Oui, au téléphone !
LM : Il m’a fait sa demande. On se voyait depuis quatre mois… C’est ça, quatre mois ?
MJ : Je ne m’en souviens pas.
LM : Bref… On sortait souvent, mais la presse ne s’en est pas aperçue. J’allais à Las Vegas…On allait partout ensemble. Partout ! Dans les librairies…On ne se cachait pas.
DS : Avez vous dit oui tout de suite ?
LM : J’étais seule depuis quatre mois. Il m’a demandé : « Que ferais-tu si je te demandais de m’épouser ? » J’ai répondu que j’accepterais.
MJ : Tu étais très enthousiaste !
DS : Je dois vous demander ça car j’imagine que beaucoup d’avocats travaillent à un accord prénuptial entre vos deux… fortunes. Y a-t-il un tel accord entre vous ?
MJ : Eh bien, on s’est arrangé. On a signé quelques papiers. Mais c’est bien sûr confidentiel.
LM : Oui, on a fait des arrangements.
DS : Comme vous le savez, les réactions à ce mariage – et cela vous a affectés – sont allées de l’étonnement à la joie, et aux soupçons sur un mariage qui arrivait vraiment à point. Lisa avez-vous interrogé Michael sur les faits dont on l’accusait ? Avez-vous discuté de l’impact du mariage sur ces accusations ?
LM : Absolument pas. Je suis restée en rapport avec lui pendant tout ce temps-là, même quand il a disparu. D’ailleurs j’étais sensée me rendre à San Juan au Puerto Rico, mais ensuite j’ai appris qu’il ne serait pas là-bas. J’étais donc présente pendant cette période, on se téléphonait.
DS : Vous ne lui avez pas demandé si c’était vrai ?
LM : Non, je ne l’ai pas fait.
DS : On reviendra au mariage dans une minute…
LM : Excusez-moi. Il en parlait tout le temps. Je n’avais pas besoin de l’interroger. Au téléphone, c’était tout le temps… Constamment (Aaaaah, la tension en parlant de l’accusation.)
DS : Comme je sais que vous voulez en parler, je vais vous interroger sur ces accusations. Mais d’abord, je précise que rien n’a été convenu à l’avance. Vous avez dit n’avoir peur d’aucune question. Je voulais que tout le monde le sache avant de continuer. Je souhaite d’abord m’assurer que les termes sont clairs. Vous avez dit que vous ne feriez jamais de mal à un enfant. Je vais essayer d’être aussi précise que possible : avez-vous jamais, comme l’affirme ce jeune garçon, avez-vous jamais eu une relation sexuelle, caressé, ou eu des contacts sexuels avec cet enfant ou avec d’autres ?
MJ : Jamais, Jamais, Jamais. Je ne ferais jamais de mal à un enfant, ou à quiconque. Mon cœur n’est pas comme ça. Cela ne m’intéresse même pas.
DS : A votre avis, que devrait-on faire à quelqu’un qui fait ça ?
MJ : Ce qu’on devrait faire à quelqu’un qui fait ça ? Eh bien, je pense que ces gens ont besoin de se faire soigner, d’une façon ou d’une autre.
DS : Mais que dites-vous des photos de police ? Comment ce garçon a-t-il pu donner autant de détails intimes ?
MJ : Les photos que la police a prises de moi ? Rien là dedans ne corroborait les accusations ! Rien !
LM : Ils n’avaient aucune preuve qui correspondait [aux accusations]…
MJ : Sinon, je ne serais pas ici aujourd’hui à vous parler. Ils n’ont pas trouvé le moindre élément qui puisse m’impliquer…
DS : On a pourtant dit qu’il y avait des marques [ndt : sur les parties intimes de Michael]…
MJ : Non, aucune marque. Sinon comment se fait-il que je sois là ?
LM : Vous n’allez pas me demander ça ! A propos des marques… (Rires)
DS : C’est vous qui décidez…
LM : Je dirais juste que quand on a su que rien ne concordait, les titres des journaux étaient si minuscules, alors que les accusations avaient été écrites en très gros caractères.
MJ : Ils n’ont pas réussi parce que c’est faux.
DS : Alors pourquoi avoir réglé l’affaire à l’amiable ? Il semble que vous avez payé une somme colossale.
MJ : Ca c’est du folklore. J’ai dit à mes avocats : »Pouvez-vous me garantir que la justice prévaudra ? » Ils m’ont répondu : « On ne peut pas garantir la décision d’un juge ou d’un jury. » J’étais abattu, scandalisé. Totalement scandalisé…
DS : Combien d’argent avez vous donné ?
MJ : Je me suis dit qu’il fallait que je me sorte de ce cauchemar, ces mensonges, ces gens qui voulaient de l’argent, les émissions à scandale… Ce sont des mensonges ! J’ai donc réuni mes avocats et ils m’ont conseillé à l’unanimité de mettre un terme à cette affaire. Car ça aurait pu durer jusqu’à sept ans ! On voulait mettre tout ça derrière nous.
DS : Pouvez-vous nous dire la somme ?
MJ : Ce n’est pas la somme fabuleuse annoncée par les journaux. Les conditions de l’accord sont très confidentiels.
LM : On lui a interdit de parler de ces conditions et des montants précis.
MJ : Ce qu’on m’a fait endurer est tout bonnement injuste, car rien ne prouvait que j’avais fait ça. Absolument rien. Dans tous les cas, ils ont inspecté ma chambre, tous mes livres, toutes mes cassettes vidéo, toutes mes affaires. Et ils n’ont rien trouvé. Rien ! Rien qui dise : Michael Jackson a fait ça. Rien !
DS : Je vais vous demander…
MJ : Aujourd’hui encore, rien ! Absolument rien !
DS : Laissez-moi vous poser une question…
MJ : Rien, rien, rien…
DS : Rien… (Rires) D’accord, j’ai compris, rien. Nous avons téléphoné, vérifié tout ce qu’on pouvait. Nous sommes allés voir si ce que nous avions entendus était vrai. Je veux vous poser deux questions. Selon les articles que nous avons lus, on aurait trouvé dans votre chambre des photos de jeunes garçons. Pas d’adultes…
MJ : Pas seulement de garçons ! D’enfants, de petites filles aussi… de tout.
DS : Et aussi des albums photo de jeunes garçons déshabillés. Ce n’est pas vrai ?
MJ : Non, pas que je sache. A moins que ce ne soit un paquet que je n’ai pas ouvert. Les gens savent que j’aimes les enfants, et ils m’envoient des livres du monde entier, d’Amérique du sud, d’Allemagne, d’Italie, de Suède…
DS : Donc, s’ils ont trouvé quelque chose, qu’ils le montrent !
MJ : Oui ! Je reçois une quantité de courrier incroyable ! Vous seriez étonnée des tonnes de courriers que je reçois. Si je disais à mes fans que j’adore Chaplin, je serais submergé de gadgets sur Chaplin. Je dis que j’aime les enfants, et je reçois tout ce qui s’y rapporte.
DS : Y a-t-il eu d’autres règlements à l’amiable avec d’autres enfants portant ce type d’accusations ? Nous avons entendu parler d’une autre affaire, qui ne passerait pas en justice, mais pour laquelle vous alliez payer.
MJ : Non, ce n’est pas vrai. Je crois que tout va bien et qu’il n’y en a pas d’autre.
DS : Je cherche la bonne formulation à ma prochaine question… Dans le pays, j’entends les gens dire… Soyons bien clairs, vous avez été lavé de toutes les accusations, ils disent donc : « Voici un homme qui est entouré des choses qu’aiment les enfants, qui a passé bien du temps avec ces jeunes garçons… »
MJ : C’est exact.
DS : « Que fait un homme de 36 ans à dormir avec un garçon de 12 ans ? Ou avec plusieurs ? »
MJ : Il n’y a pas « que des garçons ». Je n’ai jamais invité « que des garçons » dans ma chambre. C’est ridicule, voyons ! Cette question est ridicule, mais si les gens veulent savoir, je serais heureux de répondre ! Je n’ai jamais invité personne dans mon lit. Les enfants m’aiment, je les aime. Ils me suivent pour être avec moi. N’importe qui peut venir dans mon lit, même un enfant.
LM : Je voudrais juste dire… Excusez moi… Je l’ai vu avec des enfants pendant cette année. J’ai suffisamment vu comment ça se passait pour savoir pourquoi [ce genre d’accusations] pourraient apparaître. Je comprends…
DS : Mais est-ce ce comporter en adulte, de faire ça ? Vous avez un petit garçon de deux ans…
MJ : [à Lisa] Termine ce que tu voulais dire…
LM : Je veux dire une chose. Les enfants ne le laissent pas aller aux toilettes sans entrer avec lui ! Ils ne le quittent pas d’une semelle. Alors, quand il va au lit, ils sautent dans le lit avec lui, même si moi j’y suis déjà.
DS : Mais être adulte et aimer les enfants, n’est-ce pas aussi les tenir à l’écart des situations ambigües ? Et il s’agit ici d’une période assez longue. Laisseriez-vous votre fils, quand il aura douze ans, faire ça ?
LM : Si je ne connaissais pas Michael, il n’en serait pas question. Mais je sais qui il est, et comment il est. Je sais qu’il n’est pas comme ça. Je sais qu’il aime les enfants… Allez y.
DS : Est-ce bien fini ? Cela n’arrivera plus ? Je crois que c’est ce que les gens veulent savoir : que vous ne dormirez plus avec des enfants, c’est ce qui fait douter les gens.
MJ : Personne ne doute quand des enfants viennent chez moi…
DS : Mais est-ce fini ? Allez-vous être vigilant ?
MJ : Vigilant par rapport à quoi ?
DS : Pour le bien des enfants.
MJ : Non, tout est très normal, tout est pur. Je ne pense pas à ça. Je ne suis pas comme ça. Jamais je ne…
DS : Vous ne le referez pas ?
MJ : Refaire quoi ?
DS : Avoir des enfants chez vous ?
MJ : Mais pourquoi pas, s’ils le veulent ! S’il s’agit d’amour, de pureté, et de l’innocence la plus complète. Si vous parlez de sexe, alors allez voir quelqu’un d’autre, car ce n’est pas moi, ça, ce n’est pas Michael Jackson. Ca ne m’intéresse pas.
DS : Ok, nous allons nous interrompre. Après nous verrons Elizabeth Taylor, qui nous a dit ce qu’elle a vu quand elle est venue vous parler, et comment elle a aidé à soigner votre dépendance aux calmants.
MJ : Oh Ouah ! On va voir Elizabeth !
DS : Elizabeth Taylor va raconter la visite qu’elle vous a faite en plein milieu de ce qu’elle a appelé un « calvaire. » Elle était en colère après nous car, a-t-elle dit, on parle toujours d’un seul aspect d’une personne, et jamais de ses réussites.
MJ : C’est vrai.
DS : En particulier de ce que cette personne donne aux enfants, donc de l’argent que vous donnez pour les enfants.
[Extrait de l’interview d’Elizabeth Taylor]
ET : Quand il est en tournée, il va dans les hôpitaux, sans que la presse le suive, sans que personne ne soit au courant. Il met un déguisement pour y aller et l’enlève une fois sur place. Et les enfants sont émerveillés ! Ils disent : « Oh c’est Michael Jackson ! »
DS : A aucun moment, vous ne vous êtes dit… En lisant ce que tout le monde avait lu… « Peut être me suis je trompée sur lui ? »
ET : Non, absolument pas.
DS : Jamais ?
ET : Jamais ! Je connais le cœur de Michael, je connais son esprit et son âme. Je ne suis pas aussi insensible, surtout quand il s’agit des gens que j’aime.
DS : Pourquoi êtes vous allée à Singapour ?
ET : C’est mon ami et il était seul. Totalement seul. Et il avait… besoin d’aide. Rien ne pouvait lui faire plus de mal. Si ça avait été calculé, si on avait voulu sa mort, on n’aurait pas pu mieux faire. Ca lui a quasiment brisé le cœur.
DS : Elle déclare qu’il prenait des médicaments pour tenter d’oublier.
ET : Il ne savait plus ce qu’il faisait, il essayait d’atténuer son chagrin. Ca m’a fait peur parce que je suis passée par là, et je sais combien il est facile d’en arriver là quand on souffre moralement ou physiquement.
DS : Mais il a su immédiatement qu’il devait faire face ?
ET : Pas immédiatement. Mais il savait qu’il le faudrait.
[Fin de l’extrait vidéo]
DS : A cette époque, Michael, on dit que c’était un tel supplice que vous étiez au bord du suicide, c’est vrai ?
MJ : Je n’ai jamais pensé au suicide. J’aime trop la vie pour ça, je ne baisse pas facilement les bras, j’ai la peau dure. Je n’ai jamais voulu me suicider.
DS : Est-ce que ça a…
MJ : Ca m’a brisé le cœur, ça, par contre, oui.
DS : Est ce que ça vous a transformé ? Je vous ai demandé où vous voudriez habiter. Cette affaire vous a donné envie d’aller vivre à l’étranger ?
MJ : Ca me serait égal de quitter l’Amérique. Je garderai Neverland, parce que c’est un endroit que j’aime, mais je crains le brouillard et la pollution. Je ne les supporte pas. Donc, j’aimerais vivre à l’étranger, et je vais vivre à l’étranger.
DS : Ah bon ? Où ça ?
MJ : Je n’ai pas encore décidé, peut-être en Afrique du Sud.
DS : Pour y vivre définitivement ?
MJ : Ou peut être en Suisse.
DS : Lisa, vous êtes d’accord ?
LM : Est ce qu’on pourrait dire une fois pour toutes qu’on habite ensemble. C’est vraiment… Ridicule. Où sont les caméras ? Peu importe. Excuse-moi !
MJ : Non, continue !
LM : Ce que je pense de l’Afrique ? J’aimerais y aller, et avoir une maison là bas. Comme ça, on pourra être harcelé sans cesse !
DS : Avant de passer à autre chose, nous avons tenu à montrer votre commentaire personnel sur ces les deux années qui viennent de s’écouler… C’est un clip fait avec Janet, votre sœur et intitulé « Scream ». Dans ce clip il y a des mots que les gens d’un certain âge pourraient ne pas comprendre. Donc il est question de confusion, de dénigrement, de persécution. »Arrêtez d’être après moi », dit il, « Ca me donne envie de hurler » sur ces deux dernières années.
[Diffusion du clip « Scream »]
DS : Nous avons la vidéo de votre mariage, je vais vous laisser la commenter. Si notre réalisateur Roger Goodman veut bien l’envoyer, nous allons retourner à l’année dernière, c’est ça ? Presque jour pour jour…
LM : J’ai l’air d’une idiote, je vous préviens…
MJ : Mais non, tu as l’air d’une… non rien. (Rires)
LM : Je commente ?
DS : Oui !
[Extrait vidéo de ce qui semble être une répétition de l’échange des vœux]
MJ : [Il s’imite sur la vidéo en train de dire ses vœux à Lisa Marie] Je le veux…
LM : Hein ?
MJ : Je le veux !
LM : (Rires) Et après [le prêtre] va lui demander son autographe…
MJ : [Il chuchote à Lisa] Comment tu me trouves ?
LM : Très bien.
MJ : Tu es sûre ?
LM : Mais oui.
[Fin de l’extrait]
DS : Maintenant, vous, Lisa Marie, vous vouliez dire quelque chose. Beaucoup de gens ont des doutes sur ce mariage. On dit que c’était un coup de l’église de Scientologie, dont vous faites partie et qui a beaucoup d’influence sur ses membres. Votre ex-mari en fait partie, vous le voyez toujours. Tout ça serait une machination pour y attirer Michael et son argent.
LM : Quelle connerie ! Excusez-moi, mais je n’ai jamais rien entendu d’aussi ridicule. D’abord personne ne m’influence, et en ce qui concerne notre mariage, j’ai épousé Michael parce que je l’aimais. Un point c’est tout. Que ceux qui croient le contraire aillent se faire voir.
DS : Ca a le mérite d’être clair.
LM : Oui.
DS : Qu’aimez-vous le plus chez lui ?
LM : Oh, ce que j’aime le plus ? Tout ! Il est formidable, je l’admire, je le respecte, je l’aime. Et non, nous ne faisons pas chambre à part, désolée ! J’aime tout de lui !
DS : Pour en revenir à ça : êtes vous scientologue ?
MJ : Non.
DS : Non. Vous comptez le devenir ?
MJ : Je crois en la spiritualité, en un être supérieur – Dieu, mais je ne suis pas scientologue. Je lis tout, j’aime lire et me cultiver.
DS : Vous dites ne pas faire chambre à part, très bien… Même si on est en direct, je m’en tiendrai là, parce qu’une journaliste sérieuse ne pose pas ce genre de question. Mais je n’en oublie pas moins que vos fans meurent d’envie de vous poser une question…
LM : Est ce qu’on couche ensemble ?
DS : Nous… (Rires)
MJ : (Rires) [à Lisa] Mais elle n’a encore rien demandé !
DS : Je n’ai rien dit…
MJ : Tu ne sais pas ce qu’elle allait nous demander ! [Il met une main devant la bouche de Lisa]
LM : C’était bien ça ?
DS : Nous allons écouter un ou deux fans…
[Vidéo du micro-trottoir]
Une fan : On veut savoir si vous l’avez fait…
Une fan : Michael, je sais que c’est une question indiscrète, mais est-ce que tu as des relations sexuelles avec Lisa Marie ?
Une fan : Est-ce que vous vous aimez réellement ou n’est-ce qu’un coup de pub ?
Un fan : Est-ce que vous couchez ensemble ?
[Fin de la vidéo]
MJ : C’est quand même invraisemblable…
DS : Les gens sont sceptiques…
LM : [à la caméra] Oui ! Oui ! Oui ! (Rires)
DS : On a lu dans la presse que vous attendiez un enfant…
LM : Ca va se faire, mais quand… ça je ne peux pas vous le dire.
MJ : On ne le dira pas…
LM : C’est personnel.
MJ : On laisse faire le ciel.
DS : Mais pas encore ?
LM : Quant au mariage de convenance, je trouve ça quand même très intéressant, très intéressant…
MJ : Ridicule !
DS : Pourquoi ?
LM : Pourquoi ne pourrions-nous pas avoir des points communs ?
MJ : On ferait semblant ? Absurde !
LM : On est tout le temps ensemble, d’abord… Ensuite, comment peut-on faire semblant 24h/24h quand on dort ensemble, qu’on se réveille ensemble, qu’on mange ensemble… Vous êtes venue chez nous, on a une maison normale, on a une nounou, une bonne. Il est dans son studio, moi dans la cuisine, on est comme tout le monde, même si c’est dur à croire…
DS : Vous faites vos courses ensemble ?
LM : Oui, et on sort dîner. Parfois, on se dispute… quelque fois.
MJ : (Rires) Et on peut savoir à quel sujet exactement ?
DS : On a également lu que vous vouliez peut-être adopter les enfants [de Lisa]…
MJ : J’adorerais adopter des enfants ! Ca a toujours été un rêve. Des enfants de toutes les races : Arabes, Juifs, Noirs… Toutes les races.
DS : Et les enfants de Lisa ?
MJ : Je les adore !
DS : Mais vous les adopteriez ?
MJ : Pardon ?
DS : Vous les adopteriez ?
MJ : Oh, je les adore, ils sont franchement mignons…
DS : Mais les adopter…
MJ : Oui, bien sûr !
LM : Ils ont un père biologique, et lui c’est…
MJ : Ils m’adorent et moi aussi.
LM : C’est sûr !
MJ : On s’amuse énormément ensemble.
LM : Oui, mais je n’ai jamais entendu dire qu’on pouvait adopter les enfants de quelqu’un alors qu’ils avaient encore de bons rapports avec leur parent biologique.
DS : Nous allons maintenant diffuser le clip de Michael Jackson qui provoque un scandale dans les salles de cinéma de ce pays. Certains prétendent qu’il s’inspire du « Triomphe de la Volonté » de Leni Riefenstahl, un film nazi (parlant de la vidéo tournée à Budapest au mois d’août 1994.)
MJ : C’est faux ! Rien de tout ça n’est vrai.
DS : Vous avez vu ce film ?
MJ : Je vois tout. J’adore le cinéma, les documentaires, mais ça n’a rien à voir avec ce que vous dites.
DS : Il y a pourtant des gens qui trouvent que c’est…
MJ : Absolument pas ! Ca n’a rien à voir avec la politique, le communisme ou le fascisme…
DS : Des critiques ont écrit : « C’est le pire exemple de glorification qu’un chanteur ait jamais osé s’offrir. »
MJ : Parfait ! C’est super ! Je cherchais justement ça !
DS : La polémique ?
MJ : Oui ! Et ils sont tombés dans le piège. Je voulais juste attirer l’attention.
DS : Et ceux qui disent que ce sont des symboles de souffrance ?
MJ : Non, non, cela n’a rien à voir, ça ne parle ni de politique, ni de fascisme, ni de dogme, ni d’idéologie, rien de ça ! Seulement d’amour. Vous ne voyez ni tanks, ni canons… Ce sont des gens qui se rassemblent dans la joie. C’est de l’art ! Un réalisateur crée de l’art.
[Diffusion du teaser de l’album HIStory]
DS : On l’a dit, on peut être d’accord ou pas avec la façon dont certains perçoivent ce clips… Un autre problème a été soulevé. Dans une chanson vous dites : « Traitez-moi de Juif, traînez-moi en justice. » Certains trouvent ces paroles antisémites…
MJ : Non, ça n’est pas antisémite. Je ne suis pas raciste et je ne pourrais jamais l’être. J’aime toutes les races, des Arabes aux Juifs et aux Noirs. Quand je dis : « Traitez-moi de Juif, traînez-moi en justice, donnez-moi des coups de pieds, traitez-moi de youpin, ne me traitez pas de Blanc ou de Noir », c’est moi la victime dont je parle ! Vous savez mes avocats et comptables sont Juifs. Mes meilleurs amis, David Geffen, Jeffrey Katzenberg, Steven Spielberg, Mike Milken, sont tous Juifs. Alors c’est idiot ! J’ai grandi dans une communauté Juive.
DS : Une autre question est revenue tout le temps dans le micro-trottoir. C’est un sujet sensible, et vous en aviez parlé avec Oprah… En un sens, les gens ne sont pas très convaincus à propos de la blancheur… de votre peau, que ce ne soit pas voulu de votre part, comme le maquillage. Est ce pour être ni blanc, ni noir ? Pour ne pas avoir l’air trop masculin, rester androgyne ? Les gens veulent savoir si c’est un choix de votre part… ce look. D’où provient-il ?
MJ : Je crois qu’il se crée tout seul, naturellement.
LM : C’est un artiste. Il a tous les droits…
MJ : Je suis un artiste, je fais des performances.
LM : Il est constamment en train de modifier, transformer, retravailler les choses, corriger les imperfections. Si ça ne lui plaît pas, il change. Point final ! Il s’est remodelé… C’est un artiste.
MJ : Pourquoi pas me faire mettre un point rouge ici [il désigne le milieu de son front], ou deux yeux là [il montre ses pommettes] ?
DS : Aimeriez-vous retrouver votre couleur d’avant ?
MJ : Si j’aimerais retrouver ma couleur ? C’est à la nature qu’il faut poser cette question. J’adore le noir.
DS : Vous aimeriez le redevenir ?
MJ : Je l’envie [il montre Lisa du doigt], elle peut bronzer, moi pas.
DS : Autre question importante : chanterez-vous ensemble ?
MJ : [Il chante à Lisa] J’adorerais chanter avec toi ! Et toi, en as tu envie ?
DS : Vous ne chantez pas ?
LM : Non, j’ai chanté à une époque. Mais je n’ai pas épousé Michael pour ça, c’est ridicule. Je ne me suis pas mariée pour faire carrière dans la chanson – juste pour mettre ça au clair aussi. [Michael lui fait des oreilles de lapin, Lisa s’en aperçoit et le regarde méchamment]
MJ : Ben quoi ? [Elle essaie de le pincer] Arrête… (Rires)
DS : Notre émission se termine. J’aimerais qu’en une phrase vous répondiez à cette question : où vous voyez-vous dans cinq ans ?
MJ : En train de faire mon métier que j’adore, et d’aider les enfants. Et coucou à Bobby Sherrit !
LM : Je voudrais que les gens comprennent que je ne suis pas… que nous ne sommes pas… les plaisanteries, les réflexions humiliantes, ça m’exaspère… Du coup je n’ai pas trop pu aborder ce sujet ce soir, c’est bientôt fini en plus, mais… [à Michael qui imite son énervement] Arrête !
MJ : Tu voudrais les étrangler ! Ne croyez pas les ragots de la presse à scandale. C’est bon pour la poubelle, ces idioties. C’est stupide ! Y’en a marre !
DS : C’est fini pour ce soir.
[Michael fait un « Yesss !!! » de victoire]