Biographie The Genius Of Michael Jackson…

Une nouvelle biographie en anglais intitulée « The Genius Of Michael Jackson » est sortie le 6 octobre dernier. Le site The Denver Post a réalisé une interview de son auteur Steve Knopper traduite ci-après. Cette biographie qui existe également en format numérique et en CD mp3 n’a malheureusement pas encore fait l’objet d’une traduction en français.

Steve Knopper a interviewé plus de 450 sources pour sa biographie exhaustive et  »définitive ».

Le caractère intrépide de Steve Knopper à s’attaquer à des sujets épineux remonte à son premier livre, Appétit pour l’auto-destruction : l’effondrement spectaculaire de l’industrie du disque à l’ère numérique.

L’auteur indépendant, collaborateur à la rédaction de Rolling Stone, a réussi à aborder un sujet monumental avec une approche narrative qui parle directement aux amateurs de musique, sans les prendre de haut.

MJ: The Genius of Michael Jackson est le dernier Mont Olympe de Knopper, une ascension qui exige un recueil rigoureux et une écriture qui ont semblé faire défaut dans la vie de Jackson et au moment de sa mort en 2009 – le tout ayant été éclipsé par les accusations de pédophilie, les abus de drogues, et une étrangeté générale.

Knopper a passé trois ans à interviewer plus de 450 personnes pour ce livre, qui est sorti le 6 octobre chez Scribner. Il est présenté comme la biographie définitive de Jackson, et est un excellent cas de déconstructions critiques, de perspective historique et de ton objectif mais animé.

The Denver Post a rencontré Knopper, 46 ans, à son domicile dans le quartier Highland, pour parler de son processus d’écriture, ses inspirations tout au long du parcours, et de la raison pour laquelle il est convaincu que Jackson est innocent des accusations les plus odieuses qui ont été portées contre lui.


Pourquoi Michael Jackson ? Beaucoup pourraient penser qu’il n’y a plus vraiment de nouvelles informations, étant donné qu’il existe des dizaines de livres sur lui.

Il y en a. Mais il n’existe pas vraiment de livre crédible. Je ne parle pas de livre licencieux, mais d’un livre narratif sur le milieu de la musique. J’ai essayé en quelque sorte de faire de l’histoire de Michael Jackson une version à la Peter Guralnick. C’est lui qui a écrit les biographies d’Elvis (Last Train to Memphis), et ses livres sont géniaux parce qu’il y a beaucoup de matière, quelque chose de sexy. Mais en plus de ça, il y a un très haut niveau de critique et d’analyse, et on finit par se dire,  »Wow, Peter Guralnick est vraiment un biographe accessible ». J’aspire à cela.

Les points d’entrées dans la vie et l’art de Michael Jackson ne manquent pas.

Il y a tout. Si vous parlez de baseball vous voulez faire une biographie de Babe Ruth. Si vous parlez de politique vous voulez écrire sur Lincoln ou Obama, ou quelqu’un qui a une certaines stature. En écrivant ce livre, j’ai été bluffé par le nombre d’époques qu’il a touchées. Je ne pense pas qu’il y ait de précédent. Il commence au sud de Chicago en étant influencé par le blues et par James Brown, puis il va chez Motown, puis Philly International. Puis il travaille avec Quincy Jones – un touche à tout – puis il se dirige vers le hip hop. Sa carrière couvre à elle seule l’histoire de la pop.

Comment votre opinion a-t-elle évolué le concernant?

La plupart des livres qui sont sortis sur Michael, et il y en a de très bons, sont du genre :  »Je vais tout dire de ce gars. Je vais aller gratter chaque détail bizarre et ne pas le laisser se débattre avec des demi-vérités ». Et je voulais bien sûr dire la vérité moi aussi. Mais mon sentiment, c’est que je ne voulais pas l’épingler. Je voulais être sympathique avec la vie qui a été la sienne. Mais je ne m’attendais pas à être si profondément convaincu de son innocence face aux accusations de pédophilie.

Qu’est-ce qui vous a convaincu?

Cette affaire a été menée par les médias, il a été écrasé par les tabloïds et les chaînes du câble, à l’ère post-OJ. Les gens rentraient dans ce type d’événements et dans son procès – très documenté – en disant :  »Il est coupable, on va avoir sa peau ». J’ai interviewé des journalistes sans parti pris qui ont fait les mêmes observations. Il a été déclaré innocent par un jury impartial en 2005, et je ne pense pas que ce jury ait été acheté ou arnaqué. L’accusation était très agressive et bien financée. Et je pense que les preuves sont là pour appuyer cette décision. Les personnes qui l’ont accusé sont de mauvaises personnes.

Qu’en est-il de ses prouesses artistiques?

Je l’ai toujours vu comme un chanteur et un danseur, un contemporain de Madonna. Et il l’était. Mais maintenant je le vois plus comme Brian Wilson, des Beach Boys. Il entendait des symphonies entières dans sa tête. Il n’était pas instrumentaliste, donc tout au long de sa carrière il a dû communiquer avec ses hommes de main pour qu’ils traduisent ses idées sur instruments. Et la personne qui a très bien fait cela est Quincy Jones.

Vous rapportez quelques moments plutôt incroyables de cette relation.

L’une de mes sources m’a fait écouter une bande, où on entend Michael et Quincy discuter juste après The Wiz (en 1978). Et Quincy est éloquent, mais il parle beaucoup. Alors que Michael parle avec parcimonie. Jackson faisait beaucoup de  »Mmmm… hmmm… intéressant ». Et parfois  »Woo ! », ce qui est hilarant. Mais à un moment, Michael dit :  »J’entends des choses dans ma tête ». Puis il y a un blanc. Puis Quincy dit :  »Tu sais Michael, si tu entends des choses dans ta tête, je peux écrire pour toi ». Je pense que c’est à ce moment qu’a commencé le partenariat entre Michael et Quincy. Et moi je me disais:  »Wow, j’ai eu la chance d’écouter ça ».

Vous commencez le livre avec une anecdote qui illustre la ségrégation et l’hostilité qui régnaient dans sa ville natale de Gary, dans l’Indiana, à l’époque où il y a grandi. Cela différencie votre approche des autres écrits sur Jackson.

J’ai travaillé pour un journal de Gary dans les années 90, j’ai grandi à Detroit, et l’histoire de la plupart de ces villes du Midwest est liée à la race, à la ségrégation, et au racisme institutionnel. Il y a un livre sur James Brown, de RJ Smith, intitulé The One, qui plonge vraiment dans l’histoire du racisme et de l’esclavage, et je voulais faire ça. Toute l’histoire des Etats Unis est liée à l’histoire du racisme et de la ségrégation – et certainement toute l’histoire de la musique populaire américaine.

Le livre est disponible depuis le 6 octobre, uniquement pour les anglophones pour le moment.
ici chez amazon.fr.

Site de l’auteur: knopps.com.

Traduction PYC.
Source: MJFrance

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