Triumph
1980
A mother is a gift from God. For ours, we are most thankful and we dedicate this album to our beautiful Mother, Katherine Jackson.
1. CAN YOU FEEL IT (5:58)
By Michael Jackson and Jackie Jackson
Mijac Music / Siggy Music
Produced by The Jacksons
2. LOVELY ONE (4:51)
By Michael Jackson and Randy Jackson
Ranjack Music / Mijac Music
Produced by The Jacksons
3. YOUR WAYS (4:32)
By Jackie Jackson
Siggy Music
Produced by The Jacksons
4. EVERYBODY (5:01)
By Michael Jackson, Tito Jackson and Mike McKinney
Mijac Music / Rat Trap Music Publishing / Penny-Mac
Associate Producer: Greg Phillinganes
Engineered by Tom Perry
5. THIS PLACE HOTEL (5:44)
By Michael Jackson
Mijac Music
Produced by The Jacksons
6. TIME WAITS FOT NO MORE (3:23)
By Jackie Jackson and Randy Jackson
Siggy Music / Ranjack Music
Produced by The Jacksons
7. WALK RIGHT NOW (6:28)
By Michael Jackson, Jackie Jackson and Randy Jackson
Mijac Music, Siggy Music, Ranjack Music
Produced by The Jacksons
8. GIVE IT UP (4:20)
By Michael Jackson, and Randy Jackson
Mijac Music, Ranjack Music
Produced by The Jacksons
9. WONDERING WHO (4:19)
By Jackie Jackson and Randy Jackson
Siggy Music, Ranjack Music
Produced by The Jacksons
Le 1er Septembre 2008, l’album Triumph fut réédité. Cette réédition propose en Bonus Tracks les versions :
10. THIS PLACE HOTEL (A/K/A Heartbreak Hotel) (Single Version) (4:52)
11. WALK RIGHT NOW (John Luongo Mix) (7:36)
12. WALK RIGHT NOW (John Luongo Instrumental Mix) (6:58)
Le livret à l’intérieur ne propose hélas pas de photos supplémentaires. Une présentation écrite de l’album est proposée par Ernest Hardy, célèbre critique musical américain (New York Times, Rolling Stone, LA Times et bien d’autres références). En voici la traduction :
La musique est une chose, mais pour comprendre complètement l’impact et l’importance dans la culture pop du classique des Jacksons, Triumph, vous devez commencer part le visuel, plus particulièrement, avec la vidéo qui accompagne le premier single de l’album, « Can You Feel It ». Ce ne fut pas la première vidéo des Jacksons (cet honneur revient au charmant clip à petit budget, « Blame It On The Boogie »), mais ce fut, pour cette époque, une révolution, une vidéo-œuvre d’art avec des effets spéciaux de science fiction élaborés, une narration, et une durée telle que cela ce joue et se ressent comme un court métrage. (C’est clairement un prototype des vidéos extrêmement élaborées que le groupe tournera pour leur album, Victory, et que Michael fera plus tard en tant qu’artiste solo.) Le narrateur parle sombrement de la genèse, les magnifiques commencements de la vie telle que nous la connaissons, ensuite une remarque que ce qui a rapidement suivit fut le temps où les humains ont fait l’erreur de voir le conflit au lieu de la beauté dans leurs différentes couleurs de peau. Lentement le poste des téléspectateurs se remplissait d’un paysage Technicolor et d’un lever de soleil radieux. Ensuite une immense vague d’eau suivit d’une boule de feu roulante, les deux donnant le chemin vers les figures translucides des frères Jackson : Michael, Randy, Marlon, Jackie, Tito, des êtres futuristes et intergalactiques envoyé pour répandre l’amour et amener la paix. Une houle de basses, cuivres, rythmes, guitares et chœurs font place à un Michael implorant : « All the colors of the world should be loving each other in harmony… »
La vidéo de « Can You Feel It » fut un tournant/une construction dans la musique pop et dans la propre carrière des Jacksons, mais fut mise dans l’ombre par les étapes et les victoires qui ont suivies dans les carrières du groupe et de Michael. Quand la vidéo ouvrait les concerts du Triumph Tour, les cris des fans qui la reconnaissaient étaient assourdissants, mélangés au drame inhérent du clip et la convergence avec la puissante excitation de voir les Jacksons en concert.
Dans le contexte de l’album Triumph, « Can You Feel It », qui est la chanson d’ouverture, cadre tout ce qui suit dans un discours sur les questions d’amour spirituel, et de paix dans le monde, d’harmonie et d’égalité raciale. Et, tout comme la vidéo qui l’accompagne est le plan des vidéos suivantes de la famille Jackson, les paroles de la chanson et le rêve utopique seront des sujets récurrents pour les frères en tant que groupe, pour Michael en tant qu’artiste solo et même pour la plus petite sœur, Janet, dans sa carrière. (Voir : Rythm Nation.) « Can You Feel It » est suivi sur par le plus gros tube de l’album, le très disco « Lovely One », dans laquelle Michael flirte et flatte une fille en vue de la convaincre qu’elle est la bonne pour lui (« Now the fisrt time that I saw you walk down the street so pretty/ Gon’ with yo’ bad self… »). Cette juxtaposition mit dans sa globalité l’album au même niveau miné par tous de Marvin Gaye à Prince. Ce terrain sur lequel le laïque et le profane, l’amour spirituel et le désir charnel, glissent et s’enroulent les uns aux autres, même si les sourires charmeurs de Michael restaient fermement du chaste côté de la séduction. C’est une façon de dire que la division qui a été mise en place entre les questions de la chair et l’esprit est fausse, de la fumée.
Tout comme « Lovely One » peut être considérée comme une suite du très dansant classique « Shake Your Body (Down The Ground) », tiré de l’album de 1978, Destiny, l’ensemble de l’album Triumph est construit sur le succès artistique de ses prédécesseurs. Imprégné d’une nouvelle confiance due à Destiny, leur première tentative d’écriture et de composition par eux-mêmes, qui fut une critique et un succès commercial, les frères, au-delà de la marque donnée à l’album ont créé ce qui constitue sans nul doute leur meilleur album. Sur les remarquables performances vocales de Michael, des bijoux sur un plateau, de ballades comme « Time Waits For No One » à la rupture élégamment construite « Walk Right Now », ou sur la chanson disco-funk « Wondering Who », il n’y a rien à ajouter.
Mais le vrai temps fort de l’album est « This Place Hotel » (anciennement « Heartbreak Hotel »). Une chanson multicouche, dense mais nette, de différents tempos et différentes humeurs, qui passent du menaçant à l’angoissant, c’est l’une des meilleures performances et productions de tout les temps du groupe. Un conte métallique et claustrophobe de paranoïa et trahison amoureuse. (« We came to this place where the vicious dwell/ And found that wicked women run this strange hotel/ There were Sefra and Sue/ Every girl that I knew/ And my baby said live is through…») La chanson détaille poétiquement l’horreur émotionnelle à travers une nuance de textures sonores et une complexité des paroles qui met clairement en lumière le travail solo de Michael sur Thriller.
Là où Destiny était le son d’un groupe testant la vraie liberté artistique pour la première fois, puis la découverte des profondeurs de son talent en ayant l’espace et le support pour expérimenter, Triumph était le son de quelqu’un (ou plutôt cinq quelqu’un) qui ont déjà fait leurs preuves et qui maintenant se poussent. Comme cinq brillants savants fous avec rien d’autre que la profondeur et la largeur de leurs dons comme limites. C’était album fait pour confirmé ce qu’avait révélé Destiny. Les Jacksons ce sont révélés eux même comme formidablement talentueux. Ils n’étaient plus des hommes qui découvraient leur pouvoir. Il leur appartenait.
Après la sortie de Triumph il y eu une tournée du groupe maintenant légendaire, (enregistrée sur l’album The Jacksons Live !), assortie des carrières solos, et, bien sur, le lancement de Michael comme, sans nul le doute, la plus grande pop star que l’Amérique n’a jamais produit et que le monde n’a jamais connu. Mais dans cette collection de joyaux soul/pop/funk/rock/disco, à l’intérieur de la fusion et des concessions des talents de Tito, Jackie, Marlon, Randy and Michael Jackson, il y le son de la longue lutte et des sacrifices d’une famille qui finissent à terme par payer et être bien plus précieux qu’économique, il y a le son des luttes Afro-Américaines pour l’égalité et la justice, le fruit des voies liées par le sang des fils (note : « des fils » sous entendu de la population afro-américaine), qui peuvent se présenter comme des commentateurs sociaux et des devins spirituels et ensuite se transformer en séducteurs afros. C’est le son d’un assortiment de pratiques culturelles Américaines, de traditions et de genres musicaux tous rassemblés dans un même lot, une même famille. C’est le son de du destin remplis par le triomphe. (note : jeu de mot sur Destiny et Triumph évidemment).
Ernest Hardy.
Traduction: « M »