Le magazine JET du mois de Février 1979 faisait sa UNE avec les frères Jackson en titrant: Rapport Spécial: Les Jacksons 10 ans après. On y retrouve un article de Bob Lucas sur huit pages avec quelques photographies ainsi qu’un article et des déclarations de Michael au sujet d’un film dont il a refusé le rôle principal.

Au dernier décompte, il y avait à peu près un demi-million de personnes portant le patronyme Jackson aux Etats-Unis (603 003 selon les chiffres de la sécurité sociale), mais seulement cinq dans ce très grand nombre sont instantanément identifiables en tant que « The Jacksons » : Jackie, Tito, Marlon, Michael et Randy.

Ils célèbrent actuellement leur dixième anniversaire en tant que musiciens, dont le groupe est né au sein de la famille Jackson quand Katherine et Joseph Jackson et leurs cinq fils ont commencé à chanter de manière informelle dans leur salon de Gary, dans l’Indiana. Le rêve que leur a instillé leur père est finalement devenu réalité avec la sortie de leur album Destiny, chez Epic Records.

Les frères Jackson ont écrit tous les titres de l’album, composé de huit morceaux, sauf un (Blame It On The Boogie), qui vont de douces ballades comme Push Me Away, à des airs de disco plus entraînants comme Shake Your Body. Ils sont tous d’accord pour dire que l’album est un point culminant de leur carrière cependant toujours en progression. « Il y a cet album, plus d’autres choses, ou des choses plus honorifiques, comme jouer devant la Reine d’Angleterre », ajoute Michael, le chanteur populaire du groupe.

Jackie explique gaiement : « Pour la première fois, nous avons vraiment eu la chance de faire toutes les mélodies et de les produire nous-mêmes. Et non pas prendre quelque chose chez les autres producteurs qui travaillaient avec nous dans le passé. Ils étaient de très grands producteurs, comme vous pouvez le constater. Nous avons eu de très grands succès ; vous pouvez le constater au nombre de disques vendus. Personne ne peut leur enlever ça. Je leur donne la note de 100%, mais nous avons décidé de tenter notre chance. C’était quelque chose que nous voulions faire depuis toujours. Nous voulons conquérir chaque domaine de l’industrie du divertissement et nous avons senti que c’était (la production) un domaine pour nous… écrire et produire nous-mêmes ».

Les Jacksons sont actuellement occupés à la préparation de leur tournée américaine dans plusieurs théâtres en plein air, suivie d’un voyage à l’étranger qui inclura des apparitions à Johannesburg et à Soweto, en Afrique du Sud. « Bien sûr, nous ne jouerons pas devant des publics où s’applique la ségrégation », déclare Joe Jackson, le patriarche du clan aux multiples talents, qui inclut ses filles Latoya (mannequin) et Janet, qui joue dans la série Good Times. (« Nous cherchons un spin-off pour elle », dit son père).

Expliquant leur décision de ne pas boycotter l’Afrique du Sud, Joe Jackson indique qu’à la fois les Noirs et les Blancs dans un pays qui fait l’objet de troubles raciaux ne devraient pas être privés de spectacle à cause de la politique du gouvernement. Il a l’impression que l’exposition des artistes noirs pourrait aider à changer cette politique pour le mieux.

Depuis le début, en tant que guide de ses fils dans leur vie, et maintenant en tant que manager, Joe Jackson est à juste titre fier de ses garçons, qui sont passés d’idoles du rock ‘n soul bubblegum à très beaux jeunes hommes qui sont des artistes à la stature internationale.

L’histoire de leur ascension, d’abord à l’échelle locale à Gary, jusqu’aux concerts à l’Apollo Theatre de Harlem et à l’Uptown de Philadelphie, puis leur « découverte » par Diana Ross et leur affiliation à Motown Records, est bien connue du public.

Pourtant, tout n’est pas toujours glamour ou facile. Même si les cinq Jackson ont été entourés de tuteurs, de gardes du corps et de parents protecteurs, ils ont connu des incidents effrayants lors de certaines apparitions devant des fans en délire. « Il y a eu beaucoup d’incidents », sa rappelle très bien Marlon. « Deux alertes à la bombe – je ne mentionnerai pas à quel endroit – et nous n’avions pas fait les spectacles ».

L’incident qui aurait pu faire dérailler le groupe de sa voie vers la célébrité est la décision de Jermaine de poursuivre une carrière solo avec Motown après avoir épousé la fille de Berry Gordy, Hazel. Sans manquer un seul rythme de congas, qu’il jouait de temps en temps avec les Jackson 5, le talentueux Randy a pris le poste vacant au sein du groupe.

Les sentiments fraternels restent forts ; Jermaine et Hazel étaient présents à une fête surprise récemment donnée pour Tito par son épouse DeeDee, et Jermaine a plus tard rejoint ses frères à l’occasion d’un amusant match de baseball caritatif. Même si Jermaine vit à Bel Air, Jackie, Tito et Marlon ont leur maison à Encino, dans un rayon de dix kilomètres autour de la très vaste maison de leurs parents, et ils répètent fréquemment ensemble. Michael et Randy vivent toujours avec leurs parents.

Le style de vie des Jacksons n’a pas beaucoup changé au fil des années. Petits garçons très actifs, ils sont maintenant de jeunes hommes qui participent volontiers à des matchs athlétiques ou à des campagnes anti-drogue, ou d’autres bonnes causes. Tito possède un bateau de dix mètres et passe beaucoup de temps en plein air, tandis que Marlon concède : « Je reste beaucoup à la maison, et de temps en temps je joue au tennis ou au basket. C’est tout. Je ne sors pas beaucoup ».

Concernant leurs revenus confortables sur la dernière décennie, Marlon dit : « Nous avons fait des investissements ». « Oui, nous avons fait de très bons investissements… dans l’immobilier entre autres », ajoute joyeusement Michael, assurant que les Jackons prennent soin de ne pas finir avec des difficultés financières. « Hum, hum. Je n’aimerais pas ça, j’essaie autant que possible d’apprendre pour que ça n’arrive pas. Pour moi c’est quelque chose de terrible. Vous travaillez dur et vous perdez tout. Le point positif, c’est que même si vous perdez tout, au moins vous avez apporté de la joie à beaucoup de monde, ce qui est une récompense aussi. Je pourrais nommer quelques personnes qui ont apporté beaucoup de bonheur aux gens, mais qui ont aussi beaucoup perdu ».

Admettant qu’il était peut-être plus à l’aise financièrement que ses frères, Michael dit : « Je fais plus que les autres frères. Je fais des albums solo, je fais des émissions de télé qu’ils ne font pas, et il y a des projets de films qu’ils ont aussi mais c’est à eux de décider s’ils veulent les faire ou pas, donc ma colline est un peu plus difficile à gravir ».

En plus de leur propre travail, les Jackons ont des projets de production et d’édition qui, selon les mots de Tito, « vont nous permettre d’être capables et d’éditer nos propres chansons, tout comme d’éditer des chansons de nouveaux jeunes auteurs qui peuvent avoir du succès mais qui n’ont pas les contacts pour les mener à bien. Donc nous allons faire de la publicité dans les magazines d’écriture de chansons et à l’avenir nous voulons créer des écoles d’écriture ». Tito, qui commente avec candeur la célébrité, l’argent, et l’adulation gagnée au fil des années, dit :  » Nous essayons plutôt de rester sur un pied d’égalité parce que nous pensons que c’est un cadeau pour nous de pouvoir faire ce que nous faisons. Je ne dis pas que c’est une chose pour laquelle nous avons travaillé très dur pour l’obtenir, parce qu’il y a beaucoup de gens qui travaillent dur et qui n’y arrivent toujours pas. Donc je pense que c’est un don de Dieu. C’est pourquoi nous travaillons très dur pour garder tout ça. Je pense que chaque groupe devrait s’en rappeler, parce qu’il y aura toujours quelqu’un d’aussi bon, peu importe la situation. Recevoir ce don (le talent), c’est un témoignage de vie. Je ne pense pas qu’il faille s’en vanter ou prendre la grosse tête. Il suffit d’être reconnaissant de ce qu’on a et essayer de partager avec les autres. C’est ce qui est important ».

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Joseph Jackson parle de ses célèbres fils.

Accompagnant ses célèbres fils, les Jacksons, pour une tournée promotionnelle à Los Angeles pendant les célébrations de leur dixième anniversaire dans le show business, Joseph Jackson a raconté avec émotion ses sentiments envers ses célèbres fils, dont il est maintenant le manager.

Sigmund Esco (Jackie) Jackson :
27 ans, Taureau (né le 4 mai 1951).
« Eh bien, en ce moment Jackie se consacre principalement à la production. Il aime produire. Ces dix dernières années, Jackie essayait plus ou moins de rendre ses fans heureux en chantant, et c’est toujours le cas. L’un de ses objectifs principaux est d’essayer de satisfaire ses fans et toutes les personnes qui travaillent avec lui ».

Toriano Adaryll (Tito) Jackson :
25 ans, Balance (né le 15 octobre 1953).
« Tito penche plutôt vers la mécanique. Il aime réparer des voitures et plein de choses. Il n’oublie jamais ses fans. Tito est aussi quelqu’un de très calme. Mais il a aussi parcouru beaucoup de chemin. Il est en train de s’organiser pour écrire davantage et essayer de s’impliquer davantage dans la production. C’est tout Tito ».

Marlon David Jackson :
21 ans, Poisson (né le 12 mars 1957).
« Marlon ferait un grand acteur s’il avait des opportunités. Il attend que le bon projet arrive parce que c’est ce qu’il aime. C’est le clown du groupe, vous savez, et il aime s’occuper de beaucoup de choses. Marlon écrit aussi des chansons et il aide à produire l’album. Marlon est quelqu’un d’équilibré ».

Michael Joe Jackson :
20 ans, Vierge (né le 29 août 1958).
 » Michael est comme la montre en or qui fait tout tourner. Michael est un chanteur fantastique et il a des idées géniales à propos de l’écriture des chansons. Michael est un auteur-compositeur hors-pair et un danseur fantastique. Il a tourné son premier film avec The Wiz, ce qui est fantastique. Nous en sommes tous heureux en tant que Noirs, parce que ce film signifie beaucoup pour les Noirs et nous apprécions beaucoup. Et Michael est fantastique. En d’autres termes, Michael est au top ! ».

Steven Randall (Randy) Jackson :
16 ans, Scorpion (né le 29 octobre 1962).
« Je dirais que Randy est très, très créatif. Randy joue de tous les instruments. Randy sait chanter, il sait danser, et Randy sera lui aussi un grand acteur. Randy est très, très fort pour écrire des chansons. Randy et Michael ont écrit la plupart des morceaux de l’album (Destiny), Randy et Michael travaillent ensemble, ils écrivent ensemble à la maison, et ils sont debout toute la nuit pour écrire. Soyez à l’affût de Randy. Il y a beaucoup de possibilités avec Randy ».

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Michael Jackson refuse un rôle de danseur gay dans Chorus Line.

Quand les choses se passent bien, on peut se permettre de refuser un rôle dans un film si on n’aime pas le scénario. Et les choses se passent tellement bien pour Michael Jackson – The Wiz, un succès avec l’album Destiny – qu’il a refusé le rôle principal d’un danseur gay qui essaie de percer dans le film A Chorus Line: « Je suis enthousiaste à propos de ce rôle », a expliqué Jackson. « Mais si je le fais, les gens vont me relier à ce rôle. A cause de ma voix, certaines personnes pensent déjà que je le suis – homo – alors que je ne le suis pas du tout. Ce ne sont que des ragots, ce qui n’est pas très important. La seule chose qui est importante, c’est que je fais ce que je veux : jouer la comédie, chanter et danser ».
Michael a aussi dû démentir des rumeurs selon lesquelles il se droguait. Il a expliqué qu’à cause de l’emploi du temps rigoureux, et à cause du maquillage qu’il portait dans The Wiz pour le rôle de Scarecrow, il avait les yeux rouges, les joues gonflées, et le nez qui coule.

Source : JET – 1er février 1979 – Google Livres

Traduction: Pretty Young Cat