A l’occasion du 5eme anniversaire de la disparition de Michael Jackson, le compositeur et arrangeur américain Thomas Bähler a publié sur le site superheroyou.com un article dans lequel il décrit la manière de travailler du Roi de la Pop en studio. En voici pour vous la traduction réalisée par le site MJLegend.
Tom et son frère de John [cf. News du MJLegend du 19/06/2011] ont collaboré avec MJ.
Pour Bähler, l’approche adoptée par Michael explique son succès et elle est en même temps une leçon de vie. Retour en studio, à l’époque “Thriller”…
“Nous enregistrions à Westlake Studio A situé sur Santa Monica Boulevard à Los Angeles. Quincy Jones était en train de produire Michael Jackson avec Bruce Swedien, notre ingénieur magistral. Je venais de terminer l’enregistrement d’un son spécial sur “Beat It”, la nouvelle chanson de Michael.
Michael et Quincy m’ont appelé parce que je possédais un Synclavier, un nouveau synthétiseur numérique révolutionnaire [dont le] coût était celui d’une petite maison. Michael voulait un son particulier pour être le premier son que vous entendez sur “Beat It”. Il l’avait entendu sur le disque de démonstration synclavier que l’entreprise lui avait envoyé. Il m’a alors demandé de le jouer une fois de plus, pour annoncer l’emblématique solo de guitare de Van Halen au milieu de la chanson.
Je suis venu de New York pour faire le [son] et traîner dans le studio comme Quincy, Michael, Bruce avec qui je travaillais en étroite collaboration depuis des années et c’était génial d’être avec eux.
Je me trouvais bientôt en pleine recherche d’un son de caisse claire pour cette chanson qui était en cours depuis près de trois semaines.
Pour ceux d’entre vous qui ne savent pas ce qu’est une caisse claire, jouez n’importe quelle chanson pop et écoutez le tambour qui joue sur les temps deux et quatre (les battements que nous frappons dans les mains lors d’un concert). Les caisses claires proposent une grande variété de sons, de la caisse plate à la caisse roulante avec cordes et Michael avait un son dans son esprit qu’il voulait matérialiser.
Nous l’avons accompagné dans cette recherche.
“Beat It” a été quelque peu un départ pour Michael parce que c’était une chanson rock […] Normalement, l’équipe de production aurait déjà perdu patience avec l’écoute de tous les types de caisse claire que nous pouvions trouver à Los Angeles. Mais l’enthousiasme de Michael maintenait nos esprits dans cette quête.
Il s’exclamait : « C’est quelque part ! Je sais que c’est quelque part ! »
En écoutant chaque caisse claire, elles étaient soit enregistrées comme possibilités ou renvoyées avec Michael disant « J’aime celle-là » ou « Celle-ci mixée avec une autre, ça pourrait le faire ». Il était évident qu’il n’avait pas encore trouvé ce qu’il entendait dans son imagination sans limite. Mais jamais au cours du processus, je ne l’ai entendu dire « ça ne fonctionne pas » ou « non, celle-là n’est pas bonne ». Quand il écoutait une caisse claire qui n’allait pas être retenue, il disait simplement : « Ecoutons la prochaine ».
Pendant toutes les années où j’ai travaillé pour Michael comme principal arrangeur vocal, pas une seule fois je ne l’ai entendu prononcer quelque chose de négatif – depuis le moment où il avait 13 ans jusqu’à sa mort en 2009.
N’est-ce pas là une qualité de super-héros ?
L’optimisme déterminé. C’est un outil puissant.
L’optimisme déterminé est ce que j’appelle à l’aide de mon libre arbitre pour décider que je me concentre sur ce que je veux.
Si vous souhaitez voir ce processus par vous-même, regardez le film (…) « This Is It » , et vous verrez (…) ce que je veux dire. Et c’était évident dans le studio pendant que nous étions en train de chercher le son de caisse claire que seul Michael pouvait entendre. Sa positivité rayonnait comme le soleil alors que nous essayions les caisses claires l’une après l’autre et il répétait souvent: « Je sais que c’est quelque part ! ».
Un après-midi, nous avons reçu une grosse caisse (« Bass Drum »), une grosse caisse symphonique que Michael et Quincy avaient prévu d’utiliser dans une autre chanson. Il a fallu deux gars pour la transporter, elle était logée dans une caisse noire en contreplaqué.
Ils l’ont déposée dans l’une des chambres d’isolement à côté de la salle principale du Studio A et ils ont commencé à la déballer. Quand ils ont sorti la moitié supérieure de la caisse , un assez grand objet est tombé d’un plateau adjacent et il l’a frappée.
“C’est ça!” s’écria Michael Jackson, les yeux brillants de reconnaissance. “C’est le son! ” dit Svensk (surnom de Swedien), nous allons l’enregistrer! ”
Puis Michael a sauté dans la cabine du Studio A, répétant: «Je savais que c’était quelque part. »
La prochaine fois que vous écoutez “Beat It”, vous remarquerez qu’il y a deux sons distincts de caisse claire. Le premier est un son de caisse claire un peu normal sur le deuxième temps de chaque mesure. L’autre son de caisse claire se produit sur le quatrième temps. C’est là que vous allez entendre la résonance ajoutée(…)
Alors, comment Michael savait que le son qu’il cherchait existait ?
Il ne le savait pas. Il a utilisé sa superpuissance de la croyance. Michael croyait.
Lorsque nous croyons, nous ouvrons la porte à des possibilités illimitées. Lorsque nous doutons, nous fermons la porte. C’est aussi simple que cela.
Si Michael s’était désespérément assis sur sa chaise en disant: “Nous n’allons jamais trouver ce son,” il aurait eu raison.
C’est comme mettre un feu sous une théière. Nous ne sommes pas là à regarder bouillir parce que c’est une perte de temps. Au lieu de cela, nous portons une attention et nous mobilisons notre conscience pour entendre le coup de sifflet révélateur de la bouilloire de thé.
Vous remarquerez dans cette histoire que Michael a été le seul à entendre ce son lorsqu’il s’est produit. Aucun d’entre nous n’a réagi mais Michael l’a fait. Il était en train d’écouter pour cela.
Lorsque nous déclarons que nous voulons, comme Michael l’a fait, nous commandons à ce que les choses se passent. Lorsque nous déclarons que nous voulons et cela sert les autres, l’univers répond et nous l’obtenons.
Ceci est un autre trait de super-héros, et c’est pourtant si accessible.
La prochaine fois que vous vous sentez dépassés, coincés, perdus, indécis ou pleins de doutes, posez vous un instant et demandez-vous: Qu’est-ce que je veux ?
Cette philosophie de faire confiance à notre intuition est un attribut de la quasi-totalité des grands artistes et chef de direction avec lesquels j’ai eu le plaisir de travailler. De Quincy Jones, Barbra Streisand, Billy Joel, Diana Ross à Henry Ford II, tous écoutent et croient en leur intuition. Quincy appelle cela “la chair de poule”.
Je comprends et je vis cette philosophie parce que mon père me l’a inculquée quand j’étais un jeune garçon. Cela a animé toute ma vie et m’a placé en harmonie avec les plus grands que j’ai énumérés ici.
Récemment, cette philosophie s’est révélée à moi comme une formule concrète qui a involontairement stimulé mon imagination tout au long de ma vie. Je suis maintenant très heureux (…) de partager cela avec vous comme un livre et un programme virtuel intitulé, CE QUE VOUS VOULEZ VOUS VEUT: Comment obtenir ce que vous voulez … à chaque fois.
Je dédie cet article à “Smelly” – notre surnom pour Michael- qui nous a inspiré avec son esprit de super-héros et ses dons illimités. Tu nous manques et nous sommes reconnaissants pour la montagne d’amour que tu nous a laissée et dont nous allons profiter dans les temps à venir. Tu es vraiment un super-héros.”.
Après avoir publié l’ouvrage “Anything is possible“, Thomas Bähler prépare actuellement la prochaine sortie de son nouveau livre et programme virtuel, “WHAT YOU WANT WANTS YOU” (traduction : ce que vous voulez vous veut”).
Sources : superheroyou.com / MJLegend
Source: MJFrance