Suite à notre information du 8 juillet dernier sur le tournage d’un documentaire concernant Michael Jackson par le cinéaste espagnol Marcos Cabotà, nous apprenons qu’il s’intitulera Sonic Fantasy et qu’il sera accès sur l’album Thriller. Deux durées sont annoncées, une de 100 minutes et l’autre de 50 minutes.

Ce documentaire sur la légende derrière l’album le plus vendu de tous les temps, présente Bruce Swedien comme pièce fondamentale dans la création de cette incroyable légende.

Au début des années 80 à Los Angeles, un groupe de musiciens dirigé par Quincy Jones et son ingénieur Bruce Swedien entreprennent un projet, qui vise à révolutionner l’industrie de la musique. Ce projet s’appellera Thriller.

Pour la première fois, 38 ans plus tard, toutes les personnes impliquées dans cet album se sont réunies pour expliquer l’histoire inconnue derrière la création de ce chef-d’oeuvre. Près de 40 ans après sa sortie, Thriller reste le disque le plus vendu de l’histoire. Et tout a une raison.

Au casting du documentaire vous retrouverez Quincy Jones, Bruce Swedien, Brad Buxer, Greg Philligannes, Sediah Garret, Taryl Jackson, Steve Porcaro, Rod Temperton, Freddy Demann, Al Schmitt, Brian Vibbert, Ed Cherney, Billy Johnson, Bryton James, John Robinson, Matt Forger, Bernie Grundman, Larry Williams, Michael Durham Prince, Jerry Hey, Dick Zimmerman, Paul Jackson, Roberta Swedien, Thomas Bahler, Nick Valentine, Ray Parker JR, Brad Sunberg, Vincent Paterson, Steve Lukather et Steven Ivory.

Il est à noter la participation dans ce documentaire de Laura Serrano et Antonio Arias, deux membres du forum espagnol Michael Jackson’s HideOut.

Vous pouvez voir le teaser de ce documentaire sur Vimeo ou ci-après et suivre les infos sur ce film via les réseaux sociaux Facebook, Instagram et Twitter.

Le site internet du film Sonic Fantasy est ici et sa page You Tube ici.

Bruce Swedien, à qui nous souhaitons un très joyeux anniversaire aujourd’hui !

Le 18 novembre 2022 et afin de fêter les 40 ans de l’album le plus vendu de tous les temps, sortait Thriller 40, un double CD contenant l’album original et 10 chansons rares ou démos. Le 30 novembre de la même année, un documentaire du même nom était diffusé dans plusieurs grandes villes du monde entier mais pas en France. L’Estate, ayant donc fait le choix de le montrer aux fans et pour leur plus grand plaisir, mais pas chez nous.

Cela fait donc un an que nous attendions avec impatience de voir ce fameux documentaire à la gloire de Thriller, l’album le plus vendu de toute l’histoire de la musique, et de Michael Jackson, l’artiste qui a permis que ce vœu, son vœu, puisse ainsi se réaliser.

Comme annoncé sur nos différentes communications, le documentaire a donc été diffusé sur MTV le 2 décembre et sur la plateforme de Paramount+ le lendemain. Sachant que sa première diffusion allait être entrecoupée de multiples pauses publicitaires, nous avons fait le choix de patienter afin de le voir en entier, comme il se doit.

Après un premier visionnage, il nous a paru important de le regarder à nouveau afin de ne rien oublier et d’apprécier pleinement son contenu. En voici donc notre critique.

Dans ce genre de documentaire notre perception est toujours double: celle du public en général et celle du fan en particulier. Pour le public en général, on peut considérer qu’il s’agit d’un bon documentaire dans le sens qu’il raconte une histoire, avec de belles images d’archives, des narrateurs plus ou moins connus et le tout sur la musique de l’album Thriller, qu’il doit connaître obligatoirement. Michael Jackson est bien mis en avant, comme il se doit et l’époque est assez bien décrite, une autre époque, évidemment.

Une fois qu’on a dit ceci, ok, mais pour les fans alors ? Allions-nous découvrir quelque chose de nouveau ? Est-ce que tous les intervenants qu’on imagine vont y être ? Est-ce que l’histoire va être racontée comme on l’aime, à la lettre ? Nous qui avons lu tant et tant de livres, épluché tous les crédits des albums, des rééditions, vu tant de témoignages et de vidéos, qu’allons-nous voir ? L’appréhension et l’attente sont effectivement à la hauteur d’un tel événement.

Dès le départ et tout au long du documentaire, nous sommes ravis de voir toutes ces images d’archives totalement inédites et la qualité des images du Victory Tour. C’est un vrai bonheur que de voir leur qualité et de se dire qu’elles existent jusqu’à nous faire rêver pourquoi pas, de les voir un jour dans une diffusion du concert en entier. La qualité semble tellement extraordinaire pour l’époque, qu’on se met à rêver d’une diffusion au cinéma, par exemple, et pourquoi pas après le biopic. Quelques séances nous suffiraient, avec une remastérisation digne de ce nom, bien que la partie audio pourrait demander un travail mené en profondeur.

Une fois les premières images inédites et de qualité passées et au fur et à mesure que l’on avance dans ce documentaire, on s’aperçoit malheureusement que non seulement des témoignages commencent à manquer mais que des artistes et des personnes très importantes dans ce projet sont soit oubliés soir trop peu évoqués. Nous rentrons malheureusement dans le détail de tout ce qui ne va pas et le manque est cruel.

Si l’album Thriller est l’œuvre de Michael Jackson, trois autres personnes sont incontournables dans sa réalisation et donc sa réussite: Quincy Jones, Bruce Swedien et Rod Temperton. Le premier est encore vivant et on n’imagine pas un documentaire officiel sur l’album Thriller sans son témoignage, tant il est légitime. On attend Quincy Jones en tant qu’intervenant ou interviewé à cette occasion et malheureusement il n’apparait pas. Alors certes, on le voit à travers des images d’archives mais trop peu via d’anciens commentaires. C’est un manque, incontestablement.

De son côté, Bruce Swedien, l’ingénieur du son de tous les albums de Michael Jackson et de Thriller en particulier, est extrêmement peu évoqué. Malheureusement décédé, son témoignage pendant le tournage n’était pas possible. Il n’en demeure pas moins que de nombreuses images et déclarations de sa part existent et pas des moindres. Il suffit de se référencer sur le travail de Marcos Cabotá avec « Sonic Fantasy » et auparavant celui de Gareth Maynard pour « King Of Sound » que l’on avait découvert lors du MJ Music Day de Lille en 2017, pour s’en apercevoir. Les anecdotes de Bruce Swedien sur l’enregistrement de cet album sont nombreuses, incontournables, délicieuses et pourtant absentes. Là aussi un très grand regret pour l’histoire mais également pour la reconnaissance qui lui est due.

Enfin pour Rod Temperton, c’est à peine si on voit quelques images et s’il est évoqué, lui qui est pourtant l’auteur de Baby Be Mine, de The Lady In My Life et de Thriller (anciennement Starlight). Auteur également de la chanson de la même période Got The Hots, mais aussi de la musique de Someone In The Dark. Sans oublier Rock With You, Off The Wall et Burn This Disco Out pour l’album Off The Wall.

Mais ce n’est pas tout. Si Quincy Jones, Bruce Swedien et Rod Temperton ne sont pas évoqués comme il se doit, il en est de même pour tout un tas d’autres artistes, des musiciens en particulier et là aussi, pas des moindres. Lorsqu’on évoque les cuivres de Wanna Be Startin’ Somethin’, rien sur Jerry Hey, Gary Grant, Larry Williams et Bill Reichenbach que l’on retrouve sur d’autres chansons de Thriller et sur d’autres albums de Michael Jackson.

Lorsque la célèbre batterie de Billie Jean est évoquée, rien sur N’dugu Chancler, lui aussi présent sur d’autres chansons de Thriller et sur d’autres albums du Roi de la Pop. La basse envoutante de Louis Johnson, on croit rêver, le gigantesque bassiste n’est pas évoqué non plus ! Dans notre tête sonne une alarme identique au son d’un bug informatique. Non mais ils sont sérieux là ? Bref vous l’aurez compris, il manque trop d’artistes, trop peu de références à la limite de l’irrespect et trop peu de leurs témoignages indispensables.

La présence d’artistes comme Mary J.Blige, Usher, Mark Ronson et d’autres encore, ne nous dérange absolument pas lorsqu’ils sont choisis de par leur notoriété et afin d’apporter une crédibilité et une histoire à la narration. Mais c’est l’absence des artistes ayant fait partie de l’histoire qui nous pose problème. Ils manquent cruellement. Une absence physique pour les personnes encore vivantes et une absence d’images et d’évocations pour les disparus. Nous n’en avons évoqué ici que quelques uns mais la liste est encore très très longue.

A cela, il faudrait aussi rajouter la liste des danseurs et des chorégraphes absents ou trop peu évoqués, Vincent Paterson et Michael Peters en particulier. L’absence de toutes ces personnes est véritablement le point noir de ce documentaire pourtant riche en images inédites.

Et le comble, pour les non anglophones qui regardent ce documentaire sous-titré, c’est que les sous-titres apparaissent sur les noms du peu d’artistes présents. Comme un hasard qui soulignerait une absurdité.

Enfin pour finir, car il y aurait tant à dire encore, que dire de la fin du documentaire ? Comme une apothéose ou le bouquet d’un feu d’artifice, on ne sait trop qui, a décidé après le passage sur la chanson et le court-métrage de Thriller, de mettre en avant, comme une forme d’autosatisfaction pour l’Estate, This Is It et les spectacles dont il est inutile ici d’en préciser les titres.

On ne sait pas qui a décidé de faire cela mais nous aimerions leur préciser qu’à la fin de la chanson et donc du clip de Thriller qui clos ce documentaire, on entend le rire d’un certain Vincent Price. Un rire qui à lui seul et sans aucune autre musique, est capable de faire dire les mots « Thriller » et « Michael Jackson » à n’importe qui sur cette terre. Est-il imaginable que l’on parle d’un album comme Thriller, d’une chanson comme Thriller, d’une vidéo comme Thriller et que l’on n’évoque pas Vincent Price ? Et toutes les anecdotes qui vont avec ?

Au lieu de cela, This Is It et les spectacles… Ils auraient pourtant pu, après avoir parlé de Vincent Price, montrer des images de la suite de Thriller avec l’extraordinaire chanson caritative We Are The World, Captain Eo, l’album Bad, le Bad Tour et tant d’autres choses encore, mais non, leur choix s’est porté sur ce que vous avez vu.

Par contre, pour en revenir aux qualités de ce documentaire, nous ne savons pas si cela a été fait exprès mais nous avons remarqué quelque chose de très intéressant et qui passe pourtant inaperçu. Inaperçu pour le grand public mais peut-être également pour certains fans.

On vous explique. Si comme nous, vous avez l’œil du lynx et l’oreille affûtée, vous avez pu remarquer pendant l’évocation de la chanson « The Girl Is Mine » et les images d’archives diffusées avec, qu’à un moment donné, Michael Jackson chante tout autre chose que le duo avec Paul McCartney. Pour vous situer, cela se passe après que le réalisateur du documentaire Neslon George dit ceci: « Après « Off The Wall », la question était de savoir si Michael Jackson était une star de la Pop ou seulement un artiste R’n’B« . On voit alors Michael Jackson chanter avec enthousiasme « Yeah Yeah, Yeah Yeah… » en studio.

Mais que peut-il bien chanter ? Nous sommes nous alors demandé. Et bien il s’agit de la chanson « I Was Made To Love Her » de Stevie Wonder que l’on retrouve également interprétée par les Jackson 5 sur l’album Boogie et sur l’Anthology de 1976 ainsi que sur l’album Looking Back To Yesterday de Michael Jackson sorti par la Motown en 1986 (et bien d’autres compilations des J5). Un grand merci à Labeste de notre forum de discussion pour avoir mené l’enquête et trouvé le titre. Une aide précieuse se trouve également dans une interview de David Paich du groupe Toto (présent sur l’album et également oublié du documentaire) que l’on pouvait trouver dans le magazine Vibrations de 2009 et évoqué en 2012 sur le forum Michael Jackson’s HideOut (Merci bluesaway et SmoothMel44) ainsi que par Brice Najar dans son livre « Michael Jackson: Itinéraire d’un passionné » et dans lequel on pouvait lire ses souvenirs à ce sujet :

David Paich : L’enregistrement de « The Girl Is Mine » a été un moment mémorable. J’avais Jeff Porcaro, Greg Phillinganes, Louis Johnson à la basse, Steve Lukather à la guitare et moi-même. Michael était là, mais il y avait aussi George Martin et Geoff Emerich, qui étaient respectivement le producteur des Beatles et leur ingénieur du son. Je n’oublierai jamais quand Paul McCartney est entré dans la pièce avec deux anciens agents du FBI le menant comme escorte.

Et soudain, dans mon champ de vision, j’ai eu Linda McCartney, Paul McCartney, Michael Jackson, George Martin et Quincy Jones ; une salle pleine de légendes. Et le souvenir artistique le plus marquant que j’ai de Michael remonte à cette séance d’enregistrement. Les musiciens, pour se préparer, font une « jam session » ; nous laissions sortir toutes sortes de sons de nos instruments et cette session a été réalisée avec Paul MacCartney.

Et à un moment donné, tout le monde s’est mis à jouer… Ce n’était pas « Signed, Sealed, Delivered, I’m Yours ». C’était « I Was Made To Love Her » de Stevie Wonder. On avait commencé à jouer la chanson dans le studio et Paul et Michael ont commencé à chanter et à improviser un duo là-dessus. Et Michael a tout déchiré, il a tout tué, c’était extraordinaire. De toute ma vie, je n’ai jamais entendu quelqu’un chanter avec autant de passion et d’émotion comme Michael l’a fait ce jour-là. S’ils avaient eu un concours, Michael aurait battu McCartney haut la main parce qu’il connaissait la chanson sur le bout des doigts. Et ce moment a été enregistré, ce n’était pas intentionnel car nous nous échauffions, mais il a été enregistré.

Et oui, enregistré et dont nous avons eu des millisecondes d’images sur ce documentaire Thriller 40. Ni l’Estate, ni Nelson George, ne doivent savoir à quel point les fans auraient aimé entendre cette « jam session » en entier. Car il faut être fan pour savoir que Michael Jackson a encore de très belles choses à nous faire découvrir.

Il faut être fan…

Si vous voulez avoir d’autres avis de fans concernant ce documentaire, vous pouvez en retrouver quelques uns sur You Tube:

Le documentaire Thriller 40 sera disponible sur Paramount+ pour plus de 6 mois au moins. De quoi le revoir un certain nombre de fois.

Si nous vous parlons régulièrement du documentaire « Sonic Fantasy » de Marcos Cabotá, nous avons déjà évoqué par le passé le court métrage de Joan Bover intitulé « Dear Michael » qui y est lié. En effet, celui-ci se base sur une lettre écrite par Marcos Cabotá une décennie après la mort de Michael Jackson.

Ce film de de 14 minutes réalisé avec des techniques de stop motion, a déjà reçu de nombreux prix et sera à nouveau en compétition en février 2024 lors de la remise des Prix Goya qui récompense le meilleur du cinéma espagnol ou il est nommé dans la catégorie « Meilleur court métrage documentaire ».

A noter que de son côté, « Sonic Fantasy » est nommé dans 9 catégories: Meilleur film, Meilleure cinématographie, Meilleur film documentaire, Meilleure direction, Meilleur montage, Meilleur scénario original, Meilleur maquillage et coiffure, Meilleure musique originale* et meilleur son.

Vous pouvez actuellement voir le court métrage « Dear Michael » sur Vimeo ou ci-après. En voici sa présentation :

Dix ans après la mort de Michael Jackson, le cinéaste Marcos Cabotá décide de lui écrire une lettre avec tout ce qu’il n’a pas pu lui dire de son vivant. Cabotá est fan de Michael Jackson depuis son enfance et est l’un des rares privilégiés à le connaître personnellement. Dear Michael est une réflexion sur l’une des plus grandes figures que la musique ait jamais produites, d’un point de vue intime et personnel.

* La musique originale de « Sonic Fantasy » fait l’objet d’une diffusion sur Spotify.

Le prochain rendez-vous incontournable des fans de Michael Jackson en France aura lieu le 12 novembre à l’Abbey Road Institute de Paris avec la présence de Steve Porcaro. Cette nouvelle édition du MJ Music Day organisée par l’association On The Line vous proposera donc de rencontrer l’un des collaborateurs les plus présents dans la discographie du Roi de la Pop.

De l’album Off The Wall à HIStory, en passant par la sublime chanson « Human Nature » qu’il a co-écrite avec John Bettis, il sera extrêmement intéressant de connaître les anecdotes précieuses et les souvenirs du membre du groupe Toto lorsqu’il œuvrait aux côtés de Michael Jackson.

A l’occasion de ce MJ Music Day, Brice Najar nous a accordé l’interview que voici.

Bonjour Brice et merci de nous accorder cette interview pour tous les fans curieux d’en savoir un peu plus sur ce prochain rendez-vous du 12 novembre 2022.

Bonjour François, tout d’abord, merci de m’accorder cet entretien. J’avais fait quelques annonces en forme de Live Instagram, voulant suivre une certaine mode, mais je ne suis pas mécontent de revenir aux fondamentaux car nous avons fait ce type d’entretiens de nombreuses fois pour de nombreux projets et c’est une coutume qui me plait.

Je t’en prie ! Peux-tu nous faire un résumé de tout ce que ce que l’association On The Line a pu organiser cette année ? Quels ont été les points forts et êtes-vous satisfaits de tous vos événements ?

Le Covid avait mis quelques projets en sommeil (il en reste encore…) et le nouvel événement « Making HIStory with MJ » avec Brad Buxer et Michael Prince en faisait partie. Avec une date en avril à l’Abbey Road Institute Paris et une autre aux Dierks Studios à Cologne, nous n’avions jamais fait deux événements aussi rapprochés dans le temps, mais je suis content que nous soyons parvenus à finaliser tout cela. C’était également une première à l’étranger et, symboliquement, ça montre que nous continuons de grandir et d’apprendre après bientôt cinq ans d’existence. Concernant le contenu, le séminaire de Brad et Michael s’étoffe de plus en plus et, objectivement, celui en Allemagne reste le plus intéressant avec quelques surprises. Le temps aidant, suite à une collaboration de plusieurs années, ils sont de plus en plus à l’écoute de nos remarques sur ce que les fans attendent, et c’est de bonne augure pour la suite avec de prochains séminaires.

L’autre grand moment de l’année a été cette projection de Sonic Fantasy en présence de Marcos Cabota, en avant-première dans un cinéma parisien au mois de juin. Nous n’avions jamais fait ce type d’événement auparavant, mais lorsque j’ai commencé à évoquer ce projet avec Marcos, cela me semblait comme une belle façon de nous diversifier, de proposer autre chose aux fans. Ce fut une belle expérience qui nous a permis de découvrir de nouvelles têtes. 2022 reste associée aux 40 ans de l’album Thriller et on se doit de célébrer ce joyau : cet hommage à Bruce Swedien et Michael Jackson par Marcos Cabota se devait donc d’être vu en avant-première par les fans. Nous avons également convié Marcos pour notre date en Allemagne et ce sont les deux seules projections dans un cadre d’événement Jackson car le film est pour le moment diffusé dans des festivals du monde entier, à destination d’un public plus large. Une projection devant des fans était donc une forme de test pour Marcos et c’est un plaisir de voir que les admirateurs du roi de la Pop ont apprécié ce long-métrage.

En 2023, beaucoup seront ravis de le découvrir sur les plates-formes. C’est une année avec un rythme soutenu, et on ne pourra jamais perpétuer ainsi tous les ans, mais j’avais l’envie d’une édition du MJ Music Day à l’automne avec un musicien, malgré ce calendrier déjà bien rempli. J’avais déjà cela en tête bien avant l’annonce du projet Thriller 40, et lorsque ce dernier a été annoncé, c’était idéal de lier cette nouvelle édition à l’actualité, même si je n’ai jamais voulu être dépendant de celle-ci. D’une manière générale, je suis reconnaissant à toute l’équipe On The Line de répondre présente à chaque fois et de n’avoir jamais rechigné à l’effort pour ce calendrier 2022.

Pour le prochain rendez-vous du 12 novembre 2022, je t’avouerai que lorsque tu m’as annoncé que Steve Porcaro serait le prochain invité du MJ Music Day, je me suis dit « Whouaouh, quelle belle prouesse pour Brice que de réussir à faire venir Steve Porcaro.» Peux-tu me dire comment cela a pu se faire ?

Tout d’abord, il faut saluer Jean-Philippe Boisson et Marion Duchemin de l’Abbey Road Institute car lorsque j’ai proposé le nom de Steve Porcaro, ils ont œuvré pour que cette venue soit possible afin de l’accueillir dans les meilleures conditions. J’échange avec Steve depuis de nombreuses années et par cet entretien avec MJ France, je peux tenter d’expliquer ce qui a joué en notre faveur pour qu’il accepte d’évoquer sa collaboration avec Michael Jackson lors d’une conférence. Il a participé à des séminaires de Brad Sundberg aux USA en tant qu’intervenant mais jamais en tant qu’invité principal pour un événement Jackson de ce type. C’est donc une fierté et un honneur car depuis les débuts d’On The Line, c’est forcément un nom que j’avais en tête comme invité potentiel. J’ai fini par franchir le pas, en lui faisant cette proposition l’hiver dernier. Il n’est plus membre de Toto depuis la fin d’année 2019, je me disais donc que c’était le moment opportun et ce fut une joie de découvrir qu’il était ouvert à la discussion. Le calendrier 2022 était déjà rempli comme je l’ai dit plus haut mais l’opportunité de faire venir Steve Porcaro était tellement énorme que je tenais à l’ajouter au programme. Voilà pourquoi, en ce début d’année, j’avais bien précisé qu’un MJ MusicDay aurait bien lieu à l’automne, lorsque nous avions annoncé la venue de Brad Buxer et Michael Prince. Abbey Road m’a bien accompagné et soutenu dans cette démarche. Ce nom d’un studio légendaire, soulignant leur professionnalisme et une bonne réputation, a bien évidemment crédibilisé davantage cette proposition à Steve Porcaro et, je pense que cela a facilité son accord.

Steve Porcaro est ce musicien dont on pourrait énumérer les titres des chansons de Michael Jackson d’Off The Wall jusqu’à HIStory et même avec les Jacksons, Donna Summer (State Of Independance) etc… mais c’est aussi et surtout un membre du groupe Toto que tout le monde connait et dont tu es particulièrement fan. Peux-tu nous parler de cette double passion et à quel point elles communiquent de toutes parts, les autres membres du groupe ayant également été des musiciens de Michael Jackson qui n’ont pas hésité à interpréter « Human Nature » sur scène ?

J’étais fan à part entière de Toto depuis plusieurs années car j’avais découvert le groupe en lisant les crédits des albums de MJ. Beaucoup de membres du forum ont dû me prendre pour un porte-parole du groupe à les citer si souvent dans mes posts (rires…). Durant les années 2000, j’avais donc pu apprécier de voir sur scène David Paich, Steve Lukather et Greg Phillinganes comme proches collaborateurs de Michael. Ce n’était pas mon seul but car j’ai appris à aimer ce répertoire rempli de nombreux tubes, mais ça ajoutait un certain charme à l’expérience. Tu peux donc imaginer combien j’ai été heureux d’apprendre le retour de Steve Porcaro en 2010 après 23 ans d’absence dans le groupe. C’est donc plein d’enthousiasme que j’ai créé un groupe Facebook pour que le groupe interprète « Human Nature » sur scène, d’autant que le décès de MJ était assez récent à l’époque. C’était un rêve de fan qui illustrait parfaitement le lien entre MJ et Toto, comme un bel hommage, et tellement légitime alors que Steve Porcaro retrouvait le groupe après une longue absence. Pour les quelques dates de 2010, ça n’avait malheureusement pas abouti, mais j’avais relancé le lien du groupe pour les dates de l’été 2011. En me rendant à la première à Bruxelles, j’avais eu la surprise de découvrir que mon vœu avait été exaucé.

C’était la période où j’étais très actif sur MJFrance et ça a été un premier fait d’arme, me montrant que les choses sont possibles, que les rêves ne sont pas inaccessibles. Si je relisais mon premier livre, « Itinéraire d’un Passionné », je pense que je l’écrirais différemment aujourd’hui, mais le chapitre « Human Nature » est une exception car j’aime me souvenir de cette anecdote. Si cela n’avait pas été le cas, je ne sais pas si j’aurais eu cette volonté et cette foi dans mes projets, et je l’interprète comme une sorte de déclic. Entendre « Human Nature » sur scène avec cette programmation de synthétiseur par Steve Porcaro, comme on l’entend dans la version studio, j’en aurai toujours des frissons.

Lors d’une précédente interview, tu nous avais dit que tu avais pu rencontrer Steve Porcaro et lui présenter un ou plusieurs de tes ouvrages ? Quels étaient-ils et quelle a été sa réaction ?

Je me suis rendu à plusieurs concerts de Toto et je n’ai pu résister à faire quelques sessions en Meet & Greet. J’avais ainsi pu faire signer des disques de Michael Jackson aux membres qui avaient participé à ces différentes sessions. En 2013, j’avais également transmis quelques chapitres traduits de mon premier livre pour me présenter en tant qu’auteur, et déjà à ce moment-là, j’avais senti Steve Porcaro comme étant le plus réceptif. J’ajouterais qu’en tant que passionné de l’univers Jackson, j’ai pu me démarquer et avoir cette image lors de ces rencontres du groupe avec son public. Il faut dire que la majorité des fans de Toto ne prête pas spécialement attention aux collaborations avec le Roi de la Pop. Cela a pu contribuer à me sortir du lot car j’avais cette réputation de fan de MJ parmi les admirateurs de Toto (mais l’inverse est également valable !). En 2015, lors de la préparation de « Let’s Make HIStory », c’est par une lettre donnée à un Meet & Greet (à New York !) que j’ai demandé aux membres du groupe de participer, et une nouvelle fois, Steve Porcaro a été le plus réceptif en acceptant un entretien pour le livre. Nous avons même fait une photo tous les deux ce jour-là, avec mon vinyle de « HIStory », pour illustrer le livre, en plein milieu d’une file d’attente pour avoir sa photo avec le groupe. Nous n’étions pas dans les clous pour suivre le protocole d’un Meet & Greet, mais par ce traitement de faveur, j’avais déjà senti sa confiance et son respect pour mon travail.

Quelques mois plus tard, mon site venait d’être créé et j’ai réalisé une chronique pour son album solo. Recevoir un mail de sa part afin de me remercier a été une belle surprise et la confirmation que nos échanges pouvaient perdurer. C’est donc plein d’enthousiasme que j’ai pris ma place pour une date à Lyon en 2018, lors d’une tournée célébrant les 40 ans du groupe. Sans doute mon meilleur souvenir en lien avec Toto, et je ne ferai rien pour le détrôner. Lorsque tu assistes au soundcheck et que Steve Porcaro te fait un signe après que Toto ait joué « Beat It », tu as le sentiment du devoir accompli. Sans oublier le fait d’être dans sa liste d’invités pour aller le rencontrer en coulisses après le show. J’avais déjà fait transmettre un livre par voie postale à Los Angeles mais l’envie d’en donner un à main propre s’est imposée dans ce contexte. Ce ne sont que de petites graines semées dans le temps par un fan mais qui ont contribué à le faire venir en France aujourd’hui.

« Human Nature » est sans doute l’une des plus belles chansons du répertoire de Michael Jackson si bien que le grand Miles Davis en était tombé amoureux. Mais Steve Porcaro est présent dans la discographie de Michael Jackson dès l’album Off The Wall où on le retrouve au synthé sur les titres « Girlfriend » et « It’s The Falling In Love ». En plus de « Human Nature » dont il est l’auteur de la musique, on le retrouve dans l’album Thriller sur les titres « Baby Be Mine », « The Girl Is Mine », « Beat It » et « The Lady In My Life ». Steve Porcaro a donc vite rejoint le carnet d’adresses de Quincy Jones et de sa « Dream Team », les musiciens qu’il qualifiait de « tueurs ». Penses-tu qu’il est l’un des musiciens les plus importants que ce soit en qualité ou en longévité, qui a accompagné Michael Jackson tout au long de sa carrière ?

Sans aucun doute ! On parle d’une époque révolue où les meilleurs musiciens du monde se retrouvaient en studio pour enregistrer un album. C’était le talent de Quincy Jones de caster tel ou tel musicien pour le pousser dans ses retranchements et offrir ainsi la meilleure performance selon la chanson. Parfois, j’écoute « Beat It » à un volume très élevé rien que pour savourer l’intro de Jeff Porcaro à la batterie qui dégage à la fois une technique, une puissance et une certaine maîtrise. Le jeu au piano de David Paich offre également quelque chose de spécial et je pourrais citer l’intro de « I Just Can’t Stop Loving You » pour le démontrer. Comme tu le dis, c’est bien d’une dream team qu’il s’agit et Steve Porcaro en faisait partie avec ses programmations de synthétiseurs. D’ailleurs, son travail sur Off The Wall lui permettra de rentrer dans le cercle de Quincy et d’être crédité également pour d’autres artistes comme les Brothers Johnson ou Donna Summer. C’est fort logiquement qu’il a continué à être présent après Thriller, en témoignent ses productions sur Victory. Il rempilera pour Bad, Dangerous et HIStory, et Michael avait une grande confiance en lui, au point de le laisser travailler en toute autonomie à la Hit Factory avec un ingénieur du son à disposition, en témoigne son travail sur « Little Susie ». Il a tout de même rejoué et programmé le son de chaque instrument de l’orchestre symphonique car Michael avait modifié la tonalité. Cette anecdote en dit long. Il s’agit d’un proche collaborateur qui aura rempli les rôles de musicien, programmeur, arrangeur, compositeur et producteur sur 6 albums. J’ajouterais que Steve a continué à collaborer avec Michael après HIStory car il a également joué sur « Beautiful Girl ». Avec Brad Buxer, il y avait cette volonté de reproduire un travail de qualité comme celui de « Stranger In Moscow ». Même si la chanson n’a pas été finalisée par des paroles de Michael, on peut ressentir tout le travail réalisé au niveau instrumental.

« Human Nature » a toujours été un moment attendu par les fans lors des concerts car on peut définitivement dire que ce n’était vraiment pas une chanson comme les autres. Michael devait être de cet avis puisqu’il mettait tout son cœur et son âme à l’interpréter sur scène. C’est certainement la chanson la plus prenante de This Is it, et surtout ces quelques secondes qui terminent le générique de fin. Est-ce que tu peux nous dire si tu sais déjà ce qui est prévu pour ce rendez-vous avec Steve Porcaro et pour ce titre en particulier ?

Si « Human Nature » n’était pas évoquée ce samedi 12 novembre, ce serait un peu comme si « Billie Jean » était absente d’un concert de Michael Jackson. Pour être honnête, avec Steve, nous avons abordé quelques aspects de la conférence mais c’est loin d’être finalisé car, en premier lieu, nous avons dû traiter la logistique et finaliser certains détails pour sa venue à Paris. Je ne l’ai donc pas interrogé au sujet de « Human Nature » tant c’est une évidence et qu’elle doit être l’une de ses plus grandes fiertés. Il faut savoir que Steve Porcaro souhaite que les fans soient ravis de cette expérience, au point de me demander s’ils avaient des attentes particulières. Je connais bien ses nombreuses contributions pour Michael, donc je sais que le contenu de son séminaire ne peut être que de qualité. Il est bon de préciser que je reste toujours à ma place face à nos invités. J’aime échanger et donner des suggestions sur le programme, et si je sens qu’elles semblent pertinentes pour mon interlocuteur, j’en suis heureux. Face à des génies de la musique, il faut rester humble, savoir suggérer sans chercher à imposer des idées et j’ai toujours fonctionné ainsi pour les projets du MJ MusicDay.

Steve Porcaro, c’est aussi « For All Time », cette belle chanson inédite parue en 2008 sur Thriller 25 mais surtout « Chicago 1945 » au sujet de laquelle il ne tarit pas d’éloges dans ton livre « Let’s Make HIStory» où il déclare posséder la démo originale en multi-tracks, plus ce que Michael Jackson avait ajouté ensuite. Ce rendez-vous s’annonce donc incontournable et surtout très prometteur. Les fans sont-ils en droit de rêver ?

On sait combien « For All Time » est aimée des fans sans forcément être connue du grand public comme elle le mériterait. C’est un titre que j’affectionne de mon côté car les autres membres de Toto dont Jeff Porcaro, le batteur du groupe et frère de Steve (décédé en 1992), sont également présents. Il faudrait forcément qu’elle soit évoquée dans le séminaire. J’avais interviewé Michael Sherwood, le parolier de la chanson et proche collaborateur de Steve, pour mon site, mais il est décédé depuis malheureusement. Lorsque des journalistes musicaux interrogent Steve Porcaro au sujet de Michael Jackson, les questions portent forcément sur « Human Nature ». Le fait d’être dans un événement réalisé pour les fans de Michael Jackson permet donc d’évoquer un titre comme « For All Time » et de l’interroger à ce sujet. C’est une occasion unique qui se présente à nous, et c’est l’un des attraits d’une édition du MJ MusicDay.

Concernant « Chicago 1945 », elle a été enregistrée entre Thriller et Victory, ce qui a de quoi alimenter de nombreux fantasmes à son sujet. Tu fais bien de rappeler cet entretien que nous avons réalisé pour le livre car cet inédit était un sujet important à aborder. On peut ressentir tout son enthousiasme et sa fierté à son sujet, et rien qu’à l’entendre en parler, je me souviens que ça donnait envie de la découvrir. J’avais également apprécié qu’il me raconte que ce surnom de « Yada » donné par Michael était lié à cette chanson. Cela me rappelle le fait d’avoir souri en parcourant le livret d’un album de Toto datant de 1995 et en découvrant dans les remerciements le nom de Steve « Yada » Porcaro. Pour tenter de répondre à ta question, je dirais que je rêve déjà moi-même depuis très longtemps, alors je ne vais pas décourager les fans de le faire également. C’est pour tenter de les faire rêver et de leur apporter un peu de magie, en présence des collaborateurs de Michael Jackson, que le MJ MusicDay et On The Line existent. Continuez de rêver, l’univers du Roi de la Pop est en chacun de nous, et il reste encore des choses à célébrer ensemble. On vous donne donc rendez-vous le 12 novembre à l’Abbey Road Institute avec le grand Steve Porcaro !

Merci Brice pour cette interview et surtout merci pour tous les beaux événements que l’association On The Line et toi organisez depuis pas mal de temps maintenant. Rendez-vous donc est donné aux fans pour le 12 novembre avec Steve Porcaro.

Les informations concernant la billetterie vous seront données prochainement.

En cette année 2022, l’association On The Line a organisé plusieurs rendez-vous avec notamment l’événement « Making HIStory with MJ » qui a eu lieu le 16 avril à Paris et qui aura lieu le 25 juin à Cologne en présence de Brad Buxer et de Michael Durham Prince. Ce dernier a accordé une interview à Brice Najar que vous pouvez retrouver ici et pour les anglophones ici.

Nous vous rappelons que le prochain rendez-vous de l’association On The Line en France concernera la diffusion du documentaire Sonic Fantasy de Marcos Cabotá le samedi 4 juin prochain à 15h au cinéma Le Brady, situé dans le 10ème arrondissement de Paris et qu’à l’heure de la rédaction de ces quelques lignes il ne reste que 7 places disponibles.