Nadir, fan de Michael Jackson et superbe danseur – 25/10/2002

Il fut l’une des grandes révélations de la MJF Party qui se tenait le 29 Août 2002 à Paris…

Le seul avis que l’on a pu lui donner aprés sa prestation était qu’il avait mis le feu.

MJFrance a l’honneur de vous proposer une interview de Nadir.

MJFrance : Est ce que tu pourrais résumer ta vie et nous dire comment tu es devenu fan de Michael Jackson ?

NAD : Hum! Hum! Et bien je m’appelle Nadir BLANDIN, je suis né le 3 Avril 1978 dans la petite ville de La Rochelle et j’ai passé ma plus tendre enfance à Salles sur mer, petite bourgade de l’arrière pays de La Rochelle (autrement dit, un trou paumé !). J’ai obtenu mon CAPES de mathématiques cette année (Champomy pour tout le monde !!!) et c’est que du bonheur !!
J’adore (en vrac) « Friends », Ridicule (le film), l’autodérision, les blagues « Pouet Pouet! » (vous savez, celles qui laissent un gros blanc. Le « bide » est un art bien délicat et méconnu !), apprendre, le nectar de banane, Dieudonné, les jeux de rôle (spéciale cace-dédi au « groupe fort »: Malbérode, Saradoc, Elvira et euh… Le barde furieux), Jean Jacques Goldman, les structures algébriques (enfin ça, ça dépend des jours), « le seigneurs des anneaux », le thé à la menthe, mes potes (spécial cace-dédi à DAVED & FAFOUN), les chroniques de la Lune Noire, « who is it ? », les massages, Jean-Marie Bigard, les jeux vidéo, Eminem, faire le « popole », un resto sympa, lire une BD aux toilettes, NTM (et tout particulièrement leur album Authentik), dormir, mater une bonne prestation de Michael et bien sûr, la danse…
Concernant Michael Jackson, je dirais que j’ai été fasciné par la « fureur Jackson » à l’époque de Thriller mais j’étais trop jeune pour véritablement m’y intéresser. Alors j’ai grandi sans trop prêter attention à Michael Jackson, même si j’étais capable de fredonner beaucoup de ses succès. A l’époque, pour moi, il était sur un piédestal, presque inaccessible, mais j’adorais assister à l’une de ses performances télévisées, je ressentais quelque chose d’étrange: je me souviens particulièrement de sa prestation sur « billie jean » durant le Motown 25; je me rappelle avoir l’impression de connaitre et de ressentir les sensations qu’il avait éprouvé bien que je fus incapable d’exprimer correctement tout ça… Étrange, non ?!! Sinon, il faudra attendre quelques années pour voir ma « métamorphose » s’achever complètement…

MJF : Qu’est ce qui t’a donné envie de danser ? Etait-ce instinctif ou est ce qu’un élément précis a tout déclanché ?

NAD : Instinctif ? Houlà, non !! Je suis d’une nature assez réservée (et ça se ressent dans ma manière de danser d’ailleurs), et il m’a fallu énormément de temps pour me décider à apprendre à danser.
En fait, je me souviens lorsque j’avais 6-7 ans et que j’étais invité à une soirée dansante (avec mes parents cela va de soi !), j’adorais écouter alors la musique; elle m’inspirait, j’avais envie de danser mais je ne savais pas quoi faire, alors je trépignais, je tapais du pied , je sautais comme un forcené (que des rimes en « é » !!)… On peut dire que je faisais là mes premières armes!!
Ce fut en 1990 que tout bascula (attention, on entre dans la partie croustillante de l’histoire ! Vous avez le droit de vous moquer, j’assume !). Je fus pris d’assaut par la vague MC HAMMER, VANILLA ICE, et autres TECHNOTRONIC, LATINO PARTY, INDRA, poussant le vice jusqu’à adorer BENNY B (pour tout dire, il faudrait ajouter que j’étais même coiffé comme eux, avec les traits sur le coté et tout et tout… Ha ! Nostalgie, quand tu nous tiens !). Ce qui m’intéressait c’était tout l’aspect chorégraphique (plus ou moins limité selon les cas) qu’ils présentaient. C’est alors que mon attrait pour la danse s’est véritablement forgé: je n’étais pas un expert, mais j’aimais ce que je faisais, et je crois que cette idée simple fut à la base tout. Pour être honnête, il ne faudrait pas négliger d’autres facteurs comme le style particulier (voire bien différent) qui allait avec et qui me plaisait, le fait de pouvoir attirer l’attention (le taux de testostérone commence à être énorme dans ces ages là !!)…

MJF : Qu’est ce qui t’as donné envie de danser comme Michael précisément ? Comment as tu appris à danser, et est ce un travail difficile que de refaire comme lui ? Beaucoup d’heures de travail pour toi ?

NAD : Après cette vague « ravageuse » à laquelle je fais référence un peu plus haut, il faut dire que la tendance DANCE/TECHNO s’est installée, et c’est alors que je me suis retrouvé un peu frustré; je ne pouvais satisfaire mon envie grandissante d’apprendre à danser. Pour situer dans le temps, je dirais que c’est à peu près en 1992-1993; je me rappelle avoir aperçu le clip de JAM: tendance musicale HIP HOP, et Michael qui se lâche à plusieurs reprises; je trouvais son style ÉNORME ! C’était une sorte de transition entre le HIP HOP et le MJ STYLE ! Je n’ai rien calculé et j’ai directement commencé à m’y mettre !! Entre temps, j’avais assisté à plusieurs mini Battles (sorte de cercle formé par un public, à l’intérieur duquel un ou plusieurs danseurs se lâchent) à Lunel (près de Montpellier), et je me souviens de ce gars qui avait la réputation d’avoir battu un danseur du groupe I AM (déjà connus à l’époque); il dansait comme un DIEU (à mes yeux d’enfant loin d’être sevré !!), et c’est lui qui a été le premier à me faire un « Moonwalk rotatif », on aurait dit qu’il avait les pieds sur des rails, c’était ENORME !! Alors, me remémorant ces souvenirs exaltants, je commençais à m’entraîner seul. Puis m’appuyant sur différentes vidéos de Michael, j’approfondissais mon apprentissage et influençais mon style: J’adorais ça !!!
L’année 1993 fut pour moi, l’année décisive: je me rappelle que durant cet été, j’avais la maison pour moi tout seul et ce, tous les jours; mon programme était alors simple: 11h: levé; P’tit dèj suivi de danse « Jackson » intensive; 15h: Pizza Time puis reprise jusqu’à 17h30. D’un point de vue plus personnel, je me rappelle combien j’étais grassouillet (voire gros !), mais j’avais la pêche, et la danse m’a fait « fondre » en un été. Je me faisais plaisir et je me sentais plus en forme à la fois !!!
On peut alors dire que la danse était une passion: je ne vivais que pour ça; en cours, il n’était pas rare que je repense à un pas précis, et à peine arrivé chez moi, c’était JACKSON A FOND !! J’ai d’ailleurs détruit une paire de moquettes à la plus grande « satisfaction » de mes parents.
J’ai donc appris seul à danser comme MJ, c’était très très dur à assimiler et très long pour progresser; cependant, comme toute passion, ce n’est pas le temps, ni la difficulté qui importent, mais le plaisir qu’on a à le faire (et on peut dire que je me suis fait plaisir !!) et avec le recul, je dirais que si je devais compter le temps que j’y ai consacré, l’heure ne serait pas la bonne unité de mesure, mais la semaine pleine voire le mois plein…!

MJF : Quand as tu pris conscience de tes talents de danseur ?

NAD : Et bien pour être honnête, je dirais que je ne me considère toujours pas comme un danseur. Il ne suffit pas de refaire ce qu’un danseur fait pour se vanter d’être à son tour un danseur !!! La danse est une chose bien plus complexe qu’elle n’y parait: on pourrait croire que ce n’est qu’une succession de pas qui « collent » sur la musique. C’est FAUX !!!! Au bout de 10 ans d’expérience, j’en suis arrivé à la conclusion suivante: La Danse c’est la Vie !
Je sais, au premier abord, on peut se dire « allez ! C’est parti pour une séquence philosophie avec des phrases toutes faites ! », mais je vais essayer de vous expliquer ce que la danse m’a appris, en tachant d’être le moins « prise de tête » possible (et y a du boulot !!): lorsque je dis que la danse est la vie, c’est sur 2 niveaux.
Tout d’abord, lorsque l’on est confronté à la danse, c’est comme si l’on se retrouvait face à un miroir qui nous renverrait l’image de ce que nous sommes réellement, c’est à dire que la danse met en évidence nos peurs, nos doutes, nos envies… Comment ? Et bien dès que l’on essaie de faire un nouveau pas, il y a tout d’abord l’appréhension; on ne sait pas si on va réussir, si on va être suffisamment « doué » pour le faire, et c’est là le premier obstacle; à chaque échec, le sentiment d’incapacité se renforce nous empêchant du même coup de progresser correctement (et c’est un peu une chaîne sans fin), on s’emporte, on s’ennerve parce que la danse SEMBLE parfois inaccessible; et parfois c’est l’inverse, on effectue un type de pas très facilement et l’on y éprouve un sentiment très agréable, on a compris l’effort et la gestuelle nécessaires pour la réalisation d’un pas.
Mais la danse met aussi en évidence notre volonté à atteindre un but, notre rigueur personnelle, et quantité d’autres caractéristiques de notre personnalité… C’est à nous de les voir et de faire en sorte de rectifier ce qui ne nous convient pas et d’entretenir ce qui nous plait; donc en ce sens, la danse permet une découverte et une évolution personnelle digne des plus grandes thérapies (j’en rajoute un peu mais l’idée est là).
D’un point de vue plus personnel (et peut être d’un point de vue plus riche en enseignement), je dirais que la Danse est la Vie pour les raisons suivantes: Pour moi, la danse est une sorte de puzzle constitué d’une infinité de pièces. En effet, il existe un lien très fort (et évident) entre la musique et la danse; je pense que la musique engendre la danse et que la danse doit illustrer l’essence même de la musique; il y a donc une sorte de réciprocité entre les deux (ce que j’aime chez Michael, c’est que cette « âme » de la musique réside aussi dans la chanson, les paroles, tant et si bien qu’il n’est pas rare de le voir « illustrer » par la danse ses propres paroles). Mais il existe aussi une relation très forte entre la danse et le danseur: les meilleurs danseurs sont ceux qui ne font plus la distinction entre leur personne et la danse; leur corps EST la danse, leur esprit EST la danse, leur personne EST la danse… Mais il existe de nombreux autres liens avec la danse (tels que l’ambiance dégagé par un public, l’état d’esprit du danseur pendant sa prestation, les conditions extérieurs… Elles peuvent sembler négligeables mais il n’en est rien !!), alors j’en déduis que la danse est la somme de ces interactions, et puisque lorsqu’une personne danse elle devient la danse, j’en conclus que nous SOMMES aussi l’ensemble de ces interactions (et là ça devient ÉNORME !), ce qui rejoint le concept « bouddhiste » selon lequel l’idée du « je » est illusoire. Ça semble être n’importe quoi, je sais (et moi même en écrivant ces lignes je me dis la même chose, mais c’est ce que je pense tout de même !), mais combien de fois j’ai été dans l’incapacité de décrire ce que je ressentais lorsque je danse ?! La cause en est alors simple: c’est qu’il n’y a pas de sujet !!! On ne peut pas conjuguer de verbe ! Les événements s’enchaînent et l’on en est tour à tour la cause et la conséquence. Je ne ressens pas « je danse », mais plutôt « la danse s’est produite à travers moi », et la danse prend alors des proportions gigantesques…
Je vous rassure, je ne cherche à convaincre ni à endoctriner personne, je ne fais part que de mes impressions. Toutefois, si mes idées vous font penser « Wah ! Ce mec est complètement malade, faudrait l’enfermer !! Il se prend pour un moine Shaolin !! », essayez de vous convaincre que ce n’est là que le délire d’un mec de 24 piges et tout rentrera dans l’ordre. Enfin pour répondre à votre question, je dirais que j’ai toujours aimé danser mais j’ai trop rarement ressenti ce dont je vous ai fait part pour me permettre de dire que j’ai les dons d’un danseur…
Mais je tends à en devenir un !

MJF : Comment en es tu arrivé à venir et à t’inscrire au concours de danse de la MJF PARTY ?

NAD : C’est grâce à Jay Jay (le seul et l’unique JJ): il y a un ou deux ans, au cours d’une discussion sur Michael Jackson, on en est venu à parler d’organiser une soirée « Spéciale MJ » sur La Rochelle; l’idée nous intéressait mais nous n’avons pas eu le temps suffisant pour nous y consacrer entièrement (le boulot et la distance n’aidant pas !). Je me souviens lui avoir dit cette année qu’il serait bon qu’on aille à une soirée en l’honneur de Michael… Et quelques semaines plus tard, il m’a annoncé l’avènement de la MJF PARTY. Jay Jay m’a précisé qu’il y avait un concours de danse et m’a suggéré de le faire (ce que je souhaitais), puis il m’a annoncé qu’il avait lu sur le forum qu’il y avait moyen que je fasse un show plus complet; j’ai réfléchi quelques secondes et j’ai dit oui. Il a communiqué mes coordonnées à Yann qui m’a appelé, et vous connaissez la suite…
Euh !! P’tite info perso au passage Jay Jay: si tu pouvais penser à la dernière saison de « Friends »… T’es un chef!! (Un Big Merci à Jay Jay sans qui rien de tout ceci n’aurait été possible: « Merci à toi jeune loup des hautes steppes ! »)

MJF : Est-ce que les chorégraphies étaient préparées ? As-tu improvisé ou y a-t-il eu un peu des deux ?

NAD : Et bien je serais tenté de dire « un peu des deux » ! Je voulais faire 2 chorégraphies 100% Michael (bon, un peu à ma sauce parfois), une personnelle et une où ce serait free style; c’est pourquoi j’ai choisi « SMOOTH CRIMINAL », « DANGEROUS », « THREATENED » et « STATE OF SHOCK ».
Il faut savoir que plus on apprend, plus on apprend vite (particulièrement en danse), mais sans vouloir trop me mettre en avant, je dirais que j’en suis arrivé à un point où il me suffit de me repasser les chorégraphies en tête pour qu’aussitôt je m’imagine les différentes sensations que je dois éprouver, les difficultés de certains pas qu’il me faut surmonter…
Ce qui fait qu’il suffit que je sois devant une vidéo de Michael Jackson ou dans ma voiture à l’écouter alors que je roule, pour qu’immédiatement mon corps soit pris de spasmes nerveux; il n’est d’ailleurs pas rare que je me retrouve en sueur, les muscles tendus, simplement après avoir écouté une de ses chansons. Donc on peut dire que j’ai répété les 2 premières (mais cette « technique » est loin d’être suffisante pour véritablement se préparer à donner un show).

Pour THREATENED, c’est différent: je me suis passé et repassé la musique en boucle et j’ai tout imaginé dans ma tête; je fermais les yeux et je voyais des mouvements. Certains me plaisaient, d’autres non et pour tout vous avouer, je ne l’ai dansé qu’une seule fois, la veille de la MJF PARTY. Je me rappelle même que dans le train qui m’amenait sur Paris, je m’imaginais la fin de la choré, et c’est d’ailleurs pour ça que je me suis vautré sur la fin de THREATENED, je n’était pas suffisamment préparé !
Regardez bien la vidéo et vous verrez qu’à un moment, on dirait Yoga, le chevalier du cygne, en train de d’invoquer le « Tonnerre de l’Aube » (Cf les chevaliers du zodiaque), j’suis bien ridicule là ! Et c’est sans compter sur les deux fois où mon chapeau manque de tomber: mes cheveux n’étaient plus mouillés et j’avais une moumoute digne des J5 (la bonne vieille coiffure micro). Mais pour être honnête, j’adore ce que j’ai fait sur cette chanson; vous savez, j’ai voulu faire une choré bien perso, et je vais essayer de vous expliquer ma p’tite vision des choses là dessus: Tout d’abord, je voulais des fringues qui ne fasse pas trop penser à Michael bien que l’on puisse faire un rapprochement plus ou moins subtile (jean large, basket, chemise large, mais chaussettes blanches, chapeau…); je voulais qu’on parte avec un a priori négatif en me voyant arriver ainsi. Puis, la musique démarre et d’un point de vue plus chorégraphique, je danse selon les « pulsations »: 1 2 3 4 5 BAM! 1 2, 3 4! 1 2 3 4 5 BAM! 1 2, 3 4 BAM! BAM! 1 2 3 4 5 BAM! 1 2 3 4 (battements de coeurs)! 1 2 3 4 5 BAM! 1! 2! 1 2 3!

Ensuite je joue plus que je ne danse, je suis limite lamentable avec mon chapeau à la main et c’est ce que je souhaite, le public ne retrouve pas Michael, et ça dérange en un sens (N’oublions pas que la chanson s’appelle THREATENED, et c’est l’effet que je cherchais). Puis le refrain: je ne suis pas les pulsations mais davantage le rythme qu’impose Michael en chantant: « U should be BAM! watching me BAM! U should feel BAM! THREATENED! Why U sleep BAM! And why U creep BAM! So U should feel BAM! THREATENED! Every time BAM! Your lady speaks BAM! She speaks to me BAM! THREATENED! Half of me BAM! U’ll never be BAM! So U should feel THREATENED by me!! ». Voilà la cassure de rythme que je recherchais! Ensuite je « m’éclate », rebelote le refrain, et enfin je fais une sorte de mélange entre les 2 apréhensions de la rythmique! Voili voilou mon idée sur THREATENED! C’était pas du Michael mais plutôt du Nichael (Ah! Une bonne blague « Pouet! Pouet! », ça me manquait)…
Sinon, concernant State Of Shock, c’est total enflammade !! On lâche les chevaux, on lâche la chemise, on lâche tout ce qu’on peut lâcher, et c’est parti pour 4 minutes de free style (d’ailleurs on peut voir qu’à la fin, je « quitte la scène » en faisant n’importe quoi, j’ai vraiment une pauvre démarche mais ça correspondait à mon humeur du moment: j’avais envie de craquer, simplement !!) Je voulais que tout le monde se lâche aussi et applaudisse en rythme, du genre « on s’éclate ! J’adore écouter Michael en tapant dans mes mains ! »… Plus sérieusement je comptais « transmettre » ma pêche au public pour lui donner alors envie de se mouvoir (en rythme ou pas, peu importait !). Je sais que c’est possible, très difficile certes, mais possible (j’en ai déjà été « victime ») ! Je me souviens la première fois que j’ai entendu cette chanson, j’en pouvais plus sur ma chaise; vraiment, je kiffe velu !! Et on peut dire que Michael & Freddy m’ont fait bouger !

MJF : De l’avis de beaucoup de fans lors de la MJF Party, et de notre propre regard, nous estimons que tu as été l’une des grosses surprises de cette soirée, est ce que tu t’attendais à un tel accueil ?

NAD : Absolument pas !!! En fait, je suis venu à la MJF Party pour deux raisons personnelles: tout d’abord, je voulais voir mon niveau en danse en me comparant avec les plus « grands » danseurs à la Michael Jackson; ensuite je voulais voir comment les sosies officiels abordaient le travail qui est le leur.
J’aime beaucoup ce que je fais en danse, mais je suis conscient de mes nombreuses failles, et dans mon esprit, je pensais recevoir des leçons magistrales, alors vous n’imaginez pas ma surprise lorsque j’ai entendu tous ces applaudissements, et vous imaginez encore moins ma gène lorsque toutes ces personnes sont venues me féliciter tour à tour (mon problème c’est que je ne sais pas comment réagir lorsqu’on me félicite…). Sincèrement, je ne m’attendais pas à être une « grosse surprise de cette soirée », mais entre nous, ça me fait hyper plaisir de constater que mon boulot puisse plaire (Spéciale CACE-DEDI à tous ceux qui ont appprécié mon TAF !! MEGA THANX !!!).
Je me souviens particulièrement au début de SMOOTH CRIMINAL, lorsque les fameux « Tooo Dooo ! » commencent, j’avais à peine esquissé cinq pas que déjà j’entendais quelques « applause »; j’suis monté sur scène avec quelques doutes mais après ça, j’étais gonflé à bloc !! Alors merci encore; j’espère que vous comprenez que si j’ai pu me donner à fond, c’est en partie grâce au fait que vous m’avez donné l’impression d’apprécier ce que je faisais. Sans cette sensation, le doute se serait installé et la concentration sur chacun des mouvements aurait diminué, d’où une prestation moins péchue. Alors encore une fois MERCI !! (Bon, trois remerciements, ça devrait suffire !!)

MJF : Qu’as tu pensé de cette soirée ?

NAD : Ah !! J’en garde un très très bon souvenir, et je tiens d’ailleurs à remercier toute l’équipe de MJFrance et toutes les personnes qui ont contribué de près comme de loin à cet événement; c’était fort sympatouche, et je sais combien ça a été chaud-bouillant de mettre tout ça en place (Spéciale cace-dédi à MJFrance ! …. Je me demande si je ne suis pas un peu lourd avec mes dédicaces un bien bidons !)
Il y avait du beau monde à cette soirée, et j’ai pu voir ce que je voulais voir: vous savez, je ne suis pas un habitué de ce genre de soirée (pour tout vous dire, je n’ai même jamais vu un concert de MJ en live), mais j’ai pu voir les différentes « sortes » de fans de Michael, et j’aimerais d’ailleurs saluer toute la « fine équipe » avec laquelle j’ai traversé tout Paris à 3 heures du mat’ (et à pied, ça c’est le pompon!).
Quelques conseils perso: (et je pense que vous l’aurez noté) la trop grande fréquence de certaines chorégraphies ont été à l’origine d’une perte d’attention de la part du public… Ah ! Encore 2 détails: essayer de ne pas prendre une sono qui fait « sauter » les CD, et puis faire gaffe au compteur électrique (ce ne sont que des détails mais ça m’a bien fait rire).
Mais continuez à promouvoir ce genre d’événements! C’est vraiment une très bonne chose et pour de nombreuses raisons…

MJF : As-tu déjà fait des castings, des concours ? Etait-ce la première fois que tu faisais une telle prestation devant des fans de Michael Jackson ou devant un simple public ?

NAD : Et bien non, je n’ai jamais fait de castings ni de concours… Enfin si, j’ai envoyé une cassette pour Star Academy 2 mais c’était juste pour le fun, pour essayer de voir ma bouille à la télé (sans grande conviction toutefois)! Plus sérieusement, je n’ai jamais fait de casting, genre sosie de MJ, car ce n’est pas mon truc, tout simplement. Je n’ai jamais fait de concours non plus car je ne cherche pas la compétitivité (et entre nous, je crois que je perdrais facilement mes moyens dans ce genre de circonstance), et je n’ai jamais entendu parler de concours de danse à la MJ (excepté pour la MJFParty).
En revanche, j’avais monté une petite troupe de danse en 1997 (voir photos).

On reprenait les chorés de MJ, c’était bien sympa ! On avait fait quelques représentations sympatouches du genre: 2BAD, Smooth criminal, Dangerous (la base quoi !), mais je me souviens aussi que j’avais fait une choré perso sur « Is it scary? » (j’adore cette chanson: en écoutant la fin de ce morceau, j’ai toujours la chair de poule), et j’ai d’ailleurs repris quelques pas que je faisais sur cette chanson pour réaliser ma choré sur THREATENED (par exemple lorsque je fais un moonwalk sur place avec mes bras qui se lèvent, ou les battements de cœur…). Mais le public auquel on avait toujours affaire n’était pas spécialiste de ce que faisait Michael bien qu’ ils appréciaient notre boulot. On s’est bien marré à faire ça pendant presque 3 ans, mais Vanessa, Vanina, Daved, Seb et moi avions chacun des choses à faire de notre côté, et la motivation dans le groupe s’est estompée…
Avec un peu de recul, je dirais que nous avions l’impression de faire quelque chose de « professionnel », mais personne ne nous prenait vraiment au sérieux; on a eu quelques déceptions qui ont certainement altéré notre envie de continuer (tout du moins la mienne); j’aimerais bien m’y remettre sérieusement, mais je dois avouer que j’ai bien du mal, je n’ai pas envie de m’investir comme j’ai pu le faire si rien ne suit derrière…

MJF : Quels sont tes projets concernant tes imitations de danse ? Un vœu en particulier ?

NAD : Et bien à dire vrai, je n’ai aucun projet concernant mes « imitations ». Comme je l’ai expliqué je suis encore un peu « frileux », je n’ai pas trop envie de m’impliquer à fond. Je continue de danser pour moi, pour le plaisir (comme dirait Herbert Léonard (et ça c’est encore une bonne blague « Pouet pouet »!)), ou dans ma voiture en écoutant Jackson, mais il n’y a rien de concret pour moi !
Sinon, est ce que j’ai un vœu en particulier ? Je dirais oui ! Un énorme voeu ! Je souhaiterais m’entretenir avec Michael himself à propos de la danse, la façon dont il l’aborde, dont moi je l’aborde, je lui montrerais deux, trois pas perso…
On f’rait péter les « cahuètes & le Pchit orange »: on serait parti pour une soirée de pure de démo, et je terminerai la nuit à danser à ses côtés sur une choré de furieux… (j’m’enflamme là!!).
C’est certainement prétentieux, mais je pense avoir compris pas mal de choses sur la danse, et je crois que je pourrais peut être lui insuffler une sorte de « seconde énergie », une « gnac » compatible avec son age et ses performances. Je ne suis pas à même de le métamorphoser en une bête de compèt'(et j’en suis conscient), mais je crois que je pourrais contribuer (ce qui ne serait déjà pas mal) à un changement.
Après réflexion, je me demande si ce ne serait pas plutôt lui qui me filerait la « gawache », mais j’aimerais vraiment bosser pour lui…
Enfin bon, ça ne reste que du domaine de l’onirique (j’aime bien ce mot moi!) tout ça!

MJF : Quels sont les conseils que tu pourrais donner à tous ceux qui souhaiteraient danser un peu comme Michael Jackson ?

NAD : Ah ! En v’là une bonne question qui me botte ! J’avais envoyé un mail à Unbreakable Angel (qui a eu la délicatesse de me le renvoyer à ma demande) où « j’expliquais » en partie ma manière de faire les choses lorsque je danse; Ça donnait à peu près ceci:

« PREMIÈRE LEÇON DE DANSE SELON NADIR :

Tout d’abord, il faut créer un espace où tu pourras développer une totale intimité avec la danse & la musique. Dans un premier temps, ne laisse personne observer ce que tu fais; la plupart des gens n’arriveront pas à voir tes progrès ni tous les efforts que tu as fournis; ils compareront directement avec ce qu’ils ont vu de MJ et cette attitude de leur part entamera ton morale (ou alors, sois vraiment sûr de la personne qui te regarde!)… Ne perd pas une occasion de faire un pas de danse dès que tu es seul(e) (dans la rue, dans un couloir, aux toilettes, devant un miroir, chez un copain alors qu’il s’absente 20 secondes…). Cela te permettra de te sentir vraiment plus à l’aise par la suite!

Voici en partie « ma méthode » pour apprendre la danse :

1) Considère que TOUT CE QU’UN HOMME PEUT OU A PU FAIRE, TOUTE AUTRE PERSONNE PEUT LE FAIRE; ce n’est question que de temps, de capacité et de motivation. Toutefois la motivation est la chose essentielle, c’est pourquoi tu te dois de rechercher le plaisir dans l’effort; aussi plus ta motivation sera grande, plus tes capacités s’accroîtront et plus le temps d’apprentissage diminuera !

2) LA RIGUEUR SERA TON MEILLEUR ALLIÉE : Tu ne dois pas te satisfaire de l' »à peu près » ! Attention ! La danse est formée de 2 composantes: la représentation mentale et la sensation. Ne néglige aucun de ces 2 aspects c’est à dire que face à ton prof, ou à ton écran de télé, tu te dois d’être pleinement conscient(e) de chacun des mouvements que tu vois, et, après analyse, lorsque tu danses tu dois entièrement reproduire chaque pas et ce, de manière très rigoureuse !
La sensation représente la finalité de l’apprentissage de la danse: c’est une chose très délicate qui demande beaucoup de tact (et de temps). C’est une chose très difficile (voire impossible) à définir, mais je dirais qu’il existe un état d’esprit dans lequel TOUTE NOTION est balayée: ne cherche pas à dire « je fais ce pas puis ce pas, et dès que j’entend ça je fais celui ci… » mais laisse ton corps faire selon ce que tu lui a appris! En guise de conclusion, je dirais que la sensation correspond davantage à un état d’esprit en constante « évolution » (tout de suite les grands mots) plutôt qu’à un palier qu’il faudrait atteindre…
Encore une fois, c’est vers cette sensation qu’il faut tendre le plus vite, mais l’idéal réside en un va-et-viens fréquent et bref entre la rigueur (imposée par la réflexion) et cette sensation qui se « débarrasse » de cette conscience… (Alors ça, si c’est pas « space » à expliquer !!)

3) OUBLIE TON EGO : N’aie pas peur de te dire « j’suis une vieille merde! » ou « c’est vraiment mauvais ce que je fais! » (tu n’imagines pas le nombre de fois où je me le suis dit!); ce que ton esprit doit fixer, c’est ce que tu ne sais pas faire et certainement pas ce que tu maîtrises, sans quoi tu risques de t’enorgueillir et ta progression risque d’en souffrir !
A un autre niveau, je dirais que cet volonté « d’oublier l’égo » rejoint directement ce que j’ai pu dire sur la sensation précédemment.(« l’homme qui perd le souci de l’impression qu’il peut donner trouve alors la liberté »)

4) Enfin, n’oublie pas que tu dois TRAVAILLER EN ACCORD AVEC TA PERSONNE, c’est à dire que tu ne dois pas chercher à faire des choses que tu n’apprécies pas juste sous le prétexte de vouloir faire comme MJ. Reste fidèle à toi même, c’est le meilleur moyen de faire mieux que Michael!

FIN DE LA « PREMIÈRE LEÇON »

Je ne vous dis pas « Faîtes comme ça et vous parviendrez à danser ! » (je ne me permettrais pas !), mais je vous propose là quelques idées (bien incomplètes, j’aurais tellement de choses à dire à ce sujet !!!!) que je crois vraies, mais il est clair qu’elles sont sujettes à la critique! Je ne vous encourage qu’à prendre ce qui vous plait et à le travailler à votre sauce. Revenez sur le reste plus tard: certaines choses que j’ai écrites peuvent vous sembler bizarre parce que vous manquez d’expérience, ou tout simplement parce que j’ai tord …
J’aurais toutefois deux derniers conseils à vous donner si vous me permettez…

A maintes reprises, l’impression qui nous reste (et qui m’est resté bien dès fois) c’est que l’on n’y arrivera jamais, qu’il n’y a que les « Dieux » qui peuvent y parvenir !!!! GROSSIÈRE ERREUR !! J’étais un p’tit gros qui n’avait pas grand chose pour lui mais j’avais une détermination extraordinaire. Comme je l’ai déjà dit, mon idée est la suivante: Tout ce qu’un homme peut ou a pu faire, je peux le faire ! Ce n’est question que de temps et de motivation personnelle (qui sont eux même liés à d’autres critères qui entrent bien sûr en ligne de compte !!). Ce que la danse révèle alors, c’est notre volonté: sommes nous capable de surmonter tel ou tel obstacle ?
Et au delà de ce problème, on peut apercevoir une idée très intéressante, voire essentielle: Il faut chercher à adapter sa personne à une situation plutôt que d’attendre que la situation s’adapte à soi (ce qui, la plupart du temps est vain !!)!!
Démonstration (là c’est le prof de maths qui parle!): prenons le sidewalk! C’est un pas que l’on peut qualifier de « chaud bouillant » ! Il est clair que je ne suis pas né en sachant faire le sidewalk et pourtant, maintenant je le gère pas mal, et je trouve ça très simple! Cela ne signifie pas pour autant que le pas est devenu FACILE, mais c’est plutôt moi, qui après de nombreux kilomètres de pratique, ai réussi à m’y adapter. La difficulté d’un pas ne réside que dans le manque de coordination de nos mouvements, alors ne lâchez JAMAIS l’affaire sous prétexte que c’est trop dur!!! La confiance vient avec les petites réussites (« It’s just a matter of time » comme disait Mimi).

Un dernier conseil: Méfiez vous de ce que j’appelle le « syndrome de la télé » (encore un nom à la #¤’*!). Mais mon Dieu, qu’est ce que le « syndrome de la télé » ? (j’imagine que c’est ce que vous vous demandez tous la bave au lèvre, les yeux hagards, et les mains tremblantes…) C’est tout simplement le fait de vouloir considérer ce que l’on voit à l’écran comme étant « notre » reflet dans un miroir lorsque l’on s’entraîne, c’est à dire qu’au lieu de tourner la tête à gauche , on va la tourner à droite, etc… Chris Tucker est un excellent exemple du type qui est « atteint » du syndrome de la télé; à la fin de ‘You rock my world’, lorsqu’il se lache, on peut le voir effectuer une vrille de la droite vers la gauche puis de jeter ses jambes (à la Michael) mais vers la droite (pour être honnête, je dois dire que j’en suis un peu atteint aussi…). Voili, voilou !!

MJF : Qu’est ce que tu aurais envie de dire aux fans de Michael qui lisent cette interview ?

NAD : Et bien j’aimerais leur adresser mes sincères félicitations pour être parvenus à lire cette interview en « 8 volumes » qui pourtant ne me permet pas d’exprimer tout ce que j’aurais voulu exprimer…
J’aimerais vous dire merci beaucoup, et si vous souhaitez me poser des questions, commenter certaines choses que j’ai pu avancer, ou si vous souhaitez que je vous rembourse les tubes d’aspirine qui vous ont été nécessaires à la bonne lecture de mes confessions, voici mon adresse Email: nadirblandin@yahoo.fr N’hésitez pas, j’essaierai de répondre le plus vite possible…
« Éclate yourself! Finissez votre soupe! Et allez dans la Paix du Christ! ».
Un « special Thanx! » à François Guerrini, un des hommes les plus conciliants qui soient, sans qui cette interview aurait été « shogoun » pour moi !

MJF : Un dernier mot ?

NAD : Euh… Brouette?! (décidément, ça pleut les blagues « Pouet! Pouet! » aujourd’hui!).
Plus sérieusement, j’aimerais dire que je ne suis pas parvenu à ces conclusions tout seul; je vous avouerais que j’adore un autre artiste qui lui aussi portait des chaussettes blanches et un pantalon noir; son cri de guerre n’était pas « Awh! » mais plutôt « watah! ». Michael m’a permis de faire l’expérience de ces diverses sensations, et cet autre génie m’a permis de clarifier tout ça, d’y mettre de l’ordre. Je ne veux pas m’éterniser la dessus et je souhaiterais finir en citant deux phrases qui me trottent dans la tête en ce moment:
-« la noblesse d’esprit se manifeste subtilement au travers des meurtrières, et non au grand jour des portes largement ouvertes »
-« l’amour n’est pas une chose qu’il faut se contenter de ressentir, c’est davantage un sentiment qu’il nous faut donner »

Allez, TCHOOOOOOO!!!!

BAD NAD