La page You Tube « Celebrity Classified » propose depuis hier une vidéo audio contenant des extraits d’une conversation de trois heures entre Michael Jackson et un biographe. L’enregistrement date des années 80 et ce bien avant la réalisation de son autobiographie Moonwalk.
En voici pour vous la traduction sachant qu’elle est intitulée « Volume un » et que d’autres extraits devraient voir le jour bientôt :
Michael Jackson parle du film Capitaine Courageux, avec Spencer Tracy, et explique pourquoi il l’aime tant:
Je pense qu’en parlant du film, on peut en apprendre plus sur vos propres pensées, sur ce qui vous attire, ce qui vous attire le plus dans le film.
Michael: L’idée générale, c’est un enfant qui pense qu’il a tout, et qui découvre que la chose la plus importante, c’est l’amour. J’ai fait ça tellement de fois avec des enfants, parce que leurs parents ne leur donnent pas l’amour qu’ils devraient leur donner, ils ne font pas attention à eux. Je vais vers eux, je les touche en plein cœur, et ils s’accrochent à moi. Mais je peux comprendre ça, vraiment. J’ai été tellement ému par ce qui est arrivé à ce petit garçon. Vous voyez, au début, c’était un sale gosse, et Spencer Tracy, qui est pêcheur, l’a touché en plein cœur et l’a fait changer. Vraiment. Il n’en avait rien à faire des riches, de l’argent, de tout ça. Il voulait juste être avec Manuel, vous voyez ?
Pourquoi tant de parents sont incapables de transmettre ce message à leurs enfants ?
Tout d’abord parce qu’ils ne savent pas comment faire, ou ils ont peur, et beaucoup d’entre eux n’ont tout simplement pas le temps. Ou bien ils ne savent pas comment montrer leur amour. Moi, je passe du temps avec les enfants et je les aime. Je leur lis des histoires. Je leur donne beaucoup de temps quand leurs parents ne leur en donnent pas. Comme le fait Manuel.
Vous pensez que l’amour est quelque chose de facile à donner ? Pourquoi est-il si difficile pour les gens de donner de l’amour ?
Je me suis toujours posé la question. Peut-être que ça vient de leur enfance, je suppose. Si votre père ne vous donne pas d’amour, ou votre mère, vous trouverez de l’amour auprès de quelqu’un d’autre, comme un substitut. Vous allez vous accrocher à cette personne, vous trouverez ailleurs. C’est comme ça, vous voyez ? Vous pouvez dire quel genre de relation un enfant a avec ses parents quand les parents sont dans les parages, quand le père passe la porte, vous voyez comment l’enfant réagit. Est-ce qu’il se dit: « Papa est rentré à la maison ! », est-ce qu’il court vers lui, est-ce qu’il saute dans ses bras, ou quelque chose comme ça ? On peut dire si des parent sont bons à la façon dont l’enfant dit: « Oh papa est là ! », ou: « Maman est à la maison ! ».
Avez-vous toujours ressenti que vous receviez de l’amour de la part de votre mère ?
Oui. Ce qu’il y a de formidable dans les films, c’est que selon moi ils sont très autobiographiques, vous vous voyez vous-même dedans. Tout le monde a sa propre personnalité. Certains aiment les histoires d’amour, ou d’autres genres. Capitaine Courageux est un film merveilleux. Un vrai bijou. Je déteste… je n’aime pas regarder ce genre de film avec du monde autour de moi, j’aime bien regarder tout seul. Mais je suis vraiment content que vous ayez aimé ce film, parce que j’avais tellement peur… je me disais mon Dieu, je ne devrais peut-être pas regarder ce film avec eux, je devrais le regarder tout seul. Ce film est tellement précieux pour moi que je veux le regarder tout seul.
Auriez-vous souhaité que votre père soit plus proche, qu’il y ait eu un moyen qu’il soit… vous voyez, qu’il ait été meilleur en quelque sorte ?
Laissez-moi réfléchir… il essaie, mais il ne sait pas comment montrer de l’affection.
Est-ce qu’un parent doit partager de l’affection dès le début, ou est-ce que c’est quelque chose qui doit s’acquérir au fil du temps ?
Dès le début. Bien sûr, vous pouvez essayer au fil du temps mais c’est plus difficile, parce que l’enfant est déjà établi, et il oppose son propre cœur ou sa propre personnalité à celle de son père. Il est plus difficile de s’ouvrir et de le laisser entrer. C’est plus difficile.
Si vous aviez un souhait, souhaiteriez-vous vous rapprocher de votre père, auriez-vous souhaité que ce soit possible au fil des ans du moins ?
Je ne peux pas l’imaginer parce qu’il est tellement secret. C’est comme un rêve. Les rêves peuvent devenir réalité mais je ne peux tout simplement pas l’imaginer. Je ne peux vraiment pas.
Pensez-vous qu’un jour vous comprendrez votre père, pourquoi il est comme ça ?
Non. Pourtant j’aimerais. Quand j’ai vu Capitaine Courageux pour la première fois, je n’ai pas vu la première partie. J’ai juste vu cet enfant têtu qui montait sur le bateau. La scène commençait comme ça. Et mon Dieu, il était ridicule. Je pensais qu’il n’arriverait jamais à s’adapter. Il est riche, il se vante que son père fasse ceci ou cela. Et quand il a changé, en disant qu’il voulait être avec Manuel, je pense que c’est la partie qui touche tout le monde.
Oui, la prise de vue est géniale, son apparence…
Toute cette scène ils sont de profil, puis quand ils se regardent, c’est parfait, vous êtes touché, quand il dit: « Je veux être avec toi Manuel », c’est tellement réel. Puis il lui dit: « Mon petit poisson »… il regarde le petit garçon et il lui dit: « Mon petit poisson » en lui tapotant le visage, c’est tellement génial, tellement merveilleux, c’est une prise de vue parfaite. On peut rendre une scène phénoménale, tout dépend de la façon dont elle est filmée. C’était merveilleux.
Vous faites du cinéma maintenant, serez-vous frustré dans le sens où si vous n’arrivez pas à vous lancer, voudriez-vous écrire des scénarios… pensez-vous que vous voudriez réaliser vous-même ou… ?
Oh je ferai tout. Steven (Spielberg) me dit toujours qu’il sait que je jouerai, mais il me dit aussi que je deviendrai réalisateur. Je pense sincèrement que je serai aussi réalisateur, parce que quand j’aime un film je le regarde encore, encore et encore, je ne m’en lasse jamais.
Vous étudiez tout.
J’étudie tout. Les prises de vue, la musique, les aspects techniques, le timing, tout. Comme cette scène que j’adore où il boit tous les sodas, et la façon qu’ils ont de… vous voyez, de le montrer en train de progresser, pendant 5, 10 secondes, c’est tellement beau que vous pourriez le regarder pendant 30 minutes boire des sodas.
Pourquoi pensez-vous qu’il y ait plus de richesses dans les vieux films plutôt que dans les nouveaux ?
A l’époque ils essayaient plus. Vraiment. Et c’était nouveau. Leur approche était pleine de détermination. Les réalisateurs étaient comme des scientifiques. Aujourd’hui, il y a tellement de choses qui se mettent en travers du chemin. Comme Coppola, il était brillant, mais il s’est détruit, il s’est détruit lui-même avec tous ses écarts de conduite, une vie à cent à l’heure, et la cocaïne, et plein de choses dont j’ai entendu parler. Ce qu’il a fait dans le passé était brillant. Il a commencé très fort – Le Parrain, c’était tout simplement… C’est ce qu’on disait tout à l’heure, ils connaissent un petit succès et ils le célèbrent toute leur vie. Ils dégringolent au lieu d’essayer d’en apprendre plus, de parfaire leurs compétences.
Pensez-vous que d’une certaine façon que tout ne fait que commencer pour vous ?
Oh, je n’ai même pas encore commencé. Steven veut que je l’observe… je suis censé rester avec lui tout le mois de novembre. Il voudrait que je reste avec eux, que je l’accompagne, j’observe le plateau de tournage, il me dit de venir au bureau, de rester travailler avec eux. Parce que c’est comme ça qu’il a commencé, juste en observant. On peut apprendre tellement juste en regardant, c’est incroyable. Ma volonté de rester en coulisses pour observer les artistes sur scène a toujours été phénoménale. Je restais assis là, et je les regardais. Chaque show, c’est tellement formidable. Avoir la possibilité d’observer le Michel-Ange du cinéma, je veux dire, mon Dieu…
Quand aurez-vous la possibilité de le faire ?
Dès que je serai rentré.
Comment cela va-t-il se passer ? Est-ce que ce sera tout de suite après autre chose, ou allez-vous prendre un peu de temps, un peu de vacances ?
Je ne pars pas en vacances, je ne peux pas partir en vacances. Si je prends une semaine de repos j’ai l’impression de perdre mon temps. Honnêtement, j’ai l’impression que je ne sers à rien, j’ai l’impression que je ne suis rien. Je dois aller en studio, je dois travailler sur quelque chose. A un moment, on a l’impression qu’on a besoin de vacances, mais une fois que vous essayez de vous reposer, vous réalisez que vous ne pouvez pas accepter de prendre une pause, vous ne pouvez pas accepter de ne rien faire. Vous devez vous occuper. Certains se satisfont de vivre leur vie au jour le jour, et certains sont déterminés à rendre les autres heureux grâce à leur art. Ils ne peuvent pas rester assis.
Est-ce que c’est ce qui vous pousse, le fait de vouloir toucher les gens, ou le fait d’atteindre un accomplissement, pour que vous puissiez dire: « Michael a réussi toutes ces choses » ?
Je veux émouvoir le monde comme personne n’a jamais été ému.
C’est le but, pas juste le fait de remporter succès après succès ?
Vous voulez présenter quelque chose aux gens, et qu’ils se disent: « Wow, c’est merveilleux ». Je ne peux expliquer à quel point je suis insatisfait quand je suis sur scène, en concert…
Est-ce que ce n’est pas déjà difficile de monter sur scène tous les soirs ?
… je ne peux expliquer à quel point je suis insatisfait parce que ça pourrait être tellement mieux. Je voudrais faire plus mais je n’ai eu ni la chance ni le temps de perfectionner le spectacle comme je le voulais. Je suis tellement déçu par Billie Jean, je suis tellement déçu… oh je n’ai pas les mots pour l’expliquer. Je voudrais que ce soit tellement mieux. Les éclairages ne sont pas comme je les voudrais, mes pas ne sont pas comme je les voudrais. Et ça me tue de devoir accepter de le faire de cette façon-là. Vraiment.
Que pensez-vous quand des gens comme moi vous disent que Billie Jean est la meilleure chose qu’ils ont jamais vue, alors que vous dites que ce n’est pas le cas…
Oh non…
Ce doit être étrange à entendre. A quel point voudriez-vous être meilleur ?
Non ça ne l’est pas. Disons que je suis toujours en train de peindre ma toile.
Traduction: PYC.