La page You Tube « Celebrity Classified » propose depuis le 2 février des extraits d’une conversation de trois heures entre Michael Jackson et un biographe. L’enregistrement date des années 80 et ce bien avant la réalisation de son autobiographie Moonwalk.
Si le 3 février dernier nous vous proposions la traduction du volume un, le 13 février le volume deux, le 22 février le volume 3, le 7 mars le volume 4 et le 13 mars le volume 5, voici pour vous aujourd’hui la traduction de la sixième partie dont l’audio se trouve sur You Tube.
Et Mick Jagger, comment avez-vous été amené à travailler avec Jagger ?
J’essaie de me rappeler où c’était… cette chanson, dont le titre a été trouvé par un gamin de 12 ans, State of Shock. J’ai dit : « Ecoute, écris quelques paroles ». J’ai dit : « Le titre est sympa, écris des paroles ». Donc il a écrit des paroles et il me les a lues : « Got to be mine, because you’re so fine, I like your style, it makes me smile ». J’ai dit : « Non, ça ne doit pas être souriant, il faut que ce soit plus abrupt, plus sauvage ». Il est revenu avec d’autres paroles, qui étaient encore un petit peu trop molles. Donc j’ai écrit : « You give it to me good, like you know you should, you get me on my knees, please baby please ». Ça fait partie des choses que j’ai créées. Et j’ai mis de la guitare sur ces paroles, les guitares et tout le reste, puis la mélodie sur les paroles. J’ai toujours voulu faire quelque chose comme ça
C’est donc un gamin de 12 ans qui a écrit… je l’ignorais.
Oui. Je n’aime pas vraiment le dire parce qu’ils vont essayer de l’interviewer et je ne veux pas qu’il en passe par là. « Comment vous êtes-vous rencontrés ? », « comment vous êtes-vous connus ? », il n’a que 12 ans. C’est lui qui a pensé au titre. Il s’appelle Randy Hansen, c’est un ami. J’ai fait une démo, et je me suis dit : « Oh mon Dieu, ce serait parfait pour moi et Jagger ». Moi et Freddie Mercury avons écrit des chansons ensemble, parce que Freddie a toujours voulu écrire avec moi.
Il est un peu cabot…
[Rires] Freddie me fait mourir de rire. Donc moi et Freddie, nous avons fait une démo, le résultat était aussi sympa. Puis j’ai fini par appeler Freddie et je lui ai dit : « Je vais la faire avec Paul ».
Vous voulez dire avec Mick ?
Oui avec Mick. Il a compris.
Comment vous y êtes-vous pris ensuite ? Avez-vous appelé Mick ? Ou avez-vous demandé à quelqu’un de l’appeler pour vous ?
Je crois que je l’ai appelé. Je ne suis pas sûr mais je crois que je l’ai appelé. Je lui ai dit : « Ecoute, j’ai cette chanson pour nous, State of Shock« .
Quand vous appelez directement les gens comme ça, pensent-ils à une blague ou…
Non. Je lui ai envoyé et il a adoré. Adoré. Il est venu, il était prêt.
Aimez-vous faire ce genre de choses, avec d’autres personnes ?
Seulement si cette personne est en accord avec la chanson. Uniquement si c’est dans l’intérêt de la chanson, et non avec le fait de le faire avec tel ou tel artiste. Seulement si c’est dans l’intérêt de la chanson. Et je suis heureux puisque je viens de recevoir un disque d’or après avoir dépassé plus d’un million d’exemplaires vendus. Où est-ce… je crois que c’est au Canada. Vous l’avez vu ? Quand on nous l’a remis ?
Non.
Je crois qu’il est là-haut, à l’étage. Vous ne l’avez pas vu là-haut ? Quand vous monterez vous coucher, je vous le montrerai. Je me comporte comme si je n’avais jamais reçu de disque d’or non ? Chaque record battu pour moi me fait le même effet que le premier, je me sens si bien. Rien que de savoir que des millions de personnes ont acheté votre chanson…
Y a-t-il quelqu’un avec qui vous aimeriez travailler ?
Steven Spielberg. J’adore Steven. Je l’aime tellement.
L’aviez-vous déjà rencontré avant E.T. ?
Oui. Nous nous ressemblons tellement. Et c’est plaisant de retrouver un peu de nous-même en quelqu’un d’autre.
Comment l’avez-vous rencontré avant E.T. ?
Quand l’ai-je rencontré… Je l’ai rencontré avant E.T., je l’avais déjà rencontré avant.
Vous souvenez-vous comment ?
Je l’ai rencontré par l’intermédiaire de Quincy. J’ai rencontré des personnes formidables par l’intermédiaire de Quincy.
Quincy est un ami très cher ? C’est quelqu’un de tellement amical qu’il attire pas mal de monde.
Oui. C’est le coup classique. Là c’est Lucas Spelberg, moi, et Kidada, l’une de mes copines.
A l’époque où vous avez rencontré Spielberg il avait déjà fait Les dents de la mer, donc quand vous l’avez rencontré vous étiez déjà impressionné.
Oh, c’est mon préféré. Quand je l’ai rencontré je me suis dit : « Ce gars a fait Rencontres du troisième type, Les dents de la mer« , je veux dire…
Donc vous connaissiez déjà ces deux films quand vous l’avez rencontré. Donc avez-vous établi un contact immédiat, ou avez-vous pris le temps de discuter pour faire connaissance ?
On a accroché tout de suite…. Disney…
Il aime aussi Disney ?
C’est un grand collectionneur. Il aime Disney à tel point qu’il m’a dit avoir dépensé 200… 150 000 dollars pour une peinture de Picsou. Elle est sur sa cheminée. Il collectionne plein d’objets Disney. Quand j’ai gagné un Grammy il m’a écrit une magnifique lettre. Souvenez-vous, je vous ai dit qu’il fallait la mettre dans le livre. Souvenez-vous de le faire. Une lettre magnifique. Vraiment gentille.
Comment est votre relation ? A quelle fréquence vous voyez-vous ?
Ce qu’il a dit était vraiment gentil. Il a écrit ces quelques lignes à la fin : « Tu es le leader de l’innocence. Continue. Ne t’arrête pas maintenant. Parce qu’à chaque seconde, un bébé naît ». Quelque chose comme ça. C’était vraiment gentil. Il m’a aussi donné une version originale de sons issus de Blanche-Neige et les 7 nains, et quelques dessins de Fantasia.
Etes-vous inquiet parfois à l’idée que des personnes comme Spielberg, ou Quincy, ou des amis proches, s’égarent ?
Qu’ils s’égarent ?
Pensez-vous qu’ils soient tous assez forts ?
Steven est vraiment très fort.
Comment votre relation a-t-elle évolué ? A quelle fréquence vous voyez-vous ?
Nous nous voyons l’un l’autre.
A quelle fréquence ?
Sur le projet E.T., il m’a dit qu’il pensait que ma voix était la voix parfaite pour l’album E.T.. Nous avons immédiatement gagné un Grammy, mais j’ai oublié de le remercier. Vous avez vu, quand je suis revenu j’ai dit : « Je suis désolé, j’ai oublié de remercier Steven Spielberg ». Il a entendu et, vous savez…
Quand vous avez entamé ce projet, le film était déjà sorti ? Aviez-vous déjà vu le film ?
Oui.
Donc quand vous avez vu le film, qu’en avez-vous pensé ?
J’ai adoré. Et j’ai accepté d’en faire partie parce que quand j’ai vu le film je me suis dit : « Mon Dieu, j’aurais tellement aimé en faire partie ».
Pouvez-vous me dire ce que vous vous êtes dit quand vous avez vu le film ?
Quand il a commencé à voler, c’était moi. D’ailleurs Steven a dit : « Si E.T. n’était pas venu vers lui, il serait venu vers moi ». C’est comme si je me regardais dans ce film. Qui n’aimerait pas avoir pour meilleur ami quelqu’un qui vient d’un autre monde, qui vous montre tous ses secrets ? Et non seulement c’est merveilleux, mais c’est aussi magique. Il fait léviter des objets, il peut vous faire voler, c’est génial.
Quand vous avez vu Steven pour la première fois, après avoir vu le film, que lui avez-vous dit ?
Je lui ai dit que c’était la plus belle chose que j’avais jamais vue, que tout le film était incroyable. Il m’a dit qu’il ne confierait ce film à personne d’autre qu’à moi. Il me l’a dit, c’est vrai. Il ne laissera personne le lui emprunter, parce qu’il ne veut pas qu’il soit piraté, et il me fait confiance. Parce qu’il sait que je ne le ferai jamais.
A quelle fréquence êtes-vous en contact avec lui ? Avec Spielberg.
Hein ?
A quelle fréquence êtes-vous en contact avec lui ? L’avez-vous au téléphone ?
Oh oui. Si je l’appelle, il me rappelle.
Avez-vous appris des choses de lui ? Qu’avez-vous appris ?
A propos de soi, comment suivre son instinct, des choses qui peuvent sembler simples mais qui sont vraiment importantes. Votre instinct ne vous trompe jamais, il vous dit quoi faire. La plupart du temps, quand vous ne suivez pas votre instinct, vous avez tort. Il y a aussi pas mal de choses sur le cinéma. Je suis resté avec lui… nous sommes restés ensemble pendant quatre ou cinq jours sur ma tournée, pendant l’un de mes jours de repos nous avons séjourné dans la même maison, et nous nous sommes beaucoup amusés. Faire des pubs, c’était son cauchemar.
Quincy a-t-il essayé de vous guider d’une manière paternelle ? Il a l’air d’être comme ça, ça a l’air d’être dans sa nature.
Absolument.
Vous l’avez rencontré pour la première fois sur The Wiz n’est-ce pas ?
Je l’ai rencontré pour la première fois bien avant, je devais avoir à peu près 11 ans.
Le considérez-vous plus comme une personne ou plus comme un producteur ? Ou comme une combinaison des deux ?
Producteur, père, ami.
Il m’a raconté cette histoire où il a corrigé votre prononciation de…
Oui, je ne me souviens plus quel était le mot. Le mot était… comment épelez-vous Goethe ?
G.O.E.T.H.E. Le philosophe ?
Oui. Je prononçais « Go-êt ».
C’est vrai ?
Oui. Mais c’était Goethe. Et moi je disais « Go-êt ».
Était-il embarrassé de vous dire ça ?
Personne ne me corrigeait, ils n’osaient peut-être pas. Donc il m’a pris à part et il me l’a dit. Et je l’ai remercié. Je n’oublierai jamais de le remercier.
Vous vous êtes tout de suite bien entendus ? A quelle fréquence certains vous ont-ils laissé tomber ? Dans le sens où vous pensiez que ces personnes allaient vous aider, alors qu’elles essayaient de vous utiliser…
Pas souvent. Parce que c’est moi qui vais vers elles. J’aime tout simplement apprendre. Steven ne me disait pas un seul mot, il me laissait juste l’observer. Je peux faire des films aussi bons, voire meilleurs que les siens. Je sais que ça peut sembler ambitieux mais je sais de quoi je suis capable. Et c’est la stricte vérité, et s’il me laisse le regarder faire ne serait-ce que trois bons films, il n’aura pas à m’expliquer les choses. Il n’a qu’à juste me laisser le suivre et l’observer. Je suis invisible, et j’observe.
Pensez-vous que vous devriez jouer dans votre premier film ?
Je veux vraiment m’immerger dans ce qu’il se passe derrière caméra, je dois acquérir ces connaissances.
A quelle échéance pensez-vous être en mesure de réaliser un film ?
J’aimerais commencer à réaliser vers la trentaine.
C’est dans un certain temps.
Je veux vraiment maîtriser et approfondir mes connaissances.
Traduction: PYC.