La page You Tube « Celebrity Classified » propose depuis le 2 février des extraits d’une conversation de trois heures entre Michael Jackson et un biographe. L’enregistrement date des années 80 et ce bien avant la réalisation de son autobiographie Moonwalk.
Si le 3 février dernier nous vous proposions la traduction du volume un, le 13 février le volume deux, le 22 février le volume 3 et le 7 mars le volume 4, voici pour vous aujourd’hui la traduction de la cinquième partie dont l’audio se trouve sur You Tube. Il est à noter qu’à la fin de cette interview, vous pourrez écouter une version démo de Say Say Say jamais diffusée auparavant à partir de 11’09 ».
Ici c’est Magic [Johnson]. Ce sont les personnes qui sont venues hier pour le concert. Qu’est-ce que ça fait de rencontrer des célébrités ? Est-ce que vous aimez ça ? Ou est-ce que vous appréciez seulement quand il s’agit de quelqu’un qui vous intéresse réellement ?
Seulement s’il s’agit d’un grand talent. Quand il s’agit de quelqu’un que j’admire. Pour moi, rencontrer Freddie Bartholomew a été un grand honneur. Ce qu’il a fait dans ses films est si émouvant. Et quand j’ai vu ce film pour la première fois, je me suis dit qu’il fallait que je rencontre cette personne.
Quand vous rencontrez des gens comme Freddie ou Spanky, qui pensent que tout le monde les a oubliés…
C’est vrai.
Essayez-vous de leur dire à quel point ils comptent pour vous ?
Je le leur dis.
Et quelle est leur réaction ?
Je pense que je vais appeler Freddie demain pour le lui redire. Ils m’apportent tellement. Je l’ai dit à Spanky au téléphone… Je l’ai rencontré pour la première fois à l’Académie des Oscars, et je lui ai dit au téléphone : « Spanky, tu ne te rends pas compte à quel point tes films m’ont inspiré musicalement, professionnellement, dans ma danse, dans tout. Tu as été une telle inspiration. Je ne sais pas par quoi commencer pour te le dire. Je ne sais pas par où commencer, mais c’est la vérité ». Il ne pouvait plus parler, il avait les larmes aux yeux. Il s’est mis à pleurer à chaudes larmes. Il pleurait comme un bébé au téléphone. Parce qu’il était ému, et très touché. Il n’avait même pas les mots pour répondre, il a dit: « Comment une grande star telle que toi peut me dire des choses pareilles, tu ne sais pas ce que ça me fait ». Vous savez, ils avaient le sentiment d’avoir été oubliés.
Michael, y a-t-il des moments où vous vous demandez parfois ce qu’aurait été votre vie si on avait oublié les Jackson 5 après 1975 ?
Non, je ne peux même pas l’imaginer. Parce que j’ai toujours dû faire quelque chose de vraiment spécial. Vraiment. Faire quelque chose qui procure des émotions au gens.
Mais imaginons que vous n’ayez pas eu le talent, ou l’opportunité d’aller plus loin…
Si je n’avais pas eu l’opportunité ?
Ou si vous n’aviez pas eu le talent. Par exemple, si vous aviez eu le même parcours que des gens comme Freddie, dans le sens où on les a oubliés, où on les a laissés sur le bord de la route.
Je ne peux pas imaginer ça pour moi.
Vous arrive-t-il d’être parfois inquiet pour vos frères, de ce qu’ils vont faire ? Je sais que c’est un sujet délicat.
J’y pense, mais je ne pense pas qu’ils y réfléchissent suffisamment.
Et si vous croisez des personnes qui ont de l’ambition et des rêves, mais qui n’ont pas le talent… à moins que vous pensiez que tout le monde a un certain talent ?
Non, il faut du talent. Mais certaines personnes sont paresseuses, et ne veulent pas développer un talent. Alors que d’autres n’ont tout simplement pas les connaissances nécessaires pour savoir comment s’y prendre, comment s’améliorer. Ils n’en ont pas conscience, ils continuent à travailler avec des personnes secondaires. Et ils ne comprennent pas pourquoi les choses n’évoluent pas comme il le faudrait. Et pourtant la réponse est juste sous leur nez. Bien sûr il faut du talent, c’est le plus important, mais j’ai vu ce cas de figure tellement de fois.
Quand on discute avec certaines personnes ils disent que le show business est un monde cruel, qu’il vaut mieux ne pas conseiller d’intégrer ce milieu. Avez-vous déjà eu ce sentiment ?
Jamais. Si j’avais un fils ou une fille, je lui dirais : « Vas-y, je t’en prie, lance-toi si c’est ce que tu veux, fais-le. Parce que pour moi il n’y a rien de plus important que de rendre les gens heureux. Donnez-leur du plaisir. Fais quelque chose dont on pourrait dire : « Mon Dieu, c’était tellement bien ! J’ai envie de recommencer ». Pour moi c’est merveilleux. C’est pour cette raison que je ne comprends pas pourquoi certaines célébrités disent : « Je ne laisserai jamais ma fille faire ce métier ».
Avez-vous parfois l’impression d’avoir un ange gardien au-dessus de votre épaule, qui vous permette de traverser toutes les tragédies, ou les potentielles tragédies ?
Je dirais que la Bible est d’une grande aide.
Parce qu’elle vous garde concentré ?
Oui, et le fait de penser à quelque chose avant de le faire. Vous savez quand vous ne devriez pas faire quelque chose. Vraiment, vous le savez. Les gens sont faibles, c’est ça leur problème. Ils sont tout simplement faibles.
Quand vous voyez votre mère qui est présente à vos côtés, qui vous regarde. C’est une personne tellement bonne, même si elle vous agace parfois…
[Rires] C’est ce qu’on dit.
Que voyez-vous en elle ? Vous êtes-vous déjà demandé comment elle est devenue comme ça ? Est-ce qu’elle tient ça de son père ou de sa mère ?
Elle est juste comme ça. Je me rappelle de l’époque de Gary, je me rappelle d’une chose, j’étais petit, on se levait très tôt le matin, et il y avait cet homme qui frappait à la porte de tout le monde, il saignait beaucoup. On pouvait suivre la trace de sang. Il a frappé à notre porte, « bam », il frappait, et maman a laissé cet étranger entrer. Et je me souviens qu’elle lui a donné quelque chose à manger, puis il est parti. Moi, j’aurais eu trop peur de faire ça. C’est plutôt courageux. Il faut que je lui en parle quand je la verrai demain. Je me souviens, nous nous sommes réveillés et nous avons vu cette traînée de sang.
Vous a-t-elle déjà déçu ?
Elle m’a déçu sur cette tournée. Elle a donné une interview.
C’était la première fois qu’elle donnait une interview ?
Non. Elle ne le savait pas, mais je ne voulais vraiment pas qu’elle le fasse. Je n’aime pas qu’elle parle.
Pourquoi ?
Parce que ça ne les regarde pas, ce ne sont pas leurs affaires. Je ne veux pas que les gens sachent certaines choses. C’est la raison pour laquelle c’est très délicat pour moi, de savoir comment faire.
Pour ma part je le ferai de la façon que vous voulez. Ce n’est pas comme si je le faisais pour moi…
L’une de mes scènes préférées dans Capitaines courageux, c’est quand il s’agenouille devant la bougie, et il dit: « Ecoute ! », il dit qu’il faut qu’il reste avec Emmanuel, qu’il faut lui garder une place au paradis. J’adore quand il dit: « Ecoute ! », c’est tellement mignon. Je ne suis fasciné que devant un grand talent. Une personne qui n’est fascinée que par la célébrité est une groupie.
Mais à de nombreuses reprises vous avez rencontré des talents médiocres. Dans ce cas essayez-vous de dire les choses avec élégance ou…
Je suis toujours gentil. Mais ce ne sont pas les stars qui me fascinent, ce sont ceux qui ont vraiment une certaine puissance. Et j’adore vraiment et sincèrement le talent. Et l’art aussi.
Lionel est entré dans le studio, il a dit: « Deux des plus grandes stars du monde, je ne peux pas rater ça », donc il est entré et il a regardé.
Qui étaient ces deux grandes stars ?
Moi et Paul.
Et donc il est entré ?
Oui, et il nous a regardés, moi et Paul. C’était un grand honneur.
Paul a raconté qu’un jour vous l’avez appelé au téléphone en disant que vous vouliez…
Non, ce n’est pas tout à fait comme ça que tout a commencé. Même si c’est ce que Paul mentionne dans des interviews.
Vous l’avez rencontré pour la première fois lors d’une fête sur le Queen Mary, n’est-ce pas ?
C’est exact, sur le Queen Mary, ce dont on ne parle jamais. Sa fille m’adorait.
Heather ?
Oui. Et vous savez comment les filles ricanent. Puis nous avons discuté par téléphone. Puis il est rentré de sa tournée américaine avec les Wings, et il a organisé une fête dans la propriété d’Harold Lloyds. Il y avait beaucoup de monde. Nous nous sommes serré la main : « Salut Paul, je suis Michael ». Et il m’a dit : « Tu sais que je t’ai écrit une chanson ? », je lui réponds : « C’est vrai ? », et il me dit : « Veux-tu que je la chante ? », et je lui ai dit: « Bien sûr, d’accord ». Alors il a commencé à chanter : « Girlfriend I’m gonna tell your boyfriend », et je lui ai dit : « Ça sonne bien ! ». Nous avons échangé nos numéros de téléphone. Puis nous n’en avons plus jamais reparlé, et il a fini par l’enregistrer pour son propre album, un album intitulé London Town. Donc c’est une histoire un peu étrange. Juste avant de faire Off The Wall, Quincy me dit : « Oh Michael, j’ai pour toi une chanson géniale, la chanson parfaite ». Et il joue cette chanson, Girlfriend, sans savoir que Paul l’avait écrite pour moi. Je lui ai dit : « Oh Quincy ! » et il m’a dit : « Qu’est-ce qui ne va pas Smelly ? ». Et je lui ai dit : « Mais Quincy, Paul l’a écrite pour moi ! », et il m’a dit : « Non ce n’est pas vrai », et je lui ai dit : « Mais oui c’est vrai ». Je lui ai dit : « Cette chanson il me l’a chantée, rien que pour moi ». Et j’ai ajouté qu’il avait fini par la garder pour lui. Donc nous l’avons enregistrée. Je me souviens que Paul nous a écrit qu’il adorait cette version. A l’origine c’est comme ça qu’il voulait la faire pour lui, avec ce genre d’interprétation et dans cet esprit. Puis j’ai fini par… pour quelle chanson ?… Je l’ai appelé… je l’ai appelé à Londres.
Donc c’est à ce moment-là qu’il commence l’histoire.
Oui. C’est là qu’il commence l’histoire. Et je lui ai dit : « Ecoute, et si nous écrivions ensemble quelques tubes ». Je lui ai dit comme ça. Je ne lui ai pas dit : « Et si on écrivait. Essayons et voyons s’il en sort quelque chose de bien ». Je lui ai dit que nous devrions écrire des tubes ensemble. Il a dit : « OK, d’accord ». Je lui ai dit : « J’ai déjà quelques chansons géniales pour toi ». Il voulait les entendre, il voulait du matériel. Donc j’ai pris l’avion en direction de Londres, j’avais tout préparé.
Extrait acoustique de Say Say Say
Chant : Michael Jackson et Sir Paul McCartney
Guitare : Sir Paul McCartney
A partir de 11’09 »
Traduction: PYC.
Je ne suis pas vraiment d’accord avec Michael pour le coup car pour moi, le talent n’existe pas. ^^’
Je ne peux pas respecter non plus une personne selon son degré de « génie » dans n’importe quel domaine. Je respecte les personnes qui ont des qualités importantes comme la gentillesse, la modestie, ce genre de choses. :’) Je ne m’agenouillerai jamais devant une personne qui a du « talent » si celle-ci n’est pas dotée de qualités importantes. Cette personne peut être la plus douée au monde, si elle est détestable, je ne serai jamais éblouie ni émerveillée.