« Don’t Be Messin’ ‘Round » et le CD 2 titres I just Can’t Stop Loving You…

Le CD Single I Just Can’t Stop Loving You est sorti officiellement depuis le 4 juin. Si quelques fans parisiens ont pu avoir la chance de trouver le disque chez certains disquaires depuis la fin de la semaine dernière, il n’est malheureusement pas toujours facile pour les autres que d’y mettre la main dessus.

La plupart des grandes enseignes type Fnac et Virgin ont quand même pu proposer dès le début de semaine ce fameux CD 2 titres sorti en prélude de l’édition anniversaire de l’album BAD pour le mois de Septembre de cette année. Pour tout ceux qui n’auraient plus de disquaires près de chez eux, la bonne solution restera de passer commande auprès des sites marchands comme amazon.

Ce CD 2 titres est donc proposé dans une pochette plastique à l’identique des albums. Le format du boitier est donc inhabituel pour un tel support. La pochette de ce disque est la même que la pochette du 45 tours d’époque si ce n’est que la couleur rouge est cette fois-ci beaucoup plus flashy.

Du coté du contenu, seul le CD est présent à l’intérieur. L’acheteur n’aura donc ni les paroles de la chanson dans un livret, ni l’histoire de la démo, ce qui est bien dommage. Au dos de la pochette, la photo de Michael en compagnie de Siedah Garrett est différente de celle qui était présente sur le 45 tours d’époque bien qu’elle soit tirée de la même séance photo.

Joseph Vogel, auteur du livre Man in the Music: The Creative Life and Work of Michael Jackson a écrit un article sur le site The Atlantic sur lequel il dévoile l’histoire de la chanson « Don’t Be Messin’ ‘Round », en voici pour vous les grandes lignes :

La démo de « Don’t Be Messin’ ‘Round » fait parti des dizaines de chansons inédites des sessions Bad et donne un aperçu du processus d’écriture et d’enregistrement de Roi de la Pop.

Il y a 25 ans, Michael Jackson était au Westlake Studio de Los Angeles, en train de mettre la touche finale sur son album Bad. Aujourd’hui, une démo d’une chanson jamais entendue de ces sessions est enfin disponible avec la réédition du single « I Just Can’t Stop Loving You, ». La face B du CD Single intitulée « Don’t Be Messin’ ‘Round » offre un aperçu sur le processus créatif de Michael Jackson permettant aux fans mais aussi au grand public, de découvrir comment est-ce que le Roi de la Pop travaillait. Cette version démo propose donc un arrêt sur la construction d’une chanson et de pouvoir l’écouter à un moment de son élaboration.

Michael Jackson avait l’habitude d’écrire et d’enregistrer des dizaines de chansons potentielles pour chaque nouveau projet. Ce fut particulièrement le cas à l’époque de l’album BAD, une période prolifique dans sa carrière. À un moment donné, il envisage de faire de BAD un triple-disque étant donné la quantité de matériel de qualité. Il est donc normal que plus tard cet automne, Sony Music et l’Estate sortiront plusieurs titres inédits des sessions Bad.

Alors que la liste complète des titres n’a pas encore été finalisée et ne sera pas rendue publique jusqu’au plus proche de la date de sortie le 18 septembre, plus de 20 démos des sessions Bad sont actuellement envisagées pour l’album. Les chansons en cours d’évaluation comprendraient un certain nombre de véritables joyaux et quelques titres inconnus pour les plus fervents amateurs de Michael Jackson.

Toute une équipe de collaborateurs du Roi de la Pop, y compris les responsables de l’Estate, John Doelp de chez Sony, le producteur Al Quaglieri (qui a supervisé l’excellent coffret de 2004, Michael Jackson : The Ultimate Collection) et l’ingénieur du son Matt Forger, vont passer au peigne fin les archives pour voir ce qui est viable pour la sortie de Bad 25. Les critères utilisés pour identifier les chansons potentielles sont simples : elles doivent être enregistrées à l’époque Bad (1985-1987), et elles ont dû être développées suffisamment pour donner comme une chanson entière.

L’Estate et Sony ont cette fois-ci l’intention de proposer le travail de Michael Jackson dans son aspect brut, en contraste avec le premier album posthume du Roi de la Pop, le très controversé album « Michael » de 2010. Les chansons seraient ainsi moins polies mais plus authentiques, fidèles à ce que Michael Jackson à laissé derrière lui. Le but est de fournir un aperçu intime de l’artiste dans son élément. L’auditeur, en substance, serait ainsi ramené en studio avec Michael Jackson exactement comme il travaillait et ce sur une variété d’idées musicales faisant suite à « Thriller », l’album le plus vendu de tous les temps.

Pour ceux qui l’auraient déjà écouté, « Don’t Be Messin’ ‘Round » illustre bien ce concept. On entend dans la chanson, Michael donner des instructions, rajouter des percussions, sans pour autant prononcer chaque mot à la perfection, bref, construire sa chanson. « Une des principales intentions était de montrer à quoi ressemble des travaux en cours, » explique Matt Forger, ingénieur du son bien connu des fans du Roi de la Pop et collaborateur de Michael Jackson. « C’est comme si l’on tirait le rideau afin de voir Michael dans son environnement naturel, comment il dirige, son sens de l’humour, sa concentration. »

Le produit fini est donc volontairement inachevé et spontané. « Vous pouvez juste l’entendre lui, prendre du plaisir, » explique Matt Forger. « Son esprit et l’émotion sont totalement là. Il savait, dans les démos, qu’il n’avait pas à être totalement parfait dans son exécution. Il pouvait danser, rajouter des paroles, claquer des doigts, des mains… Vous êtes donc en train de l’écouter s’amuser lui-même. »

Michael Jackson a tout d’abord écrit et enregistré « Don’t Be Messin’ ‘Round » pendant les sessions de l’album Thriller avec l’ingénieur Brent Averill. À cette époque, il travaillait sur une variété d’idées musicales, y compris les démos de « P.Y.T. » et « Billie Jean ». Une des caractéristiques de « Don’t Be Messin’ ‘Round » est que c’est Michael Jackson qui joue lui même du piano. « Il pouvait faire beaucoup plus que ce qu’il a vraiment fait savoir aux gens », explique Matt Forger. Il a également produit, arrangé et guidé la plupart des parties instrumentales, y compris la partie piano de Jonathan Maxey sur la bridge, et la guitare funky de David Williams.

En fin de compte, étant donné que « Don’t Be Messin’ ‘Round » n’était pas complètement développée, et qu’il y avait tellement d’autres titres solides pour l’album Thriller, Michael Jackson décida de mettre la chanson de coté ayant à l’esprit qu’il pourrait y revenir dessus pour son prochain album. « C’était la manière dont fonctionnait Michael pour développer des idées et des chansons, » explique Matt Forger. « Parfois une chanson n’était pas prête, ou ne correspondait pas tout à fait au caractère d’un album ou d’un projet, alors elle restait dans un coin. Et puis à un certain moment, il pouvait la sortir à nouveau ».

Dans le cas précis, la chanson avait refait surface en 1986, durant les premiers stades des sessions Bad. Michael Jackson a travaillé sur la chanson surtout avec les ingénieurs Matt Forger et de Bill Bottrell dans le « laboratoire », le surnom de son studio privé rénové à Hayvenhurst. Comme il est typique pour les chansons rythmées de Michael, la durée de la chanson a été très longue (près de huit minutes) dans ses premières phases. « Michael aime qu’une chanson soit longue, » explique Matt Forger. « Il aime qu’une chanson lui donne envie de s’amuser et ainsi se met à danser dessus, ce qui est une grande chose pour lui, car lorsque Michael sent que la musique le fait danser c’est qu’elle va donner l’envie de danser alors c’est dans la poche. »

Matte Forger a expliqué que sur des versions longues de « Don’t Be Messin’ ‘Round » il y avait des choses vraiment intéressantes car il y avait des choses différentes et ce sur plusieurs sections. Couper la chanson était donc un processus brutal pour Michael, en particulier les intros et la fin. Comme pour les autres chansons de Thriller et Bad, Michael a donc essayé de concentrer le tout dans quatre à cinq minutes, ce qui donne le nouveau mix de « Don’t Be Messin’ ‘Round ».

Michael Jackson a continué à travailler sur « Don’t Be Messin’ ‘Round » à la fin de l’année 1986, à la fois dans son studio privé et à Westlake. Cependant, une fois que Quincy Jones l’a rejoint pour que les choses sérieuses commencent, le titre a été laissé de coté. Michael sortira à nouveau la chanson des tiroirs pendant les sessions Dangerous et HIStory en mettant à jour des sonorités et en ajoutant de nouveaux éléments. De toute évidence, c’est une chanson qu’il aimait. Mais finalement elle n’est jamais sortie.

La version que Matt Forger a mixé est donc la dernière version sur laquelle Michael Jackson a travaillé pendant les sessions de Bad en 1986. Matt Forger estime que c’est la version la plus pure et la plus émotionnellement satisfaisante: « c’est exactement comment Michael la dictait à l’époque. C’est précisément ce que Michael disait: « c’est comme cela que ça doit être. » »

La démo de 1986 n’est pas une chanson révolutionnaire. On perçoit la voix partiellement forte, les paroles ne sont pas finies et la production n’est pas proche de ce qu’elle pourrait être si elle avait été entièrement réalisée par Michael Jackson et Quincy Jones. Cependant, c’est un titre de plus à rajouter aux titres de qualités provenant des sessions de l’album BAD (une liste qui comprend également « Streetwalker », « Fly Away » et « Cheater »).

Pour Matt Forger, travailler sur la chanson a déclenché des souvenirs d’une époque dans la carrière tumultueuse de Michael Jackson : « elle a juste tous les sentiments de ce qu’elle était à l’époque. Michael était juste cette personne exubérante, heureuse. Il voulait toucher le monde et faire de la musique merveilleuse, de la grande musique. »

Quel était le but de Matt Forger à ressusciter cette chanson ?

« Juste la rendre authentique. Quelque chose que Michael aurait voulu et dont il aurait été fier. Elle a son charme et son énergie. Si les gens l’apprécient et l’apprécient pour ce qu’elle est, alors je serais très heureux. Tous ce que je veux de cette chanson, c’est qu’elle fasse plaisir aux gens pour ce qu’elle est. »

Source: theatlantic

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *