Alors que les chaînes de télévision américaines se régalent à inviter sur leurs plateaux les deux protagonistes du documentaire Leaving Neverland et son réalisateur, elles ne veulent manifestement pas de la présence de Brandi, la nièce de Michael Jackson qui fut en couple avec Wade Robson, l’un des accusateurs.

Bien que des chaînes comme CBS ou l’émission Good Morning América sur ABC l’aient approché pour avoir son témoignage, bizarrement et certainement parce qu’il ne correspondait pas à leurs attentes malicieuses, elles ont ensuite tout annulé.

John Ziegler, journaliste, auteur-réalisateur de film documentaire et animateur d’émissions radio a fait un article le 5 mars dernier sur Madiaite au sujet de la diffusion de Leaving Neverland sur HBO.

Brandi et John Ziegler.

John Ziegler, à l’inverse de très nombreux journalistes, s’étonne que le public n’ait pas été informé de quelques éléments pouvant corroborer ou non les revendications des accusateurs, et ce avant qu’ils puissent avoir cette vaste tribune sans aucune contradiction.

Il a donc fait la démarche de contacter Brandi, qu’il a interviewé pendant environ une heure pour son podcast hebdomadaire axé sur les médias. Ainsi, dans un article publié toujours sur Mediaite, mais cette fois-ci le 9 mars dernier, John Ziegler en vient à penser qu’à son avis, si vous écoutez simplement l’entretien avec un esprit ouvert, la crédibilité de la nièce de Michael Jackson parle d’elle-même.

John Ziegler y déclare: « Il y aura toujours des gens qui, naturellement, croient encore à la version de Robson, mais il ne fait aucun doute que le récit de Brandi a beaucoup plus de sens. Encore une fois, la question principale est de savoir pourquoi son existence a été écartée de Leaving Neverland et pourquoi n’a-t-elle pas été interviewée à la télévision à ce sujet ?« 

MJFrance, grâce au travail remarquable de PYC en matière de retranscription et de traduction de cette interview audio, vous en propose le contenu ci-après :

Wade Robson à la droite de Michael Jackson et Brandi à sa gauche.

John Ziegler: Vous êtes la nièce de Michael Jackson, avez-vous passé beaucoup de temps avec lui ?
Brandi: Oui, surtout pendant mon enfance. Quand j’étais adolescente il était souvent à l’étranger, donc je le voyais moins, mais oui, j’ai toujours passé beaucoup de temps avec lui.

Que diriez-vous de votre oncle ?
C’est quelqu’un de très doux, authentique, c’est le meilleur. Tous ceux qui le connaissaient vous diraient la même chose, pour être honnête il n’y en avait pas deux comme lui.

Vous êtes sa nièce, pouvez-vous être tout à fait objective quand vous parlez de votre oncle Michael Jackson ?
Absolument oui. Oui je suis sa nièce, mais je suis aussi quelqu’un qui a pu l’observer avec d’autres personnes, j’ai vu comment il les traitait, c’était vraiment une personne authentique et attentionnée, pas seulement avec la famille, avec tout le monde.

On a beaucoup dit que la famille Jackson dépendait de Michael.
C’est tout à fait inexact. Nous avons tous nos propres activités. J’ai un métier, je travaille régulièrement. Je travaille avec des animaux, je suis photographe. Mon père et mes oncles sont toujours sur les routes pour faire des concerts, je ne saurais pas dire depuis combien d’années d’ailleurs, personne n’a jamais vécu à ses crochets, seuls ses enfants en profitent car c’est leur héritage.

Quand vous défendez Michael, votre motivation n’est pas l’argent, alors qu’es-ce que c’est ?
La vérité. Laver le nom de mon oncle, il ne mérite pas ce qui lui arrive. Comme je l’ai dit c’était quelqu’un d’authentique, il a besoin que des gens se lèvent pour le défendre, parce qu’il n’est plus là pour le faire.

Pour être clair avec le contexte de cette interview, ce n’est pas vous qui êtes venue me chercher, ce n’est pas un plan qui a été monté par la famille Jackson.
Non, pas du tout, pas du tout. Comme vous l’avez dit, c’est vous qui êtes venu me chercher. J’espérais donner des interviews à la télévision ou à la radio, mais étonnamment on est venu m’approcher, pour ensuite tout annuler. S’ils n’avaient pas annulé, je les aurais faites.

Pouvez-vous nous donner quelques exemples ?
Je déteste faire ça mais… il y a différentes chaînes. Il y a eu Good Morning America, sur ABC, une interview sur CBS…

Quand étaient-elles censées avoir lieu ?
La même semaine… le documentaire a été diffusé dimanche, donc la semaine précédente.

Ils vous ont demandé de venir, mais vous ont-ils donné une explication quant à ces annulations ?
Des explications très confuses, ça devait avoir un rapport avec le fait qu’ils ont préféré choisir d’interviewer Wade, mais ça n’a aucun sens pour moi.

Pour vous l’explication n’était pas convaincante.
Non, on ne m’a donné aucune explication cohérente.

Ils ne voulaient pas donner votre version de l’histoire.
C’est tout à fait cela. J’aurais voulu pouvoir donner ma version. Par exemple Oprah. Dan Reed et Oprah ont raconté les versions de Wade et James, mais sans raconter l’histoire d’autres protagonistes. Et comme mon interview a été annulée, personne n’a encore eu ma version de l’histoire.

Et pourtant votre version est importante, puisque l’un des accusateurs, Wade Robson, que l’on voit dans Leaving Neverland, a eu deux heures pour donner sa version de l’histoire. Mais en ce qui vous concerne ce n’est pas seulement important parce que vous êtes la nièce de Michael Jackson, mais aussi parce que vous connaissez très bien Wade Robson, vous avez eu une relation très proche.
Oui, absolument.

Racontez-nous.
Wade et moi nous sommes rencontrés en 1991. Nous avons dansé sur plusieurs projets avec mon oncle Michael, notamment sur le clip de Black or White. Après le tournage, il a eu un coup de cœur pour moi, et il a demandé à Michael s’il pouvait faire en sorte que nous puissions nous connaître un peu mieux. Donc Michael a invité Wade, sa mère et sa sœur, ainsi que moi et mon frère au ranch. Nous avons passé de 5 à 7 jours là-bas pour faire connaissance. Nous nous sommes rapprochés. ET à la fin du séjour il m’appelait gentiment sa « petite-amie ». C’était très mignon. Nous devions avoir une douzaine d’années.

Vous aviez le même âge ?
Oui, il a quelques mois de moins que moi, je suis née en février 1982, lui en septembre.

Vous aviez 9 ans en 1991.
Oui, quand nous nous sommes rencontrés.

Et ça s’est passé trois ans après.
Oui, j’avais à peu près 12 ans.

Quand il a eu ce coup de cœur pour vous, Wade a littéralement demandé à Michael de vous mettre en contact.
Oui.

Et à l’époque, vous avez passé à peu près une semaine ensemble à Neverland, c’était un long séjour à cet âge.
Oui mais c’était en décembre, nous n’avions pas école, mais oui le séjour a duré à peu près une semaine.

Et bien sûr vous n’avez jamais rien vu de bizarre entre Wade et Michael.
Non.

Et pourtant à en croire Wade, c’est l’époque où il était sexuellement brutalisé.
Absolument.

Et il dit dans le documentaire que Michael lui avait dit de ne surtout pas faire confiance aux femmes. Mais il pense quand même à vous, et à douze ans, il vous demande d’être sa petite-amie et vous dîtes oui. Pouvez-vous nous dire ce que cela signifiait pour vous, ce terme « petite-amie » ?
C’était une relation d’enfance. Nous étions des amis, des amis très proches, nous étions tout le temps ensemble, nous passions beaucoup de temps au téléphone quand nous étions chacun de notre côté. A douze ans il n’y avait rien de sexuel. Nous regardions des films.

C’était un amour d’adolescence.
Exactement, c’est comme ça que tout a commencé.

Vous souvenez-vous a quel âge votre relation a pris une tournure sexuelle ? Oui. Je n’ai pas eu de relations sexuelles avec Wade avant mes 18 ans. Pour moi, il était important d’attendre un moment spécifique. Ma mère est décédée quand j’avais 15 ans, presque 16, et elle m’avait toujours recommandé d’attendre un âge approprié. Et malgré tout il est resté avec moi, il a attendu, il était d’accord avec ça.

Vous étiez ensemble depuis six ans.
Exactement.

Et savez-vous si c’était sa première expérience aussi ? En avez-vous parlé ?
A l’époque, j’ai supposé que c’était aussi sa première fois. Parce que nous étions ensemble depuis six ans, et parce que nous étions vraiment très proches. Plus tard, j’ai appris que ce n’était pas le cas. Avant qu’on ait des relations sexuelles, je l’ai questionné plusieurs fois. Il avait commencé à produire plusieurs artistes comme Mandy Moore, je crois que c’était en 1999, Mandy Moore… Britney Spears… plusieurs artistes avec qui il avait fait des chorégraphies. Et je lui ai demandé : « est-ce que tu couches avec ces filles ». Il a répondu : « Mais non, de quoi tu parles, je ne ferai jamais ça. Ce sont des relations professionnelles ».

Vous aviez des doutes.
On sent bien quand une personne proche est en train de commencer à changer. Tout son comportement était en train de changer. Quand il avait un boulot de chorégraphe, il était très secret à ce sujet, il n’en parlait pas en rentrant. Il ne voulait pas me dire qui était là. Il était devenu bizarre, je sentais que quelque chose n’allait pas.

Vous n’avez aucun doute sur le fait que Wade est hétérosexuel.
J’en suis certaine à 100%.

Vous ne pensez pas qu’il soit bisexuel.
Non, j’en suis sûre à 100%. Quand notre relation a évolué sexuellement, quand j’avais 18 ans, j’ai senti qu’il changeait et j’ai commencé à le questionner, spécialement quand il a commencé à travailler avec Britney, parce que son comportement a changé spécifiquement avec elle.

Britney Spears.
Oui, Britney Spears.

Vous aviez tous les deux 18 ans.
Oui, et c’est à ce moment là que j’ai commencé à lui poser des questions.

Vous pensez maintenant qu’il avait une relation avec Britney Spears avant même que les choses évoluent sexuellement entre vous.
Oui. Il la poursuivait. Mais je pense honnêtement qu’il la poursuivait juste pour se positionner sur son projet, et sur ceux de Justin Timberlake, pas en tant que chorégraphe mais en tant que producteur. C’est à ce moment-là que Wade et Britney se sont rapprochés et qu’ils ont commencé à coucher ensemble.

Il y avait des rumeurs, sur quoi vous basiez-vous ?
Quand les médias ont commencé à en parler, j’ai encore posé des questions à Wade. Je lui ai demandé si c’était vrai. Il m’a dit : « je te jure que ce n’est pas vrai ». J’ai appelé un ami commun, qui était très proche de moi et très proche de Wade, qui m’a confirmé que Wade couchait avec Britney, mais aussi avec la femme d’untel, avec une fille mineure…

Une fille célèbre, très célèbre.
Absolument. Cette personne est très crédible, j’ai donc su que Wade me mentait. J’ai immédiatement appelé Wade et je l’ai confronté à tout ce que je savais. Il a commencé à pleurer. Il m’a demandé comment je savais, qui me l’avait dit.

Il n’a jamais nié.
Il n’a jamais nié puisqu’il savait que j’étais au courant. Je lui ai donné les noms, donc il savait que j’avais toutes les informations.

Vous avez rompu.
Oui. Je ne pouvais pas continuer à être ne serait-ce qu’amie avec lui. C’était en 2000 ou 2001.

Vous aviez à peu près 20 ans. Vous aviez une relation de nature sexuelle depuis à peu près deux ans. J’essaie de comprendre l’histoire de Wade. S’il dit la vérité au sujet de Michael Jackson qui aurait abusé de lui de l’âge de 7 à 14 ans… personne ne sait vraiment comment peut réagir une victime d’abus sexuels… mais on ne parle pas de quelque chose de ponctuel, on parle d’une période qui aurait duré sept ans. Au moment où votre relation a évolué d’une façon qui semble normale et innocente, il a attendu six ans, alors qu’il aurait appris ce qu’était le sexe à l’âge de 7 ans.
Absolument, surtout que dans sa version Michael lui aurait dit que c’est ce que font les gens qui s’aiment. Donc je suis comme vous, j’aurais tendance à penser qu’il n’aurait pas attendu, puisque nous nous aimions. Nous étions très proches, nous nous aimions comme des amis, nous nous aimions comme… je ne voudrais pas utiliser des termes qui pourraient sembler exagérés… mais nous nous aimions.

Et selon votre expérience, votre relation n’était pas compatible avec ce qu’il disait avoir vécu avec Michael.
Oui, et c’est pour cela que j’ai du mal à accepter ce documentaire.

Dites m’en plus sur la raison pour laquelle c’est si difficile à accepter.
Parce que d’après ce que je sais de Wade, et d’après ce que j’ai su quand nous avons grandi ensemble, rien ne montrait qu’il pouvait être victime d’abus sexuels de cette nature, et quand il a commencé à changer, à faire des choses qui n’étaient pas bien, j’ai été capable de m’en rendre compte immédiatement.

Vous pensez que vous auriez pu vous rendre compte qu’il lui arrivait quelque chose comme ça ?
Absolument, j’en suis sûre à 100%.

Vous parliez de choses intimes.
Oui.
Et il ne vous a jamais donné aucune indication.
Rien du tout.

Je n’ai jamais été victime d’abus sexuels, mais des études disant que quand un homme a été victime d’un autre homme, surtout pendant son jeune âge, il y a un impact fort sur le psychisme, sur la confiance, et plus particulièrement sur la confiance sexuelle, mais d’après ce que vous dites de lui il avait l’air tout à fait normal, il a fait rompre Britney Spears et Justin Timberlake, et le fait d’aller vers une grande célébrité comme Britney, c’est signe d’une grande confiance.
Il l’a toujours été, extrêmement confiant, il en a toujours eu conscience, à la limite de l’égocentrisme, d’une certaine façon. Quand il veut quelque chose, il fait tout pour l’obtenir. Il n’a jamais ressenti d’insécurité ni de barrière pour obtenir ce qu’il veut.

Vous n’avez donc aucun doute sur le fait qu’il n’a jamais été agressé sexuellement.
Je n’ai aucun doute. Dans mon esprit c’est parfaitement clair, il n’a jamais été agressé sexuellement.

Pensez-vous qu’il a été agressé par Michael Jackson ?
Il n’a jamais été agressé sexuellement par mon oncle.
Jusqu’à quel point en êtes-vous sûre ?
J’en suis certaine à 100%.

Sur quoi vous basez-vous ?
Premièrement, sur mon oncle. Je connais très bien mon oncle, il n’aurait jamais pu faire ce dont l’accuse Wade. Et deuxièmement sur Wade. Je connais Wade également, je connaissais son comportement, je sais que Wade est un menteur, un manipulateur, et qu’il n’a jamais été victime d’abus. Il n’a jamais donné aucune indication allant dans ce sens. D’ailleurs ni sa mère ni sa famille n’ont jamais rien suspecté quand il était avec Michael, ils étaient là eux aussi, rien d’approprié ne s’est jamais passé, qui aurait pu mettre les gens mal à l’aise.

On pourrait vous dire que vous adorez votre oncle, que vous n’avez pas su voir les signes, que dites-vous à ce genre de personnes ?
Je leur dirais que je ne suis pas aveugle. Je ne suis pas du tout aveugle. J’étais au collège quand les premières accusations sont arrivées, en 1993, et je ne me suis jamais posé de questions, parce que je le connaissais. S’il y avait eu quoi que ce soit, quelqu’un en aurait déjà parlé et donné l’alerte. Personne n’avait encore accusé mon oncle de telles choses.

Les gens se disent que quand c’est arrivé les signes n’ont peut-être pas été interprétés, mais quand en 2013 il est sorti de nulle part et a commencé à porter ces accusations contre votre oncle Michael dans le Today Show, quelle a été votre réaction ?
J’ai été complètement choquée, c’est comme si j’avais été heurtée de plein fouet, c’est quelque chose que je n’ai pas vu venir, et je suis sûre que personne ne l’a vu venir, tout le monde savait que Wade adorait mon oncle, à quel point ils étaient proches, tout ce que mon oncle avait fait pour lui en tant que mentor ou associé, c’est quelque chose qui n’avait aucun sens. Il y a aussi le fait que Wade a postulé sans succès pour le spectacle du Cirque du Soleil, et juste après, il a sorti ces accusations.

Dans votre esprit ces deux événements sont liés ?
J’en suis sûre à 100%.

Vous avez dû vous repasser les images de cette époque où vous étiez avec lui et où selon lui les faits se seraient déroulés.
Bien sûr, l’esprit se met en marche et essaie de rassembler les choses, mais en même temps il disait s’en être toujours rappeler sans réaliser que c’était mal jusqu’à ce qu’il ait un fils. Il a parlé aussi de dépression nerveuse, je n’en avais pas entendu parler avant le Today Show, même les gens qui le connaissaient n’en avaient jamais entendu parler, mais tout le monde savait qu’il était aussi en difficulté financière. Je me souviens quand il a donné cette interview dans le Today Show. Et ce que peu de gens savent, c’est que peu de temps après la mort de mon oncle en 2009, la première semaine, sa mère m’a appelée, je ne lui avais pas parlé depuis plusieurs années…

La mère de Wade ?
Oui. Joey m’a appelée. Je n’avais plus parlé avec aucun d’entre eux depuis plusieurs années, nous nous étions quittés en mauvais termes donc je n’avais plus du tout de contacts. Quand elle a réussi à me joindre, elle pleurait, elle m’a dit être très triste que mon oncle soit décédé, qu’elle l’avait vu quelques mois auparavant pour déjeuner, et qu’elle voulait m’en faire part. Je ne trouvais pas que c’était très approprié d’aller déjeuner avec eux, je me sentais mal à l’aise, même si je respectais totalement ses sentiments et même si comprenais qu’elle se sente triste, et avant de raccrocher, elle m’a dit qu’elle voulait que je les mettre en contact avec Prince, Paris et Blanket, qu’elle pensait que les enfants devraient être avec elle, et non pas avec ma grandmère. Quand elle m’a dit ça, j’ai raccroché, mais avant je lui ai dit que les enfants devaient être auprès de leur grand-mère. Elle a essayé de me convaincre que Michael lui aurait dit que les enfants ne devaient pas rester avec leur grand-mère, ce qui n’est absolument pas vrai.

Selon vous, qu’est-ce qui se passait, c’est tellement étrange…
Elle essayait de se positionner pour rester dans la famille. J’ai raccroché, et deux ou trois heures plus tard, Wade m’a appelée. Il a été très gentil au téléphone, c’était bizarre, entendre le son de sa voix était bizarre je ne lui avais pas parlé depuis des années. « Salut Brandi, c’est Wade, comment vas-tu ? ». J’ai dit : « Ça va bien et toi comment vas-tu ? », et il m’a dit : « Tu m’as beaucoup manqué, si nous allions dîner tous les deux, nous avons vraiment besoin de nous asseoir toi et moi pour discuter, est-ce que je t’ai manqué depuis tout ce temps ? ». Je n’étais pas mariée à l’époque mais je lui ai répondu très poliment et sans agressivité : « Non tu ne m’as pas manqué, et tu es marié n’est-ce pas ? » Je ne lui ai pas caché que je savais qu’il était marié, il a pris une pause, il s’est repris et a répondu : « Oh, oui, oui, je suis marié, tu devrais rencontrer ma femme un de ces jours ». Immédiatement j’ai su ce qu’il était en train de faire. Il était en train d’essayer de me manipuler pour revenir à Prince, Paris et Blanket. Plus tard j’ai découvert qu’après m’avoir appelée ils ont appelé Taj, pour essayer d’avoir leurs entrées pour les funérailles. C’est ce genre de personnes, il ne s’arrêtent jamais, quand ils ont quelque chose en tête ou quand ils veulent obtenir quelque chose, ils font tout pour l’obtenir et empruntent tous les chemins possibles pour l’obtenir.

Laissez-moi interpréter ce que vous dites. C’est vraiment fascinant, et important pour comprendre la crédibilité de Wade et celle de sa mère dans le film Leaving Neverland, ce que vous dites, c’est que quand Michael est mort ils ont paniqué, parce qu’ils ont toujours eu une relation avec Michael, c’était la personne qu’ils allaient voir quand ils avaient des problèmes ou besoin d’un travail, et à sa mort tout cela a disparu, personne ne s’attendait à ce qu’il ne soit plus là, et ils essayaient désespérément de trouver un moyen de rester dans les parages.
Absolument.

C’est comme ça que vous interprétez les choses.
Oui, à 100%, je l’ai immédiatement interprété de cette façon à l’époque, et encore plus maintenant. Quand j’ai entendu il y a quelques années qu’il avait des problèmes d’argent je n’étais pas surprise. Il n’avait pas eu le poste qu’il voulait, et il ne savait pas comment approcher Prince, Paris et Blanket.

Les portes s’étaient fermées au niveau professionnel, Michael n’était plus là pour l’aider, évidemment il ne pouvait pas se tourner vers vous puisqu’il vous avait trompée, et quand cette histoire est arrivée avec le Cirque du Soleil, il y a une vidéo de lui où il dit qu’il a le job.
Oui, il dit que c’est dans la poche.

Savez-vous pourquoi il n’a pas eu le poste ?
Non je ne sais pas. Honnêtement je ne sais pas pourquoi.

OK. Michael Jackson était le fil rouge de sa carrière… il s’est grillé auprès de Justin Timberlake, il s’est grillé auprès de Britney Spears… il n’a pas pensé que le fait qu’il vous ait trompé puisse avoir un impact négatif sur Michael ?
Il n’y a pas pensé, il ne réfléchissait pas, quand il faisait quelque chose il ne savait même pas qu’il le ferait cinq minutes avant.

Avez-vous dit à Michael ce que Wade vous avait fait ?
Non. Non, je ne l’ai pas fait parce que je savais qu’ils avaient une relation professionnelle, parce que je ne voulais pas interférer dans les affaires des autres. Mais j’aurais dû le faire. J’aurais vraiment dû le faire, parce que l’une des choses les plus importantes que mon oncle m’a toujours dite, c’est de veiller à ce qu’on me traite bien, et il m’a toujours dit que si un homme ne me traitait pas bien, s’il n’était pas respectueux, il n’avait rien à faire là. C’est le genre de conversations qu’on avait mon oncle et moi.

Les conseils d’un oncle.
Absolument.

Wade a dit que Michael était amoureux de lui. Alors que Michael a organisé votre rencontre, à vous et à Wade, quand Wade lui a dit qu’il avait un coup de cœur pour vous. Est-ce que cela a du sens ?
Non, aucun. Et c’est pour cette raison qu’il a intentionnellement omis d’en parler dans le documentaire. C’est pour ça qu’il a choisi de ne pas parler de moi, parce que cela anéantit tout ce qu’il dit.

Clairement, vous pensez que vous auriez dû être interviewée pour ce documentaire ?
Absolument. Si … pour être claire, est-ce que je veux avoir un lien avec ce documentaire ? Absolument pas. Mais pour que ce soit juste, oui, ils auraient dû. Pour un point de vue généraliste, oui c’est ce qu’ils auraient dû faire.

Je ne sais pas s’il connaissait votre histoire…
Je me pose la même question.
Je suis sûr que non. Je pense qu’il ne s’est même pas demandé s’il y avait d’autres éléments et une autre version de l’histoire.
Probablement pas.

Que diriez-vous… avez-vous reparlé à Wade depuis cette interview de 2013 dans le Today Show ?
Non.
Pourquoi ne lui avez-vous pas dit : « Hey mec, mais qu’est-ce qui se passe ? », pourquoi ne pas avoir fait ça avec Wade ?
Parce que je n’ai plus aucun contact avec lui.
Vous n’avez pas son numéro de téléphone.
Non, je suis sûre que je pourrais l’avoir mais je n’ai plus aucun contact avec lui. Je vois très bien quelles sont ses motivations, quel est son but. C’est l’argent. Et avec les gens qui ont cette mentalité, il n’y a rien que l’on puisse faire. Je pourrais l’appeler tous les jours pour lui dire : « Tu devrais avoir honte de toi ». Mais il ne décrochera jamais son téléphone, il fera toujours en sorte de l’éviter.

Vous pourriez lui laisser un message vocal [rires]
J’ai toujours grandi avec des gens comme ça, des gens qui essaient de se positionner dans notre entourage, dans nos vies, c’est quelque chose dont j’ai l’habitude.

Je comprends ce que vous voulez dire, ce que ça doit être de vivre cette vie, ce n’est pas une vie normale, on essaie toujours de tirer avantage de votre nom de famille. Si vous aviez l’opportunité de parler à Wade, que lui diriez-vous maintenant ?
Je lui demanderais vraiment s’il n’a pas honte de lui. Je lui dirais qu’il a tort de faire ça, que s’il avait besoin de quelque chose il aurait pu demander, au lieu de gâcher la vie de tout le monde.

Beaucoup ont trouvé sa performance… je ne sais pas si on peut parler de performance… plutôt son témoignage, très convaincant, il se montre très ému, il raconte une histoire très très détaillée, que diriez-vous aux personnes qui ne connaissent pas Wade et qui se diraient : « Wow, personne ne peut mentir avec autant de détails, et mentir en étant si convaincant pendant si longtemps face à une caméra« , que leur diriez-vous ?
Qu’ils ne connaissent pas Wade. Ils ne savent pas de quoi il est capable. J’ai aussi trouvé intéressant qu’il n’y ait aucune preuve dans tout ce documentaire, rien de substantiel, ils ont un scénario avec une mise en scène très graphique parce qu’ils ont quelque chose à vendre. Et je leur dirais qu’ils ne connaissent pas Wade, qu’à plusieurs reprises je l’ai vu en train d’essayer de ne pas rire, je dis bien non pas en train d’essayer de ne pas pleurer, mais essayer de ne pas rire, parce que ce qu’il disait était incroyablement ridicule.

Vous l’avez vu.
Oui, et j’en suis sûre à 100%.
Vous vous êtes dit là, il essaie de ne pas rire.
Oui, à 100%.

Vous vous rappelez de quelque chose en particulier ou en général ?
Spécifiquement, au moment où il faisait référence à quand il était un jeune garçon, il donne deux exemples, quand il évoque une pénétration anale, rien que de voir l’expression de son visage, quand on le connait on sait que cette déclaration n’est pas sérieuse. Mais il est capable de vendre son histoire à ceux qui ne le connaissent pas. Et beaucoup de gens ne connaissent pas mon oncle, ils le voient comme ce personnage de Mickey Mouse, ce n’est pas une personne réelle pour beaucoup de gens, donc il est très facile d’avaler tout ce que dit Wade.

J’ai eu un problème particulier avec cette histoire de sous-vêtements…
Je suppose oui, quand il avait 14 ans ?

Oui, quand il avait 14 ans, pour son soi-disant dernier rapport sexuel, et Michael l’entraîne dans le studio pour s’assurer qu’il s’est débarrassé de sous-vêtements qui l’incriminent, que pensez-vous de votre histoire ?
C’est absolument ridicule. A l’époque, Wade chorégraphiait plusieurs danseurs et participait à beaucoup de cours de danse, il dansait énormément, plusieurs fois par semaine, et il dit qu’à 14 ans il a subi une pénétration anale jusqu’à ce que son rectum saigne, au point d’avoir du sang sur ses sous-vêtements…

C’est bizarre, toute cette histoire est étrange, parce que premièrement si votre oncle était si terrifié à l’idée que l’on trouve les sous-vêtements, pourquoi les lui laisser, pourquoi le laisser les emporter au risque que sa mère les trouve, ça n’a pas de sens, et je ne suis pas sûr mais je crois que quand on lui demande à qui est le sang sur les sous-vêtements, il dit qu’il s’agit de celui de Michael…
Cette histoire n’a aucun sens.

Toute cette histoire… Puis le réalisateur donne une interview à Piers Morgan, et Piers lui demande quelle nouvelle preuve il a, et il fait référence aux sousvêtements comme s’il les avait réellement en sa possession.
Oui c’est vraiment très intéressant [rires]. Très très intéressant.

Pour le public, je garantis que le public s’est dit « Wow, il y a des sous-vêtements avec l’ADN de Michael Jackson dessus« 
Ce qui est intéressant c’est que Wade ne s’occupe pas de son linge, il ne l’a jamais fait, même à l’époque où nous avons rompu sa mère lavait son linge, donc sa mère l’aurait forcément trouvé il y a longtemps.

Les sous-vêtements sales sont toujours mis au centre de ce genre d’histoires, il me semble qu’on les aurait trouvés si ça avait été le cas.
Pour en revenir à la danse, il n’y a aucune chance qu’il ait pu danser comme il le faisait s’il avait été agressé de la façon dont il l’a décrit.

Vous parlez de sa mère. Sa mère est un personnage très important, elle a clairement facilité la mise en relation entre Wade et Michael, elle l’a clairement fait dans un but professionnel, ils la décrivent dans ce documentaire comme quelqu’un qui était très excité à l’idée de la relation proche entre Wade et Michael, à la fin du film elle est dévastée parce qu’elle dit avoir facilité les abus sur son fils, que pensez-vous de son rôle dans tout cela.
Honnêtement, je pense qu’elle l’a fait comme une actrice, tout comme Wade, je ne pense pas qu’elle croit cette histoire. Je me base sur le fait qu’elle était là pour voir les interactions entre Wade et Michael, Wade dit toujours qu’il était seul avec Michael et mis à l’écart de sa famille, ce qui n’était pas le cas. Elle était très impliquée avec Wade, et elle n’autorisait pas que des décisions concernant Wade se prennent sans elle. Donc elle en sait plus qu’elle veut bien le dire, et elle sait qu’il ne s’est jamais rien passé d’inapproprié. Elle a toujours aimé Michael, et j’aimerais dire que selon moi, elle était amoureuse de Michael, elle pensait que Michael avait un coup de cœur pour elle, juste parce qu’il a toujours été très doux et très gentil et elle l’a pris pour quelque chose de plus, mais il était tout le temps comme ça, et je pense que Joey sait que rien de tout cela n’est vrai.

Quand ils parlent dans le film du début de leur relation, elle semble très heureuse qu’ils aient eu cette relation.
Absolument.
Vous pensez la même chose.
A 100%. Elle ne peut pas le cacher.

Je suis père, et en tant que mère, après avoir appris que son fils a été victime d’abus pendant sept ans, elle ne peut pas se montrer aussi heureuse ! Donc vous pensez qu’elle joue la comédie à la fin du film quand elle prétend être horrifiée par ce que Michael a fait.
Absolument.

A mon avis, personne n’a anticipé l’impact de cette affaire, pas même HBO.
Au début quand cette affaire est sortie en 2013, je ne pensais pas que ça irait si loin. Je n’avais pas du tout connaissance de ce documentaire avant qu’il soit diffusé au festival de Sundance et que HBO annonce sa diffusion. Mais j’ai su immédiatement qu’il n’y aurait qu’une seule version de l’histoire. L’Estate et la famille ont pensé que l’affaire s’éteindrait toute seule, qu’il ne fallait pas y accorder trop d’attention. Wade n’a aucune preuve, rien de ce qu’il dit ne peut être prouvé. Maintenant, je pense différemment parce que je connais bien Wade, et j’ai senti qu’il était temps de parler. Je veux que Wade sache que les gens veulent la vérité.

Pouvez-vous dire en quelques mots pourquoi Wade ment.
Honnêtement, pour dire les choses rapidement, parce que Wade est un menteur. Il l’est absolument. Je ne vous demande pas de me croire, faites des recherches sur Michael et faites des recherches sur Wade. Beaucoup ne se rappellent pas de 1993, ou de 2005, quand il a été innocenté de toutes les charges, beaucoup portent de l’intérêt à ce que dit Wade aujourd’hui. Je leur demande de remonter le temps et de faire des recherches.

Vous croyez à 100% que Wade est un menteur et vous croyez à 100% que votre oncle n’était pas un pédophile.
Absolument.

Votre oncle a eu une vie unique, personne n’a vécu ou expérimenté la même vie que lui. Comment expliquez-vous au gens le fait qu’il dorme avec des enfants, qu’il ait eu des relations très proches avec de jeunes garçons, comment l’expliquez vous à ceux qui ne connaissaient pas votre oncle ?
C’est quelque chose de très difficile à expliquer. J’ai grandi à ses côtés donc pour moi c’est quelque chose de facile à comprendre, comme tous ceux qui ont grandi dans cet environnement et qui l’ont côtoyé. J’ai participé à ces soirées pyjamas, il y avait beaucoup d’enfants, nous regardions des films d’horreur, tout le monde se mettait au lit pour regarder le film. Cela n’aurait pas été pareil s’il y avait eu un enfant dans une chambre, un autre enfant dans une autre chambre. Mon oncle était comme un enfant lui-même, quand il y avait une table où les adultes s’asseyaient ensemble pour manger et une autre table pour les enfants, Michael allait toujours à la table des enfants, il restait avec ses neveux, il était très enfantin, il voulait s’amuser, il était comme ça. Pour ceux qui le connaissaient, c’est comme ça qu’il était normal. Nous regardions des films, il ne se passait rien de bizarre. Tout le monde finissait par s’endormir, et tout allait bien. Wade lui-même l’a dit deux fois, dans le cadre de deux enquêtes, il ne s’est jamais rien passé d’étrange.

Au moment où Wade a témoigné, il avait 22, 23 ans, il était déjà adulte. Il témoigne sous serment que votre oncle n’avait pas un comportement bizarre. Il sait qu’en proférant des accusations, vraies ou fausses, il y a de l’argent à gagner.
A l’époque il a résisté à la tentation. Si Michael était toujours vivant, il n’aurait jamais fait ça. Aujourd’hui, il n’a plus à se sentir désolé pour lui puisqu’il n’est plus là.

Il aurait pu mettre son agresseur derrière les barreaux, il aurait été un héros pour beaucoup de monde.
Je pense qu’il était fiancé à l’époque, il était très excité à l’idée de présenter sa fiancée à Michael, et il voulait se marier au ranch, là où les abus auraient selon lui eu lieu.

Une fois que Michael est décédé en 2009, il a essayé de s’assurer que la famille Jackson n’allait pas l’abandonner. Mais selon moi, une fois que son agresseur est mort, c’est terminé, on ne rappelle pas.
Absolument. Je suis d’accord à 100%.

Merci de m’avoir accordé votre temps, et pour nous avoir donné votre version de l’histoire. Que diriez-vous pour conclure ?
S’il-vous-plaît, avant de croire quoi que ce soit, faites des recherches par vous-mêmes. Vérifiez les faits.

Un documentaire est défini comme un genre cinématographique et télévisuel d’un film qui a pour but de restituer des preuves de l’existence de faits historiques afin d’en établir une description minutieuse.

Dan Reed, le réalisateur de Leaving Neverland, a de son côté fait le choix de balayer d’un revers de main la définition de l’art auquel il s’est attaché pour ne proposer, avec ce film, qu’une narration à sens unique et orientée.

En effet, et il le reconnait dans diverses interviews, Dan Reed a réalisé ce documentaire sans faire appel à des analystes, des spécialistes de la police ou de la justice et encore moins toute personne pouvant aller à l’encontre de son choix et des affirmations des protagonistes présents dans son film.

Pire! Une information écrite en une seule phrase sur deux petites lignes, apparaît à la fin de la première partie du documentaire afin de préciser que deux enfants nommés, à savoir Brett Barnes et Macaulay Culkin, ont constament dit qu’ils n’avaient jamais eu un seul contact sexuel avec Michael Jackson et ce sans montrer leur témoignage à l’écran.

Si Dan Reed avait réellement voulu démontrer la culpabilité de Michael Jackson, la moindre des choses voudrait qu’il ait pris contact avec les deux enfants devenus adultes qu’il nomme dans son film. Or, nous avons appris, via la lettre de l’avocat de Brett Barnes à HBO, qu’à aucun moment, Dan Reed, ni aucune personne derrière la réalisation de ce film, n’a essayé de prendre contact avec Brett Barnes afin de savoir si sa version des faits pouvait avoir changé !

Si cette manière d’agir est très surprenante, elle l’est d’autant plus que Dan Reed a déjà réalisé un film documentaire au sujet de la pédophilie en 1994 (The Paedophile Hunter) dans lequel on retrouve parmi la liste des personnes présentes dans le film:

– Jim Gamble, qui a plus de trente années d’expérience dans le secteur de la protection de l’enfance au Royaume-Uni. Il a même été le directeur général du centre contre l’exploitation des enfants et la protection en ligne.

– Hugh Davies, dont sa spécialité est le droit pénal et renommé comme possédant une vaste expérience dans la poursuite et la défense d’infractions les plus graves. Hugh Davies avait été chargé de conseiller l’enquête sur le décès d’Alexandre Litvinenko, cet ancien officier russe du KGB qui aurait été empoisonné par du polonium 2010 à Londres en 2006. Et en ce qui concerne sa spécialité dans la matière qui nous regarde, Hugh Davies a été récompensé en 2011 pour services rendus à des enfants et à des adolescents, ce qui témoignait de son rôle de conseiller juridique volontaire auprès du Centre de lutte contre l’exploitation et de protection en ligne des enfants (CEOP).

-Jon Brown, qui fut directeur opérationnel des services à l’enfance avec Action for Children. Depuis avril 2010, il était responsable de la stratégie et du développement au sein de la NSPCC, contribuant à faire avancer la nouvelle stratégie organisationnelle en matière de violence sexuelle. Depuis octobre 2015, il est responsable du développement et de l’impact.

– Corine de Ruiter, qui est professeure de psychologie judiciaire à l’Université de Maastricht et dont les recherches portent sur la relation entre les troubles mentaux et la violence, le développement et la prévention du comportement antisocial chez les jeunes, le traitement des troubles du comportement antisocial chez les enfants et les adultes, et l’évaluation du risque de violence future, y compris la violence domestique, sexuelle et les abus envers les enfants.

Si dans le premier documentaire de Dan Reed, on peut lire la présence d’analystes et des professionnels de la sécurité, absolument rien de cela n’a été réalisé pour Leaving Neverland, ce qui porte à questionnement.

Pourquoi Dan Reed n’a-t-il pas intentionnellement fait appel à ces spécialistes, qui plus est sachant qu’il avait déjà fait appel à de telles personnes par le passé ?

Mais ce n’est pas tout. Non seulement Dan Reed n’a pas fait appel à des spécialistes ou des professionnels de la police, du milieux médical voir des services sociaux, mais il n’a fait appel à aucun juriste, aucun avocat, et surtout à aucune personnes parmi les nombreuses personnes ayant fréquentés Michael Jackson par le passé dont Brett Barnes qui est pourtant référencé dans le documentaire.

Quand aux procès intentés par Wade Robson et Jales Safechuck contre l’Estate, MJJ Productions Inc et MJJ Ventures Inc, pas une phrase ni une seule explication ne figure dans le film.

Est-ce qu’il n’aurait pas été interessant d’avoir le témoignage des personnes qui ont auditionné Wade Robson ou James Safechuck lorsqu’ils avaient soutenu que Michael Jackson ne leur avait jamais rien fait de mal ?

Est-ce qu’il n’aurait pas été interessant, même en se mettant dans l’aspect accusatoire de la question, de savoir si ces personnes présentes lors de l’audition n’avaient rien décelé sur une attitude des deux protagonistes qui aurait pour révéler un doute sur leur sincérité à l’époque ?

Est-ce qu’il n’aurait pas été interessant, toujours dans le cadre des auditions des enfants ayant fréquenté Michael Jackson, de savoir si les personnes présentes aux auditions auraient décelé une attitude chez les autres enfants pouvant laisser croire qu’il puisse y avoir le moindre doute dans le fait qu’ils innocentent eux aussi Michael Jackson ?

Tant de questions encore qui auraient pu être posées mais qui ne l’ont pas été, préférant délibérément, proposer une narration à charge et contenant, non pas des analyses ou des témoignages de professionnels en la matière, mais plutôt une description minutieuse d’actes de pédophilie dans un langage tellement cru qu’aucun autre documentaire ne l’a certainement déjà fait auparavant.

On en viendrait presque à croire que la manière dont ce documentaire est présenté, devrait elle aussi, faire l’objet d’un examen minutieux des organismes et autres spécialistes en la matière.

Dans une interview accordée à ABC News, Grace Rwaramba a déclaré que Wade Robson voulait se marier à Neverland.

Grace Rwaramba

Après avoir défendu Michael Jackson en 1993 et en 2005, après avoir fait des pieds et des mains pour que lui et sa famille puissent assister aux funérailles télévisées du Roi de la Pop, après avoir eu une page entière dans le livre luxueux The Official Michael Jackson Opus ou il rend hommage à son mentor Michael Jackson, après avoir voulu être le chorégraphe du spectacle du Cirque du Soleil en hommage au Roi de la Pop voilà qu’on apprend encore une incohérence en rapport aux accusations qu’il porte aujourd’hui dans le documentaire Leaving Neverland: Wade Robson voulait se marier à Neveland avec celle qui allait être sa future femme, Amanda Rodriguez.

Grace Rwaramba qui a déclaré: « Pourquoi quelqu’un qui prétend avoir été agressé pendant plus de sept ans voudrait-il avoir l’un des événements les plus sacrés de sa vie se dérouler dans la même propriété que les attaques qui auaient eu lieu contre lui ? » raconte que Wade Robson avait demandé l’autorisation d’organiser son mariage à Neverland, en plein procès pénal de Michael Jackson en 2005.

L’ancienne nourrice des enfants de Michael Jackson qui travailla pour lui pendant quelques 17 ans donne des précisions sur la famille Robson et cette épisode non négligeable :

Je connais bien Wade Robson et sa famille. J’ai rencontré Joy Robson pour la première fois au début des années 90, lorsque j’étais chez MJJ Productions. Fin 1994, j’ai assisté à la soirée de sortie du premier album de Wade en Californie. Je me rappelle distinctement que Joy a dirigé cet événement comme si sa vie en dépendait. Après cette soirée de sortie, je n’ai plus revu les Robson avant le début de 1997, lorsque Wade a rejoint plusieurs autres familles à Neverland après la naissance de Prince.

Au fil des ans, j’ai appris à connaître les Robson lors de leurs nombreuses visites au ranch. Neverland était un endroit enchanteur où les majordomes, les cuisiniers, les femmes de chambre, les gardiens de zoo, les jardiniers et les autres membres du personnel faisaient en sorte que chaque client se sente comme un roi, et que tous les chanceux le visitent!

La seule chose qui a été constante chez les Robsons au fil des ans, c’est la détermination acharnée de Joy à transformer Wade en une star … Quand tous les autres enfants, y compris Michael, partaient en bagarre ou en regardant un film au théâtre, Joy entraînait Wade en danse et demandait de temps en temps à Michael de lui donner des conseils.

À une de ces occasions, Michael était assis à côté de moi alors que je regardais Prince et que nous regardions la pratique de Wade sous l’inspection ciblée de Joy. Il m’a dit: « Elle me rappelle Joseph », se référant à l’obsession de son père pour la perfection. À l’insu de Joy, c’était son surnom. Michael avait un surnom pour tout le monde. C’est la seule fois où je l’ai entendu comparer quelqu’un à son père. En outre, malgré son passé compliqué avec Joseph, il considérait cette observation comme un compliment.

L’ambition et l’intérêt personnel des Robson étaient sans bornes… Plusieurs mois avant l’acquittement de Michael pour toutes les accusations le 13 juin 2005, il est rentré chez lui après son procès et m’a informé que je devrais m’attendre à un appel de Wade. Lorsque Wade a appelé le ranch, la sécurité a passé l’appel vers la chambre de Paris où Michael et moi avons passé la majeure partie de notre temps à nous préparer pour le lendemain.

Je l’ai mis sur le haut-parleur du téléphone. Il m’a informé que Michael lui avait conseillé de me contacter pour savoir si son mariage avec Amanda, pourrait se réaliser à Neverland à l’automne. J’ai été choqué de voir à quel point la demande était insensée. Michael était assis à côté de moi.

Vous savez Grace, Neverland est si spéciale pour ma famille et pour moi… Michael a été comme un père pour moi, et cela signifierait beaucoup si Amanda et moi pouvions se marier à Neverland. J’ai dit à Wade que ce n’était pas le bon moment, lui rappelant que Michael était au milieu du combat pour sa vie.

Quelques jours plus tard, j’étais à Santa Barbara en train de faire des courses lorsque Joy a appelé avec la même demande. Auparavant, j’avais aidé Wade à obtenir l’autorisation de filmer une vidéo musicale à Neverland, ce qui était un grand avantage compte tenu de la politique stricte relative à l’absence de caméra. Je me souviens d’avoir répondu avec une sévérité « vous attendez-vous sérieusement à ce que je demande à Michael, tout de suite – pendant le procès – si vous pouvez utiliser le ranch pour le mariage de Wade? » Après un moment de tension inconfortable, elle a cédé et a raccroché au téléphone.

Grace Rwaramba, que les fans de Michael Jackson connaissent bien, a travaillé en tant que directeur du personnel et assistant du Roi de la Pop en 1992 et est devenu la nourrice de ses enfants à partir de la naissance de Prince. Elle soulève enfin l’incohérence de l’attitude de Wade Robson en rapport avec les accusation d’aujourd’hui: « Ce que je ne comprends pas, c’est pourquoi Wade continuerait volontairement et systématiquement à revenir et à amener ses amis et ses proches dans un lieu propice aux attaques présumées jusque dans sa vie adulte?« 

Source: ABC News

Brian Oxman, l’avocat qui avait pris la déposition de Wade Robson lors du procès de Michael Jackson en 2005 affirme que le danseur australien et son co-accusateur James Safechuck mentent et recherchent simplement « la gloire et l’argent ».

Brian Oxman, à la droite de Michael Jackson le 25/03/2005.

Dans une interview accordée à DailyMailTV, celui qui fut l’un des avocats de Michael Jackson raconte comment il avait eu de nombreux entretiens téléphoniques avec Wade Robson, afin de faire entendre son témoignage avant le procès de 2005 ou il déclarait alors à plusieurs reprises « Michael n’a jamais abusé de moi. »

Brian Oxman a déclaré qu’à chaque moment de sa déposition à la barre, Wade Robson était inflexible sur le fait que Michael Jackson ne l’a jamais touché ni à aucun enfant. « Wade et moi avons discuté des détails explicites des allégations et de tout ce qu’il aurait pu juger inapproprié, mais il a toujours gardé le récit de son histoire selon lequel Michael était innocent de ces accusations. »

Brian Oxman insiste sur le fait qu’aucun accord monétaire secret n’a été conclu avec Robson, mis à part le paiement des frais de voyage : « Il s’agissait simplement du paiement des frais raisonnables engagés par un témoin pour assister à la réunion, ce qui est prévu par la loi et nous nous en tenons aux limites éthiques, » a-t-il déclaré. « Cela a été strictement arrangé par des avocats, pas par Michael… Michael, ni aucun membre de l’équipe juridique ne lui a payé un centime pour témoigner ou pour parler positivement de Michael. »

« Et toute suggestion selon laquelle Michael aurait eu un contact avec le témoin à ce moment-là pour le contraindre est également absurde, car ce serait une influence indue. Sous mes instructions, ils ne se sont pas rencontrés ni discutés. »

En rapport au témoignage de 2005 Brian Oxman affirme que « Cela montre clairement que les deux hommes sont des menteurs. Robson a dit à la cour la même chose qu’il m’avait dite plusieurs fois auparavant et qu’il avait juré sur la Bible. Donc, pour qu’il change cette histoire toutes ces années plus tard, il nous a tous menti, y compris le tribunal – et c’est un parjure. Mais c’est un cas tellement ancien que la police n’agira pas. Et je compte au moins six crimes s’il dit vraiment la vérité maintenant. Je ne le crois tout simplement pas. Même s’il avait maintenant raconté sa version des faits, il aurait été mis en accusation parce qu’il avait déclaré à la police en 1993 que Michael ne l’avait pas maltraité.

J’aurais adoré le regarder dans ses yeux et le contre-interroger pour une émission de télévision. »


L’avocat a également déclaré que ce documentaire n’est pas équilibré car c’est une attaque contre un homme mort et c’est une honte qu’ils aient la garantie que personne ne les affrontera.

« Le Michael Jackson que je connaissais n’était pas un abuseur d’enfants et je l’ai connu tout au long de sa vie. » a-t-il déclaré.

Concernant le procès de 2005, Brian Oxman a déclaré que l’épreuve et le bilan du procès ont entraîné Michael Jackson dans une spirale descendante qui s’est terminée par son décès le 25 juin 2009. « Michael ne s’est jamais remis du procès de 2005. C’était le début de la fin pour lui… Il a été acquitté et innocenté de chaque chef d’accusation, mais les dégâts ont été causés mentalement et physiquement… Michael ne pouvait s’empêcher d’y penser; ça le tourmentait tous les jours comme il a revécu ces moments de la cour… »

Cela l’a détruit – son esprit, son étincelle, sa vision de la vie, ses amitiés… et a accru sa dépendance aux médicaments pour échapper à ces flashbacks… Les dommages psychologiques et psychiques ont été trop important et il est mort au bout de quatre ans… Michael était innocent dès le début. Il n’aurait même jamais dû être à la barre.

Source: MSN.

Après un article paru hier sur le Figaro.fr ou enfin, la parole est donnée à autre chose qu’une information à sens unique, le site du célèbre journal met aujourd’hui en ligne une interview d’un français qui a aussi dormi à Neverland.

Souhil Giroud qui avait alors 19 ans, donne les détails de sa recontre et explique l’ambiance à Neverland. Une vidéo dont la presse devrait s’inspirer pour essayer de comprendre, un peu tardivement, qui était Michael Jackson.


Vous pouvez voir la vidéo sur le site du Figaro. Ensuite, vous pourrez découvrir son témoignage en entier ici.

Charles Thomson est un journaliste anglais primé à plusieurs reprises dont la dernière récompense fut un Ray Fitwalter Award pour le journalisme d’investigation en 2018. S’il a souvent reçu des éloges pour son journalisme d’investigation ainsi que ses reportages judiciaires, ses récits ont été publiés par des médias tels que The Sun , The Mirror , The Guardian , MOJO , Wax Poetics et Huffington Post .

A l’occasion de la sortie de Leaving Neverland, il a été interviewé par la radio BBC dans le cadre de l’émission BBC Radio Kent The Wake Up Call dans laquelle il est abordé sur le fait de savoir s’il est toujours correct de diffuser la musique de Michael Jackson mais surtout sur ce qu’il pense de cette histoire.

Si vous pouvez écouter l’interview dans sa version originale sur You Tube, nous vous en proposons la traduction ci-après :

Le débat fait rage à savoir s’il est correct de diffuser la musique de Michael Jackson, de l’écouter ou de l’apprécier après les accusations selon lesquelles il aurait abusé de jeunes enfants. Parlons-en maintenant avec Charles Thomson, journaliste d’investigation qui a fait des recherches sur les affaires accusant Michael Jackson depuis 2005, en interviewant des membres de la défense, et trois membres du jury pendant ces procès. 

Donc aujourd’hui vous en savez beaucoup Charles, et je suppose qu’il est juste de dire que ces accusations ne sont pas nouvelles à l’encontre de Michael Jackson, elles surviennent encore et encore, donc pourquoi cette fois ces accusations changent tout au regard de sa musique ?

Et bien c’est exactement cela, ces accusations ne sont pas nouvelles, ces hommes poursuivent la succession de Michael Jackson pour essayer d’obtenir des centaines de millions de dollars depuis ces six dernières années, et ce procès qui dure maintenant depuis six ans a généré des milliers de pages de documents juridiques qui au fil de l’eau ont sévèrement discrédité ces deus hommes, qui n’ont cessé de changer leur récit. Wade Robson a donné au moins quatre versions contradictoires du moment où il a soi-disant été agressé pour la première fois. En réalité Wade Robson a été pris en flagrant délit de mentir sous serment pendant ce procès, de manière si flagrante que le juge a rejeté son témoignage tout entier, disant qu’aucun juré rationnel ne pourrait croire son récit…

Le fait qu’il ait à peu près cinq ans quand c’est arrivé n’est-il pas une sorte d’argument pour dire qu’il pourrait avoir les idées confuses, ou que sa mémoire pourrait être un peu confuse ?

Non, non, cela va bien au-delà, par exemple il a été forcé, dans le cadre de sa plainte, de fournir en tant que preuves tous ses e-mails, et ces e-mails révèlent qu’alors qu’il était en train de construire sa plainte, il recherchait d’autres personnes qui auraient pu accuser Michael Jackson, il leur envoyait des e-mails. Il a aussi trouvé un vieux tabloïd qui racontait une histoire sur lui, il l’a envoyé par e-mail à sa mère en lui demandant si elle s’en souvenait et si tout cela était vrai, et sa mère a répondu par e-mail, mot pour mot, « et bien, rien de tout cela n’est vrai », alors que plus tard Robson a inclut cette histoire dans son récit malgré tout, il y a donc des preuves évidentes que ces types ne disent pas la vérité. Comme je l’ai dit nous ne parlons pas d’histoires qui changent en quelques décennies, nous parlons de quelqu’un qui est arrivé très récemment, ces dernières années, et qui change régulièrement son histoire, et c’est d’ailleurs valable aussi pour l’autre accusateur.

Charles, cette affaire est encore en cours aux Etats-Unis n’est-ce pas ? Quand cette affaire sera-t-elle conclue ? Quand ces preuves seront-elles étudiées ?

Ces deux hommes ont vu leurs plaintes rejetées à deux reprises devant les tribunaux, mais ils sont en pleine procédure d’appel, et il est important de noter que Leaving Neverland omet toutes ces informations, il dure quatre heures dans sa durée originale, et à aucun moment au cours de ces quatre heures, il n’évoque même pas pendant cinq secondes le fait que ces hommes poursuivent actuellement la succession de Michael Jackson pour des centaines de millions de dollars. Le réalisateur s’appelle Dan Reed, il a donné de nombreuses interviews où il a admis que le documentaire était extrêmement partial, qu’il avait décidé de ne raconter que l’histoire de ces deux hommes et de ne pas enquêter sur leurs accusations, de ne prendre en compte aucune espèce d’opposition, mais d’inclure dans son documentaire ces hommes que Robson a particulièrement nommés d’autres garçons, qui selon lui étaient destinés à les remplacer, et ces garçons sont maintenant des hommes, et ils réfutent absolument tout cela, à tel point que l’un d’entre eux envisage de poursuivre le réalisateur, il a en tous cas annoncé qu’il allait porter plainte, ils disent on ne nous a donné aucun droit de réponse, ce que vous avez dit sur nous dans ce documentaire n’est pas vrai.

Que vous croyiez ou non ces dernières accusations, vous savez qu’ils sont venu avec leur histoire, et je sais que vous avez fait des recherches, pensez-vous que la réputation de Michael Jackson soit ternie au point que nous ne devrions plus diffuser sa musique sur BBC Radio Kent ?

Non, non, nous vivons dans une société civilisée, avec un système judiciaire, nous croyons en un système du jury, et si nous ne croyons pas en un système de jury, alors nous vivons en anarchie. Michael Jackson a été examiné minutieusement pendant un procès public long de cinq mois qui l’a presque tué, et qui en définitive l’a vraiment tué par le traumatisme qu’a été ce procès. Et il a été complètement innocenté par un jury impartial. Pendant ce procès ils ont parlé des accusations de Jordie Chandler, et il a été innocenté de tous les chefs d’accusation. Ces deux hommes n’ont pas d’accusations crédibles, leurs accusations ne soutiennent aucun examen minutieux, il existe énormément de dossiers publics qui fournissent des informations qui les affaiblissent. Aucune culpabilité n’est supposée sans preuve et sans le très fameux doute raisonnable.

Il est en effet très intéressant d’avoir discuté avec vous ce matin, merci Charles Thomson.

Traduction: PYC

M6 a finalement décidé de diffuser le documentaire Leaving Neverland dans une soirée spéciale présentée par Nathalie Renoux le Jeudi 21 Mars à partir de 21h00.

Comme cela avait été suggéré dans la lettre du collectif MJ Factuel adressée à la chaîne française, nous attendons de sa part un minimum d’investigation au regard des accusations portées contre Michael Jackson dans ce documentaire à charge.

Contre toute attente, M6 avait alors décidé d’intituler ce documentaire « Michael Jackson: La parole des victimes ».

On y découvrait donc l’intention que donnait la chaîne et l’effet qu’elle comptait produire avec ce titre choisi. En effet, ce titre bien réfléchi et présenté ainsi, ne laissait aucune place à une quelconque présomption d’innocence digne de toute déontologie journalistique.

Au lieu de cela, c’est une fois encore le sensationnel qui primait et l’on est en droit de se demander si M6, à l’image de nombreux médias semblant s’embaler sur la toile, n’était pas en train de faire l’erreur, une fois de plus dans l’histoire de la vie et maintenant après la mort de Michael Jackson, de faire parti intégrante de cette machine médiatique qui a par le passé, et encore aujourd’hui, voulu à tout prix faire du sensationnel avec Michael Jackson.

Entre temps, les fans se sont organisés, ici avec MJ Factuel et là par des initiatives multiples dont l’une d’entre elles consistait et consiste encore à contacter le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) afin de demander à ce que ce documentaire ne soit pas diffusé puisqu’il est uniquement accusatoire. Ailleurs, à Londres par exemple, les fans ont manifesté devant la chaîne de télévision anglaise qui diffusera le documentaire.

M6, qui n’explique pas son choix, a décidé aujourd’hui de modifier son titre de départ pour reprendre le titre original du documentaire Leaving Neverland. Une marche arrière qui a peut-être été dictée par un tout petit bruit de musique provenant de l’action des fans ou, nous le préférerions, de quelques investigations que la chaîne aurait pu faire. Malheureusement, la chaîne M6 persiste à présenter ce film comme « Le documentaire événement qui raconte la face cachée de Michael Jackson. »

Quoiqu’il en soit, le communiqué de dernière minute concernant la diffusion de Leaving Neverland sur M6 le Jeudi 21 mars à partir de 21h00, annonce le titre définitif des émissions programmées :

  • 21h00 : Michael Jackson : Leaving Neverland – 1ère partie
  • 22h50 : Michael Jackson : Leaving Neverland – 2ème partie
  • 00h35 : Michael Jackson : Leaving Neverland – le débat

Les horaires présentés prenant en compte les coupures publicitaires, le documentaire ne sera donc pas diffusé dans son intégralité et nul ne sait encore quelles parties seront supprimées ni pour quelles raisons. Par contre, nous apprenons par un article du Parisien, qu’ M6 va déconseiller cette soirée aux moins de 12 ans et que le débat ne devrait durer qu’une trentaine de minutes. Il va sans dire que ces trente minutes seront largement insuffisantes pour qu’un réel débat puissent se réaliser convenablement.

En effet, après environ 3 heures d’images accusatoires dans un documentaire à charge ne proposant aucune présomption d’innocence, comment un débat de trente minutes peut essayer de faire en sorte que la balance de la justice soit équilibrée ?

Nous rappelons que dans ce documentaire ne figure aucun spécialiste de la criminalité enfantine, aucun analyste et que le réalisateur a fait le choix de proposer un langage extrêmement cru (dont on se demande comment M6 va oser pouvoir en diffuser les détails). Le choix d’une diffusion le jeudi n’est pas anodin car c’est un jour de la semaine où ce type de programme est autorisé avant 22h, contrairement aux mardi, vendredi, samedi et veilles de jours fériés.

Si nous ne connaissons pas encore la liste des invités à débattre de ce documentaire, il aurait été « juste » de donner la parole à plusieurs invités prenant la défense de Michael Jackson ou au moins, apporter des éléments contradictoires. Le temps imparti étant manifestement insuffisant, des doutes sur les intentions d’M6 persistent malheureusement.

N’oubliez pas de suivre MJ Factuel sur Facebook.

Brad Sundberg, qui a travaillé longtemps pour Michael Jackson, a posté hier un message sur sa page Facebook personnelle. S’il n’écrit pas souvent des choses à propos de Michael Jackson sur cette page, il a tenu à faire part de ses réflexions sur le documentaire Leaving Neverland, au moment ou les médias et Oprah Winfrey lancent leurs engins destructeurs à sens unique, car il sait que de meilleurs jours sont à venir.

Voici pour vous la traduction de son message:

Un petit mot spécialement destiné à mes amis qui ne se considèrent pas comme des fans de Michael Jackson et qui pourraient être curieux de savoir si son nom fera de nouveau la une des journaux.

Beaucoup d’entre vous savent que j’ai passé 18 ans de ma vie à travailler avec ce gars en studio, chez lui, lors de tournages de films, etc.

Au cours des sept dernières années, j’ai organisé environ 170 événements, conférences et séminaires sur le style de travail, les techniques de composition, d’enregistrement et de mise en scène de Michael, devant près de 6000 invités dans 17 pays.

Je suppose que de manière légèrement inattendue, Michael continue de faire partie de ma vie, même une décennie après sa mort.

HBO a malheureusement décidé de diffuser un film ce week-end avec de terribles allégations, de la part de deux hommes qui affirment avoir été maltraités par Michael. On prétend même que cela s’est passé dans un studio où j’étais présent. Il va sans dire que les cinéastes n’ont pas demandé à me parler – ni à aucune des équipes de cette époque.

Je ne suis pas ici pour vous convaincre de l’innocence de Michael ou pour vous prier de ne pas regarder le film. Je vous épargne de longs paragraphes sur les enfants de Make-A-Wish et sur les victimes de brûlures qui étaient des invités réguliers à Neverland. Ou les tweets méchants qui m’ont été envoyés la semaine dernière.

En tant qu’ami, je veux simplement que vous sachiez ceci: s’il y avait une cellule dans mon corps qui croyait d’une manière ou d’une autre que Michael pouvait causer un préjudice irréparable à un enfant, je mettrai immédiatement fin à mes séminaires et me placerai côte à côte avec ces deux hommes. Ce n’est pas le cas.

Michael est une blague médiatique, je comprends.
Il avait une grande roue dans son jardin et était ami avec un chimpanzé.
Il aimait Disney, les films et le maïs soufflé à la sauce piquante.

Il était aussi bon pour moi et pour ma famille.
Il était doux, généreux et remarquablement talentueux.
Il avait un code moral inhabituel dans l’industrie de la musique, et je pense que cela fait partie des raisons pour lesquelles il s’entend si bien avec moi.

Je n’étais pas avec lui 24/7.
Je ne peux pas prétendre connaître son cœur, pas plus que je ne pourrais le faire avec aucun de vous, mes amis.

J’en sens le poids – c’est une cible facile, à l’époque et maintenant.

Mais je le soutiens, après mes innombrables heures passées en studio, chez lui, dans des bandes-annonces, des tournages vidéo et dans les coulisses.

J’ai témoigné en son nom devant un tribunal fédéral – et je le referais demain.

Je le soutiens non pas parce qu’il était célèbre, mais parce qu’il était mon ami.

Au cours de ces 18 années, il n’y a jamais eu un seul moment où j’ « ai détourné les yeux ». Pas une seule fois.

Au cours de ces 18 années, je n’ai jamais vu, entendu ou même senti un soupçon de quelque chose d’assez inapproprié. Rien.

Si je pensais que lui – ou quiconque – faisait du mal à un enfant, j’aurais été le premier à appeler la police.

Merci d’avoir pris le temps d’entendre mon point de vue. Je serai heureux de discuter plus en détail si cela vous intéresse, mais mes séminaires se poursuivront comme prévu et je suis fier et reconnaissant de l’amitié que j’avais avec lui.

Merci encore

Brad

Comme vous le savez, Brad Sundberg sera de retour à Paris les 22 et 23 mars prochain pour son séminaire « In The Studio With Michael Jackson ». Les réservations se font sur la page spéciale prévue à cet effet.

Pour soutenir leur thèse d’abus par Michael Jackson, Wade Robson et James Safechuck utilisent dans le film Leaving Neverland, le nom d’un autre garçon ayant côtoyé Michael Jackson dans les années 1990. Il s’agit de Brett Barnes. Wade Robson, affirme dans le film que M. Barnes « l’a remplacé » comme victime de Michael Jackson, affirmant au passage que ce dernier aurait été une autre « victime » de Jackson.

Mais Brett Barnes nie catégoriquement tout acte déplacé par Michael Jackson et continue de clamer l’innocence de la star, comme il l’a fait durant le procès de 2005 ayant conclu à l’innocence de Michael Jackson. L’avocat de Brett Barnes vient de faire parvenir un courrier officiel aux dirigeants de HBO les mettant en demeure de retirer toute allusion à Brett Barnes de ce documentaire. « Que vous produisiez un film laissant clairement entendre que M. Barnes avait été agressé sexuellement par l’un de ses meilleurs amis est scandaleux. Le fait que personne n’ait même tenté de le contacter pour lui poser des questions à propos de ces accusations est encore plus grave. » a-t-il mentionné dans le courrier dont vous pouvez lire la traduction ci-après.

Grodsky & Olecki LLP

2001 Wishire Blvd
Suite 210
Santa Monica
February 26,2019

BY E-MAIL AND FEDERAL EXPRESS

Richard Pleper
Chief Executive Officer
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RE: Leaving Neverland – Demande de suppression des noms de Brett Barnes et de toutes apparence

Cher M. Pleper,
Ce cabinet est l’avocat de Brett Barnes. Nous avons appris que le film Leaving Neverland, qui devrait bientôt être diffusé sur les ondes de HBO, Channel 4 et d’autres, laisse la fausse impression que M. Barnes a été agressé sexuellement dans son enfance par le chanteur Michael Jackson. M. Barnes n’a pas été consulté et n’a pas consenti à son inclusion dans le film. Il ne veut rien faire du tout avec le film. Si le film est diffusé et qu’il le représente sous cette fausse lumière, il en souffrirait beaucoup.

En conséquence, je vous écris pour demander que le nom et toute apparence de M. Barnes soient immédiatement retirés du film.

En décrivant les premières projections de Leaving Neverland au Festival du film de Sundance, nous avons appris que Leaving Neverland affirmerait que M. Jackson avait eu un comportement sexuel sordide avec des enfants. Nous avons également appris que le film mentionnait à plusieurs reprises que M. Barnes avait été ami avec M. Jackson dans son enfance et qu’il contenait également des images de M. Jackson et de Mr Barnes ensemble. D’autre part, le film affiche un bandeau à l’écran disant que Mr Barnes nie que Mr Jackson ait fait quoi que ce soit d’inappropri Nous apprenons également que l’un des hommes qui prétendent avoir été agressés par M. Jackson, Wade Robson, affirme dans le film que M. Barnes « l’a remplacé » et que le film présente ensuite M. Barnes et M. Jackson en tournée. Aucun texte ne va contredire une telle allégation. En décrivant M. Barnes comme un enfant aux côtés de M. Jackson dans un film consacré à des allégations d’agression sexuelle contre M. Jackson, le film laisse aux téléspectateurs la fausse impression que M. Barnes a en fait été agressé par M. Jackson, ce que Mr Barnes dénie tout simplement .

HBO, Channel 4 et tous ceux qui envisagent de diffuser le film ne doivent pas diffuser le film sous sa forme actuelle, sinon ils encourent la responsabilité de dommages importants. Décrire M. Barnes comme ayant été victime d’agression sexuelle et de dénégation à son sujet l’exposera à « la haine, le mépris, le ridicule ou l’opprobe » et constitue donc une action pouvant constituer une fausse vérité, une atteinte à la vie privée. MG v Time Warner, Inc, 89 Cal.App.4th 623, 636 (2001) (allégation de fausse allégation alléguée où un reportage sur l’entraîneur accusé d’avoir molesté l’équipe sportive de l’enfant a inclus une photo de l’équipe parce qu’elle « pourrait raisonnablement être interprétée comme indiquant que certains ou tous les joueurs de la photo avaient été agressés « ). M. Barnes mène une vie privée et tranquille depuis de nombreuses années et veut que cela reste ainsi.

Bien que M. Barnes ait témoigné lors du procès de M. Jackson il y a près de 15 ans, il a visiblement évité le regard de l’opinion publique et n’a pas mentionné son amitié avec M. Jackson à ses proches – son employeur, ses collègues et de nombreux amis proches sont totalement ignorant.

Cependant, en raison des premières projections du film et de l’impression fausse et extrêmement blessante qu’il laisse, M. Barnes a déjà subi un stress considérable et des douleurs émotionnelles. M. Barnes et sa famille ont reçu des demandes d’informations et des visites non souhaitées de la part de la presse et d’étrangers cherchant à lui parler de M. Jackson.

Cette douleur et ce stress seront certainement minimisés par le tourment qu’il devra subir si le film est diffusé dans le monde entier et que tout le monde a la fausse impression que M. Barnes a été agressé sexuellement par l’un des célèbres musiciens de tous les temps. Si vous ne changez pas de cap, le préjudice que vous causerez à M. Barnes est amplifié par le fait que M. Barnes et sa famille considéraient Mj Jackson comme un ami de la famille depuis près de vingt ans et M. Barnes le considérait toujours comme l’un des meilleurs amis qu’il ait jamais eu. Que vous produisiez un film laissant clairement entendre que M. Barnes avait été agressé sexuellement par l’un de ses meilleurs amis est scandaleux. Le fait que personne n’ait même tenté de contacter M. Barnes pour lui poser des questions à propos des accusations est au-delà de tout.

Certainement que s’il y avait un quelconque intérêt à vérifier la véracité des allégations sérieuses formulées à propos de M. Barnes, M. Barnes aurait été contacté. En termes simples, M. Barnes ne veut rien avoir à faire avec le film, ne consent pas à l’utilisation de son image et de sa ressemblance dans le film, et souhaite qu’on le laisse tranquille.

Par conséquent, je vous écris pour vous demander de retirer le nom et l’apparence de M. Barnes de Leaving Neverland et d’accepter de ne plus jamais distribuer, diffuser ou afficher toute version de Leaving Neverland contenant le nom ou l’image de M. Barnes.

Veuillez confirmer que vous le ferez avant 17h00. PST le 27 février 2019.

Maison Box Office, Inc
26 février 2019

Cette lettre est sans renonciation à aucun des droits et recours de M. Barnes qui sont tous réservés.
Sincèrement votre,
Allen B. Grodsky