Le MJNI nous apprend que le tabloid Anglais « The Mail On Sunday » a proposé un article en faveur de Michael Jackson écrit par Jonathan Margolis, ce journaliste qui avait rencontré le King Of Pop l’année dernière.
Voici la traduction de ce texte :
« Bizarre ? Non, c’est un bon père » par Jonathan Margolis
Thanksgiving est le plus grand jour de l’année pour les familles américaines. Dans chaque foyer des Etats-Unis, le dîner est fait d’une dinde avec des garnitures et de la tarte aux potirons. C’était un dîner si typique que j’ai passé à Thanksgiving il y a deux ans – mais avec une famille américaine plutôt atypique. Les invités chez mon ami du New Jersey étaient Michael Jackson et son fils de 5 ans, Prince Michael I et sa fille de 3 ans, Paris.
Oui, le même Michael Jackson qui, après avoir balancé son plus jeune fils, Prince Michael II, au dessus d’un balcon haut de 15m à Berlin, est maintenant traité comme le pire père au monde. Malgré les excuses abjectes de Jackson pour son comportement insensé, des assistants sociaux me disent que si cet incident s’était produit dans ce pays, ses trois enfants auraient pu être envoyés aux services sociaux. Et pourtant, sur la base de quatre mois entiers que j’ai passés avec Michael et ses deux premiers enfants avant et après ce Thanksgiving, j’en suis arrivé à une conclusion controversée: Jackson n’est pas un si mauvais père qu’on le dit. Et pas seulement cela, mais Prince Michael I et Paris font selon moi partie des enfants les mieux élevés, les mois gâtés et les plus équilibrés.
Pendant le temps que j’ai passé auprès des enfants Jackson, j’ai appris à les connaître assez bien. Je leur faisait la lecture, avec Paris sur les genoux, et Prince assis à côté de moi. J’ai aussi disputé Prince après qu’il m’ait roulé un petit tracteur sur le pied. (Il m’a répondu en disant « désolé » poliment, et en s’excusant à nouveau à cause de l’incitation de son papa, qui ne trouvait pas que ses excuses avaient l’air assez sincères.) Ce n’était pas le comportement des morveux gâtés pourris, disfonctionnels auxquels je m’attendais.
Mais il y a eu d’autres surprises. Les enfants Jackson, dans la mythologie populaire, vivent isolés et ne peuvent pas être en contact avec d’autres enfants. Mais je les ai vu jouer des heures avec leurs amis. Les enfants Jackson ont, selon les rumeurs, tous leurs jouets détruits en fin de journée par peur des infections. Mais je les ai vu serrer et sucer les saletés non hygiéniques en plastique qu’ont tous les enfants. J’ai traîné dans un magasin de jouets avec Prince et Paris lors d’une des bringues de shopping de Michael. Il était 19h et c’est rapidement terminé car il était bientôt l’heure pour les enfants d’aller au lit – ils n’avaient droit qu’à un jouet chacun.
Jackson est peut-être névrosé, excentrique et complètement floconneux, mais Prince et Paris sont intelligents, confiants, affectueux et prévenants. Ils disent leurs grâces avant les repas, ils disent des phrases au lieu de fantassins américains monosyllabiques et on leur interdit de dire des grossièretés, comme la plupart des enfants. Prince a un visage solennel, mais est de nature espiègle et a une curiosité implacable. Malgré qu’il soit entouré d’un personnel désireux d’exécuter les ordres de son père, je n’ai pas vu une pointe d’arrogance dans ses mannières. Paris était toute petite quand je l’ai connue, avec un visage mignon et pointu. Elle se battait toujours avec Prince pour être la première à s’asseoir sur les genoux de Papa.
Depuis que Jackson a divorcé d’avec la mère des enfants, Debbie Rowe, Grace, la gouvernante, s’est occupée d’eux pendant les rares occasions où Jackson était absent. Une dame hispanique, qui s’est tenue en retrait, elle était toujours vigilante. Je ne crois pas que quoi que ce soit pourrait lui échapper, si elle est toujours la nounou, je n’ose pas penser à ce qu’elle aurait fait voir à son employeur pour sa bêtise au balcon.
Les habits des enfants sont apparemment choisis par Michael pour Prince, avec l’aide de Grace pour Paris. Pour les grandes occasions, Prince a tendance à être refait comme un petit Lord Fauntleyroy. Paris avait toujours l’air de porter de gracieuses robes en dentelle légèrement datées de velours.
En tant que père de trois enfants, j’ai pu constater que Prince et Paris ont échangé une bonne quantité de chamailleries habituelles entre frères et soeurs. Pendant un repas, Prince a vu que Paris avait discrètement amené son doudou à table. « Paris a un doudou, Paris a un doudou » raillait-il. Michael lui a fait remarquer qu’il n’avait pas à rire car lui aussi en avait un. Le petit garçon avait l’air châtié et un peu gêné que cela ait été révélé. Trente secondes plus tard, mais bas cette fois, Prince s’y est remis: « Paris a un doudou, Paris a un doudou… » Paris l’a ignoré.
Beaucoup des excentricités de Jackson rappellent la dure discipline de son propre père. Avec ses propres enfants, Michael est dur, mais d’une manière infiniment plus attentionnée et humaine. Il est résolument anti-fessées, et quelque part dans la brume de ce qui obscurcit son esprit pointilleux se trouve une solide détermination que ses enfants devraient avoir l’éducation la plus normale que possible. Il tient en particulier à ce que, lorsqu’ils seront des adolescents, ils évitent la drogue et autres distractions du monde du show-biz. Il insiste sur le fait que ‘non c’est non’, mais la discipline doit être administrée sans colère ni hurlements. Quand les enfants sont mauvais ou méchants entre eux, il préfère leur confisquer des choses ou les faire aller au coin. Chez lui à Neverland il rationne leurs jouets. Ils n’ont pas le droit de dire qu’un jouet est « à moi » quand ils reçoivent des amis et on leur a appris que la seule raison d’avoir de l’argent c’est d’en partager les bénéfices avec les autres.
Quelque peu étonnamment, Michael prétend punir sévèrement la vanité. Il dit comment il a surpris Prince qui se peignait les cheveux devant un miroir en disant « Je suis beau. » Michael l’a repris en disant « T’es pas mal. » Prince et Paris ont également été appris à faire preuve de diplomatie, mais pas à mentir. Même les pieux mensonges sont vilains, selon leur père. Il préfère apprendre aux enfants à ‘voir les choses d’un autre angle’. Prince, par exemple, a peur des turbulences en avion. Si on lui dit qu’il n’est pas dans un avion mais dans des montagnes russes, explique Michael, il saura que c’est un mensonge. Mais si on dit qu’on est dans un avion, mais pense que ce sont des montagnes russes, c’est seulement une question de perspective.
Michael est aussi dur avec lui-même. Un jour alors qu’il enregistrait son dernier album, Invincible, Prince est venu au studio et a renversé du pop corn par terre. Michael a insisté à nettoyer lui-même. « C’est mon fils qui a fait des dégâts. Je vais nettoyer » a-t-il dit aux musiciens ahuris alors qu’il s’est mis à quatre pattes. Rabbi Shmuley Boteach, un ami de Michael, et l’hôte du dîner de Thanksgiving, pense qu’il a une empathie instinctive rare avec les enfants – probablement parce qu’il n’a jamais grandi lui-même. Il parle de la fois où sa fille de huit ans qui s’est perdue à Neverland. Quand il l’a trouvée en train de pleurer, son instinct lui dictait de lui dire de ne pas faire l’idiote, mais Michael est intervenu en disant: « Je comprends ce que tu ressens, je me souviens que ça m’arrivait souvent quand j’étais un petit garçon ».
J’ai vu cette empathie de nombreuses fois. Michael parle aux enfants comme s’ils étaient des adultes. Il ne tolérera pas qu’ils interrompent une conversation d’adultes mais est rarement accoutumé à entendre la voix d’un enfant poser une question quand la plupart d’entre nous choisissent d’être plutôt sourds. Les chiens le terrifient mais il a acheté un golden retriever à ses enfants, pensant qu’il n’avait pas à transmettre son préjudice irrationnel. Il n’aime pas non plus inventer les réponses aux questions difficiles que lui posent ses enfants. Il aime aller chercher la bonne réponse dans sa vaste bibliothèque privée.
Alors que faisait Michael Jackson dans l’infâme scène du balcon? Qu’est-ce qui a mené un homme obsédé à un point presque paranoïaque par la sécurité de ses enfants, à mettre son bébé en danger aussi inutilement? Je ne peux que supposer qu’il mettait à exécution, de façon idiote, un autre de ses principes – que l’on devrait apprendre aux enfants à n’avoir peur de rien. Il m’a dit à dîner ce soir-là qu’il était amoureux du danger, mais qu’il ne savait pas pourquoi.
Il est difficile d’imaginer que cette explication fera le poids auprès des assistants sociaux si jamais quelque chose comme l’incident de Berlin se reproduisait. Mais peut-être qu’ils pourraient tenir compte d’une partie du discours qu’il avait fait sur l’enfance et sur ses enfants l’année dernière à l’université d’Oxford:
« Et si ils m’en veulent en grandissant, et quel impact mes choix auront-ils eu sur leur jeunesse ? « Pourquoi ne nous a-t-on pas donné une enfance normale comme tous les autres gosses? » demanderont-ils peut-être. Et à ce moment je prie pour que mes enfants me donneront le bénéfice du doute. Qu’ils se diront, « Notre papa a fait de son mieux, compte tenu des circonstances exceptionnelles qu’il a affronté. »
« J’espère » a-t-il conclu, « qu’ils se concentreront toujours sur les choses positives, sur les sacrifices que j’ai volontairement faits pour eux, et qu’ils ne critiqueront pas les chosent qu’ils ont dû laisser tomber, ou les erreurs que j’ai faits, et que je continuerai certainement à faire en les élevant. Car nous avons tous été l’enfant de quelqu’un, et nous savons que même malgré tous les meilleurs projets et efforts, nous commettrons toujours des erreurs. C’est tout simplement être humain. »
Merci à Birch pour la traduction.