C’est sans surprise que le juge Rodney Melville a rejeté la requête de non-lieu réclamée par Tom Mesereau et l’équipe d’avocats qui défend Michael Jackson.

Aussitôt après, la défense a appelé ses premiers témoins, deux jeunes hommes, originaires d’Australie, qui ont partagé le lit de Michael Jackson lorsqu’ils étaient enfants au début des années 1990. Wade Robson, 22 ans, et Brett Barnes, 23 ans, ont affirmé n’avoir jamais subi d’agression sexuelle de la part du chanteur.

« Avez-vous subi une quelconque agression sexuelle de la part de Michael Jackson?« , a demandé Mesereau à Wade Robson, installé aux Etats-Unis depuis 1991. « Absolument pas« , a répondu le jeune homme qui a affirmé que le chanteur demeurait « un ami proche« . Un témoin de l’accusation, une ancienne employée de maison de Neverland, le ranch californien de Jackson, avait affirmé il y a quelques semaines avoir vu Michael Jackson prendre une douche avec le jeune Robson. « Avez-vous pris des douches avec Jackson?« , « Non« , a répondu le jeune homme. Le jeune homme, danseur et cinéaste, venu au tribunal avec sa fiancée, a reconnu avoir partagé le lit de Jackson à de nombreuses reprises entre l’âge de 8 ans et 13/14 ans.

Adoptant un ton plutôt agressif, l’adjoint du procureur, Ron Zonen, a tenté de lui faire dire qu’il pouvait ne pas se souvenir d’agression survenue durant son sommeil. « Je crois que cela m’aurait réveillé« , a répondu Robson du tac au tac.
S’approchant du témoin, Zonen lui a montré des livres et des revues pornographiques saisies, il y a parfois plus de 10 ans, au domicile de la star et lui a demandé de les feuilleter.
« Est-ce que vous seriez inquiet qu’une personne possédant ces revues partage son lit avec un enfant de 10 ans« , a demandé Zonen. « Oui« , a répondu le témoin après un instant d’hésitation.
Mesereau a alors questionné son témoin.
-« Est-ce que dans les livres que vous ont montré les procureurs il y avait des photos explicites d’adultes avec des enfants? »
-« Non »
-« Vous avez vu la bibliothèque de Jackson? »
-« Oui »
-« Combien de livres y avait-il? »
-« Des milliers ».
-« Jackson vous a-t-il déjà montré des revues porno? »
-« Jamais ».

Le second témoin, Barnes, a également indiqué avoir dormi avec Michael Jackson mais a précisé qu’ils portaient tous les deux des pyjamas. Interrogé sur des déclarations de témoins à charge de l’accusation qui ont affirmé avoir vu Jackson l’agresser sexuellement, Barnes a répondu: « Ca me rend fou parce que ce n’est pas vrai« .

En défendant la requête de non-lieu, l’avocat Robert Sanger, dans l’équipe de défense, avait affirmé que « les éléments de l’accusation étaient insuffisants » et que « certains témoins avaient fait des déclarations contradictoires ». « Cela semble incroyable » qu’après la diffusion du documentaire britannique à l’origine du scandale, Michael Jackson « choisisse un moment pareil, où toute l’attention est centrée sur lui, pour agresser un enfant. Cela n’a pas de sens« , a-t-il souligné.

De l’avis de tous, l’accusation a peiné mercredi à convaincre les jurés du tribunal de Santa Maria que Michael Jackson avait participé à une tentative de séquestration contre la famille de sa victime présumée, échouant à présenter un témoin soi-disant fort pour boucler son dossier.

Sans plus attendre, à l’issue de l’audience, et au vu de la pauvreté des arguments de l’accusation, la défense a logiquement présenté une motion demandant l’acquittement de Michael Jackson pour complot, estimant que le ministère public, après 43 jours de débats et le défilé de 87 témoins à charge, n’avait pas réussi à présenter de preuves suffisantes pour étayer ses accusations dans ce domaine. « Les preuves du complot sont extrêmement faibles« , a estimé le juriste Craig Smith à l’issue de l’audience.

Le juge Rodney Melville pourrait prendre une décision sur la requête de la défense dès jeudi matin.

Dernier témoin de l’accusation, Rudy Provencio, a raconté que les déclarations de Debbie Rowe dans une vidéo pour disculper Michael Jackson avaient été préparées à l’avance par un associé de Jackson, Marc Schaffel. M. Provencio a régulièrement consulté un carnet de notes dans lequel il a enregistré à l’époque ces éléments mais il a perdu son assurance quand Thomas Mesereau, l’avocat principal de Michael Jackson, a commencé son contre-interrogatoire.

Pressé de questions, il a reconnu qu’il avait ajouté le nom de Michael Jackson à posteriori dans ses carnets de notes. C’est seulement récemment, a-t-il reconnu sous serment, qu’il s’est souvenu avoir rangé ses carnets dans une boîte. « Vous vous souvenez d’appels téléphoniques d’il y a plus d’un an?« , demande Mesereau. « Oui« , répond Provencio en s’agitant sur son siège. « Et vous aviez oublié ces notes« , poursuit l’avocat « Euh! jusqu’à ce que je range mes affaires« , a alors bredouillé le témoin. Mesereau ne le lâche plus. Il souligne qu’il y a des contradictions dans les dates notées dans le carnet. « Je me trompe, il y a du fouillis dans mes affaires« , dit piteusement Provencio avant d’ajouter « toutes les dates ne sont pas fausses« .

L’avocat de Michael a également poussé Provencio dans ses retranchements à propos de Debbie Rowe en réussissant à lui faire dire qu’il n’avait pas dit à la barre ce qu’il avait confié à des policiers dans des entretiens précédents. Il avait notamment dit lors d’un entretien donné à un policier en décembre 2004 que dans la vidéo favorable à Michael Jackson, son ex-femme Debbie Rowe semblait « sincère et honnête ». « C’est vrai, ok, j’ai dit ça mais j’étais nerveux, c’était mon premier entretien avec la police« , a bredouillé le témoin.

L’accusation a affirmé mardi 3 Mai 2005 qu’à l’époque des faits qui lui sont reprochés, Michael Jackson était très endetté et vivant largement au dessus de ses moyens. Essayant de mettre en avant ce point négatif sur la star, l’accusation a montré ses faiblesses en délivrant ses derniers souffles dans la bataille qu’elle livre maintenant depuis plus de trois mois contre le King Of Pop.

L’accusation a donc fait témoigner Rudy Provencio, un nouveau témoin, ancien assistant artistique de la star, embauché par Michael Jackson en 2001 et ayant travaillé à ses côtés jusqu’à la fin février 2003, Provencio, jeune, bronzé et décontracté, a adopté un ton moqueur et un peu vulgaire pour s’adresser aux jurés, provoquant des rires et le sourire du juge Rodney Melville. Son interrogatoire devait se poursuivre aujourd’hui. Selon des médias américains, Provencio en sait beaucoup sur l’entourage de la star et l’accusation qui a essuyé plusieurs revers ces derniers jours, compte enfin tenir son témoin clef. Un des témoins de la dernière chance.

L’expert comptable John Duross O’Bryan, qui a épluché les comptes de la star, a affirmé qu’il s’était endetté de quelque 70 millions de dollars entre 1999 et 2003 et qu’il dépensait, sur cette période, « entre 20 et 30 millions de plus par an qu’il n’en gagnait ». Il a cité un document financier datant de juin 2002, montrant que le chanteur possédait 130 millions de dollars d’avoirs pour 415 millions de dettes, soit un solde négatif de 285 millions de dollars.

Ce témoignage s’inscrit dans la thèse de l’accusation selon laquelle la star, financièrement mal en point, aurait paniqué lors du scandale suscité par la diffusion du documentaire de Bashir. Il aurait alors tenté de séquestrer, en février 2003, la famille de sa victime présumée pour qu’elle contribue à le blanchir.

La mère de Michael, Katherine Jackson, n’a pas caché son exaspération pendant le témoignage du comptable. « C’est vraiment n’importe quoi« , a-t-elle soupiré lors d’une pause, a constaté un journaliste de l’AFP.

Un livre Américain de 320 pages intitulé « MICHAEL JACKSON: The King of Pop – The Big Picture! The Music! The Man! – The Legend! The Interviews! An Anthology » par By Jel Lewis (Jones) devrait voir le jour dès le mois de Juin prochain aux USA et en commande via amazon.fr.

Parmi tant de références, celui-ci contiendra des citations d’Oprah Winfrey, Cynthia Horner (Right On!), Vibe Magazine, Steve Harvey, TV Guide, Elizabeth Taylor, Barbara Walters et bien d’autres…

Selon l’auteur du livre, qui voit enfin le jour après avoir été annoncé depuis quelques mois, toutes les personnes qui aiment la musique de Michael Jackson et qui ne comprennent pas l’homme devraient lire ce livre. Jel D Lewis cite alors Michael en ses termes : « Les mensonges vont comme des sprints mais la vérité avance comme un marathon… »

Les policiers Craig Bonner et Paul Zelis, deux des trois témoins cités par l’accusation lundi, ont établi que de nombreux appels téléphoniques avaient eu lieu entre des personnes proches de Michael Jackson et la famille de sa victime présumée après la diffusion aux Etats-Unis, le 6 février 2003, du documentaire du journaliste britannique Martin Bashir.

Selon l’accusation, ces nombreux appels sont une preuve de la panique qui a saisi alors le camp de Michael Jackson. Pourtant, a reconnu Mr Bonner au cours d’un contre-interrogatoire mené par la défense, parmi les quelque 400 appels recensés du début février à la mi-mars 2003, rien ne prouve que Michael Jackson a été appelé ou a lui-même appelé l’un des membres de la famille de sa victime présumée. « L’accusation avait prévu de finir en beauté. Montrer des relevés téléphoniques semble très faible« , a estimé Jim Moret, un juriste suivant le procès.

Certains membres du jury avaient du mal à cacher leur fatigue, voire leur ennui lundi, après six heures de débats fastidieux, consacrés essentiellement à la présentation de ces tableaux de relevés téléphoniques. Tom Sneddon lui-même semblait ronger son frein. Assis un peu à l’écart, derrière ses adjoints, il a laissé l’un d’eux, Mag Nicola mener la totalité des débats.

Marc Schaffel est l’auteur de nombreux appels téléphoniques réalisés en février-mars 2003 auprès des membres de la famille de la victime présumée. Si proche du chanteur en 2003, Schaffel est aujourd’hui en conflit avec lui. Dans une procédure au civil, il réclame le remboursement de plusieurs millions de dollars qu’il affirme avoir prêté à la star. Il accuse en outre Michael Jackson d’être drogué, débauché et au bord de la faillite.
Avant le témoignage de Mr Bonner, le jury avait entendu Beverly Wagner, responsable d’une banque dans laquelle Michael Jackson avait un compte. Beverly Wagner a affirmé qu’un proche du chanteur, Marc Schaffel qui avait une délégation de signature pour les chèques de Michael Jackson est venu retirer, en deux fois, 1,5 million de dollars en cash, début avril 2003, peu après la diffusion du documentaire de Bashir.

NBC News a annoncé que l’acteur Culkin Macaulay devrait être l’un des premier témoins de la défense.

Comme nous vous l’annoncions au début du mois d’avril, Samedi 30 Avril Ramady et toute l’équipe de Secret Of Moonwalk invitaient les fans à un stage de danse spécial Michael Jackson à D’Avon/Fontainebleau (77).

Echauffement, cours de danse, conceptions de chorégraphies mais surtout expérience enrichissante, rencontre et bonne ambiance étaient les ingrédients de cette journée amicale entre fans du King Of Pop. Une journée qui ne demande qu’à être renouvelée…

Jeudi 28 avril 2005, pour sa deuxième journée au tribunal de Santa Maria, Debbie Rowe, a cette fois-ci décrit Michael Jackson comme un homme « généreux » et a attaqué son entourage qu’elle a qualifié de « vautours ». Contrairement à l’effet désiré par l’accusation qui voyait en elle un sois-disant dernier témoin explosif puisque divorcée et en pleine bataille juridique pour obtenir le droit de visite de ses deux enfants, Debbie Rowe est bien au contraire allé dans le sens de la défense. « Debbie Rowe a été un témoin dévastateur pour l’accusation« , a déclaré l’un des juristes qui suit le procès, Michael Cardoza.

« Je l’ai toujours considéré comme mon ami… s’il voulait bien me parler… J’ai toujours de très forts sentiments et souvenirs » a déclaré Debbie Rowe à propos de Michael Jackson. « Il y a plusieurs Michael. Il y a mon Michael et le Michael que les autres voient« , a dit Debbie, ayant souvent eu du mal à contenir son émotion.

Celle-ci a une fois de plus affirmé comme la veille qu’elle n’avait pas été forcée d’enregistrer une interview en février 2003 où elle dit du bien de Michael Jackson et que ses propos ne lui avaient pas été dictés. Elle a même précisé qu’elle avait indiqué les points qu’elle voulait inclure dans cet entretien, notamment le fait que Michael Jackson était « généreux », un « père merveilleux avec les enfants » et un « homme d’affaires brillant ».

L’accusation avait déclaré que Debbie Rowe avait été forcée d’enregistrer cette interview, faisant un parallèle avec un entretien semblable enregistré à la même époque par la famille du garçon qui accuse la star d’attouchements. Le jury se fera donc ainsi sa propre opinion sur les intentions de l’accusation à vouloir faire venir Debbie Rowe à la barre dans une sorte de dernier témoin explosif.

Debbie Rowe a en revanche été très critique à l’égard d’un membre de l’entourage de Michael, Marc Schaffel, l’accusant de lui avoir fait croire qu’elle reverrait ses enfants, Prince Michael et Paris, qu’elle n’a pas vu depuis plus de deux ans et demi, en échange du tournage de l’interview. M. Schaffel m’a dit que « nous irions bientôt à Neverland« , a déclaré Debbie, ajoutant qu’elle avait appelé pendant plusieurs mois pour en fixer la date après l’interview, mais en vain. « C’est un menteur » et « un vautour opportuniste« , a-t-elle dit de M. Schaffel qui lui a dit avoir « gagné 7,5 millions de dollars » en vendant la vidéo contenant sept heures d’interview.
Questionné à sa sortie du tribunal afin de savoir s’il était content de revoir son ex-femme, Michael Jackson a répondu « oui ».

A la fin de l’audience, le procureur Tom Sneddon a annoncé qu’il souhaitait encore appeler quelques témoins à charge et qu’il pensait clore son dossier mardi.

« Il est mon ami », a dit Debbie Rowe mercredi 27 avril 2005 devant les jurés du tribunal de Santa Maria, pour expliquer pourquoi elle avait accepté en février 2003 de tourner une vidéo où elle décrit son ex-mari comme un « homme merveilleux ». Elle a ajouté qu’elle espérait avec cette vidéo « voir à nouveau » les deux enfants qu’elle a eu avec le chanteur en 1997 et 1998, Prince Michael et Paris, et « reprendre contact » avec Michael Jackson.

Contrairement à l’effet désiré par l’accusation, Debbie Rowe a assuré qu’aucune promesse sur un droit de visite à ses enfants ne lui avait été faite en 2003 en échange du tournage de la vidéo. « Je lui avais promis que je serais toujours là pour les enfants« , a-t-elle fait valoir. Elle a démenti que l’entourage du chanteur lui ait dicté ses réponses.

Debbie Rowe a précisé qu’elle avait signé au moment du divorce un accord de confidentialité avec le chanteur qui l’empêche d’évoquer la vie intime de Michael Jackson mais qui ne s’applique pas pour un témoignage dans un procès.

Avant elle, les jurés ont à nouveau entendu Hamid Moslehi, s’exprimer sur une vidéo mettant en scène cette fois-ci la famille de la victime présumée en 2003. Ici aussi, contrairement à l’effet désiré par l’accusation Hamid Moslehi a contredit un témoignage de la mère de l’adolescent qui avait affirmé à la barre avoir été contrainte d’apprendre par cœur son texte et de le répéter à plusieurs reprises. Il a indiqué n’avoir été témoin d’aucune répétition avant le tournage.

Michael Jackson pourrait témoigner à son procès pour « rétablir sa réputation », a déclaré mercredi un de ses avocats, Debra Opri.

Cynthia Montgomery, agent de voyage chargée d’organiser les voyages de Michael Jackson entre 2002 et septembre 2004, a été interrogée mardi 26 avril 2005. Celle-ci a témoigné sous immunité, une enquête étant actuellement menée par les autorités américaines dans son implication dans l’affaire Xtrajet ou des caméras avaient filmé Michael Jackson à son insu lors du vol Las Vegas – Santa Barbara qui mena à son arrestation.

Cynthia Montgomery a raconté avoir été appelée le 25 février 2003 pour réserver quatre allers simples à destination de Sao Paulo (Brésil) pour la famille Arvizo. Le voyage, prévu le 1er mars 2003, après le tournage de la vidéo en réponse au document de Bashir, n’a finalement pas eu lieu. La jeune femme a expliqué avoir choisi « arbitrairement une date de retour » pour ces billets, pour des raisons de visa, mais qu’on lui avait demandé des allers simples. Celle-ci a affirmé que la demande pour le voyage, a été faite par l’associé de Michael Jackson, Marc Schaffel, qui fait partie de la liste de personnes soupçonnées par l’accusation d’avoir agi comme conspirateurs.

« A la dernière minute, a dit Cynthia Montgomery, le projet de voyage a été annulé par M. Schaffel, qui a seulement dit que ses plans avaient changé.« 

Thomas Mesereau a mis en doute la crédibilité de son témoignage en rappelant que Cynthia Montgomery avait un contensieu avec Michael Jackson qui avait déposé une plainte contre elle, l’accusant de l’avoir filmé à son insu avec son avocat dans un avion alors qu’il se rendait à la police le 20 novembre 2003.

Les jurés ont aussi entendu mardi le réalisateur de la vidéo, Hamid Moslehi. « On essayait de montrer qu’il n’y avait rien entre M. Jackson et la victime présumée« , a-t-il expliqué. Cette vidéo, que la mère de l’accusateur affirme avoir été forcée de faire, a été tournée dans la maison de M. Moslehi deux semaines après la diffusion du documentaire de Bashir. A la même période, il avait tourné une vidéo semblable avec l’ex-femme de Michael Jackson, Debbie Rowe. Le réalisateur n’a pas confirmé la thèse de l’accusation selon laquelle les deux interviews avaient été écrites à l’avance par l’entourage de Jackson.

M. Moslehi a toutefois souligné que l’entourage de Jackson avait eu à l’époque des difficultés à faire signer à la mère de l’accusateur une lettre de consentement pour l’utilisation de la vidéo.