A l’occasion de leur passage en Angleterre pour leur tournée mondiale, les frères Jackson ont accordé une interview au Guardian. Ils passent aujourd’hui par Isle Of Man et le 13 septembre par le Hardwick Live Festival. Voici pour vous la traduction de cette interview.
The
Jacksons : «Nous avons eu une escorte policière – mais il n’y
avait pas assez de policiers»
Les Jacksons revivent les
moments clés de leur carrière fulgurante : alertes à la bombe,
décors de sept étages – et le temps ou le neveu de Michael,
Marlon, montrait à Michael comment faire le Moonwalk.
Peu de groupes sont
capables de survivre à la perte de leur leader, et encore moins
continuer à retenir une attention colossale. Mais ce sont les
Jacksons ! Et leurs ventes totales combinées, les placent
juste en dessous des Beatles et Elvis Presley dans le classement des
best-sellers de tous les temps. Et bien sûr, le chanteur était
Michael Jackson, la plus grande pop star de l’histoire.
« On se sent
bien », dit Tito, « Ce que nous avons commencé au début
des années 60 à Gary, dans l’Indiana, doit encore continuer ».
Vous pouvez perdre de vue vos idéaux, mais nous ne l’avons pas
fait. Nous avons toujours pris soin de nous-mêmes. Nous ne vivons
pas comme la plupart des artistes, à faire la fête, boire et se
droguer. C’est ce qui paie en ce moment dans nos vies. Car nous ne
sommes pas devenus des vieillards, nous sommes toujours en mesure de
donner de grandes performances.
Sortie de
I Want You Back, premier single Motown des Jackson 5, en Octobre 1969
Jackie: La
première fois que je l’ai entendue à la radio, je conduisais ma
petite Datsun. Tout de suite, j’ai su que ça allait être un
succès dans le monde entier. C’était si excitant, j’ai du
m’arrêter. Cela me semblait encore mieux que dans le studio. Et
puis elle est arrivée No 1.
Jermaine: Quand
ils nous ont dit qu’elle allait passer à la radio, nous nous sommes
réunis autour d’un poste. Imaginez, cinq gars avec des coupes afros
en train de fixer un transistor. Nous avons tellement sauté de joie,
que nos voisins nous ont entendus et sont venus.
Marlon: Nous avons
été choqués. Nous étions juste des enfants.
Tito: Pour
ABC c’était à se ronger les ongles. On nous avait dit que pour le
deuxième ce serait plus dur que pour le premier, alors voir que
nous étions dans les charts était encore plus étonnant. Ensuite,
nous avons attrapé le virus de l’Enregistrement ! Nous ne
pensions pas que nous ferions un quatrième succès avec I’ll Be
There. Mais il a dépassé celui de Marvin Gaye I Heard It Through
The Grapevine, il fut le plus grand record de Motown, avec la vente
de sept millions d’exemplaires.
Jermaine: Donc,
nos quatre premiers disques sont arrivés N ° 1 pour la première
fois dans l’histoire.
Jackie: Je me
souviens quand nous sommes venus à Londres pour la première fois.
Il y avait 10 000 fans en délire à l’aéroport. Ils étaient dans
des sacs de couchage à même le sol à 5h du matin, ils nous
attendaient. Cela a fait beaucoup de chahut. Nous avions une escorte
de police, mais inefficace, car Il n’y avait pas assez de policiers.
Tournée
Destiny 1979
Jackie: C’étaitune grande tournée. Nous avons chanté un maximum de nos
propres chansons. Mais au fur et à mesure que la tournée avançait,
les spectateurs étaient de plus en plus nombreux, la raison était
liée au succès d’Off the Wall ! Michael était le plus
grand artiste dans le monde.
Marlon: C’était
un grand moment. Pour Destiny c’était la première fois que nous
écrivions et produisions un album complet. Michael tournait The Wiz
et quand il est revenu nous avions commencé à écrire des
chansons.
Jermaine: Je
n’étais pas sur la tournée destiny, mais j’ai fait partie du
Victory tour en 1984. C’était la meilleure chose jamais vécue.
Nous avons passé sept nuits au Dodger Stadium à Los Angeles, un
record ! Notre mise en scène atteignait la hauteur d’un
immeuble de sept étages. Le décor était si lourd, que le sol
s’effondrait sous lui. Nous avons chanté devant 60, 80, 90 000
personnes par soirée. Nous étions tellement devenus célèbres que
nous avons commencé à recevoir des menaces de mort. Nous avons dû
transporter notre matériel dans un camion blindé. Une fois, alors
que nous étions dans un hôtel on entendit frapper à la porte de
la chambre. C’était des cris d’appels comme pour les incendies :
« Levez-vous, il y a une menace de bombe! » Il y avait
des chiens renifleurs partout. Après cela, avant de rentrer dans nos
chambres, à chaque fois, ils en vérifiaient l’intérieur.
L’album
Triumph. Et Can You Feel It, en 1980.
Jackie: Motown
voulait que l’on continue avec notre sonorité enfantine R &
B, mais on avait grandi, nous voulions donner notre avis. Pour
Triumph, nous étions sous contrôle. C’était l’époque de
l’électro-funk et nous étions d’avant-garde.
Tito: Tout le
monde était à la recherche de nouveaux sons : il fallait avoir un
synthétiseur ARP.
Marlon: Nous avons
eu de grands maîtres à la Motown, des gens comme
Hollande-Dozier-Holland. Il n’y a aucun moyen d’effacer cela, dans
les paroles, la structure, tous les éléments de l’écriture des
chansons.
Au show télévisé The Motown 25 Yesterday, Today, Forever, lorsque
Michael a dévoilé le Moonwalk en 1983. Jackie: Toutes les
stars de Motown reviennent honorer le patron de Motown, Berry
Gordy, même ceux qui comme nous l’ont quitté.
Marlon: Notre
performance a été très spontanée. Nous avions répété dans la
maison de Jackie, pour essentiellement rigoler et tergiverser. À la
dernière minute, nous avons projeté quelque chose ensemble, et le
lendemain nous faisions le spectacle.
Tito: Tout le
monde avait le regard fixé sur Michael, curieux de voir ce qu’il
allait faire. Nous n’avions jamais vu quelque chose comme cette
performance. Personne d’autre n’avait vu une telle performance.
L’ensemble du public était étonné.
Jackie: Quand il a
fait Billie Jean, il a véritablement déchiré. C’était électrisant et le
monde entier l’a ressenti ainsi.
Marlon: Mon neveu
était en fait celui qui a renseigné Michael sur le Moonwalk. Il
avait environ 10 ou 12 ans et il n’était plus à la maison.
Michael l’a vu faire et a dit: «Qu’est-ce que c’est »
Après cela, Jeffrey Daniel (de Shalamar) le lui a enseigné.
Jackie: Je savais
que Thriller allait être un grand succès, mais je n’imaginais pas
qu’il aurait cet impact. Michael a réussi. Il se disait tous les
jours en se regardant dans le miroir pendant sa toilette : «Je
vais vendre 50 millions de disques ».
Intronisation
au Temple du Rock and Roll of Fame en 1997.
Jermaine: Nous
avons été les plus jeunes intronisés, ce fut un moment historique
et nous sommes fiers de cela. Quelle a été notre plus grande
réussite? La tonalité pour chaque groupe qui est arrivé depuis. La
musique de The Jackson 5 a été entendue partout dans le monde, même
pendant les Jeux olympiques en Chine. Nous avons rencontré des
présidents, des rois et des reines. Nous avons rencontré Obama,
Mandela, le président Mobutu du Zaïre, le roi de Bahreïn et le roi
de Jordanie. Je n’ai jamais donné des conseils ? Eh bien, j’ai
parlé à l’ONU.
Marlon: En dépit
d’être le tout premier groupe à être No 1 avec leurs quatre
premiers singles, pas une seule fois nous n’avons gagné un Grammy,
et jamais nous n’avons été crédités par la musique américaine.
Mais avoir été intronisé au Temple Rock and Roll of Fame – wow,
c’est un exploit !
La mort de
Michael, en Juin 2009
Paul Lester:
Comment avez-vous commémoré le cinquième anniversaire de sa mort ?
Jackie: Je suis
resté à la maison et j’ai écouté sa musique. Il passait à la
radio quand je suis arrivé à l’épicerie. J’ai pensé à mon frère
toute la journée.
Marlon: Je n’ai
pas le temps pour la négativité, la vie est trop courte. Alors j’ai
pensé aux grands moments passés avec lui quand nous étions
enfants à Gary et je les ai partagés. À un certain moment dans
nos vies, nous devons aller de l’avant. J’essaie de chérir les bons
moments.
Jermaine: Je joue
sa musique tout le temps de toute façon, pas seulement pour me
rappeler de lui le jour où il est décédé. Je suis son plus grand
fan.
Tito: C’était un
jour triste. Mais j’aime penser que j’avais un frère énormément
talentueux qui a touché et changé le monde. Je suis fier de
Michael.
Source: The Guardian
Traduction : Elisabeth pour MJ
France.
Source: MJFrance