Rasheed Ferrache, coach vocal, chanteur et acteur français, est fan de Michael Jackson depuis toujours. Nous vous en avons parlé régulièrement sur MJFrance et ce via son engagement pour de belles causes toujours liées au Roi de la Pop.
Génération Moonwalk au palais des festivals à Cannes en 2016 c’était lui, le court métrage « Vole » en hommage à Michael Jackson en 2014, c’était lui, la soirée Génération Moonwalk avec Jermaine Jackson à Paris en 2011 c’est encore lui et il fut également jury du programme « A la recherche du nouveau Michael Jackson » sur W9 en 2010. En 2014, il mettait même Michael Jackson à l’honneur pour le Téléthon avec une chorale interprétant We Are The World.
En ce début d’année 2020 Rasheed Ferrache sort une toute nouvelle chanson intitulée I Do dont le thème est basé sur une promesse d’amour pour toujours mais dont les parties rythmiques et le choix des arrangements rappellent l’époque Funky de la fin des années 70 et du début des années 80 nous renvoyant obligatoirement aux influences Jacksoniennes d’un album comme Off The Wall.
Avant de poursuivre par une interview que Rasheed Ferrache a eu l’amabilité de nous accorder, sachez que le titre I Do est disponible sur les plateformes habituelles telles que Itunes , Spotify , Amazon.fr et vous pouvez voir une vidéo promo teaser de cette chanson sur You Tube ou ci-après.
Voici pour vous le contenu de cette interview, qui sera suivie d’une surprise !
MJFrance: Bonjour Rasheed, après l’énumération de certaines de tes initiatives en hommage à Michael Jackson, pourrais tu avant toute chose, te présenter auprès de ce ceux qui ne te connaîtraient pas vraiment et nous expliquer comment as-tu découvert Michael Jackson pour la toute première fois ?
Rasheed Ferrache: Avant tout, je voulais profiter de cet échange pour saluer toutes et tous les fans de Michael et les remercier de faire perdurer son image et sa musique contre vents et marées. Les fans permettent de faire vivre son histoire, sa musique mais aussi ce qu’il a apporté à cette industrie aujourd’hui en déclin. J’ai découvert Michael (oui je dis Michael car je l’ai toujours considéré comme une sorte de grand frère, de guide artistique, Michael Jackson c’est pour les médias…)… Donc je disais, j’ai découvert Michael quand j’avais 6 ou 7 ans. A sa période de transition au moment de l’album Off The Wall. Mais j’étais encore trop jeune pour identifier le génie. Je voyais le chanteur, comme beaucoup à cette époque. Mais quelque chose m’attirait chez lui, quelque chose de « magnétique », « unique ». C’était déjà évident qu’il y avait un fossé entre lui et les autres artistes de l’époque. Et comme tous les gosses de mon âge, le moindre clip passé à la télé à cette époque me faisait ressentir une émotion et une sensation positives et envoûtantes. Cette voix cristalline, ce physique atypique. Et nous n’avions à l’époque que très peu de choses le concernant. Nous n’avions pas la chance de voir toutes ces émissions américaines où il passait avec ses frères ou en solo depuis déjà très longtemps.
Comment as-tu suivi la carrière de Michael Jackson et son évolution ?
J’ai d’abord commencé à découvrir des aspects très particuliers de la musique. La manière de ressentir le rythme. C’était évident dans sa musique, mais surtout dans sa gestuelle. Sans même parler de danse. Juste la façon qu’il avait de bouger ses mains, ses sourires, sa façon d’attraper la caméra. Michael n’a jamais pu retirer de lui même l’essentiel caché au fond de lui… L’Afrique.. Cette joie de vivre et de chanter qu’on retrouve chez ces jeunes enfants d’Afrique qui gardent une spontanéité inimitable. Oui car Michael était et restera un Africain dans le sang, dans le ressenti, dans la musicalité. Cette manière d’aborder le rythme sans aucune retenue. Le « Groove » faisait partie de lui à 300% grâce à ses origines, même lointaines.
J’ai donc été habité par cette envie de comprendre son ressenti, et je dois l’en remercier aujourd’hui. Car tout ce que je sais du Groove, du rythme, de la précision mélodique, ça me vient de lui et de personne d’autre. J’ai longtemps écouté de la musique africaine pour en décortiquer l’esprit. Mais aussi les chant traditionnels avec ces voix de femmes haut perchées. Je pense que Michael s’est largement inspiré de ces voix pour construire ses phrasés de chœurs.
Qu’en gardes-tu aujourd’hui ?
J’en garde un acquis qui est ancré dans mon corps, mes veines, mon sang, mon âme. Et personne ne pourra me le retirer puisque j’ai grandi avec ça. On me pose souvent cette question « avec quel prof as tu appris à chanter? ».. J’y réponds toujours de la même manière…. « l’un de mes profs était Michael ». Car c’est la stricte vérité. Que ce soit pour les voix lead principales, les chœurs et leurs arrangements d’une précision quasi chirurgicale, de la recherche et l’originalité des mélodies, rien n’a jamais été laissé au hasard. Et apprendre à chanter en détaillant la moindre syllabe de Michael est largement plus enrichissant que tous les cours du monde. Aujourd’hui encore, de nombreuses habitudes me reviennent lorsque je dois arranger des chœurs et chercher la meilleure solution pour que ça sonne à la perfection.
Tu nous avais soutenu lors de notre coup de gueule après la sortie de l’album MICHAEL qui contenait malheureusement des titres chantés manifestement par quelqu’un d’autre. Comment est-ce que tu jugerais le travail de la succession et que penses-tu de ce qui est sorti après sa mort ?
Effectivement, je trouvais ça honteux que l’on puisse utiliser d’autres voix pour de nouveaux profits, sans aucune retenue ou quelque forme de respect pour l’artiste. J’avais fait une analyse complète de la situation avant de me prononcer. Et j’avais pu découvrir par moi même que les voix n’étaient pas les siennes avec des méthodes et techniques comparatives poussées. Vitesse du vibrato, respiration, petites habitudes de Michael parfois imperceptibles mais qui avaient une importance extrême dans son interprétation. Je ne voulais pas écouter les rumeurs et je voulais voir par moi même. Et lorsque j’ai découvert la vérité, je me suis senti personnellement trahi par ceux qui avaient osé sortir cet album. On ne pouvait pas avoir connu une telle perfection artistique pour tenter de la refourguer avec médiocrité et de faux chanteurs imitateurs qui ne savaient même pas de quoi ils parlaient eux mêmes. Il ne suffit pas d’imiter pour être identique. Si je devais faire une comparaison, elle serait gastronomique… reproduire la recette d’un grand chef au travers d’un livre de cuisine ne vous fera pas devenir un grand chef vous même. Michael savait transformer sa sensibilité en musique, et sa musique en amour, son amour en succès. Les autres ne font que recopier sans n’avoir jamais été capables de créer eux mêmes. Je n’ai rien contre les imitateurs, puisque j’en connais moi même et je suis admiratif par cette faculté à faire ce mimétisme. Mais reproduire n’est pas créer.
Tu sors aujourd’hui une chanson intitulée I Do dont on ne peut s’empêcher d’y reconnaître certaines influences Jacksoniennes. Peux-tu nous raconter comment a été construite cette chanson et quels sont les ingrédients que tu as manifestement tenu à y mettre ?
I Do est avant tout une chanson d’amour, car nous en avons besoin plus que jamais. Depuis la disparition de Michael, je ne vois plus beaucoup d’amour dans les clips. En tout cas, beaucoup moins. J’y vois de la vulgarité, du sex, de la nudité, de l’offense, des chanteuses qui vendent un corps avant une chanson. Mais vraiment peu d’amour. Mon titre a certes des influences venues de Michael. Je ne m’en cache pas et en suis même assez fier. Mais la première influence reste l’amour comme celui qu’il mettait dans ses œuvres. Ensuite, je n’allais pas m’improviser artiste de Salsa, de Rock ou de Hip Hop alors que ce ne sont pas mes inspirations principales. Ce serait aller contre ma nature artistique. J’ai grandi avec sa musique, celle de Stevie Wonder, de la Motown entière. J’ai cependant toujours évité de copier Michael, ça aurait été pour une insulte à la création, d’une prétention énorme de ma part et un challenge perdu d’avance, car on ne pourra jamais égaler ce qu’il a fait, et qui il était. Mais on peut faire perdurer une partie de son style, de son énergie. Donc s’inspirer sans ressembler est plutôt un sacré défi et non une facilité.
Garder l’esprit musical, les fondations, sans qu’à aucun moment les gens ne viennent dire « aie, il a carrément pompé sur le titre X ou Y de Michael. Je n’aurais pas été capable de me regarder dans un miroir si ça avait été le cas. Avoir écouté Michael a forgé mon oreille et ma manière de penser la musique. Ce que j’en ressors aujourd’hui est donc extrêmement digéré, spontané et très authentique. Je ne ne me dis pas en composant « tiens, il faut que ça ressemble à tel titre ». Je laisse libre cours à mes émotions. Et les miennes ont été forgées grâce à lui et certains autres artistes. Pour les cuivres, je me base notamment beaucoup plus sur Maurice White, fondateur du groupe Earth Wind and Fire. Michael m’a appris la rigueur rythmique et la construction mélodique. Et ça me suffit amplement. D’ailleurs je n’ai même jamais essayé de danser comme lui. Et pour être honnête, je ne suis même pas sûr de savoir faire le Moonwalk correctement (rires).
On a comme l’impression d’entendre tout au long de la chanson et même à la fin, des tas de petites sonorités rappelant Don’t Stop ’til You get Enough, peut-être pourrais-tu nous donner des détails sur le travail de ces sonorités ?
Effectivement. Don’t stop ’til you get enough a été un exemple pour la partie sonore, notamment au niveau du mix, de la manière de placer les éléments. La première version de mon titre I DO était plutôt basée sur des sons programmés Electro Funk, moins analogiques. Et au fil de la production du titre, j’ai voulu aller dans une direction plus “Live”. Mon premier instrument étant la batterie à l’âge de 7 ans, j’ai donc rejoué toutes les parties de percussions moi même pour donner une présence plus évidente. Je voulais une « machine de guerre », que le titre avance et fonce tête baissée. Don’t stop ’til you get enough est arrivé comme référence vraiment pas hasard. Je ne me suis pas dit que ça devait y ressembler, mais que je devais retrouver cette même énergie puissante. Je me souviens être en club aux Etats Unis en 2017. il y avait tous les gros hits de l’époque, dont Bruno Mars, Justin Timberlake, etc… Et ce titre de Michael qui se glisse dans un enchaînement. Et là, les personnes qui bougeaient alors gentiment se mettent à danser, à s’affoler, à reprendre ses pas de danse. Le son était monumental. Largement plus puissant que les artistes actuels. Je me souviens avoir surpris par la puissance de ce titre presque 40 ans plus tard. Don’t stop ’til you get enough est d’après moi la plus grande réussite sonore avec Booggie Wonderland de Earth Wind and Fire. Rien ne peut contrer ces titres. Ce titre de Michael m’a donc largement guidé pour tenter d’avoir un son large, live et qui donne envie de danser. Bon j’avoue qu’au début c’était pas terrible du tout. Mais à force de travail, j’ai réussi à faire cohabiter toutes les idées que j’avais en tête.
Le second élément était de savoir si je faisais intervenir un bassiste ou si je mettais une basse jouée au synthé. Et c’est le titre P.Y.T qui m’a donné la réponse. La ligne de basse est presque aussi importante que la mélodie chantée par Michael. I DO comporte une ligne de basse qui est particulièrement complexe lorsque l’on s’y penche précisément. Je prévois d’ailleurs de dévoiler les différentes pistes de mon titre l’une après l’autre prochainement sur les réseaux sociaux pour partager l’expérience avec les passionnés.
Si je te disais que musicalement parlant, c’était mieux avant, Michael Jackson, Kool And The Gang, Earth Win And Fire, James D’Train, Sharon Redd et toute cette musique festive des années 80 qui manifestement sont tes influences, qu’as-tu envie de répondre ?
Pour commencer je ne dirais pas que c’était juste mieux mais tout simplement plus « sincère ». Donc oui c’était mieux par la force des choses. Il y avait cette envie de faire une belle mélodie, mais sans ne jamais mettre de côté la partie enivrante de la chanson. Les artistes voulaient que le public danse, et ça se ressentait dans la moindre production. D’ailleurs, on allait en boite pour danser, le verre restait sur la table, et on revenait boire quand on avait bien transpiré. Aujourd’hui on a perdu la piste de danse dans beaucoup de clubs, les gens s’agglutinent autour du bar, verre et smartphone à la main. Il n’y a plus cette fonction de « danse » et de simple amusement, mais plutôt un syndrome de remuer le corps en discutant. Beaucoup d’artistes actuels font des titres Up Tempo sans être eux mêmes des adeptes de danse. Alors que si vous observez les artistes des années 70/80/90, l’un n’allait pas sans l’autre. Tous les artistes de l’époque avaient un feeling de folie en télé ou dans les clips. Il n’y a qu’à se souvenir de l’émission Soul Train pour le comprendre. Ou plus proche de nous, Claude François qui l’avait parfaitement compris.
Les artistes actuels qui dansent le font avec des chorégraphies hors normes, très complexes, avec beaucoup trop de mouvements. Il n’y a pas cette simple gestuelle du corps qui se pose sur le rythme. Ça ressemble plus à des mouvements de gym et ça ne donne pas toujours envie de les reproduire. C’est terriblement dommage car la musique sert justement à échanger. Que le spectateurs ait la sensation de pouvoir au moins essayer. Et l’autre constat est que le simple terme « chanter » a été bafoué. Tout le monde pense chanter juste en mettant quelques notes les unes derrière les autres, en se faisant trafiquer la voix en studio. Et c’est terrible pour la musique. Car très peu de chanteurs sont maintenant capables de chanter parfaitement en live. La voix est un instrument, et il ne doit pas se contenter quelques compétences. Pourrions nous appeler un pianiste un virtuose s’il n’avait appris qu’à jouer que sur les 5 notes de son piano? Je ne pense pas. On attend un certain niveau d’un musicien qui se prétend l’être. Ce devrait être le cas pour les chanteurs. Je pense que les gens ont besoin de retrouver ce challenge vocal et musical chez les artistes. Un artiste doit donner envie aux autres d’être bon également. Pas juste être correct. Le monde s’en porterait bien mieux. Car la musique est d’une importance évidente pour la planète entière.
Bref… oui c’était mieux avant. Et c’était largement plus magique. Je suis resté un grand enfant et je rêve d’une Delorean pour « Retour vers le futur »… Mais rien n’est perdu. La vie est un cycle, et les bonnes choses refont toujours surface un jour. J’aimerais tellement faire revivre au public cette époque fantastique. J’espère en tout cas y contribuer.
Merci Rasheed pour cette interview, est-ce que tu as envie de rajouter quelque chose avant que l’on écoute en boucle I Do ?
Oui, j’ai une petite surprise pour vous. C’est un un mash up que j’ai créé entre I Do et Rock With You de Michael Jackson.
L’idée de ce mash up est venue tardivement. Je me demandais quel titre de Michael j’aurais profondément aimer composer et reprendre. Quelle mélodie me revenait le plus souvent. Rock with you représente très exactement ce que j’avais en tête et ce que j’aime dans une construction mélodique.
Chaque partie est très identifiable, très distincte. Que ce soit le break de batterie de l’intro par John Robinson, ou encore les fameuses phrases de pré refrain « You gotta feel that heat, And we can ride the boogie, Share that beat of love” qui reviennent au second couplet, ou même encore ce pont suivi de ce son sifflé qu’on appelle « Whistle » et cette montée d’un demi ton vers les derniers refrains, tout y est pour que ce titre soit extrêmement original et d’une richesse rare.
Sans compter les phrasés de cuivres qui viennent discuter avec ceux des cordes et des réponses des chœurs. On ne se rend pas compte de suite de la complexité de composer une telle oeuvre musicale. Je pense donc, avec beaucoup d’humilité, que j’ai rêvé de composer quelque chose qui ait de nombreuses parties. Et I Do représente assez bien ces différents actes.
J’ai donc voulu voir si mon subconscient avait travaillé selon mes émotions. Et il y a quelques jours, en réécoutant les a capella de Michael, j’ai décidé de faire un essai. Et là, quelle surprise. Je n’ai eu qu’à simplement poser la voix de Michael sur mon instru pour que ça colle sans ne rien faire. Les 2 titres sont pourtant largement opposés musicalement. I Do est un titre un peu plus Up tempo avec une dynamique forte alors que Rock With You est une chanson harmonieuse qui donne envie de voyager, de danser « à la cool », de taper dans les mains. Et pourtant le résultat est surprenant. Et je suis très très ému moi même en écoutant le résultat de ce mash up car l’un ou l’autre aurait pu sortir de cette manière.
Ma voix pourrait être collée sur l’instru entier de Rock With You et la voix de Michael pour être collée sur mon instru de A à Z. Mais le plus surprenant reste le refrain… Michael lance « I wanna rock with you », et je lui réponds « I Do ». Comme si nous nous étions mis d’accord pour ne pas faire chevaucher nos mélodies. Il y a parfois des moments comme ça où ça match sans ne rien faire.
Pour la partie perso, et avec toute l’affection et le respect que j’ai pour lui, on va dire que c’est ma façon à moi de partager une oeuvre avec lui. Mon plus grand rêve aurait été de pouvoir lui faire écouter mes compos, et pourquoi pas collaborer avec lui. Il m’a appris à ressentir la musique, je pense sincèrement que nous aurions eu de super moments à partager. Alors en attendant, je me dis qu’il écoute de là haut et qu’il m’envoie de bonnes vibrations pour que je continue sur ma lancée. Je veux croire en cette musique pour faire honneur à ce qu’il nous a apporté à toutes et tous. Ce mash up est ma dédicace musicale que je lui envoie.
Vous pouvez voir la vidéo du Mash Up I Do / Rock With You sur You Tube ou ci-après.
Vous pouvez lire les paroles et leur traduction de I Do ici.
C est clair que l influence de michael est présente ,on la sent dès les premieres notes.ça n empeche pas que le morceaux est tres plaisant a écouté