Suite aux précédentes informations concernant la rencontre exceptionnelle avec Bryan Loren organisée par Music First le 24/09/2016 à Paris, voici une présentation de Bryan Loren afin de tout savoir sur son parcours et vous imprégner de son univers musical.
Cette présentation figure sur le site de Music First et a été réalisée par Richard Lecocq.
Alors que le Funk peine à se renouveler à la fin des années 80, quelques jeunes producteurs investissent les studios d’enregistrement, et tentent avec audace, de revitaliser et de relancer ce genre phare de la musique afro-américaine. Parmi ces jeunes volontaires pleins d’espoirs, Bryan Loren, né Bryan Loren Hudson à Long Island en 1966, se distingue avec une musique résolument moderne, nourrie de machines diaboliques qui aident à créer des rythmes toujours plus innovants.
Loren fait partie de ce courant assez éphémère appelé Swing Beat, qui est la passerelle entre le Funk et la New Jack Swing (1987-1989). L.A Reid & Babyface sont également les héros de ce style. Bryan Loren s’installe sur la scène musicale avec sur son CV des collaborations remarquées avec le Fat Larry’s Band et Cahsmere entre 1982 et1983. Pour ce dernier groupe, il joue des synthés, fait partie des cœurs et compose quelques titres pour l’album « Let the Music Turn You On ». Il signe finalement un contrat en tant qu’artiste solo en 1984 sur le même label que Cashmere, Philly World.
Il se dirige ensuite vers la production et aide notamment la jeune Shanice Wilson (future interprète du célèbre « I Love Your Smile ») à affiner son style (il lui produit notamment le titre « Baby Can You dance » en 1987). Le son de Bryan Loren est unique, à la croisée des expérimentations de Prince et du Funk jovial et mécanique de Zapp ou encore de Cameo. En studio et aux commandes de ses machines, Loren a l’audace de créer un son qui redistribue les cartes et dessine les nouveaux contours du Funk et R&B.
En 1989, il travaille avec Michael Jackson pour la première fois. Ce dernier a la lourde tache de livrer un thème musical pour les magiciens Siegfried & Roy. Cette première collaboration à quatre mains donne naissance à « Mind is the Magic », un Funk industriel aux accents militaires que Jackson revisite également en 2009 pendant les répétitions des concerts « This Is It » prévus à Londres. En 1990, Les deux compères se retrouvent pour une chanson composée spécialement pour la série animée « The Simpsons » : « Do the Bartman ». Jackson et Loren y partagent les chœurs et l’ensemble de la composition sonne comme un hommage direct aux œuvres du Roi de la Pop. Pour des raisons contractuelles, Michael Jackson ne peut laisser son nom apparaître au générique de cette chanson qui sort en single à l’époque.
Loren collabore aussi avec d’autres membres de la famille Jackson comme Janet, Marlon et Randy (pour qui il planche sur les titres « Gigolo » et « I Need You »). En 1992, il renoue avec ses activités solo avec la sortie – au Japon uniquement – de l’album « Music for the New World ». Cet opus singulier permet à l’artiste de présenter la richesse de son univers. Là encore, une discrète mais bien réelle collaboration avec Michael Jackson est au programme : le titre « To Satisfy You », prévu pour l’album « Dangerous », fait partie du tracklisting, avec, dans les chœurs, la voix de MJ.
Bryan Loren travaille épisodiquement sur des morceaux de choix avec Jackson : il assure les synthés sur « Who Is It » et il finalise « Superfly Sistser », autre chute des sessions « Dangerous », pour l’album de remixes « Blood on the Dance Floor » en 1997. Il épaule également Rebbie Jackson pour son album de 1998 « Yours Faithfully ».
L’impact des travaux de Loren sur le R&B et le Funk reste, dans une certaine mesure, sous estimés par le grand public. Mais les amoureux du son ne s’y trompent pas. Pour preuve, son album de 1992 « Music for the New World » reste convoité aussi bien par les amateurs de New Jack Swing que par les fans du Roi de la Pop.
Ce 24 septembre, c’est un acteur clé de la musique afro-américaine des années 90 qui vient à la rencontre du public de l’Abbey Road Institute. See you there !
(Texte de Richard Lecocq)
Source: MJFrance