L’accusation a affirmé mardi 3 Mai 2005 qu’à l’époque des faits qui lui sont reprochés, Michael Jackson était très endetté et vivant largement au dessus de ses moyens. Essayant de mettre en avant ce point négatif sur la star, l’accusation a montré ses faiblesses en délivrant ses derniers souffles dans la bataille qu’elle livre maintenant depuis plus de trois mois contre le King Of Pop.
L’accusation a donc fait témoigner Rudy Provencio, un nouveau témoin, ancien assistant artistique de la star, embauché par Michael Jackson en 2001 et ayant travaillé à ses côtés jusqu’à la fin février 2003, Provencio, jeune, bronzé et décontracté, a adopté un ton moqueur et un peu vulgaire pour s’adresser aux jurés, provoquant des rires et le sourire du juge Rodney Melville. Son interrogatoire devait se poursuivre aujourd’hui. Selon des médias américains, Provencio en sait beaucoup sur l’entourage de la star et l’accusation qui a essuyé plusieurs revers ces derniers jours, compte enfin tenir son témoin clef. Un des témoins de la dernière chance.
L’expert comptable John Duross O’Bryan, qui a épluché les comptes de la star, a affirmé qu’il s’était endetté de quelque 70 millions de dollars entre 1999 et 2003 et qu’il dépensait, sur cette période, « entre 20 et 30 millions de plus par an qu’il n’en gagnait ». Il a cité un document financier datant de juin 2002, montrant que le chanteur possédait 130 millions de dollars d’avoirs pour 415 millions de dettes, soit un solde négatif de 285 millions de dollars.
Ce témoignage s’inscrit dans la thèse de l’accusation selon laquelle la star, financièrement mal en point, aurait paniqué lors du scandale suscité par la diffusion du documentaire de Bashir. Il aurait alors tenté de séquestrer, en février 2003, la famille de sa victime présumée pour qu’elle contribue à le blanchir.
La mère de Michael, Katherine Jackson, n’a pas caché son exaspération pendant le témoignage du comptable. « C’est vraiment n’importe quoi« , a-t-elle soupiré lors d’une pause, a constaté un journaliste de l’AFP.