Les fans de Michael Jackson et des Jackson 5 connaissent bien le magazine américain SOUL dont de très nombreuses Unes furent consacrées à Michael et toute la famille Jackson pendant les années 70.
Depuis quelques mois maintenant, SOUL publie régulièrement sur son site l’intégralité d’anciens numéros. Celui du 18 Août 1975 a particulièrement attiré notre attention, puisqu’une partie du magazine est consacré au départ des Jackson 5 de leur célèbre maison de disque Motown pour rejoindre CBS Records.
Si nous vous proposons aujourd’hui la traduction de cet article qui date de plus de 45 ans, sachez que vous pouvez lire l’original et voir les photos qui l’illustraient en cliquant ici. Nous vous souhaitons bonne lecture.
La raison du départ des Jackson Five chez Epic révélée.
NEW YORK – C’est maintenant une légende du show business, l’histoire qui raconte comment cinq adolescents originaires de Gary, dans l’Indiana, sont devenus le groupe le plus vendu de toute l’histoire de Motown Records, surpassant des géants tels que les Temptations et les Supremes, dont la chanteuse Diana Ross est celle qui les avait amenés à la Motown.
Dès leur première année chez Motown, en 1970, ils ont vendu un million de singles en un mois, et ont été classés numéro un des ventes de singles de l’année par le prestigieux magazine dédié à l’industrie de la musique, Billboard. En deux ans, ils ont vendu 17 millions de singles ; en cinq ans, ce total s’élève à près de 30 millions.
La success story des Jackson Five, tout comme celle de la Motown, a eu une signification toute particulière pour la jeunesse Noire. Comme l’a elle même souligné Diana Ross, « si Berry Gordy ne s’était pas mis à la recherche de talents au sein de la communauté Noire, nous n’aurions pas été découverts. »
La légende s’est poursuivie avec des records personnels de ventes de disques, si bien que les dynasties de Motown et des Jackson Five sont devenues de plus en plus unies, notamment avec le mariage de Jermaine à la fille de Berry Gordy, Hazel, lors d’une cérémonie à 200 000 $, qui avait autant de signification à titre privé que d’intérêt médiatique.
Mais le temps passe, et même les légendes changent. Les rumeurs maintes fois répétées sont devenues réalité plus tôt ce mois-ci, quand la famille Jackson a annoncé, à l’occasion d’une conférence de presse à New York, qu’elle quittait la Motown pour Epic Records, qui fait partie du grand groupe de radiodiffusion CBS Inc., au moment où son contrat chez Motown arrive à son terme, fixé au 10 mars.
La question qui vient immédiatement à l’esprit est bien sûr : pourquoi ? Qu’est-il arrivé pour qu’une relation qui dépassait le cadre professionnel, une relation que Joe Jackson, père du groupe, qualifiait de presque paternelle, prenne fin ?
« Ils traitent les garçons comme leurs propres enfants« , disait Jackson en 1970, faisant référence à Diana Ross et à Berry Gordy Jr. « Ils les écoutent avec les oreilles et l’esprit grand ouverts, et ils discutent de tout ensemble. »
Il y aurait trop à expliquer, notamment concernant la façon dont opère la Motown, sur un système qui a conduit au départ de beaucoup de ses artistes les plus en vue. Beaucoup d’entre eux évoquent des raisons similaires à leur départ. Les Jackson ne font donc pas exception.
Pour dire les choses simplement, la Motown est axée sur la vente de singles, et non pas sur la vente d’albums, reflétant une croyance dans le milieu de la musique disant que les Noirs n’achètent pas d’albums, mais des singles. Les chiffres des ventes des Jackson Five semblent confirmer cette orientation vers les singles. En 1970, les Jackson Five détenaient quatre singles de platine, ce qui signifie plus de 2 millions de ventes par single. Leurs trois premiers albums, même s’ils ont atteint le sommet des classements les plus populaires, ne se sont vendus qu’à 5,7 millions d’exemplaires, selon les chiffres publiés.
Cependant, étant donné que la Motown, à l’époque, n’était pas membre de la Recording Industry Association of America, qui certifie officiellement les ventes de disques, les chiffres ne sont jamais officiels, et sont fournis par la Motown elle-même.
L’orientation de la Motown vers les singles, cependant, pourrait expliquer ce fossé. À cause de la croyance traditionnelle selon laquelle les Noirs n’achètent pas d’albums, les albums faits par les Noirs ont toujours été faits en y consacrant peu de moyens, et ne contenaient souvent qu’une poignée de singles rassemblés sur un disque, ce qui décourageait les acheteurs de singles à acheter aussi l’album, puisqu’ils avaient déjà les singles qu’il contenait.
Pourtant, ce sont les albums qui rapportent le plus d’argent à un artiste. Comme l’a souligné Jackie Jackson lors de la récente conférence de presse, « nous voulons vendre beaucoup d’albums. Motown est une compagnie qui vend des singles. »
À l’occasion de cette conférence de presse, Tito ajoutait : « Ce sont les albums qui font que vous êtes vraiment connus. Motown vend beaucoup de singles, nous voulons aller de l’avant en vendant beaucoup d’albums. »
Beaucoup d’artistes écrivent aussi leurs propres œuvres, ou du moins une partie. Quand elles sont incluses dans un album qui se vend bien, ces chansons écrites par l’artiste lui-même lui rapportent plus d’argent, parce qu’il est non seulement payé en tant qu’interprète, mais il touche aussi les royalties en tant qu’auteur-compositeur. Pour les mêmes raisons, beaucoup d’artistes commencent à se produire eux-mêmes, ainsi ils sont payés en tant qu’interprètes, auteurs-compositeurs et producteurs, et par conséquent ils augmentent significativement leurs bénéfices.
Un ancien artiste Motown, qui réussit plutôt bien chez un autre label, explique que cela ne fonctionne pas chez Motown. Les interprètes sont selon lui, pour la plupart, considérés comme des interprètes, et rien d’autre. Si un interprète écrit une chanson, il se retrouve dans la situation de partager les crédits pour cette chanson avec au moins l’un des membres de « l’équipe » d’auteurs, et ainsi il doit rendre une partie de ses royalties d’auteur-compositeur via leur maison d’édition. La même chose arrive aux producteurs. Par conséquent, beaucoup d’artistes font de la rétention vis-à-vis de Motown ; ils préfèrent ne pas leur laisser leurs créations originales.
Comme l’a souligné l’un des Jackson lors de la conférence de presse de New York, « nous avons gardé pour nous des créations originales pendant un temps parce que nous ne pouvions pas exprimer notre talent pour l’écriture. Nous rejoignons Epic pour faire du bon travail avec nos créations. » Le groupe produira aussi les chansons qu’il écrit, tandis que CBS fournira des producteurs pour les créations non-originales.
Les Jackson Five doivent encore un album à la Motown, et ils ne pourront pas entrer en studio avec Epic avant l’expiration de leur contrat avec Motown en mars prochain. Mais il existe encore quelques problèmes à aplanir, plus spécialement concernant le groupe lui-même.
Tout d’abord, on ne sait pas si Jermaine, marié à Hazel Gordy, suivra les Jackson Five vers leur nouveau label. Même si la famille a exprimé sa confiance lors de la conférence de presse de New York quant au fait que Jermaine se joindrait à eux, il n’a pas encore signé son nouveau contrat. À l’évidence, les temps sont difficiles pour Jermaine et c’est une situation qui nécessite de prendre du temps. Certaines indications laissent cependant penser que Jermaine pourrait rester chez Motown en tant qu’artiste solo. Les critiques de ses précédentes performances solo ont été, pour la plupart, assez tièdes.
Se pose aussi la question du nom du groupe. Motown, disant que le nom de Jackson Five lui « appartient », a menacé de poursuivre CBS si ce nom est utilisé par Epic. Lors de la conférence de presse, les membres d’Epic ont veillé à faire référence au groupe sous le nom de « famille Jackson », sous entendant qu’il pourrait s’étendre au jeune frère Randy et à sa sœur Janet.
Des situations légales similaires se sont déjà produites quand d’autres artistes ont quitté Motown. Dans au moins un cas, un célèbre artiste a découvert qu’il ne pouvait interpréter aucun de ses tubes Motown, parce qu’ils appartenaient à la maison d’édition Motown, qui comme toutes les maisons d’édition, doit autoriser les performances en public de ses œuvres sous copyright. En conséquence, l’artiste en question a fini par réintégrer la Motown.
Il y a aussi la question des finances, et des prestations dites extérieures. Les Jackson ont décrit la proposition financière de Motown comme étant minime comparée à l’offre émise par Epic Records. Évidemment, même une compagnie comme Motown, qui a rapporté près de 50 millions de dollars en 1974, ne peut pas espérer rivaliser avec un géant tel que CBS, qui considère littéralement que ces 50 millions de dollars sont de l’argent de poche.
De plus, les diverses activités de CBS – une chaîne de télévision et une radio, une maison de disques qui vend dans le monde entier, et qui est considérée comme la plus grosse maison de disques du monde avec un budget monstrueux pour promouvoir ses disques – signifient certainement plus de possibilités de gagner de l’argent pour le groupe grâce à des émissions de télé, des tournées, des films, etc.
« J’ai essayé de pousser le groupe à aller plus loin avec une plus grosse compagnie, qui pourrait être plus bénéfique pour le groupe, » a déclaré Joe Jackson, expliquant pourquoi il avait démarché CBS pour signer un contrat.
Il se murmure aussi qu’il aurait parlé à un certain nombre d’autres maisons de disques majeures, comme RCA, Atlantic et Arista, qui sous la présidence de Clive Davis, ancien président de Columbia, aimerait attirer Stevie Wonder dans ses filets, son contrat chez Motown expirant cette année.
Même si aucun chiffre n’a été divulgué, des sources indiquent que le nouvel accord des Jackson Five avec Epic avoisine les 8 millions de dollars. Ce que l’on sait, c’est que CBS, qui distribue désormais plusieurs labels Noirs, distribuera celui de Joe Jackson, Ivory Tower Records, tout en laissant le groupe produire ses propres créations.
« Cela ne signifie pas que nous quittons Motown en mauvais termes, » a déclaré Jackson. « Comme nous l’avons dit, nous allons vers de plus grandes choses et de meilleurs choses. Avant que Motown puisse faire quoi que ce soit, il fallait que le talent soit là. S’il n’y avait eu aucun talent, nous n’aurions pas intégré la Motown. Nous aurions fini ailleurs. »
Joe Jackson sur le divorce entre les Jackson Five et la Motown : »Aucune opportunité ne nous a jamais été offerte. »
Le talent du groupe est « étouffé », insinue Papa Joe.
HOLLYWOOD – Le père des Jackson Five, Joe Jackson, a dit en exclusivité à SOUL pourquoi le groupe mondialement connu a quitté Motown après une relation longue de six ans. Depuis ses bureaux d’Hollywood, Jackson a donné une myriade de raisons à cet exil vers Epic Records. « Quand les choses ne vont pas dans le bon sens et qu’on n’aime pas la situation, l’étape suivante est de partir, » a-t-il dit.
« Nous avons essayé pendant six ans d’arranger les choses. C’est la vérité, et au lieu que les choses s’améliorent, elles ont empiré. C’est pour cette raison qu’aucune chanson des garçons ne figure sur leurs albums. Vous n’avez jamais entendu un titre écrit par les garçons, ou vous ne les avez jamais vus monter sur scène pour aller chercher une récompense ou quelque chose de ce genre, parce que je ne voulais pas les faire signer exclusivement chez Jobete, » a-t-il continué. « Nous demandions peu de choses il y a deux ans. Ils ne voulaient pas. Ils voulaient exclusivement leurs auteurs et leurs producteurs, et les garçons sont des artistes. Je refuse qu’ils soient comme les autres groupes. Je veux qu’ils puissent utiliser tout leur talent. Je veux que le public du monde entier sache qu’ils savent faire autre chose que juste monter sur scène. »
« Motown ne leur a laissé aucune chance. Mais maintenant, très récemment, il y a seulement quelques semaines, ils ont laissé Jermaine produire son propre album et tout faire. » Et s’ils les avaient laissé faire avant, a demandé SOUL. « Alors il n’y aurait eu aucun problème, » a répondu Jackson.
Quand SOUL a demandé si Jermaine allait suivre le groupe et rester chez Motown, il a répondu : « Jermaine a signé avec Motown, d’après ce que j’ai compris. Je n’ai pas vu son contrat. Je lui ai demandé de me laisser voir son contrat avant de le signer, mais il ne m’a rien laissé voir. Mais je pense que cela peut arriver plus tard, il pourrait venir nous rejoindre. Je suis désolé que Jermaine ne puisse pas faire partie de l’aventure. Jermaine pourra nous rejoindre à l’avenir s’il le souhaite. »
Quand SOUL a demandé à Joe s’il avait parlé à Berry Gordy, patron de la Motown, au sujet de ce nouveau contrat, Joe a déclaré : « Berry a envoyé Abner pour mener les négociations. Berry n’est jamais intervenu, il n’a jamais essayé de me joindre pour me parler. J’ai demandé plusieurs fois à lui parler. Quand je vais voir d’autres compagnies je n’ai pas ce problème. Les présidents sont des gens très sympathiques, ils vous parlent et c’est comme ça que vous pouvez vous entendre. Je n’ai jamais pu joindre Berry pour faire ça. Je voulais vraiment travailler avec eux mais ils ne nous ont laissé aucune chance. Je ne peux pas gérer ces égos. »
SOUL lui a posé des questions sur le contrat de cinq ans conclu avec Epic, mais Jackson était réticent à parler du montant. « Tout ce que je peux vous dire, c’est que cet accord est compris entre 1 dollar et 20 millions de dollars. Je suis très heureux de cet accord qui ouvrira beaucoup de portes sur beaucoup de choses. »
Quand SOUL a demandé s’ils allaient pouvoir utiliser le nom de Jackson Five, Jackson a répondu : « C’est ce pour quoi nous nous battons en ce moment. Ils ne possèdent pas ce nom. Ils disent que c’est le cas mais ça ne l’est pas. La seule chose qu’ils possèdent, c’est le logo des Jackson Five. Nous ne voulons pas de ce logo. Nous ferons le nôtre, mais Jackson est notre nom de famille. »
« Aujourd’hui Jesse Jackson est chez CBS pour chercher des problèmes. Nous avons fait beaucoup pour Jesse Jackson, nous, pas Motown. »
« J’espère que les Noirs réaliseront que les Jackson ne quittent pas la Motown pour rien. Il y a plusieurs raisons et j’espère que personne ne cherche à jouer avec la notion de Noir. Nous sommes partis parce que nous n’obtenions pas ce que nous voulions chez Motown, et nous avons pu l’obtenir ailleurs. »
Le programmateur de Motown dit que Jermaine va rester.
LAS VEGAS – Le président de Motown Records, Ewart Abner, a insinué que les Jackson Five avaient manqué de loyauté pendant les négociations pour obtenir un nouveau contrat.
Joint par téléphone à Las Vegas où il est arrivé pour assister à la performance des Jackson Five au MGM Grand Hotel, Abner a déclaré à SOUL : « Il n’y a jamais eu de renégociation. Il y avait un arrangement qui disait qu’ils étaient libres de partir et de faire une offre, que Motown se réservait le droit de s’aligner. S’ils l’avaient fait, ils seraient restés chez Motown. Malheureusement, cela ne s’est pas fait. C’était notre arrangement depuis l’origine, dans lequel j’avais joué un rôle. Ils pouvaient considérer qu’ils avaient fait le tour de ce marché. J’étais au courant des rumeurs qui disaient qu’ils étaient en discussions avec d’autres maisons de disques. Arista, Atlantic et Columbia en faisaient partie. Cela ne me dérangeait pas parce que d’après ce que j’avais compris de la part de Joe, quel que soit le type d’offre qu’on leur ferait, nous avions juste à nous aligner pour qu’ils restent à ce que nous appelions la maison. Quelque chose a dû se passer entretemps mais il faudrait poser la question à Joe. Même s’ils sont allés faire leur shopping ailleurs, ils ne nous ont jamais laissé l’opportunité de nous aligner sur cette offre. »
SOUL a demandé si la raison pour laquelle les Jackson Five étaient partis était que la Motown était axée sur les singles, et que ce n’était pas une compagnie vendeuse d’albums. « C’est leur opinion, » a déclaré Abner. « Quelqu’un a dû leur parler mais ce n’est pas du tout la réalité. À une époque nous étions connus pour être les plus gros vendeurs de singles. Nous avions trois ou quatre singles dans le Top 10 chaque semaine mais c’était il y a quelques années. Depuis cette époque, nous avons dû faire comme les autres maisons de disques et développer un plan marketing pour les albums. Nous avons dû nous concentrer et construire une capacité de ventes pour pénétrer le marché et pour accroitre les ventes d’album. Les Temptations sont passés disque d’or et vont sans doute être disque de platine avec leur album. Grover Washington Jr a reçu un disque d’or. L’album des Jackson Five est en ce moment au sommet, tout comme les Kendricks. Donc c’est de la fiction, » a continué Abner. « J’essaie d’être un peu sensible parce que nous sommes amis avec la famille. Et quel que soit l’accord conclu avec Epic Records, celui-ci ne commencera qu’en avril 1976. Donc nous avons encore une relation de plusieurs mois devant nous. »
Quand on lui a parlé de Jermaine, Abner a dit : « Jermaine a choisi de rester chez Motown. Il a décidé que c’était mieux pour lui et pour le développement de sa carrière. Jermaine est une personne très forte et très morale, il est très proche de Berry. Bien sûr, il y a aussi le fait évident qu’il est marié à la fille de Berry. Je ne sais pas combien de temps il restera, parce que cette question est assez personnelle. Peut-être qu’un jour Jermaine vous le dira, s’il le souhaite, » a répondu Abner quand on lui a demandé la durée du nouveau contrat de Jermaine.
SOUL a questionné Abner à propos de l’album qui est encore dû à la Motown, et qui a été évoqué en conférence de presse. « Non, je ne sais pas d’où ça vient. Il n’y a aucun nombre de produits à sortir entre aujourd’hui et mars. »
SOUL, en conclusion, a demandé s’il était inhabituel qu’un groupe signe avec une autre compagnie tout en étant toujours sous contrat. « C’est quelque chose qui a évolué ces dernières années, et il arrive qu’une compagnie signe avec un groupe qui est en fin de contrat. » Abner a ajouté : « Certaines compagnies le contestent désormais. Je ne sais pas si on a déterminé s’il y avait eu suffisamment de cas ou de lois là-dessus, je ne suis pas avocat, donc je ne m’aventurerai pas à donner une opinion. Ce n’est pas la première fois que ça arrive ces dernières années. C’est déjà arrivé dans d’autres compagnies. »
Traduction: Pretty Young Cat