Cela fait 12 ans que Michael Jackson nous a quittés. Douze années sans celui qui nous a tant émerveillé de par son art, sa musique, sa danse, ses chorégraphies et ses inoubliables clips vidéos.
Les années passent et il nous semble parfois que la création musicale et la beauté de cet art se sont éteints en ce maudit 25 juin 2009.
Aujourd’hui, 25 juin 2021, nos pensées vont une nouvelle fois vers les millions de fans à travers le monde et la France en particulier, sachant que cette date du 25 juin restera à jamais comme une journée pas comme les autres. Nos pensées vont également vers la famille et les enfants de Michael Jackson et tous ces inconnus dans le monde entier qui ont une pensée pour notre très cher Roi de la Pop.
Parmi des centaines de journaux qui firent la une de cette triste nouvelle, nous avons choisi aujourd’hui de ressortir celle du journal jamaïcain Daily Observer en date du Vendredi 26 juin 2009.
Michael Jackson, We’ll Love You Forever, We Promise…
Je voudrais tellement que ce ne sois jamais arrivé, du moins pas comme ça! Pas si vite.
Permettez moi de l’honorer grâce à ce poème de Victor Hugo dans ses Contemplations.
Un homme de génie apparaît. Il est doux,
Il est fort, il est grand ; Il est utile à tous ;
Comme l’aube au-dessus de l’océan qui roule,
Il dore d’un rayon tous les fronts de la foule.
Il brille ; Le jour qu’il jette est un jour éclatant,
Il apporte une idée au siècle qui l’attend ;
Il fait son œuvre ; il veut des choses nécessaires :
Agrandir les esprits, amoindrir les misères ;
Heureux dans ses travaux, dont le ciel est témoin :
Si on pense un peu mieux, on souffre un peu moins.
Il vient ! – Certes on va le couronner – On le hue !
Scribes, savants, rhéteurs, salons et cohues,
Ceux qui n’ignore rien, ceux qui doutent de tout,
Ceux qui flattent le roi, ceux qui flattent l’égoût,
Tous hurlent à la fois et font un bruit sinistre,
Si c’est un orateur ou si c’est un ministre ?
On le siffle, Si c’est un artiste, il entend
Ce chœur hurlant : « absurde monstrueux, révoltant ».
Lui, cependant, tandis qu’on bave sur sa palme,
Debout, les bras croisés, le front levé, l’air calme,
Il contemple, serein, l’idéal et le beau.
Il rêve et par moments, il secoue le flambeau
Qui, sous ses pieds, dans l’ombre, éblouissant la haine,
Eclaire tout à coup, le fond de l’âme humaine ;
Je vous remercie pour lui. 1 jour, 1 an, 12 ans, le monde est horrible sans Michael Jackson 😢
Merci pour ce texte époustouflant de vérité qui semble avoir été écrit en contemplant l’âpreté et l’ingratitude du monde devant le génie de Michael Jackson.
Il est admis qu’on adore brûler les idoles, un peu comme si les gens médiocres voulaient empêcher la beauté et l’exceptionnel de leur faire ombre. Certaines personnalités ne font pas de compromis avec leur désir d’exister en accord avec eux-mêmes.et malheureusement cela dérange la vox populi avec les médias à leur tête. Le talent ne peut pas être conformiste : cela justifie t-il un tel déchainement ? Quel est son crime ? Avoir élevé la musique à un niveau jamais égalé ? Avoir contribué ou tout au moins tenté de contribuer à rendre ce monde meilleur en portant des valeurs universelles de partage et d’amour ? Avoir aidé des milliers de gens à guérir et à sourire à nouveau ? Avoir été une star qui malgré les apparences a su rester simple, humble et proche des gens ? Avoir été victime d’escrocs avides de sa fortune ?
Aujourd’hui encore, il est très difficile d’être compris quand on dit aimer cet artiste exceptionnel : railleries, quolibets, clichés médiatiques et mêmes diffamations faciles sont souvent de mises. Peu importe, nos convictions sont plus fortes et renvoient finalement tout ce fatras au niveau qu’il mérite, c’est à dire au ras de leur ignorance.
Parfois il est effectivement préférable d’aller chercher. la vérité auprès d’autres génies plus à même de comprendre les mécanismes humains destructeurs et de reconnaître les êtres exceptionnels pour ce qu’ils sont, juste des hommes qui sont venus pour changer le monde, ambition démesurée et malheureusement parfois fatale. Quand je pense.à Michael Jackson, je pense irrémédiablement à Icare : il s’est brulé les ailes pour avoir voulu atteindre la perfection, pour avoir voulu mener sa mission jusqu’au bout, au-delà de ses capacités, pour avoir voulu défier les limités de l’être humain. Notre reconnaissance et notre admiration est sans limite.
Magnifique ! Merci Emmanuelle. Ce qui m’a bouleversé dans le poème de V. Hugo, c’est l’absolue ressemblance de ce poème avec Michael. Comme écrit pour lui, Si longtemps avant ! Je vous offre la suite:
» Il prodigue ses nuits et ses jours,
Orateur, il entasse efforts, travaux, discours.
Il avance, il lutte. Hélas, l’injure ardente et triste,
A chaque pas qu’il fait, se transforme et persiste.
Nul abri. Ce serait l’ennemi public,
Un monstre , un dragon, un basilic (1),
Qu’il serait moins traqué de toutes les manières,
Moins entouré de gens armés de grosses pierres.
Moins haï! – Pour eux tous et tous ceux qui viendront,
Il va semant la gloire, et recueille l’affront.
Le progrès est son but, le bien est sa boussole;
Pilote, sur l’avant du navire, il s’isole;
Met tour à tour le cap sur des points différents
Pour dompter les vents et les courants
Et pour mieux arriver, dévie en apparence;
Aussitôt : blâmes et cris; l’ignorance
Qui sait tout, dénonce tout : S’il va vers le Nord,
Il a tort! S’il va vers le Sud, il a tort!
Si le temps devient noir, que de rage et de joie!
Cependant, si sous le poids, sa tête ploie,
L’âge venant, il couve un mal profond et lent… Il meurt.
L’envie alors, ce démon vigilant,
Accourt, le reconnaît, lui ferme les paupières
Prend soin de le clouer de ses mains dans la bière,
Se penche, écoute, épie, en cette sombre nuit
S’il est vraiment bien mort, s’il ne fait aucun bruit,
S’il ne peut plus savoir de quel nom on le nomme,
Et s’essuyant les yeux ose dire: « C’était un grand homme! »
1 Basilic sorte de gnome de légende
Merci Chris pour cette suite que je dois avouer j’avais déjà eu la curiosité d’aller trouver.
J’aurais aimé qu’il lise ces mots si justes et, c’est troublant, comme écrit pour lui. Pour autant, j’ai le sentiment qu’il n’en avait pas vraiment besoin tellement il semblait animé d’une force intérieure qui jamais ne l’a fait dévier de qui il était profondément, comme si les doutes qu’aurait pu légitimement créer cette hallali ne le concernaient pas. Il était au-dessus, dans sa magie, dans son monde parfaitement cohérent et assumé, dans sa quête personnelle et artistique. Il est resté profondément fidèle à ses valeurs complètement à contre-courant de celles alors répandues dans le show-biz. Il savait qu’en cherchant sa vérité il atteindrait l’excellence car on ne peut pas être le meilleur en n’étant pas soi. J’aime cette force de caractère qui l’a aidé à survivre même dans les moments les plus cruels, je pense notamment à la période de son procès. On parle parfois de la paranoïa de Michael Jackson comme si toutes les les accusations de pédophilie, les diffamations des médias et de certains membres de son personnel, les enquêtes du FBI dont il a fait l’objet pendant 10 ans étaient fictives. Quel homme ne serait pas devenu méfiant ? Pourquoi médicaliser une réaction somme toute naturelle ? Il ne s’agit pas de paranoïa mais simplement de se protéger de toute cette boue. Sans doute n’a t-il d’ailleurs pas été suffisamment méfiant si on pense à la période This is it. Finalement, toute cette pression aura été plus forte, les enjeux financiers de ce projet ont pris le pas, peu importe sa fragilité physique et psychique à ce moment-là, que le spectacle continue ! Si sa mort a anéanti ses fans, elle ne représentait pas une si mauvaise solution pour d’autres : l’homme rapportait toujours autant d’argent sinon plus et ne pouvait plus s’interposer sur certaines décisions concernant la gestion de son oeuvre musicale.
Merci encore d’avoir partagé ce texte de Victor Hugo : il colle si bien à la vie de Michael Jackson qu’il en semble prémonitoire. Même si on peut citer d’autres exemples, je ne suis pas sûre qu’il puisse être mieux illustré que par son destin, si beau et tragique à la fois.
Ce qu’il y a d’étonnant avec les hommes de génie, c’est leur avance sur leur temps . Car ils passent justement du temps à réfléchir et méditer sur les phénomènes ou événements de leur siècle. Chose que savait faire Michael.
Il savait s’isoler très sûrement pour ça. Comme a su le faire Hugo en son temps. Le silence étant d’or, il devait apporter un espace précieux à leur réflexion, l’opposé de la presse qui comme son nom l’indique est pressée jusqu’au halètement. Les génies n’ont pas cette hâte ni cette fièvre.
C’est pourquoi on peut reconnaitre une part de la vie de Michael dans ce poème. Sérieusement, Victor Hugo a du ressentir cela dans sa vie d’auteur, d’homme politique, de poète. Les ressorts qui agitent la presse surtout people avide d’argent sont toujours les mêmes: Paresse au sujet de l’approfondissement, vulgarité dans la loghoree et donc médiocrité du langage. Rabaissement du sens, flatterie de la part sombre de l’humain.
J’ai aimé votre analyse si parfaitement construite. Merci. Amitié en Michael.