Le 24 février 1979 les Jacksons sont à la UNE du magazine anglais SUPERPOP qui titre alors: The Jacksons – Michael parle de son rôle dans le film The Wiz. L’article est sur deux pages.
The Jacksons – Michael parle de son rôle dans le film The Wiz
Par Bobby Quigley
Les Jacksons sont décidément l’une des constantes du monde de la pop. Actuellement, bien sûr, ils monopolisent les premières places des classements avec leur nouveau single Destiny, de l’album du même nom, qui succède à Blame It On The Boogie. Pour le prouver, les cinq frères originaires de Gary, dans l’Indiana, sont aussi au Royaume-Uni pour donner des interviews, faire des apparitions à la télévision et à la radio, et pour une super série de treize dates en live. Quelle chance pour certains !
Mais il y a 9 ans, en mars 1970, les Jackson Five (comme on les appelait à l’époque) atteignaient les sommets avec I Want You Back, très vite suivi de ABC, I’ll Be There, entre autres succès dans les classements.
Depuis le groupe a grandi et est arrivé à maturité, et Jackie, Tito, Marlon, Michael et Randy ont beaucoup plus leur mot à dire dans leur politique musicale. Et même si beaucoup des fans d’origine restent fidèles à ce qui a été, depuis le début, l’une des formations les plus créatives sur scène, des milliers de nouveaux adeptes sont à chaque fois captivés dès que le quintet atteint les sommets des charts.
Chose étonnante pourtant, Michael – dont la jeune voix a courageusement montré la voie à ses frères aînés depuis le début – est à peine sorti de l’adolescence. De plus, en vertu de la loi américaine sur l’éducation, Randy doit toujours suivre des cours avec un tuteur qui voyage avec lui jusqu’à son 18ème anniversaire. Hors de question qu’il fasse l’impasse sur ses devoirs.
Cette famille de six garçons et trois filles n’a cependant probablement jamais eu beaucoup de devoirs. C’est le papa qui a encouragé tous ses enfants à chanter et à jouer d’un instrument.
« Quand nous rentrions de l’école, nous répétions », s’est souvenu Michael, tout en se relaxant dans sa loge entre deux répétitions pour une apparition dans Top of the Pops, « Tous les jours. La plupart des gamins étaient dehors en train de jouer, il y avait un grand terrain de baseball derrière notre maison. Certains nous criaient de venir, ils ont même commencé à lancer des choses sur nos fenêtres. C’était dur ».
« Mais… », a-t-il ajouté en souriant, « Nos parents se sont assurés que nous continuions, que nous faisions toujours en sorte de nous améliorer, encore et encore ».
Comme tous les frères Jackson, le premier amour de Michael est la musique. Il écrit, il chante, il a même aidé à la production de Destiny en studio. Et il est très critique. « Eh bien, je pense que cet album marque un grand départ », a-t-il dit avec prudence. Des choses encore meilleures seraient-elles à venir ?
Avant de partir pour cette tournée, Michael était en train d’enregistrer son propre album solo, aidé de Quincy Jones (Stuff Like That) et d’une bande de musiciens de haut vol. De tous les frères, il est souvent le plus taciturne et le plus réservé, peut-être à cause des pressions subies en tant que chanteur et leader. Le choix des chansons de son album semble être une réflexion qui reste fidèle à cette partie du personnage.
« J’ai toujours adoré les ballades », a expliqué Michael. « Des chansons comme Ben et I’ll Be There. Bien sûr, il y aura aussi des chansons plus funky, et c’est ce genre de choses que je veux continuer à faire ».
Plusieurs chansons ont été co-écrites avec Louie Johnson, des Brothers Johnson. Il y a aussi en outre un titre spécialement écrit par Stevie Wonder, intitulé I Can’t Help It, tandis qu’une création sur-mesure de Paul McCartney, Girlfriend, donne son titre au prochain single.
Dans l’ensemble, tout cela semble avoir un certain cachet… « J’ai hâte de le terminer ! », a concédé Michael.
Cependant, nous n’aurons pas à attendre bien longtemps – probablement jusqu’en avril – pour voir Michael Jackson dans son premier rôle au cinéma, celui d’un épouvantail ! C’est dans The Wiz, un remake noir, drôle, funky et futuriste du Magicien d’Oz qui – si vous vous en souvenez – est l’une des œuvres les plus diffusées à la télé en période de Noël. Dans l’œuvre originale, c’est la légendaire Judy Garland qui jouait le rôle de Dorothy ; dans la nouvelle version, ce rôle revient à Diana Ross, et Michael est le pauvre épouvantail écervelé qui la rejoint dans son périple à Emerald City.
« J’ai vu le film plusieurs fois », a expliqué Michael. « Et à chaque fois, je suis tombé amoureux de l’épouvantail. Je pense que c’est le cas de beaucoup de gamins, parce qu’on a tendance à se sentir désolé pour lui. J’ai vraiment étudié le personnage. C’était donc génial d’être sollicité pour ce rôle. Diana a toujours rêvé d’incarner Dorothy un jour… c’est plus qu’une coïncidence ».
Il fallait trois heures chaque jour, aux studios Astoria de New York, pour maquiller Michael (il a gardé la perruque en souvenir), et même s’il était novice parmi des vétérans du cinéma, il en a adoré chaque instant.
« C’était un vrai challenge », s’est-il enthousiasmé. « Un monde complètement nouveau… j’ai tellement appris ! A la fin de la journée, ils disaient OK, rideau, il est temps de rentrer à la maison. J’étais tellement triste, je voulais rester toute la nuit et me tuer à la tâche ».
Il y a une scène où la méchante sorcière coupe l’épouvantail en deux. Naturellement, c’est un mannequin qui était sur la table, et Michael était agenouillé en-dessous pour ne montrer que son visage. Etant donné qu’il n’était fait que de papier et de paille, personne n’a été blessé.
« Malgré tout », a-t-il admis, « c’était rudement effrayant de voir cette scie me traverser, à seulement quelques centimètres. Et quand mon neveu et mes nièces, les enfants de Tito, sont venus sur le plateau, ils ont commencé à pleurer. ‘Oncle Michael a été coupé en deux !' ».
Je peux cependant attester qu’à l’heure actuelle, Oncle Michael est bien en un seul morceau. En réalité, il est en extase devant d’autres mannequins – les statues de cire de Madame Tussauds, à Londres.
« Fantastique ! J’adore les costumes, les statues, tout ce qui est artistique ou inhabituel. J’aimerais que ma maison soit pleine de trucs comme ça ! ». Ce que dirait Madame Jackson si elle devait se retrouver face à un mélange d’œuvres en cire sur la moquette de son salon, je ne veux même pas y penser. Mais je suppose qu’elle doit déjà se faire une raison, grâce au goût très prononcé de son fils pour les animaux exotiques.
Il y a eu, par exemple, des ratons-laveurs qui ont mangé une grande partie de la chambre de Michael, et un lama appelé Lola, qui était heureusement plus convenable et qui vivait dans le jardin. Il y avait aussi des rats, que Michael glissait dans les poches de son smoking pour les sortir de manière intempestive pendant la cérémonie des Grammy Awards. Et enfin, il y avait des paons.
Rendez-vous dans votre magasin de disques, et regardez le dos de la pochette de Destiny (si vous n’avez pas encore votre exemplaire). Vous verrez que les paons signifient beaucoup pour les Jackson.
« Ce sont des oiseaux magnifiques », a reconnu Michael. « J’en avais deux, une femelle toute blanche, et un mâle qui – comme tous les mâles dans cette famille d’oiseaux – expose toutes ses couleurs. Je n’arrive pas à croire qu’un paon puisse avoir toutes ces couleurs. Quelque part, on ne peut que penser à Dieu ».
« Mais à cinq heures du matin », a-t-il conclu, « ils montaient dans les arbres et commençaient à s’appeler. Ca-aww, ca-aww, vous pouviez les entendre à des kilomètres. Malheureusement, j’ai dû me séparer des paons. Les voisins n’arrivaient pas à dormir ! »
Pauvres paons. Mais je suppose que c’est la « Destinée ».
Source: SUPERPOP – 24 février 1979 – http://www.the-michael-jackson-archives.com
Traduction: Pretty Young Cat