Le 6 août 1970 les Jackson 5 sont à la UNE du magazine JET qui titre alors: Le succès abîmera-t-il Les Jackson Five ? L’article fait alors 6 pages et contient plusieurs photos.
Des foules de jeunes filles excitées avec des étoiles plein les yeux et réagissant de manière excessive se ruent sur la scène pour essayer, en vain, de toucher les Jackson Five, le nouveau groupe le plus en vue de la nation, et ce, à la plupart de leurs concerts. A cause de leur popularité, le numéro de téléphone de la maison doit être changé tous les mois, les jeunes « midinettes » partout dans le pays essayant de retrouver le numéro. Malgré toute cette effervescence, toute cette agitation, toute cette attention et toute cette vénération, le chanteur leader, Michael, 9 ans, Sigmund (Jackie), 18 ans, Toriano (Tito), 16 ans, Jermaine, 14 ans, et Marlon, 11 ans, ont tellement su rester les mêmes que c’en est « incroyable », s’exclame le porte-parole de la Motown, dont le vœu est que le succès ne gâche pas l’avenir des Jackson Five.
La soudaine popularité du groupe de la Motown les a conduits à dominer le Top 20 Soul Brothers de JET, et à déloger à deux reprises les fameux Beatles de leur position de Numéro 1 dans les classements de ce pays et des magazines musicaux en Europe. Selon les spéculations, ils ne tarderont pas à dépasser les Beatles sur le nombre de fans. Ils ont d’ailleurs déjà surpassé des grands de la Motown tels que les Supremes, les Temptations et les Four Tops, et ils sont devenus le groupe ayant vendu le plus de disques de toute l’histoire de la Motown. Leur premier single, I Want You Back, s’est vendu à 3 millions d’exemplaires et figure toujours dans les classements. Seulement neuf jours après sa sortie, le sensationnel ABC s’était déjà vendu à 1 million de copies. Tout récemment, leur dernier succès, The Love You Save, a aussi atteint le million.
Malgré l’accession à cette célébrité, après leurs humbles débuts à Gary, dans l’Indiana, avec tellement d’enthousiasme de la part du public derrière eux, Les Jackson Five ont été suffisamment chanceux pour échapper au complexe de la « grosse tête », dans lequel tombent tant de jeunes ayant du succès. Leur père, Joe Jackson, qui les a préparés dès leur naissance à ce qu’ils sont aujourd’hui, a déclaré à JET: « Ils sont devenus plus grands, leurs cheveux sont plus longs, ils mangent un peu plus, et ils sont un peu plus dans le show business, mais à part ça ils sont toujours les mêmes ». La plupart de ceux qui sont proches d’eux attribuent ce phénomène au bon entraînement qu’ils suivent à la maison. Un observateur a confié à JET: « Ils sont toujours du genre à dire merci, oui madame, oui monsieur ». Le porte-parole a continué: « Je ne pense pas que tout le mérite leur revient (aux Jackson Five), il revient aussi à leurs parents ».
Le père Jackson a admis que le succès de ses fils était pour lui un rêve devenu réalité. Lui-même était guitariste, et il avait aussi écrit des chansons à Gary avec un groupe local, les Falcons. L’exigence de son travail dans les aciéries et l’agrandissement de sa famille ont mis un stop à sa carrière, mais ne l’ont pas empêché de continuer à rêver que ses fils reprennent le flambeau là où il l’avait laissé. Ils ont repris la balle au bond, et ne cessent de courir depuis.
Les onze membres de la famille Jackson ont un penchant pour la musique, avec Katherine qui chante des airs de blues, de country et de western, et qui joue de la clarinette. Maureen, 19 ans, chante et joue du violon ; Latoya, 13 ans, joue de la clarinette ; Randy, 7 ans, joue du bongo et rejoindre ses frères le démange déjà, et Janet, 3 ans, fredonne déjà des airs.
Le succès n’a pas été instantanément au rendez-vous et il a fallu travailler pour cela. Quand Michael avait 3 ans, le groupe a gagné un concours local de talents en chantant le succès des Temptations, My Girl. Pendant des années ils ont participé à des concours de talents et ont chanté dans des fêtes dans le Midwest, mais leur moment n’est pas venu avant 1969, quand la star de la Motown Diana Ross est venue à Gary pour un rassemblement de campagne en faveur de la réélection de Hatcher au poste de Maire. Le Maire Hatcher, qui avait dit: « Je savais qu’ils étaient très bons » a emmené Mademoiselle Ross pour les voir. « Je suis très heureux d’avoir été capable de donner à un groupe immensément méritant l’opportunité de se produire ».
Vivant aujourd’hui à Los Angeles, à Hollywood Hills, au-dessus de Sunset Strip, dans une maison de dix pièces, la famille (dont leurs deux cousins Johnny Jackson, 18 ans, et Ronnie Rancifer, 19 ans, qui jouent respectivement de la batterie et de l’orgue) reste très liée. Les garçons ont un planning de répétitions très strict, mais ils savent tous que c’est pour leur bien. Ils vont à l’école publique et font beaucoup de sport. Très soucieux de l’aspect social dans le sens où ils s’identifient à la majorité de leurs fans, parce qu’ils sont eux aussi issus des quartiers pauvres, le groupe a veillé à ce que 200 jeunes défavorisés de Watts reçoivent des billets gratuits pour leur concert au Forum de Los Angeles, qui a battu des records d’affluence. S’il y a eu un changement chez les Jackson, c’est que « leur développement personnel rivalise avec leur développement professionnel », a déclaré spontanément un responsable de Motown.
Source : JET – 6 août 1970 – Google Livres
Traduction: Pretty Young Cat